© Collection Michel Jeannot
Journal de marche de la 31e Escadre de Bombardement
Avertissement au lecteur
Il n'a rien été changé,
dans cette édition, au texte original du journal de marche de la 3leme
Escadre.
Ce texte est celui-là
même qui a été rédigé, au jour le jour, par les Officiers de l'E.M.
31e .
• Capitaine COURTIN
: Avril 1944 - Février 1945
• Aspirant PIONTEK
: Mars 1945 - Juillet 1945
• Lieutenant BOUGOIN
: Août 1945 - Septembre 1945
• Lieutenant PETIT
: Octobre 1945 - 30 Avril 1946
[quelques
imprécisions (errreurs) sont à craindre suite à
l'extraction du contenu de ce journal de marche avec les outils de traitement
par reconnaissance optique de caractères ]
Plan du document :
Chapitre I : période de Guerre
Juillet 1944
Janvier 1945
Nos morts
Appendice 1 : Citations
Port de la fourragère
Chapitre II : Période de Paix
Juillet 1945
Janvier 1946
Avril 1946
Nos morts
Appendice 2 : Ordre Général N° 7
Appendice 3 : Officiers
ayant commandé l'Escadre
Chapitre I
---------
Période de Guerre
---------------
18
Mai 1944
L'Escadre de Bombardement
N° 31 a été constituée le 1er Avril 1944. Le Colonel PIOLLET a été nommé
Commandant de l'Escadre le 27 avril et a pris son commandement effectif
le 2 mai.
C'est la première unité
Française de Bombardement engagée sur le front d'Italie en Sardaigne,
à Villacidro, elle comprend à l'origine deux Groupes :
• le Groupe "Maroc"
1/22 ;
• le Groupe "Bretagne"
2/20.
Elle doit être prochainement
complétée par l'adjonction d'un troisième Groupe :
• le Groupe "Gascogne"
1/19.
Le Groupe "Maroc"
1/22, est né après la fin de l'autre guerre, en 1920. Il a participé
a la campagne 1939-40, comme groupe de reconnaissance, équipé en Potez
63-11. Le Groupe compte à son actif, pendant cette période, 132 missions
de reconnaissance et de photos.
Deux appareils seulement
ont été abattus en combat, malgré de fréquentes attaques de la chasse
ennemie.
De Juin 1940 à novembre
1942, le groupe 1/22 est stationné à Rabat et équipé successivement
de Glenn Martin, puis de Le 0-45.
En Février 1943, le
groupe prend part à la campagne de Tunisie.
C'est en juillet 1943
que le 1/22 commence sa transformation et son entraînement sur B26 Marauder,
d'abord à Salé, puis à Télergma.
Le Groupe est attaché
au 42nd Wing (U. S.) en mars 1944 et entreprend sa première mission
le 29 Mars sur PORTO FERRAIO (Ile d'Elbe).
Il a accompli depuis
cette date 17 missions de guerre au dessus du territoire ennemi.
Le Groupe "Bretagne"
est né le 1er Janvier 1942 de la réunion, au noyau d'aviateurs stationnés
en en A. E. F. de nouveaux éléments venant d'Angleterre. Il constituait
avec le Groupe Lorraine" les seules unités de bombardement des
Forces Aériennes Françaises Libres.
Au printemps de 1942,
équipé de Lysander et de Glenn Martin Maryland, le Groupe participe
à la première campagne du Fezzan, accomplissant les missions les plus
diverses (reconnaissance, bombardement, attaques au sol, évacuations
sanitaires)
A la fin de 1942, il
reçoit quelques Blenheim et est chargé d'appuyer l'offensive de la colonne
LECLERC qui remonte, du Tchad à Tripoli à travers le Fezzan.
Après quatre mois passés
à Ben Gardane, et trois mois à Rayack, le Groupe regagne l'Algérie pour
effectuer sa transformation sur B-26, d' abord à Télergma, puis à Châteaudun
du Rhumel
Le Groupe est arrivé
à Villacidro le 15 Mai 1944.
19 Mai 1944
Visite du Général DE
GAULLE.
Le Généra] DE GAULLE,
retour d'une inspection des troupes françaises engagées d'Italie, est
arrivé ce matin à Villacidro un peu avant 9 heures, accompagné du Général
EDWARDS de l'Etat Major du MAAF, de Monsieur DIETHEIM, Commissaire à
la Guerre, du Général d'Armée DELATTRE de TASSIGNY, du Général BETHOUARD,
Chef de l'Etat Major de la Défense Nationale, du Lieutenant Colonel
de RANCOURT, et de plusieurs officiers de son cabinet.
Le Général WEBSTER,
Commandant le 42nd Wing, venu spécialement d'Elmas, avait à ses cotés
le Colonel PIOLLET, Commandant l'Escadre et les Commandants des Groupes
"Maroc " et "Bretagne" pour saluer nos visiteurs
à leur descente d'avion.
Le Général DE GAULLE
et sa suite ont visité successivement le Groupe "Maroc", le
Groupe "Bretagne", puis l'Etat Major de l'Escadre. Le Général
DE GAULLE s'est fait présenter le personnel de chaque unité auquel il
a fait une allocution particulière.
Le Général et sa suite
ont quitté Villacidro à 10 h 15.
Mission : Deux flights
du Groupe "Maroc " sont allés bombarder un pont de chemin
de fer situé à 1 mille au nord de POGGIBONST. En raison du très mauvais
temps entre la Sardaigne et la Corse, (10/10 couvert par nuages bas
avec grain), les équipages ont fait demi-tour dans le détroit de Bonifacio,
après avoir fait du vol de groupe dans les nuages au ras des flots.
