Aéroplanes Henry et Maurice Farman
Note sur la conduite et le Réglage de l'avion FARMAN, TYPE 11
167-169, rue de Silly BILLANCOURT (Seine)
Téléphone : PASSY 66-45
Adresse Télégraphique :FARMOTORS-BILLANCOURT Seine
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L'AVION
DESCRIPTION
L'avion FARMAN, type 11, est un biplan cellulaire, à hélice propulsive
et à queue monoplane.
Il est muni indifféremment, de moteurs Renault, De Dion ou Salmson.
Son train d'atterrissage est du type à quatre roues montées élastiquement
dans le sens vertical et horizontal, de façon à corriger, dans une certaine
mesure, les atterrissages effectués par vent de côté. Les sièges du pilote
et du passager, le moteur et les commandes sont fixés dans le fuselage
placé entre les mâts de la grande cellule.
La conduite de cet appareil se fait à l'aide de pédales pour la direction
dans le sens horizontal et d'un levier à poignées pour l'équilibre longitudinal
et latéral, ces organes constituant les commandes destinées à permettre
à l'avion de se déplacer dans l'espace de trois façons : horizontale,
verticale et latérale ; le premier mouvement, la direction dans le sens
horizontal est analogue à celui d'une auto ; pour le réaliser, pour tourner
à droite par exemple il suffit d'appuyer sur la pédale de droite ou inversement
sur celle de gauche, si l'on désire se porter gauche, ces pédales agissant
sur les deux gouvernails placés à l’arrière.
Le deuxième mouvement est tout à fait nouveau et propre à la locomotion
aérienne, c'est le déplacement suivant la verticale. Pour que ce déplacement
soit facile à obtenir, une commande instinctive était indispensable. Supposons
donc le pilote assis à sa place, et tout à coup se sentant pencher en
avant (c'est-à-dire en descente) d’instinct, il va se déplacer en .arrière,
et comme il tient les poignées. Il les tirera à lui : l'appareil instantanément
reprendra sa position normale. Si, au contraire, il se sent basculer en
arrière (montée exagérée) c'est le mouvement opposé qu'il exécutera, et,
en repoussant les poignées, il rétablira l'équilibre, Ce déplacement de
l'appareil est obtenu par la manœuvre du stabilisateur fixé an plan arrière.
Reste le troisième mouvement, celui du « roulis ». Ici, encore,
c'est l'instinct qui commande, le pilote n'ayant qu'à se redresser du
côté opposé où il penche et les mains suivant le même mouvement d'oscillation
à droite ou à gauche, ramènent l'aéroplane à sa position normale en agissant
sur les ailerons fixés aux extrémités des plans de la cellule.
ENTRETIEN & VÉRIFICATION
CONSEILS GÉNÉRAUX. — Ne jamais se servir
du frein d'une boite de tendeur qui a été plié une première fois, ni d’une
corde à piano dont la boucle a été redressée.
Se rappeler que les boulons serrant sur du bois, ne doivent jamais être
bloqués à l'excès, sinon le bois s'écrase et se fend.
Vérifier avec grand soin qu'aucun objet, appareil photographique, outil,
baromètre, vêtement etc., etc., ne soit susceptible de s'échapper pendant
Le vol et d'être atteint par l’hélice
S'assurer que les câbles de commande du stabilisateur, des ailerons, des
gouvernails, passent bien librement dans les guides, placés sur les mâts,
les longerons ou aux poulies.
Les poulies ainsi que les guides doivent être graissés avec de la graisse
consistante.
Les charnières des ailerons, des gouvernails ou du stabilisateur doivent être graissées avec de l'huile claire.
Vérifier d'une façon générale que les arrêts de fil placés aux boucles
des cordes à piano, soient en bon état et ne commencent par à se fendre.
Les cotes de réglage qui sont données dans cette notice, sont établies
à quelques millimètres prés.
Ne pas nettoyer les surfaces avec' de l'essence, celle-ci détériorant
rapidement le vernis protecteur des toiles.
En vol tous les fils réunissant les ailerons du haut à ceux du bas doivent
être également tendus.
Vérifier les ceintures du pilote et du passager et leur fixation au siège
avec le plus grand soin.
