INTRODUCTION
Les unités de l'armée de l'air, qu'ils s'agissent d'unités navigantes, de station de détection, d'établissement-entrepôt, d'école,... stationnent sur des bases aériennes. La "base" a pour fonction d'assurer à cette unité les moyens de soutien dont elle a besoin pour vivre et pour exécuter ses missions. Le commandant de la base réunit sous son autorité toutes les unités stationnées sur la plateforme. Enfin c'est au niveau de la base que s'effectue la synthèse entre les différents commandements de l'armée de l'air, opérationnels (CFAS,CDAOA), organiques spécialisés (CFAC, CFAP, CASSIC, CEAA et CFCA) et territoriaux (les Régions).
L'organisation des bases a largement évolué depuis les débuts de l'aviation militaire. Le Service historique de l'armée de l'air (SHAA) dispose de deux rapports qui en font l'analyse. Le premier trop volumineux pour trouver sa place ici est l'oeuvre du général Hayez, son introduction figure en annexe I. Le deuxième fut rédigé par le Contrôleur général Britsch "Historique de l'organisation administrative des bases et unités aériennes de 1920 à 1964", il constitue l'annexe II. Depuis la réorganisation profonde de 1964, une nouvelle organisation (cf; annexe III) a été décidée en mai 1998, tenant compte de l'évolution de la situation extérieure, du resserrement de nos forces et des besoins techniques actuels. Elle a conduit à restructurer les missions de soutien en 3 grandes catégories :
-le soutien opérationnel avec la piste, le contrôle d'approche, l'escale, les moyens de sécurité et de protection, les transmissions
-le soutien technique avec l'escadron de soutien technique commun et le ravitaillement technique
-le soutien du personnel avec la division des ressources humaines, les finances et le matériel, la restauration et l'hébergement, le service médical, la brigade de gendarmerie et la gestion des éléments rattachés.
En raison de ces restructurations, de nombreuses unités de support changent actuellement de dénomination, toutes n'ont pas pu être prises en compte lors de la rédaction de cette étude. Il en est de même pour les unités du CASSIC dont les CTA, les GERMaS de CDC deviennent des ESIC.
Les pilotes puis leurs mécanos furent les premiers à créer, pendant la 1ère guerre mondiale, des insignes leur permettant d'affirmer leur identité, alors qu'ils venaient d'horizons différents. Cet usage s'est étendu depuis et le personnel affecté aux bases aériennes a également ressenti le besoin de marquer son identité et de développer son esprit de corps en arborant un insigne.
Plus de 200 bases de l'armée de l'air ont été recensées; plusieurs bases n'ont pas eu d'insigne en propre, soit parce qu'elles ont eu une vie trop brève ou des effectifs trop peu nombreux, soit encore parce que l'usage était d'arborer l'insigne de l'unité principale stationnée. Par exemple, sur les terrains d'Afrique Noire entre les deux guerres tout le personnel portait l'insigne de l'unité aérienne affectée, ou bien encore dans les années 1950-1960, sur la base de Fribourg l'insigne du Groupement de transmissions 813 était porté et sur la BA 267 de Compiègne, celui du BCIAA; de nombreux autres exemples pourraient être cités. Ces insignes d'unités aériennes, d'écoles, d'unités techniques ou logistiques pouvant faire l'objet d'autres études, seuls les insignes clairement attribués à une base par l'usage ou par décision notifiée, ont été retenus dans le cadre de cette étude. 144 bases ont ainsi été dénombrées, mais comme toute règle comporte des exceptions, la base de Bien Hoa (qui avait l'insigne de son Parc) figure ici en raison de son importance historique et d'autre part le Centre d'essais des Landes a également été retenu par analogie avec les autres centres d'essais liés directement à des bases (CEAM, CEV, CIESS). Les détachements de terrains opérationnels (en Algérie) et les détachements Air (en Bosnie par exemple) sont des bases réduites qui ont été créées pour les besoins des opérations mais ne sont pas prévues pour avoir une implantation longue ; ayant les mêmes fonctions que les BA, ces DTO et DA rentrent dans le cadre de cette étude. Il en est de même pour les bases situées sur le territoire d'anciennes colonies, qui à l'indépendance de ces dernières ont été maintenues en vertu d'accords de défense (Dakar, Djibouti). Le Bataillon de l'air, qui dès 1937, constituait l'unité de synthèse des éléments de soutien, a souvent précédé la base dans la réalisation d'un insigne, qui fut alors repris ultérieurement par la base. Sur une base secondaire ou auxiliaire, rattachée à une base aérienne principale, la fonction était tenue par une Compagnie de l'air ou une Section de l'air rattachée au Bataillon de la base principale. Certaines de ces Compagnies ou Sections ont également porté leur propre insigne qui devenait ainsi celui de leur base.