10 Mai 1944
Aucune mission. Vols
d’entraînement pour le Groupe "Bretagne".
Arrivée du Capitaine
COURTIN, Officier de liaison Terre, détaché à l'Escadre.
21 Mai 1944
Pas de mission ; vol
d’entraînement pour les 2 groupes.
22 Mai 1944
Pas de mission ; vol
d’entraînement pour les 2 groupes.
23 Mai 1944
La première mission
du Groupe "Bretagne" était prévue pour cet, après midi ; le
Général BOUSCAT, Chef d'Etat Major Général de l'Armée de l'Air est arrivé
au début de l'après midi, pour prendre part à cette mission ; il était
accompagné du Capitaine CRESSATI et du Lieutenant BILLECARD. En raison
du mauvais temps sur l'Italie, la mission a du être remise à demain.
Le Général a visite les 2 groupes et s'est fait présenter le personnel
du Groupe "Bretagne" à qui il a adressé une courte allocution.
Il s'est ensuite rendu à Elmas pour s'entretenir un moment avec le Général
WEBSTER, Commandant du 42nd Wing.
De retour à Villacidro,
le Général a dîné au mess des officiers du Groupe "Maroc",
et participé activement dans la soirée a la préparation de la mission
de demain matin.
24 Mai 1944
Les premiers éléments
avancés de la 5e Armée se sont joint aux éléments de la tête de pont
d'Anzio ce matin à 8 heures. Le front d'Italie est donc maintenant continu.
Il n'y a plus de tête de pont.
Mission : Sous le commandement
du Colonel GEIER, et en présence du Général BOUSCAT et du Lieutenant
BILLECARD, trois flight de 6 avions ("Maroc", "Maroc",
"Bretagne") sont partis bombarder la route de la vallée du
Liri, au voisinage de SAN VINCENZO. Le Général BOUSCAT est avec le Commandant
MEYRAND dans l'avion de tête du flight "Bretagne". Mais, gênés
par les nuages, les appareils de ce flight n'ont pas bombardé. Les deux
autres flight ont réussi à couper la route. Les appareils ont rencontré
une flak nourrie. Plusieurs avions ont été touchés. Trois avions ont
du se poser à POMIGLIANO, près de NAPLES.
Le Général BOUSCAT
est rentré très satisfait de la mission. Il est reparti dans l'après
midi pour Alghero et la Corse.
Ont été affectés à
l'Escadre les officiers suivants du Groupe 1/22 :
Capitaine ROUZAUD,
Chef du 3e Bureau en remplacement du Commandant RICHARD
Capitaine FANGEAU,
adjoint du Chef du 3e Bureau
Capitaine NEUVILLE,
adjoint du Chef du 2e Bureau
Sous Lieutenant LIONNET,
affecté au 4° Bureau
25 Mai 1944
Sous le commandement
du Colonel PIOLLET, trois flights ("Maroc", "Bretagne",
"Maroc") sont partis de bon matin bombarder la route de BALSORANO.
Par suite d'une erreur de navigation l'expédition, après avoir tourné
au dessus de la partie amie de l'Italie est rentrée à la base avec ses
bombes sans avoir survolé les lignes.
Dans l’après midi,
à 16 heures, nouveau départ à trois flights ("Maroc", "Maroc",
"Bretagne") sous le commandement du Colonel PIOLLET, pour
le même objectif. La région de l'objectif étant 10/10 couverte, il a
été impossible d'effectuer le bombardement. Retour à la avec les bombes.
Ces 2 missions sans
résultat, de 4 heures chacune, ont beaucoup fatigué les équipages physiquement
et moralement.
Arrivée du Sous-lieutenant
RIQUIER, affecté au 1er Bureau en qualité d'officier chargé loisirs,
ce que les Américains appellent le "Special Service Officer".
26 Mai 1944
Sous le commandement
du Commandant DE BERNARDY, trois flights ("Maroc", "Bretagne",
"Bretagne") sont allés bombarder deux croisements de route
à l'entrée du village de VITERBO : il s'agit de couper la route à la
Division HERMANN GOERING qui descend du nord pour appuyer la défense
allemande devant ROME.
Résultats : le 1er
carrefour n'est pas atteint, mais les routes qui y convergent sont toutes
coupées à 50 mètres du carrefour. Le 2e carrefour est coupé. La mission
est donc pleinement réussie.
Joyeux retour de tous
les équipages à la tombée dé la nuit.
27 Mai 1944
Sous le commandement
du Commandant MEYRAND, deux flights ("Bretagne", "Maroc")
sont partis bombarder un pont à SPOLETO, mais en raison d'une mauvaise
identification du point initial, l'objectif n'a pas été découvert et
le premier flight a bombardé à SAN PIETRO. A SIEVE, 5 kms de l'objectif,
un autre pont qu'il a d'ailleurs manqué. Le deuxième flight a cherché
à atteindre l'objectif secondaire, un pont sur la ligne de chemin de
fer côtière à ARDENZA, au sud de LIVOURNE. Le pont a été manqué de peu,
les bombes sont tombées à la mer.
Le personnel du 2°
Bureau s'est étoffé : les aspirants DESFORCES et DOUILLET lui
ont été affectés. Ces deux Aspirants qui ont suivi un stage "intelligence "
viennent de passer une dizaine de jours dans un "Group "
américain où ils se sont mis au courant des questions pratiques.
28 Mai 1944
Sous le commandement
du Commandant DE BERNARDY, deux flights ("Maroc", "Bretagne")
sont allés attaquer la gare de triage de TERONTOLA. Deux bonnes concentrations
ont été observées au voisinage de l'aiguillage : deux routes ont été
coupées.