LES COMMANDES DU STABILISATEUR. Vérifier
que les freins de sécurité des tendeurs soient tous en place, ainsi que
les goupilles des boulons fixés aux chapes des mâts du stabilisateur arrière,
et celles fixes aux extrémités F (fig. n°1)
des commandes latérales du stabilisateur placées sur les côtés extérieurs
du fuselage.
Vérifier que le tube, supportant ces commandes latérales, tourne bien
librement dans ses paliers E (fig. n°1)
Graisser soigneusement ces paliers, ainsi que les charnières du stabilisateur
le reliant au plan fixe arrière.
Vérifier que les boulons G et H (fig. n°1)
soient bien serrés ; les boulons G doivent à
eux seuls, assurer la fixation des commandes latérales, les boulons H
ne faisant office que de clavette de sécurité.
LES COMMANDES DES AILERONS. — Vérifier que
le levier à poignées (fig. n°1)
oscille librement dans la chape fixée à l'extrémité du tube vertical de
commande du stabilisateur. L'écrou de senne de l'axe de cette chape ne
doit pas être bloqué trop énergiquement, et doit être goupillé.
Vérifier que les freins placés à l'extrémité des mâts d'ailerons soient
bien en place ainsi que tes goupilles C (fig. n°1)
des boulons fixant ces commandes au levier à poignées. Les poulies A.
et B (fig. n°1)
en laiton sur lesquelles sont enroulés les câbles de commandes doivent
tourner librement sur leurs axes sans que les câbles tournent sur les
poulies.
Pour s'en assurer, on doit, en faisant osciller le levier, constater que
le câble fonctionne sans aucun mouvement de torsion.
Graisser les charnières reliant les ailerons aux plans proprement dits.
LES COMMANDES DES GOUVERNAILS DE DIRECTION.
Le fil de sécurité, placé à l'intérieur du ressort reliant le câble de
conjugaison dus pédales de direction rie doit jamais être tendu, sans
cela il empêcherait le fonctionnement du ressort, et les pédales seraient
très dures à manœuvrer.
Vérifier que les charnières des pédales de direction n'aient pas pris
de jeu.
S'assurer que les pédales présentent toujours un écartement plus grand
vers les pointes que vers les talons, et que, les gouvernails étant droits,
elles sont bien placées symétriquement.
Graisser les tubes verticaux supportant les gouvernails
LES COMMANDES DU MOTEUR. — Après l'atterrissage,
les commandes du carburateur, c'est-à-dire, le pointeau d'essence, la
manette d'admission et le volet d'air, doivent être ramenées vers l'arrière
de façon à ce que les ressorts de ces commandes soient détendus et ne
fatiguent pas inutilement à l'arrêt.
Fermer le robinet d'essence.
Vérifier tous les quinze jours si le tube de caoutchouc reliant le tube
de cuivre, amenant l'essence du réservoir au raccord fixe sur le carburateur,
est en bon état. Parfois l'essence fait gonfler le caoutchouc amenant
ainsi une diminution d'arrivée d'essence pouvant nuire à la marche du
moteur.
Graisser soigneusement en A (fig. n° 2)
le verrou de commande du pointeau d'essence, ainsi que les côtés A (fig.
n° 3)
du secteur de la manette d'admission. Vérifier que les fils de sécurité,
placés au carburateur, ainsi qu'aux écrous du réchauffeur et du silencieux,
soient tous en place.
Vérifier que le moyeu d'hélice soit bien serré sur l'arbre du moteur,
et ensuite que les boulons des flasques maintenant le moyeu en bois de
l'hélice, soient serrés, tout en se rappelant qu'il ne faut pas les bloquer
exagérément, sinon il se produirait une déformation du moyeu en bois,
d'où il en résulterait un déséquilibrage de l'hélice.
Dans les moyeux actuels, l'écrou de fixation doit, étant bloqué à fond,
laisser un écartement de 12 mm entre a et b (fig. n°4).
L'entretien et la vérification des moteurs Renault, De Dion ou Salmson, faisant l'objet de notices spéciales éditées par
ces usines, nous n'en faisons pas mention ici.
LES PLANS.
