Bl.C. 2

© Travaux : David Aymard - 25 novembre 2020 

Sommaire :

Historique de l'unité
Origines
Création
Entrée en guerre
Dissolution
Chefs successifs
Les morts
Insignes
Stationnement
Rattachement
Fanion
Bilan des archives

Origines :

25.01.12 :	Le procès-verbal de la séance du conseil supérieur de la guerre (C.S.G.) de ce jour indique qu'en vue de faciliter la préparation de la mobilisation, il n'est prévu qu'un type unique d'escadrille de campagne; seule, la nature des appareils volants entrant dans leur composition pourra différencier les escadrilles au point de vue de leur emploi, les meilleurs multiplaces devant composer les unités utilisées pour le service d'armée, tandis que les autres formeront les éléments constitutifs des unités destinées aux reconnaissances tactiques (corps d'armée, divisions de cavalerie, places fortes) y compris bien entendu la reconnaissance des objectifs et l'observation du tir de l'artillerie. [1N010]
	Pour satisfaire aux besoins du temps de guerre, on propose de doter chaque armée d'un nombre d'escadrilles égal à celui des corps d'armée et des divisions de cavalerie qui la composent, augmenté d'une unité; l'une au moins de ces escadrilles, spécialement destinée au service de l'armée, serait formée d'appareils du plus grand rayon d'action. [1N010]
	M. le ministre de la guerre termine par la lecture de questions concernant l'aviation. En particulier celle-ci : "Y-a-t-il lieu de développer l'emploi des aéroplanes pour le service des reconnaissances tactiques (corps d'armée, divisions de cavalerie, places fortes)?" [1N010]
16.05.13 :	Le rapport de la commission supérieure de l'aéronautique militaire traite du programme général d'organisation de l'aviation, en ce qui concerne le matériel et les unités à mobiliser. Il y est proposé la création d'une escadrille légère de 5 avions transportables dans un régiment par division de cavalerie et dans un régiment d'artillerie par corps d'armée. [9N093]
	Ce texte propose la création de 30 escadrilles légères ayant chacune 3 avions et 3 (1ère ligne) ou 2 (2e ligne) pilotes. [9N093]
01.08.13 :	Dans le J.O. de ce jour on a, par application de la loi des cadres du 31 mars 1913, une liste d'officiers de cavalerie qui sont classés dans l'état-major particulier de l'arme à la date du 1er août 1913. [JO du 25.07.1913]
	On y trouve : M. de Malherbe, lieutenant sous-instructeur d'équitation à l'école de cavalerie, rattaché à la 5e compagnie de remonte – M. Redelsperger, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 8e rég. de chasseurs – M. Chevrier, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 4e rég. de dragons – M. Chevrier, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 4e rég. de dragons – M. Mendès, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 7e rég. de cuirassiers – M. Brehier, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 7e rég. de hussards – M. Faurite, lieutenant (aéronautique militaire), rattaché au 10e rég. de hussards. [JO du 25.07.1913]
	Ces noms qui ne constituent qu'une partie de la liste, se retrouvent par la suite dans les escadrilles de cavalerie.
08.12.13 :	La note n° 8651-4/4 traite de la constitution des escadrilles de cavalerie. Elle fait réponse aux notes n° 7939-1/11 et 8470-1/11 en date des 14 et 27 novembre qui demandaient de mettre, à partir du 1er janvier 1914, à la disposition des 2e, 4e, 5e et 6e division de cavalerie une escadrille à titre expérimental. La réponse est que le délai est trop court car les essais ont montré qu'il n'existe pas alors d'avion adapté à cette mission. [9N093]
05.06.14 :	Une instruction datée de ce jour est relative à la création en juin de 4 escadrilles provisoires de cavalerie. La date de création est prévue au 15 juin. Dès leur formation elles seront placées à la disposition de leur division : [9N093]
	Escadrille de cavalerie n° 2 à Toul-Nancy (Toul dans un premier temps) – Appareils : Blériot 60HP Gnôme – Destination : 2e division de Lunéville – L'escadrille relèvera du 1er régiment de Dijon via le centre de Toul-Nancy. [9N093]
	Nota : à ma connaissance ce régiment d'aviation n'a pas été créé.
	Cette unité - l'escadrille - constitue, au point de vue commandement, une formation autonome et relèvera de la division pour ce qui concerne l'instruction et la participation aux manœuvres et exercices de l'arme. [9N093]
	Cette note précise que les groupes d'aviation fournissent : les pilotes, les ordonnances, les mécaniciens, les conducteurs d'automobiles, les gradés chef du convoi automobile et les chevaux d'officiers. [9N093]
	La division fournit : les brigadiers des échelons de secours, les conducteurs d'attelages, les servants d'avions montés, les cuisiniers et les cyclistes, les chevaux des ordonnances, les chevaux de trait et les chevaux servants d'avions. [9N093]
	En cas de mobilisation l'escadrille serait rattachée au Q.G. de la division de cavalerie et administrée par cette formation. [9N093]
	Le tableau d'effectif, probablement joint, donne un commandant d'escadrille et deux officiers, tous les trois pilotes. [9N093]
08.06.14 :	M. Mendès, lieutenant de cavalerie, du 2e groupe d'aviation, centre de St-Cyr, a été classé au 1er groupe d'aviation, centre de Toul. [JO du 10.06.1914]
	Ltt Charles Joseph Louis Marie Mendes; ses états de service le donnent affecté au 1er groupe d'aviation de Toul à cette date.
10.06.14 :	M. Bréhier, lieutenant de cavalerie, du 1er groupe d'aviation, centre de Pau, a été classé au centre de Dijon. [JO du 10.06.1914]