29 Mai 1944
Sous le commandement
du Colonel PIOLLET, deux flights ("Maroc", "Bretagne")
sont partis à 9h36 bombarder les chantiers de constructions navales
de VOLTRI à l'ouest de GENES. Cet objectif a déjà été attaqué sans succès
le 15 Mai par le Groupe "Maroc". Cette fois encore cet objectif
a été manqué, car les bombardiers ont été très gênés au dernier moment
par 8/10 de nuages. L'objectif n'a été clairement identifié que quelques
secondes avant le déclenchement des bombes. Ni flak, ni chasseurs. Temps
: dégagé sur la Sardaigne se couvrant peu à peu en cours de route (4/10
sur la Corse-8/10 sur la côte italienne).
L'échelon roulant du
Groupe "Gascogne", 1/19 est arrivé dans la journée.
30 Mai 1944
Au cimetière de CAGLIARI,
célébration du Mémorial Day. A coté de détachements des unités Américaines,
de la R. A. F., la 31e Escadre était représentée, drapeau en tête.
La cérémonie était
présidée par le Général WEBSTER entouré du Colonel Floyd L. Simmons
(U. S. Ground Forces) du Lt Commander George A. Speer (U. S. Navy),
le Captain G. B. Roberts (Royal Navy), le Group Captain D. C. R. Mac
Donald (R. A. F.), le Colonel Piollet, Commandant la 31e Escadre, et
des personnalités locales.
Mission : sous le commandement
du Colonel GELEE, une formation de trois flights ("Maroc",
"Bretagne", "Bretagne") est allée bombarder un pont
route sur le Tibre à TORRITA TIBERINA, à 40 kms NNE de ROME. Les photos
de la mission montrent trois bonnes concentrations de bombes encadrant
le pont, sans l'atteindre. La route est coupée aux deux extrémités,
et un pont enjambant une voie de chemin de fer à côté du pont principal
a été atteint. Ni flak, ni chasseurs. Beau temps sur tout le parcours.
Tous les avions sont rentrés en vol de groupe.
31 Mai 1944
L'Escadre est partie
en mission à 7h50 pour bombarder des concentrations de troupes dans
le village de NEMI. Chacun des deux groupes a mis en l'air deux flights,
C'est la première fois que l'Escadre met 24 avions en l'air à la fois.
Le Colonel PIOLLET est commandant de l'expédition.
Les équipages ont été
très gênés par les fumées de la bataille et éclatements de bombes des
autres formations aériennes qui avaient bombardé le même secteur quelques
instants plus tôt. Il y avait tellement d'avions dans le ciel qu'il
fallait prendre son tour pour bombarder.
Résultats : trois flights
sur 4 ont bombardé. La région nord du village a été atteinte. Tous les
avions sont rentrés.
Dans la soirée, le
Commandant ALBERTUS, Commandant du Groupe "Maroc", fait ses
adieux à son personnel.
1er Juin 1944
Une formation des deux
flights ("Maroc", "Bretagne") est partie sous le
commandement du Commandant DE BERNARDY, pour couper la route de la vallée
du Liri à SAN VINCENZO VALLE ROVETO. C'est cette route qui avait déjà
été fixée comme objectif la 24 MAI quand le Général BOUSCAT était venu.
La mission a été pleinement
réussie. Les 48 bombes de 1000 livres sont tombées dans un cercle de
100 mètres de rayon centré sur la route qui a reçu une dizaine de coups
directs. A leur retour à Villacidro, les 12 avions sont passés au dessus
du terrain dans un vol de groupe impeccable, en lançant des fusées vertes.
Ce succès complet qui
vient après une série noire de quatre missions consécutives manquées
redonne aux équipages une grande confiance en eux. Leur moral était
atteint. Le voilà maintenant relevé. Il n'en reste pas moins que le
P. N. est fatigué et a besoin de repos.
Le Médecin capitaine
TABUSSE, médecin du groupe "Maroc" est nommé médecin de l'Escadre.
Au groupe "Maroc",
le Commandant DE BERNARDY succède au Commandant ALBERTUS comme Commandant
de groupe.
2 Juin 1944
Aujourd'hui, pas de
mission. Les équipages se reposent. Certains sont allés se baigner,
ou se promener à Cagliari. Quelques équipages ont effectué des vols
d’entraînement. Chacun est content de pouvoir souffler après 9 jours
consécutifs passés sur la brèche.
3 Juin 1944
Jour de repos et d'entrainement.
Les bombardiers destinés à devenir des leaders se font la main sur le
"TORO', le "MALDEVENTRE" et le " SERPENT ".
Les résultats sont très satisfaisants.
4 Juin 1944
On annonce l'entrée
à ROME des premiers éléments alliés. Mais la ville n'est pas encore
prise.
Visite de M. Fernand
GERNIER, Commissaire à l'Air.
Venant de Corse, où
il avait fait une tournée d'inspection, le Ministre est arrivé à Villacidro
à 10h15. IL était accompagné du Colonel PLAGNE, de l'Intendant PERRET,
ainsi que du Lieutenant Colonel MORLAIX et du Capitaine MORAL, de son
cabinet militaire. Le Ministre a été accueilli à sa descente d'avion
par le Colonel PIOLLET, accompagné du Général WEBSTER, Commandant le
42e Wing et des commandants de groupes.