Ceux-ci ne demandent aucun entretien spécial, sauf de vérifier
que le vernis protecteur soit resté bien adhérent; dans le cas contraire,
y remédier- avec de l’émaillite n°4, de façon
à conserver l'imperméabilité des toiles.
S'assurer que les écrous, axes ou boulons, maintenant les tubes de réglage
de plan arrière, soient bien en place.
Dans le modèle à écrous, vérifier que les écrous en b (fig. n°5)
soient bien serrés en prenant soin de bloquer l'écrou avant de serrer
le contre-écrou, et, dans le modèle à axe ou à boulon, s'assurer de la
présence de la goupille a (fig. n°5)
Dans le modèle d'appareils à plans rabattants, maintenus par des tubes.
Vérifier que les boulons ou les clés fixant ces tubes aux godets du mât
de cellule, soient bien en place et que la clé soit dans la position de
sécurité.
De plus, un fil de fer recuit doit toujours venir empêcher cet écrou ou
cette clé de s'échapper, même dans le cas où ils ne se trouveraient pas
dans la position de fermeture.
Dans le modèle, non muni de plans rabattants, mais d'un haubanage par
le dessus, il faut surtout vérifier que les fils c (fig. n°6),
maintenant les guignols de plans rabattants, soient bien placés chacun
sous un des boulons qui se trouvent en m et qui fixent l'embout du mât
de cellule au plan supérieur.
Cette visite doit s'appliquer aussi bien au guignol avant, qu'au guignol
arrière.
Vérifier également que les tendeurs en t au pied du mat de cellule S soient
bien freinés.
LE HAUBANAGE. — Vérifier qu'aucune corde
à piano ne soit rouillée; dans l'affirmative y remédier, soit par un graissage
soigné, soit en les peignant, après avoir enlevé la rouille, avec une
couleur très liquide, de façon à ne pas trop augmenter l'épaisseur de
la corde à piano, proprement dite.
Prendre soin de ne jamais mettre de peinture sur les vis des boites de
tendeurs, peinture qui empêcherait leur réglage ou leur démontage.
Parmi les cordes à piano. Il y a lieu de vérifier soigneusement celles
du patinage reliées au longeron avant ou arrière, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,
10, 11, 12 (fig. n°17)
qui travaillent le plus dans le cas d'atterrissage un peu dur.
Les cordes à piano a et b (fig. n°9)
partant des longerons du fuselage, et allant aux extrémités des mâts arrière
de la cellule doivent toujours être convenablement tendues, étant destinées
à aider à résister à la poussée du moteur
Vérifier que les cordes à piano 1 et 2 (fig. n°7)
partant du fuselage et allant aux extrémités supérieures des mats de la
cellule placés au-dessus du patinage soient tendues.
LE TRAIN D’ATTERRISSAGE. - Le gonflement
des pneus ne doit pas dépasser deux kilos.
Vérifier les attaches B (fig. n°10)
des câbles exerciseurs qui entourent
les bobines fixées aux essieux des roues ainsi qu'en D (fig. n°11)
aux patins arrière. Graisser en A et B (fig. n°11)
les axes verticaux de ces patins et en C (fig. n°10)
les essieux.
En aucun cas les ligatures des câbles exerciseurs des patins arrière (fig.
n°11)
ne doivent se trouver en C, car elles se couperaient immédiatement au
contact de la pièce E. Ces ligatures doivent être en D.
Vérifier que les goupilles A (fig.10)
des essieux des roues soient bien à leur place, et que tous les écrous
du train d'atterrissage soient soigneusement goupillés, car un oubli de
ce genre peut amener très accident très sérieux.
S'assurer que les chapeaux d'aluminium des essieux n’aient pas de jeu
dans les trous de goupilles A (Fig. n°10)
auquel cas il faut les changer.
LE FUSELAGE. — L'entretien du fuselage consiste
surtout dans la vérification des boulons et écrous, reliant le fuselage
aux mâts de la cellule qui doivent toujours être convenablement serrés
puis goupillés ou arrêtés, ainsi que ceux fixant les sièges du pilote
et du passager aux longerons du fuselage.