Création :

15.06.14 :	Date théorique de création à titre provisoire de l'escadrille de cavalerie n° 2.
18.06.14 :	La note n° 1092-4/12 est relative aux effectifs à incorporer en 1915 dans l'aéronautique. Elle prévoit la création de 10 escadrilles de cavalerie, prévues sur le budget de 1915. [9N093]
	Il n'y a visiblement aucune escadrille de cavalerie formée à cette date.
01.07.14 :	La dépêche n° 1457-4/12 annonce la création de 9 sections d'aéronautique. Dans les tableaux annexes on trouve que la 23e section de Nancy, relevant du 1er groupe d'aviation, doit former les 1ère et 8e escadrilles et l'escadrille de cavalerie n° 2. [9N093]
29.07.14 :	La situation des approvisionnements de l'aviation (plan XVII) donne à cette date les états pour les escadrilles 4 et 5, mais pas pour la 2. [9N093]
	Cet état était-il partiel (propre au 2e groupe d'aviation) ou est-ce que les escadrilles n° 2 et 8 n'étaient pas encore formées?

Entrée en guerre :

02.08.14 :	Le J.M.O. (journal de marche et opérations) de la 2e division de cavalerie signale l'arrivée et la constitution à Lunéville du détachement de sapeurs cyclistes (10e génie de Toul) et de l'escadrille n° 2 venant de Toul. [26N482/01]
	L'escadrille s'installe probablement sur le terrain dit du Champ-de-Mars qui servait à l'époque de champ de manœuvre et de terrain d'aviation. [153]
	La source [2] donne comme chef à l'escadrille le ltt Gouin, mais en fait c'est le ltt Charles Joseph Louis Marie Mendès qui doit la diriger.
	Le ltt Pierre Louis Bréhier est mobilisé à la Bl.C. 2 ce jour. Il passera ensuite à la Bl.C. 5. [MDH]
	A cette date on peut supposer que l'escadrille est composées des lieutenants pilotes suivants : Mendès (chef d'escadrille), Faurite, Vincent (ou Vincens?) et Bréhier.
	La division relève alors de la 2e armée via le 20e C.A. (corps d'armée). [40]
03.08.14 :	Le 3 ou le 4 août, vers 16 heures, le 20e C.A. signale des reconnaissances d'avions mais sans préciser l'escadrille qui les réalisent. [26N193/01]
05.08.14 :	Le 20e C.A. signale deux reconnaissances d'avions mais sans préciser l'escadrille qui les réalisent. [26N193/01]
10.08.14 :	La division est en couverture à l'est de Lunéville et le restera jusqu'au 16 août. [40]
11.08.14 :	La division est rattachée au 15e C.A. [40]
	Le J.M.O. du corps précise que dans la nuit du 10 au 11 un ordre de l'armée a mis la division sous les ordres du 15e C.A. pour l'aider dans sa mission de couverture. [26N155/01]
	Le J.M.O. de la 2e armée précise, à la date du 12, que le 15e C.A. dispose de la division depuis le 11 à midi. [26N025/01]
13.08.14 :	Le J.M.O. du 20e C.A. indique que le 15e C.A. est à sa droite et le 9e C.A. à sa gauche. Une attaque est prévue le 14 et pour cela il disposera de la 2e D.C. qui couvrira son aile gauche. [26N193/01]
14.08.14 :	La division est rattachée au 20e C.A. [40]
	La 2e D.C. se rassemble à 6 heures à la disposition du 20e C.A. [26N025/01]
16.08.14 :	La division est rattachée au C.C. (corps de cavalerie) Conneau. [40]
	Les 2e, 10e et 6e D.C. sont réunies dans la région de Lunéville pour constituer un corps de cavalerie (ordre général d'opérations n° 19). [26N025/01]
17.08.14 :	La division entame un mouvement vers l'est. Ce jour marque le début de la bataille de Sarrebourg. [40]
18.08.14 :	Le corps de cavalerie du gal Conneau est mis à la disposition de la 1ère armée sur les ordres du G.Q.G. ce jour à 21h30. [26N019/01]
19.08.14 :	Le C.C. Conneau passe de la 2e à la 1ère armée. [40]
	Ce mouvement se justifie par le fait que la 1ère armée s'attend à une contre-attaque dans son secteur. [26N025/01]
	Un ordre du G.Q.G. à 17h35 prescrit à la 1ère armée de rendre le C.C. (à l'exception de la 6e D.C.) à la 2e armée. Cet ordre fut annulé le soir même et le gal Conneau restera aux ordres de la 1ère armée pour la journée du 20. [26N019/01]
20.08.14 :	A 7 heures, le G.Q.G. donne l'ordre à la 1ère armée d'envoyer le corps de cavalerie sur Dieuze. Ce corps étant parti pour rentrer dans ses cantonnements lorsque l'ordre a touché la 1ère armée il resta lettre morte. [26N019/01]
21.08.14 :	Fin de la bataille de Sarrebourg. La division se replie sur Lunéville. Le C.C. Conneau (2e et 10e D.C.) repasse à la 2e armée. [40] + [26N025/01]