Monsieur GRENIER et
sa suite ont visité en premier lieu l’État Major de l'Escadre où personnel
de l'Escadre lui a été présenté. Le Ministre a été vivement intéressé
par l'exposé qui lui a été fait sur le travail de préparation des missions
de bombardement. Puis le Ministre a visité successivement les trois
groupes, "Maroc", "Bretagne", "Gascogne",
où le personnel des équipages lui a été présenté. Il a porté un vif
intérêt à l'installation matérielle des cantonnements attachant une
particulière attention à la composition des menus et à l'organisation
des distractions.
Au cours du déjeuner
qu'il a présidé au mess des officiers du groupe "Maroc", il
a prononcé une allocution dans laquelle, après avoir célébré l'esprit
de camaraderie confiante qui unit les unités Américaines et Françaises
engagées cote à cote, il a affirmé l'unité sans réserve des aspirations
de l'aviation française dans le combat pour la destruction totale de
l’ennemi commun. Cette communauté de vues, a poursuivi le Ministre,
est l'image de celle qui unit l'armée en uniforme qui combat de ce coté,
et l'armée clandestine, forte de plusieurs centaines de milliers d'hommes
qui déjà agit sur une vaste échelle contre l'occupant, et est prête,
au jour du débarquement à apporter un concours efficace aux armées libératrices.
Puis, exaltant la a noblesse du rôle de l'officier dans l'armée et dans
la nation, le Ministre a terminé en affirmant sa confiance dans l'issue
de la guerre et dans les destinées de la France, qui, largement contribué
au sucés des opérations militaires est appelée à jouer un rôle après
la guerre, dans la réorganisation du monde.
Le Ministre a quitté
Villacidro à 14h30.
Dans l'après midi,
chaque groupe a mis en l'air un flight de 6 avions pour aller bombarder
un pont TORRITA TIBERINA à 40 kms de Rome. Ce pont avait déjà été attaqué
sans succès le 30 Mai. Le Colonel GELEE est commandant d'expédition.
Arrivés en vue de la ville éternelle, les appareils ont été contraints
de rebrousser chemin, sans larguer leurs bombes en raison des nuages
qui recouvraient entièrement la zone de l'objectif.
Il y a décidément un
sort sur ce pont...
Ont rejoint l’État
Major de l'Escadre :
• l’Aspirant DUPRAT,
interprète, affecté au 2e Bureau
• l'Aspirant ANTONA,
chargé des fonctions de chef du Q. G.
5 Juin 1944
ROME est vraiment prise
depuis hier. Une division américaine et un bataillon français sont cantonnés
dans la ville.
Dirigé par le Commandant
SECRETAN, l'échelon volant du Groupe "Gascogne" est arrivé
dans l'après midi, venant de Châteaudun du Rhumel.
L'Escadre, avec ses
trois groupes, est maintenant complète a quand la première mission avec
des équipages des trois groupes? La réponse sera fournie par le colonel
ROBINSON, l'instructeur chef américain.
Mission : Sous le commandement
du Colonel PIOLLET, deux flights (un de chaque groupe) sont allés bombarder
un croisement de routes, au sud de VITERBO, objectif secondaire. Le
temps était très couvert, et le premier flight ("Bretagne")
n'a pas pu larguer ses bombes. Le flight du "Maroc" a atteint
l'objectif en plein. La mission est comptée à 100%. Les équipages du
"Bretagne" sont très vexés de n'avoir pas réussi ce que leurs
camarades "Marocains" ont fait. Évidemment ces derniers ont
plus de bouteille, mais les "Bretons" ont la mine déconfite.
6 Juin 1944
Le débarquement tant
attendu a commencé ce matin. Les troupes aéroportées jouent un rôle
de premier plan, précédant les troupes débarquées par bateaux. Les terrains
d'aviation sont le premier objectif. Les Alliés ont débarqué en 12 endroits
différents entre LE HAVRE e CHERBOURG. On se bat dans la région de CAEN.
La Marine et l'aviation fournissent un appui considérable aux opérations
terrestres.
Le Général DE GAULLE
est arrivé à LONDRES d'où il a prononcé un discours radiodiffusé pour
conseiller aux Français le calme et la prudence.
Mission : Sous le commandement
du Commandant DE BERNARDY, trois flights (un du "Maroc", deux
du "Bretagne") sont allés bombarder un pont à TERNI. Résultat
: Le premier flight a eu un dépôt de munitions en lisière du pays, le
deuxième flight a mis un bon paquet au milieu du village. Le troisième
flight (Commandant DUCRAY, Lieutenant CANEPA) a mis dans le mille :
le pont a disparu. Beaucoup de flak,-7 avions touchés. Le Sergent GAYRAUD,
mitrailleur de queue de l'un des appareils a été assez sérieusement
blessé par un éclat de D. C. A., et envoyé à l’hôpital.
Aujourd'hui, ce sont
les "Bretons" qui sont à l'honneur C'est eux qui ont déquillé
le pont. Cela rattrape du mauvais coup d'hier, et c'est très bien ainsi.
Tout le monde est enchanté.
Jusqu'à présent, les
officiers de l’État Major de l'Escadre prenaient leurs repas au mess
des officiers du one "two-two". Et cette invitation éternellement
renouvelée était u inépuisable sujet de plaisanteries de la part de
la table des Lieutenants et Sous Lieutenant dite table de la "Résistance".
A partir d'aujourd'hui, l'Escadre possède un mess, ce qui nous dispensera
d'aller jouer les intrus au "Maroc".
7 Juin 1944
Le débarquement se
poursuit. Les renforts arrivent, nombreux. On se bat autour de CAEN,
et dans le Cotentin. On annonce la prise de BAYEUX.
Pas de mission aujourd'hui,
à cause du mauvais temps sur l'Italie. Vols d’entraînement pour les
trois groupes.