La tôle de protection du mât de fuselage sur lequel souffle l'échappement
doit toujours être bien en place, ainsi que la corde d'amiante placée
sous cette tôle, Sans cette protection, le mât se calcine par l’échappement
du moteur, et peut venir à se rompre pendant le vol.
Tous les petits écrous maintenant les tôles du capot doivent être bien
serrés et les boulons coupés de façon à éviter !e desserrage de ces écrous.
Vérifier que le robinet du réservoir d'essence fonctionne normalement
et ne fuit pas.
CHANGEMENT D'UNE ROUE. — Il arrive qu'un
pneumatique vienne à crever en roulant sur le sol, et dans ce cas, le
changement de la roue peut-être effectué, suivant les circonstances, de
deux façons différentes.
Dans le premier cas, le plus fréquent, si l’on n’a pas de cric, faire
placer deux hommes sous les mâts extrêmes de la cellule (fig. n°12).
Ainsi placés, ils peuvent soulever suffisamment l'appareil pour permettre
le changement de la roue.
Dans le second cas, placer le cric sous !a semelle, comme il est indiqué
sur la figure (n° 13).
RÉGLAGE
GRANDE CELLULE. La génératrice
des surfaces de la grande cellule est une droite perpendiculaire au plan
vertical passant par l'axe longitudinal de l’appareil.
Cette génératrice est parallèle sur toute sa longueur aux arêtes des longerons
avant et arrière.
On peut diviser la grande cellule eu trois parties distinctes (fig. n°8)
:
1° Partie centrale entre les points : J.K.M.L.
2° Deux plans extrêmes (gauche et droite) entre les points : K.P.Q.M.et
J. L. 0. N.
3° Deux plans rabattants (gauche et droite) entre les points P. T. U.
Q. et N. O. R. S.
PARTIE CENTRALE. - Les longerons avant et
arrière de cette partie présentent une légère courbe vers le haut de la
cellule avant la mise en place du fuselage. On arrive à ce réglage en
tendant de façon convenable les fils e et h. Pour que ce réglage soit
parfait, il faut que la flèche partant sous le longeron à l'axe de l'appareil
et tombant sur une corde tendue entre les pieds des mâts C et F soit de
5 mm
PLANS EXTRÊMES. — Les longerons avant haut
et bas sont horizontaux.
Il en résulte que les diagonales a et b, c et d, i et k, n et o sont égales.
Les longerons arrière gauche, haut et bas, des pans extrêmes sont inclinés
au contraire vers le bas et les longerons arrière droit, haut et bas,
des plais extrêmes sont, au contraire, relevés de 7 mm, vers le haut,
suivant une ligne droite prolongée joignant les pieds des mâts C et F
dans les deux cas.
Ce réglage est nécessaire pour équilibrer le couple du moteur.
PLANS RABATTANTS. - Les longerons avant
des plans rabattants sont horizontaux, formant suite à, l’arête du longeron
avant supérieur de la cellule ne présentant ainsi aucune déformation,
Le longeron arrière du plan rabattant droit est relevé de façon à ce qu'il
forme avec le longeron arrière du pian extrême une ligne parfaitement
droite.
Le longeron arrière du plan rabattant gauche est abaissé et forme ainsi
une ligne droite avec le longeron arrière du plan extrême gauche.
OBSERVATION. - Ces longerons sont maintenus
dans ces positions par les tubes de haubanage, dont le tube arrière droit
est plus long que le tube arrière gauche ou dans le cas d'appareils sans
tubes de plans rabattants, par le réglage des fils des guignols.
I. - GRANDE CELLULE. — Placer la surface
inférieure de façon que le longeron arrière soit à 40 d'une horizontale
passant sous le longeron avant. Cette horizontale passe par l'extrémité
de la courbe et constitue !a corde de la surface (fig. n°14
et fig. n°15).
OBSERVATION. - Ceci n'est exact que pour
la partie centrale au pied du mât H (fig. n°8),
à l'extrémité gauche.