	Le J.M.O. de la 2e armée parle de reconnaissances aériennes mais sans préciser l'escadrille. L'armée est alors en phase de repli. [26N025/01]
22.08.14 :	La 2e D.C. a son Q.G. à Moyen. [26N025/01]
	Moyen : 12 km SSE de Lunéville – M&M.
26.08.14 :	La division est retirée du front pour une période de repos au sud-est de Nancy. [40]
31.08.14 :	Dissolution du C.C. Conneau qui sera reconstitué le 1er septembre sans la division. [26N249/03]
	La veille, le 30, la 10e D.C. renforcée de la brigade légère (2e B.C.L.) de la 2e D.C. a reçu l'ordre de partir pour le nord par voie ferrée. [26N249/03]
	C'est peut-être ce qui a justifié le départ de l'escadrille.
02.09.14 :	L'escadrille est enlevée à la 2e D.C. et part pour une direction inconnue. [26N482/01]
	Je pense qu'elle devait, soit suivre la 2e B.C.L., soit se joindre à une des autres composantes du corps de cavalerie en formation dans le nord.
03.09.14 :	La source [2] cite le ltt Mendès mort pour la France au titre de la MF.1 à la date du 4 septembre.
	Le ltt Charles Joseph Louis Marie Mendes est bien mort pour la France, tué à l'ennemi le 3 septembre à Mourmelon-le-Grand. [MDH]
	Comme indiqué plus haut Mendès ne relevait pas de la H.F. 1 mais de l'escadrille de cavalerie n° 2.
	La fiche de ses états de service le donne mort des suites de blessures de guerre.
	Dans le n° 162 de "La vie aérienne" du 18 décembre 1919 Mortane narre l'incident. "… Et c'est surtout l'admirable tragédie de l'escadrille Blériot du lieutenant Mendès, envoyée par des chefs, peu au courant de la guerre, à Mourmelon qui était aux mains de l'adversaire : trois appareils partent d'Epinal, Mendès arrive le premier, s'aperçoit de la méprise et attend ses camarades pour les sauver. Il remet en marche Vincent qui regagne ses lignes; Faurit est capturé et Mendès, faisant le coup de feu, tue le plus de Boches qu'il peut avant d'être tué lui-même. … " [126-162]
	La dotation théorique étant de trois avions on peut supposer que l'escadrille n'existe plus.
	Un cne aviateur : Moderan Faurite, est donné comme ayant été fait prisonnier à Mourmelon ce jour par les Allemands. [CICR]
	Il est né le 22.10.1881 à St Vallier. Mes recherches n'ont rien donné.
	Il ne doit rester que Vincens qui a réussi à s'échapper de Mourmelon et peut-être Bréhier qui pour une raison inconnue n'a pas suivi ses camarades.
	Mortane est un peu dur. La 8e D.C. et la 2e B.C.L. qui, elles aussi, devaient rejoindre le nouveau C.C. à Château-Thierry (SO de Reims), ont eu la surprise de trouver la ville occupée par les Allemands.
	Mourmelon était alors dans la zone du détachement d'armée Foch, la future 9e armée qui était en plein repli. [26N050/01]
	Il est aussi possible que l'escadrille ait eu comme ordre de rejoindre la 9e D.C. qui travaillait pour le détachement d'armée Foch.
	Le J.M.O. de cette division explique qu'elle a été envoyée ce jour afin de protéger l'évacuation du matériel du camp de Châlons. Il y est écrit que "les troupes allemandes ont enserré le camp par la droite et par la gauche sans y pénétrer." [26N490/01]
05.09.14 :	Le J.M.O. de l'aéronautique de la 5e armée indique que les escadrilles Bl 2 et Bl 4 sont rattachées à la 5e armée et doivent former une seule escadrille répartie en 2 sections. [1A271/01]
	Ce J.M.O. indique aussi la disparition des ltt Mendès et Faurite de l'escadrille Bl. 2 le 4 (sic) septembre au camp de Châlons. Ils auraient été pris par un parti de cavalerie. [1A271/01]
	La source [125] indique bien la disparition de Mendès et Faurite, mais à la date du 4. Il les rattache tous les deux à la 5e armée. Cela pourrait être une indication pour la destination de l'escadrille et le choix de Mourmelon.
	La Bl. 2 est ensuite associée aux actions de la Bl. 4. Je suppose qu'elles finissent par se fondre en une seule entité avant que la Bl. 4 soit dissoute le 10 janvier 1915 (?).
26.10.14 :	Les Bl.C. 2 et 5 auraient été stationnées sur le terrain d'Estaires jusqu'à début novembre. [159]
	Estaires : 16 km SE d'Hazebrouck – Nord.
	Le terrain serait situé en limite nord de la commune, à 2/3 km au nord. [159]
01.11.14 :	Par décret de ce jour M. Faurite, ltt hors cadres de cavalerie (aéronautique) est nommé capitaine (ancienneté). [JO du 07.11.1914]