Le command car qui
conduisait plusieurs officiers à CALIARI est tombé dans un fossé Le
Sous-lieutenant RIQUIER, "Special Service Officier", a eu
la jambe droite cassée.
8 Juin 1944
La radio est très discrète
en ce qui concerne les précisions sur les opérations de France. Les
récits et les anecdotes sont au contraire nombreux. L'aviation est extrêmement
active.
Mission : Sous le commandement
du Commandant STEFF, trois flights (2 du "Bretagne", I du
"Maroc") sont allés bombarder un pont route à FOLLONICA, sur
la route côtière I (objectif secondaire : temps nuageux sur l'objectif
principal). Le ciel était 7/10 couvert deux flights seulement ont largué
leurs bombes, le troisième ayant été gêné par les nuages Le pont n'a
pas été atteint, mais un carrefour routier voisin a sans doute été touché.
Au décollage, l'avion
du Capitaine GUEGUEN (groupe "Maroc") a été plaqué au sol
soit qu'il ait été soufflé par l'appareil précédent, soit qu'il ait
été pris, par une rafale de vent. L'Adjudant Mécanicien LAYEC a été
tué sur le coup par un morceau de pale d'hélice. L'Adjudant Chef WITMANN
navigateur a eu une fracture ouverte à la jambe, due sans doute également
à un morceau d'hélice. Les autres occupants sont indemnes.
Mission longue et pénible.
Les équipages rentrent fatigués. La flak de l'ILE d'ELBE leur a frôlé
les moustaches.
La Colonel est parti
ce matin à ALGER.
Arrivée du Capitaine
PRIER, AFFECTE au 3e Bureau.
9 Juin 1944
Les opérations en France
se poursuivent favorablement. Le Général MONTGOMERY a établi son Q.
G. en France. Les têtes de pont s'élargissent et commencent à se souder
Le mauvais temps a entravé les opérations aériennes.
En Italie, l'avance
alliée au delà de ROME se poursuit à un rythme rapide. VITERBO a été
occupée. Sur la côte Adriatique, les Allemands commencent à se replier
en direction de PESCARA.
Mission : Sous le commandement
du Colonel GELEE, deux flights ("Maroc"-"Bretagne")
sont partis bombarder un pont routier à ROCCASTRADA, sur la bretelle
MONTEPESCALI-SIENNE. Mission parfaitement réussie ; temps superbe ;
aucune opposition ennemie. Excellente concentration des bombes des deux
flights dans la région du pont. A l'atterrissage, le Capitaine VARRY,
pilote leader, a dit "Pulvérisé." Hélas, le plotting indique
que le pont n'est pas atteint mais seulement, encadré. L'approche nord
ouest a en tous cas reçu plusieurs coups directs.
Au cimetière américain
de Cagliari, a eu lieu l'enterrement de l'Adjudant LAYEC, tué hier à
son poste de combat. La Médaille Militaire lui a été décernée à titre
posthume.
10 Juin 1944
En France, les deux
têtes de pont de CAEN et du Cotentin se sont rejointes. La zone s'étend
sur 90 kms le long des côtes, sur une profondeur de 15 kms environ.
En Italie, avance continue
des Alliés. Sur l'Adriatique, PESCARA a été occupée.
Calme persistant sur
le front de Russie.
Mission : Sous le commandement
du Commandant DE BERNARDY, trois flights ("Maroc", "Bretagne",
"Bretagne") sont allés bombarder un pont route à BUONCONVENTO,
sur la route 2 ROME-FLORENCE. Le pont a été encadré, les approches nord
et sud sont coupées. Aucune opposition ennemie.
11 Juin 1944
Peu de nouvelles du
front de France, où les Allies semblent s'organiser dans la tête de
pont maintenant continue de VALOGNES à CAEN. La résistance allemande
s'affermit.
En Italie, les Alliés
ont atteint le lac BOLSENA où ils s'opposent à une résistance allemande
accrue.
La mission prévu pour
le matin a été remise à l'après midi en raison du mauvais temps sur
l'Italie, et finalement décommandée. Journée calme de repos général
et complet.
12 Juin 1944
Furieuses batailles
en cours sur le front de Normandie.
En Italie, les Français
progressent rapidement de part et d'autre du lac Bolsena.
Mission : Sous le commandement
du Colonel GELEE, trois flights ("Bretagne", "Bretagne",
"Maroc") sont partis à 8h40 bombarder un pont de chemin de
fer à MASSA, sur la ligne côtière entre PISE et LA SPEZZIA. Excellente
concentration des trois flights sur le pont. Mais le pont n'a rien reçu
. . . . à la consternation générale.
13 Juin 1944
En France, les combats
continuent. La tête de pont atteint maintenant un développement de 100
kms le long des côtes sur une profondeur de 15 à 25 kms. Des renforts
arrivent part et d'autre.
En Italie l'avance
alliée se poursuit.
Mission : Sous le commandement
du Commandant DE BERNARDY, deux flights "Maroc", "Bretagne")
sont partis bombarder un pont route sur le Tibre près de PERUGIA. Les
deux flights ont encadré le pont qui n'a pas été atteint. Les appareils
ont été accueillis par un feu nourri, dense et précis de la D. C. A.
ennemie. Le tir a commencé juste avant le largage des bombes ; un éclatement
au voisinage de l'avion leader a chamboulé le gyro du Norden, compromettant
la précision du tir. 9 avions sur 12 ont été touchés. Les obus explosaient
entre les avions.