Le longeron arrière ne sera environ qu'a 40 – 5 = 35mm et à l'extrémité
droite au pied du mât A (fig. n°8),
le longeron arrière sera à environ
40 + 7 = 47mm au-dessus de l'horizontale,
II. PATINAGE. - Les mâts I (fig. n°15)
avant et arrière du patinage, sont dans le prolongement des mâts de la
grande cellule. Vus longitudinalement, les mâts avant du patinage présentent
une inclinaison réglée de la façon suivante :
Les axes des pieds des mâts sont avancés et présentent une cote de 110mm
par rapport à la verticale passant par les longerons avant de la cellule
(fig. n°15).
III — PARTIE MÉDIANE. - Réglage longitudinal.
— Pour que les poutres soient convenablement réglées, il faut que les
croix de haubanage des poutres soient constituées par des fils r et r'
s et s'(fig. n°16)
de même longueur entre eux, l'écartement des longerons des poutres haut
et bas étant donné par !es longueurs des mâts V, W, X.
Transversalement. — poutres constituant
la partie médiane sont parallèles entre elles et à l'axe longitudinal
de l'appareil.
RËGLAGE ET DÉMONTAGE DE L'HÉLICE. - Il arrive
que, le pilote se plaigne que le moteur vibre. D’une façon générale, ce
défaut provient de l'hélice qui est défectueuse ou mal centrée. Pour s'assurer
si l'hélice est bien centrée, placer celle-ci sur un moyeu ou à défaut
sur le moyeu du moteur lui-même, et de faire tourner en approchant l'extrémité
d'une des pales d'une pointe réglable (fig. n°17).
Cette première opération étant faite, effectuer un demi-tour à l'hélice
de façon a amener l'extrémité de l'autre pale prés de cette même pointe,
et vérifier si cette extrémité vient bien affleurer la pointe, comme la
première pale.
Dans le cas contraire, effectuer le réglage en interposant des cales sous
la flasque du moyeu de l’axe.
Dans le cas d'une faible correction à apporter, c'est-à-dire 2 ou 3 millimètres,
on peut la rectifier par le serrage des écrous du moyeu.
RÉGLAGE DU PLAN FIXE ARRIERE. - Monté entre
les poutres de la partie médiane, il est muni d'un système de réglage
d'incidence.
Pour assurer le réglage de ce plan, opérer de !a façon suivante :
1° Placer sous la surface inférieure de la grande cellule au milieu du
plan central et à l'endroit d'une nervure (fig. 19)
une règle passant sous le longeron avant.
Sous cette règle sera fixée une cale de 40mm de haut dont le sommet reposera
sur l'axe du longeron arrière.
2° Soulever l'arrière de hi partie médiane en prenant appui sous les poinçons
de gouvernail jusqu'à ce que le dessus de la règle soit horizontal. On
s'assure de ce résultat en plaçant un niveau d'eau sur la règle,
3° Maintenir l'apparei1 dans cette position au moyen de tréteaux placés
sous la partie médiane, pus placer la règle à niveau sous le plan arrière
(fig. 19).
Amener la grande tige de cette règle dans une position horizontale, position
qui se vérifie avec le niveau d'eau.
Dans cette position, il doit y avoir, entre les points B et C une distance
moyenne de 25mm à 35mm
Suivant le réglage de la grande cellule, la position du fuselage, le poids
transporté, il se peut que l’on ait à augmenter ou à diminuer cette distance,
pour éviter que pendant le vol, l’appareil ne tende à piquer ou à cabrer.
11 n'y a aucun inconvénient à l'augmenter légèrement, mais il ne faut
pas la diminuer au-dessous de 25mm.
Cette position du plan s'obtient facilement, en utilisant le système a
vis qui se trouve à son avant.
NOTA. - Il peut arriver qu’on soit amené à modifier la répartition des
poids dans le fuselage, par exemple à placer à l'avant de lourdes charges :
mitrailleuse et projectiles, bombes, obus, etc...
Lorsque ces charges, et c'est le cas le plus fréquent, sont placées très
en avant du centre de gravité de l'appareil, cela a pour effet de modifier
sensiblement l'équilibrage et de provoquer une forte tendance à piquer,(l'appareil aurait une tendance à cabrer, si la charge était
placée en arrière du centre de gravité).