De nombreuses bases ont changé de dénomination au cours des années, aussi ont-elles été classées par ordre alphabétique dans leur zone géographique; un numéro d'ordre permet de les situer sur des cartes en tête de chapître. En annexe IV leur classement par numéro, au moins pour les plus courants, est présenté également.
L'insigne d'une base reflète son implantation ou bien sa mission à un moment donné de son existence, parfois les deux, il a donc paru nécessaire de s'intéresser à l'histoire de la base; c'est pourquoi avant la description de son insigne, un historique résumé présente la base aérienne. Les archives sont souvent incomplètes, il arrive également de trouver des notes officielles qui se contredisent sur les dates, sur les unités,.... Les aléas de la 2ème guerre mondiale ou des conflits de la décolonisation ont aussi entraîné des destructions d'archives. Une bibliographie sommaire figure en annexe V. L'inhomogènéité des historiques de cet ouvrage reflète l'hétérogénéité des sources; les volumes des textes ne sont pas liés directement à l'importance relative des bases, mais au fait que l'auteur a trouvé des sources plus ou moins détaillées.
Il était difficile, soit par manque de données sûres, soit par manque de place, de mentionner toutes les unités qui ont vécu sur une base donnée; l'auteur s'est efforcé de citer les plus caractéristiques de la vie de la base. Il remercie d'avance toutes les personnes qui ayant constaté des inexactitudes ou des omissions significatives voudraient bien les lui signaler.
En ce qui concerne les bases existant en 1998, l'essentiel de leurs missions actuelles est présenté avant leur historique. Enfin, à la suite des historiques, figurent la description des insignes connus et la liste de leurs principaux fabricants.
Il a été impossible d'éviter les sigles, aussi un lexique en a-t-il été donné en annexe VI. Enfin d'autres annexes permettront de retrouver, pour les bases étudiées, les années de fermeture de celles qui n'existent plus et les lieux de stationnement des principales unités aériennes.
REMERCIEMENTS
L'auteur remercie en premier lieu le général Silvestre de Sacy, directeur du Service historique de l'armée de l'air et son prédécesseur le général Robineau, ainsi que leur adjoint, le colonel Pellois, qui ont bien voulu l'accueillir dans le Service et lui donner toutes facilités pour ses recherches. Il est particulièrement reconnaissant à l'ancien Inspecteur général des armées, le général Lartigau, de lui avoir très aimablement permis de leur être présenté.
Ce travail n'aurait pas été possible sans la collaboration des personnes du SHAA qu'il a souvent sollicitées et auprès de qui il a trouvé une aide précieuse, en particulier Mesdames d'Abzac-Epezy, Roillet, Messieurs Hary, Facon, Lorand, Odeir, Pernot, l'adjudant-chef Debaty, et tout spécialement le lieutenant-colonel Lagouarde et le capitaine Ertlé qui lui a succédé au bureau de la Symbolique. Madame Dejeante eut la lourde tâche de la relecture et de l'édition de cette étude ; qu'elle en soit spécialement remerciée.
L'auteur doit au colonel F. Blech l'essentiel de ses connaissances de base, il lui en est très reconnaissant. Il n'oublie pas non plus D.C. Bartlett, aujourd'hui disparu, qui l'avait souvent conseillé.
Enfin plusieurs personnes
lui ont apporté une aide efficace : les commandants de base et leur officier
de relations publiques pour la fourniture des documents cités dans les sources,
Messieurs Duflot et Sicard ("Symboles et Traditions"), Reboul (ANTNB),
Blanchet (Rochefort), Dubant (Chateauroux), Péguilhan (Pau), le lieutenant-colonel
Aymar (SPRA), le lieutenant-colonel Verdin (Orléansville) et le major Dumas
(Dijon) pour de nombreuses précisions ou compléments de données, le colonel
Lanthoinnette du SIRPA Air qui a fourni la photo de la couverture. Qu'ils
trouvent ici l'expression de sa gratitude.