L'Escadre a eu la douleur
de perdre le Sous-lieutenant LENORMAND, bombardier de l'avion 4, tué
par un éclat d'obus dans la tête à l'instant où il venait de refermer
les trappes après le bombardement. LENORMAND est unanimement pleuré.
C'était un garçon charmant, plein de vie et d'entrain, aimé de tous,
et sur qui on fondait les plus grands espoirs comme bombardier leader.
Le mitrailleur de la
tourelle supérieure d'un autre appareil, le Sergent LIGIER, a été gravement
blessé aux deux jambes par des éclats d'obus, et les éclats de la tourelle.
Son équipage est allé le déposer à NAPLES-CASSERTA.
14 Juin 1944
En Normandie, les combats
se développent ; la résistance allemande s'intensifie. Après le Général
EISENHOWER, et M. CHURCHILL, le Général DE GAULLE a visité la tête de
pont. Il a été acclamé à BAYEUX et à ISIGNY.
Avance alliée en Italie.
Mission : Le Groupe
"Bretagne" a mis en l'air deux flights, sous le commandement
du Colonel GELEE. L'objectif était un pont de chemin de fer à FOSSOMBRONE,
dans la région de FANO près de l'Adriatique. Le pont a été encadré,
mais non coupé. Les accès sont coupés.
C'était la première
mission du Groupe "Bretagne" tout seul. La mission s'est déroulée
sans incident.
Dans l'après midi,
le personnel de l'Escadre s'est rendu au cimetière américain de Cagliari,
pour assister à la cérémonie funèbre pour le Sous-lieutenant LENORMAND,
tué hier à son poste de combat. Le Colonel a épinglé sur sa tenue la
croix de la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre avec palme. Le Colonel
ROBINSON lui a remis l'"Army Air Medal".
Dans la soirée, le
Général BOUSCAT est arrivé d'ALGER, accompagné du Général RIGNOT, du
Capitaine CRESSATI, et du Lieutenant BILLECARD, son chef de cabinet.
C'est demain la première mission du "Gascogne". Le Général
y assistera comme il a assisté à la première mission du "Maroc"
et du "Bretagne".
15 Juin 1944
Combats confus en Normandie.
Dans l'ensemble, les Alliés maintiennent leurs positions malgré de furieux
assauts allemands.
De très bonne heure,
le Général BOUSCAT et les personnalités de sa suite partent avec le
Groupe "Gascogne" et le Groupe "Maroc" bombarde
un pont route et chemin de fer à AULLA, au sud est de LA SPEZZIA. L'expédition,
commandée par le Colonel PIOLLÉT, comportait un flight de chacun des
deux groupes. Le pont a été encadré, les accès coupés.
A 11h30, au retour
de la mission, le personnel de l'Escadre a été présenté au drapeau,
en présence du Général BOUSCAT, du Général RIGNOT, et du Général WEBSTER,
qu'accompagnait son chef d’État Major, le Colonel DOYLE. Le Colonel
a prononcé une vibrante allocution, affirmant notamment sa confiance
dans l'issue victorieuse de la guerre.
Le Général BOUSCAT
et sa suite sont repartis pour ALGER dans l'après midi.
Arrivée du Capitaine
DULAC, Chef du 4°Bureau.
16 Juin 1944
En Normandie, situation
inchangée. En Italie, les Alliés s'emparent de GROSSETO.
L'Escadre maintenant
au complet a mis aujourd'hui en l'air 18 avions, un flight de chacun
des groupes, sous le commandement du Commandant DE BERNARDY. L'objectif
était un pont de chemin de fer entre deux tunnels, à 10 kms au nord
de PISTOLA, sur la route PISTOLA-BOLOGNA. Résultat : deux ponts
ont été cassés : l'objectif et un autre qui n'était pas prévu
au programme. Cette ligne de chemin de fer, très mouvementée ne sera
sans doute pas remise en état de si tôt.
17 Juin 1944
Rien de neuf en Normandie.
Débarquement Francis dans l'Ile d'Elbe.
Visite de JOSEPHINE
BAKER qui a donné une représentation splendide après le Une scène décorée
d'un immense drapeau tricolore a été dressée au voisinage de l’État.
Les artistes de l'Escadre se sont fait applaudir en première partie,
puis JOSEPHINE a été acclamée par un public enthousiaste. C'est l’aumônier
qui s'est occupé de tout et a réussi un véritable tour de force.
Mission : Trois flights
"Maroc", "Bretagne", "Gascogne" sous le
commandement du Colonel GELEE, sont partis bombarder un pont de chemin
de fer à PRATO, au nord de FLORENCE, sur la ligne FLORENCE-BOLOGNE.
En raison du temps nuageux, 10/10 couvert, les appareils ont ramené
leurs bombes au terrain.
Le Capitaine ROZES
est détaché au 2e Bureau. Il s'occupera de la photo, en rem-du Capitaine
CALLOT, qui cumule les fonctions de "Public Relations Officer"
avec .Special Service Officer" pendant que le Sous-lieutenant RIQUIER
est à l’hôpital.
C'est hier, 16 Juin,
que l'Escadre a, pour la première fois, développé elle même les de sa
mission.
Le B-26 qui amenait
le Sergent Chef et 7 soldats armuriers pour le Groupe "Gascogne"
est tombé à la mer à une vingtaine de milles de Cagliari à cause d'une
panne de moteur. Aucun des passagers n'a pu être sauvé. Le Capitaine
ROBBINS, Officier de liaison auprès du Groupe "Bretagne" est
parmi les victimes.
18 Juin 1944
Les Américains ont
réussi à traverser le Cotentin et ont atteint la côte occidentale à
BARNEVILLE. CHERBOURG se trouve ainsi isolé du gros des forces allemandes.