L'appareil devient alors fatigant à conduire et, dans le premier cas,
tire sur les bras. 11 y a lieu alors de procéder comme suit, à un nouveau
réglage :
Si l'appareil pique ou cabre, il faudra recule ou avancer le fuselage
sur les mâts, de quelques centimètres de manière à ce que, en vol horizontal,
on puisse lâcher les commandes un instant, ou qu'il soit nécessaire d'exercer
seulement un léger effort pour le maintenir.
Bien entendu, le longeron arrière du plan fixe arrière, devra, dans tous
les cas, être relevé de 25mm, au moins, par rapport à la corde de l'aile,
comme il est expliqué plus haut.
L'appareil ainsi réglé est à queue non portante.
En observant a la lettre ces instructions on aura toujours un appareil
agréable à piloter, de conduite facile et offrant toute sécurité.
CONDUITE DE L’AVION. - Avant tout un avion,
doit voler horizontalement, avec sa charge moyenne, au régime normal de
l'hélice, soit 850 a 900 tours (huit cent cinquante à neuf cents tours),
pour les Renault ou de Dion, et 1250 tours (douze cent cinquante tours)
pour les Salmson.
Ainsi réglé, avec sa charge normale de trois cents kilos, le pilote doit
pouvoir lâcher les mains l'avion conservant automatiquement sa position
horizontale.
Si l'avion pique, il faut diminuer l'incidence du plan arrière.
Si l'avion cabre (cas très rare) augmenter légèrement l'incidence du plan
arrière.
Il se peut aussi que, lorsque l'appareil vole cabré, cela provienne des
ailerons, qui, au lieu d'être exactement dans le prolongement du plan,
lorsque l'appareil est en vol, se relèvent. Il s'en suit que ces ailerons
jouent le rôle d'un stabilisateur et tendent à faire cabrer l'appareil.
Si l'avion penche à droite, diminuer l'incidence des plans de la grande
cellule à son extrémité gauche.
Si l'avion penche à gauche, augmenter l'incidence des plans de la grande
cellule à son extrémité gauche.
Si le stabilisateur est dur à manœuvrer, desserrer également de deux à
trois tours les tendeurs fixés en haut et en bas des deux leviers placés
de chaque côté extérieur du fuselage. Cette commande peut être détendue
légèrement sans inconvénient ; le cas contraire est un danger.
Pour que le stabilisateur soit doux, il doit, à terre, lorsque le moteur
est arrêté, retomber de son propre poids, quelle que soit la position
dans laquelle on le met.
Ne jamais mettre de peinture sur les fils de commande du stabilisateur
dans les parties voisines des coulisseaux fixés sur les mats ; bien graisser
ces coulisseaux.
Si les commandes des ailerons sont dures, vérifier si le câble reliant
les ailerons du plan supérieur n'est pas trop tendu ; celui-ci peut être
légèrement détendu sans inconvénient.
Si les poignées de commande des ailerons penchent à droite, desserrer
les tendeurs fixés du côté droit* et les serrer d'autant du côté gauche.
Agir inversement si les poignées penchent à gauche
D'une façon générale, si les commandes sont dures, vérifier que toutes
les charnières des ailerons, du stabilisateur ou des gouvernails, soient
bien graissées.
Ne pas oublier que toutes les indications droite et gauche sont établies
en se considérant, comme assis dans le fuselage, et non pas comme regardant
l'appareil de face.
Si en roulant sur le sol, les inégalités du terrain sont ressenties brutalement,
vérifier les pneus, qui, contrairement à ceux d'une auto, doivent être
tout au plus gonflés à dieux kilos.
Les fils de la grande cellule b, r, s, d, g, n, i, j (fig. n° 8)
doivent être réglés de façon à ce que, en vol, le pilote ne puisse pas
les voir vibrer.
Le pilote et le passager doivent toujours, même si le temps est absolument
calme, être attachés sur le siège (la non observation le cette règle,
a couté la vie à un très grand nombre de pilotes).
MISE EN ROUTE DU MOTEUR.
- La mise en route correcte d'un moteur par l'hélice doit se faire en
appliquant les mains environ à moitié de la pale de l’hélice, celle-ci
se trouvant légèrement au-dessus de la position horizontale (fig. n°20).