Dissolution :

10.01.15? :    Dissolution?

                        La source [2] donne 1915 sans précision.

Bl.C. 2 :

(1*) Tué au combat ce jour après un atterrissage à Mourmelon, alors aux mains des Allemands.

MPF : Mort pour la France.

SAC : service aérien commandé.

(*1) Il se pose en premier sur le terrain de Mourmelon alors occupé par les Allemands. Il fait redécoller Vincens, mais Faurite n'a pas le temps et est fait prisonnier. Mendès meurt en se défendant.

L'escadrille n'a probablement eu aucun insigne.

STATIONNEMENT :

Bl.C. 2 :

Bl.C. 2 :

Parc :

Je ne sais pas si l'escadrille relevait d'un parc.

Je ne dispose pas d'information, mais un fanion ne se justifiait pas.

Il ne semble pas y avoir d'archives directes disponibles pour cette escadrille.

© AYMARD David - 26 novembre 2020

Sources :	- Archives du SHD/air. Pas de carton exploité.
	- Archives du SHD/terre. Cartons 1N010, 9N093, 26N019/01 (1ère armée), 26N025/01 (2e armée), 26N050/01 (9e armée), 26N193/01 (20e CA), 26N249/03 (CC Conneau), 26N482/01 (2e DC), 26N490/01 (9e DC).
	- "Les escadrilles de l'aéronautique militaire française – Symbolique et histoire – 1912-1920" – S.H.A.A. [2]
	- "Les armées françaises dans la grande guerre". [40]
	- "French air service war chronology 1914-1918" - Frank W. Bailey - Christophe Cony. [125]
	- Revue "La guerre aérienne illustrée" avec son numéro. [126-xxx]
	- "Atlas historique des terrains d'aviation de France métropolitaine 1919-1947". Site internet de la D.G.A.C. [153]
	- "Atlas Nord - Terrains d'aviation militaires - Première guerre mondiale." [159]
	- Fichier C.I.C.R. des prisonniers de la première guerre mondiale. [CICR]