En Italie, les Alliés
approchent de PEROUSE.
Au lever des couleurs,
a été lu le discours prononcé il y a 4 ans par le Général DE GAULLE
au micro de la B. B. C. : "La France a perdu une bataille, elle
n'a pas perdu la guerre."
En raison du mauvais
temps sut l'Italie, pas de mission aujourd'hui.
19 Juin 1944
En Normandie, les Alliés,
après avoir contourné MOTE* BOURG, et pris VALONGES, ne sont plus qu'à
une douzaine de kms de CHERBOURG.
Toute résistance organisée
a cessé dans l'ile d'ELBE.
Le mauvais temps sur
l'Italie a interdit toute mission.
En fin d'après midi,
la Capitaine COURTIN, Officier de Liaison Terre, a fait une conférence
tout à fait remarquable sur les grandes lignes de la géographie de l'Italie
et sur ses voies de communications.
20 Juin 1944
La progression alliée
se poursuit en direction de CHERBOURG, dont les Américains ne sont plus
éloignés que de quelques kms. MONTEBOURG a été occupé dans la journée.
En Italie, prise de
PERUGIA.
En Russie, prise de
VIBORG.
Mission : Sous le commandement
du Colonel PIOLLET, trois flights ("Maroc", "Gascogne",
"Bretagne") sont partis à 9h30 pour bombarder un pont de chemin
de fer en bordure de la mer, sur la grande ligne côtière, entre GENES
et LA SPEZZIA.
Le pont a été bien
encadré, mais probablement pas atteint. La formation n'a rencontré aucune
opposition de la part de l'ennemi.
21 Juin 1944
Cherbourg est encerclé.
Les Allemands opposent une farouche résistance à l'avance américaine.
En Italie, l'avance
alliée est freinée dans la région du Lac TRAISIMENE, mais se poursuit
dans la région de la côte Adriatique, tenue par les Polonais.
Mission : Sous le commandement
du Commandant STEFF, trois flights ("Bretagne", "Maroc",
"Gascogne") sont partis à 9h30 pour bombarder un viaduc ferroviaire
à MONEGLIA sur la ligne GENES-LA SPEZZIA. L'objectif avait déjà été
touché par une formation précédente. La voie de chemin de fer a été
coupée de part et d'autre du pont. Aucune opposition ennemie n'a été
rencontrée.
22 Juin 1944
Cherbourg est complètement
encerclé.
Les Russes progressent
vers l'intérieur de la Finlande sur l'axe VIBORG-HELSINKI et entre les
lacs Ladoga et Onéga.
Dans le Pacifique,
la Marine américaine a remporté une grande bataille navale au large
des Iles Mariannes.
Mission : Sous le commandement
du Colonel PIOLLET, trois flights ("Maroc", "Bretagne",
"Gascogne") sont partis à 9heures pour bombarder un viaduc
ferroviaire au nord de SELVA di BORGHETTO, sur la ligne PARME-LA SPEZZIA.
Le pont a probablement été coupé par les bombes du premier flight. L'expédition
n'a rencontré aucune opposition de la part l'ennemi.
21 Juin 1944
Légère progression
américaine dans les défenses extérieures de Cherbourg où les Allemands
se défendent vigoureusement.
En Russie, déclenchement
d'une grande offensive de l'Armée Rouge dans le secteur de VITEBSK.
Pas de mission, en
raison du mauvais temps dans le Golfe de GENES.
Le soldat MAYER a été
nommé Aspirant. Il conserve son poste au 2e Bureau.
24 Juin 1944
Cherbourg résiste toujours.
L'offensive russe de Vitebsk progresse rapidement.
Pas de mission en raison
du mauvais temps dans le Golfe de GENES.
Le Groupe "Maroc"
a enfin reçu les justes récompenses que lui ont values brillants succès
depuis trois mois dans le ciel d'Italie. Au cours d'une prise d'armes,
le personnel du Groupe a reçu 95 citations individuelles et 13 citations
d'équipages.
25 Juin 1944
La mission prévue de
3 flights (un par groupe) commandée par le Lieutenant-colonel GELEE
dans la région de GENE LA SPEZZIA a été annulée en raison du mauvais
temps ainsi que toutes les missions du Wing.
Le Commandant RICARD
antérieurement affecté à l’État-major de l'escadre est nouveau revenu
à l’État-major.
L’entraînement aux
vols de nuit devait .2ommencer à 21 heures à raison de deux équipages
par groupe.
Cet exercice n'a pu
avoir lieu par suite d'une défaillance du système de balisage fonctionnant
sous le contrôle américain.
Le Capitaine FANGEAUX,
chef des vols de nuit, n'a été informé de cet incident que plus tard,
après la mise en route des moteurs.
26 Juin 1944
CHERBOURG a été pris.
La mission, identique
à celle de la veille, à été décommandée au dernier moment, par suite
des conditions météorologiques qui continuent à être mauvaises sur la
région GENE FLORENCE.
27 Juin 1944
Les conditions météorologiques
défavorables persistantes ont obligé à annuler le départ de la mission
prévue.
L'Abbé HOUDAYER Aumônier
Général de l'Air est arrivé parmi nous pour visiter les différents groupes,
il a été reçu à l’État-major de l'escadre.
28 Juin 1944
La mission a été annulée
par suite des circonstances atmosphériques persistantes. Le Commandant
RlCARD a reçu son ordre de mutation à la 34ème Escadre.