Une fois l'hélice en mouvement, l'accompagner avec les mains. Ne pas donner
un mouvement brutal sur la pale. Pour ramener l'hélice dans sa position
de mise en route, d faut prendre soin, de peur d'un départ imprévu du
moteur de prendre la pale de l'hélice par son extrémité et entre lez doigts
de façon à ce que dans le cas de départ imprévu du moteur, l'hélice ne
risque pas de couper les mains.
LE DÉPART. — Laisser chauffer son moteur
au plus deux minutes, davantage est inutile.
Prendre le départ toujours contre le vent, et chercher à quitter le sol,
seulement lorsque l'indicateur indique une vitesse normale. Presque tous
les pilotes décollent trop tôt.
EN VOL. — Ne jamais chercher à monter cabré,
surtout aussitôt après .avoir quitté la terre.
Ne jamais tourner court eu montant.
Descendre doucement ; ne pas piquer exagérément, surtout si le moteur
tourne à plus de deux ou trois cents tours.
En cas de nuages à traverser, ne pas quitter des yeux l’indicateur de
vitesse.
L'équilibre latéral dans les nuages est instinctif, celui dans le sens
de la profondeur est insuffisant, Tous les pilotes tendent à donner trop
de vitesse à l’appareil en traversant les nuages ; dans ce cas se confier
entièrement à l'indicateur de vitesse.
PAR REMOUS VIOLENTS. - Nous rappellerons
aux pilotes que les remous et le vent sont bien distincts. Il arrive fréquemment
surtout en été, qu’il n'y a pas de vent, mais des remous excessivement
forts, et, inversement, parfois le vent est très fort, mais régulier,
et sans aucun remous, surtout à une certaine altitude ou au bord de la
mer.
Dans le cas de remous violents, lorsque l'avion « danse »,
diminuer toujours la vitesse comme le fait, sur mer, un navire par gros
temps.
Chercher à flotter sur les vagues de l’air et non pas à les traverser.
A la suite d'un virage en roulant à terre, toujours avancer en ligne droite
de deux ou trois mètres, de façon à ce que les skis arrière reprennent
leur position normale.
Ne jamais laisser, même par vent faible, un appareil arrêté vent arrière
: les efforts et chocs que les ailerons et le stabilisateur supportent
dans ce cas étant anormaux et violents.
L'ATTERRISSAGE. - Atterrir toujours contre
le vent ; si l'on descend sur un terrain inconnu, en faire au moins une
fois le tour à quelques mètres de hauteur, avant de venir s'y poser.
Ne pas piquer juste pour atteindre l'endroit où l'on veut toucher le sol,
sinon la vitesse de l'appareil est beaucoup trop grande, mais si possible,
se mettre au ras de terre, deux ou trois cents mètres avant le point choisi.
Pour atterrir, ralentir le moteur au minimum, et une fois les roues en
contact avec le sol, l'arrêter complètement,
En résumé, pendant le vol, conserver autant que possible à l'avion sa
position horizontale et sa vitesse moyenne. Au départ, quitter !a terre
avec le plus de vitesse possible, et y atterrir avec le minimum de vitesse,
l'avion étant toujours tenu horizontal, aucun virage ne devant être exécuté,
ni au départ, ni a l'atterrissage.
Pour faire tourner un appareil au sol, il faut avoir soin que les mécaniciens
s'appuient sur le longeron avant (fig. n°21)
ou au pied des mâts extrêmes de la cellule ; de toute façon, dans le cas
d'appareils munis de tubes de plans rabattants, il ne faut pas qu'ils
prennent un point d'appui sur ces tubes (fig. n°22).
Ce dernier point est à observer soigneusement, sinon ces tubes se cintrent
et peuvent arriver à se rompre en vol.
Lorsque les mécaniciens doivent déplacer un appareil sur un terrain, soit
pour le rentrer au hangar, soit pour l'amener au point de départ, il est
indispensable de leur recommander de se placer sous les mâts des poutres
de réunion (fig. n°23)
; sous aucun prétexte, il ne faut qu'ils se placent entre ces mâts.
FORTIN
et Cie. - 59. rue des Petits-Champs - Paris
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