29 Juin 1944
Une mission sous les
ordres du Lieutenant-colonel GELEE composée de quatre flights, deux
du "Bretagne" en tête et deux du "Gascogne" a été
attaqué un dépôt de munition à LA SPEZZIA. L'expédition a entièrement
réussi, trois flights ont atteint l'objectif. Les explosions ont détruit
une usine à 300 mètres environ.
Les photographies prises
pendant le bombardement, ont été particulièrement appréciées du Commandement
américain qui a adressé ses félicitations pour les résultats obtenus.
La Flak annoncée comme
importante a été effectivement assez dense mais peu précise. Tous les
avions sont rentrés,
L'avion N. 56 du Groupe
"Gascogne" piloté par le Capitaine MAIGROT s'est posé près
du terrain de DECIMOMANU peu après son départ avec la mission à la suite
d’ennuis mécaniques. Le pilote a été légèrement contusionné, le reste
de l'équipage est indemne.
L'État-major de l'Escadre
a reçu deux officiers américains le Commandant DUBOIS et le Lieutenant
SCHEELINE.
Le Commandant vient
faire, un stage d'information pour se rendre compte des qualités requises
dans le P. N. français et établir des tests qui serviront ultérieurement
au classement des candidats P. N. dans les Écoles des U. S. A.
Le Lieutenant SHEELINE,
membre de la JOINT AIR COMMISION qui siège à ALGER est venu faire un
stage d'informations générales.
30 Juin 1944
La mission prévue a
été annulée par suite des conditions atmosphériques défavorables.
Le général de Division
Aérienne RIGNOT, Inspecteur Général venant de ROME est arrivé de passage
à VILLACIDRO escorté de son officier d'ordonnance le Commandant PIGOT
et accompagné du Lieutenant-colonel TUFFAL Inspecteur des Services Techniques
ils ont été reçus à l’État Major de l'Escadre.
1er
Juillet 1944
L'Escadre a reçu pour
mission d'attaquer par 24 avions le Viaduc de PITECCIO avec comme objectif
secondaire l'Usine de munitions de la SPEZZIA.
Deux flights du groupe
"Maroc", un flight du groupe "Gascogne" et un flight
du groupe "Bretagne" constituaient l'expédition sous les ordres
du Commandant STEFF.
Le premier objectif
était couvert par les nuages au moment du passage, l'objectif secondaire
a été alors attaqué et atteint par les quatre flights.
L'opération a eu lieu
sous un feu de D. C. A. assez intense. Tous les avions sont rentrés.
Le général RIGNOT et
le Commandant BIGOT participaient à cette expédition.
2 juillet 1944
Le Général RIGNOT,
le Lieutenant-colonel TUFFAL et le Commandant BIGOT repartis pour ALGER
après avoir inspecté l'Escadre.
La mission de ce jour
a été l'attaque du pont de MAGRANA par trois flights, un chaque groupe,
l'objectif a été atteint par l'un d'eux. Une D. C. A. intense a accompagné
nos appareils sur toute la région survolée, tous les avions sont rentrés.
Cinq d'entre eux se
sont posés au terrain de secours de GHISONACCIA pour ravitaillement
en essence.
Il s'avère que de plus
en plus nous travaillons à la limite du rayon d'action de nos appareils.
3 Juillet 1944
L'E. M. G. A. continue
à nous prodiguer sa sollicitude, aujourd'hui le Colonel GUY premier
Sous-Chef d'État-major est arrivé parmi nous pour un séjour d'information
d'un mois à l'Escadre.
Nous lui souhaitons
bienvenu et bon courage, il aura du travail.
SIENNE est occupé par
les Français.
La mission d'aujourd'hui
a été l'attaque de trois objectifs rapprochés à VADO LIGURE près de
SAVONE par trois formations des 24 avions fournis respectivement par
le 319 Groupe, la 31ème Escadre et le 320 Group, le Lieutenant-colonel
GELEE commandait la formation française.
C'est la première fois
que le Wing monte une manœuvre d'ensemble.
L'objectif de l'Escadre
a été atteint par le groupe "Gascogne" malgré une D. C. A.
intense et précise qui toucha ses six appareils et deux du Groupe "Bretagne".
Tous les avions sont
rentrés.
Au cours de cette mission
nos équipages ont aperçu un coin de FRANCE vers MENTON ; nous sentons
le but de nos efforts approcher.
4 Juillet 1944
Nous devions attaquer
aujourd'hui un pont dans la région de BOLOGNE et, sur le désir exprimé
par le Général JUIN, Commandant du Corps Expéditionnaire en ITALIE,
devions survoler SIENNE occupé récemment par nous.
Cette mission devenue
plus dangereuse par le parcours qu'elle devait s'imposer dans la flak
a été annulée par suite des conditions météorologiques défavorables.
Ces circonstances ont
permis une détente relative à notre personnel qui a pu profiter des
attractions organisée par l'Armée américaine pour l'indépendance Day.
5 Juillet 1944
L'Escadre devait attaquer
un pont sur le PO ; une fois encore le temps nous a été défavorable.
Le Commandant RICARD
nous a quitté définitivement pour rejoindre la 34ème Escadre actuellement
en formation.
6 Juillet 1944
La mission d'hier a
eu lieu cette fois, un pont route et voie ferrée important sur le TREBBIA
à l'Ouest de PIACENZA a été attaqué par deux flights du "Maroc",
un du "Bretagne" et un du "Gascogne" sous les ordres
du Colonel PIOLLET.
Cet ouvrage double
a été coupé dans ses deux parties par un très beau tir qui a motivé
les félicitations du Commandement du WING.
Tous les avions sont
rentrés mais quatre d'entre eux ont du faire de l'essence à GHISONACCIA.
Un ordre du WING prescrit
de n'attaquer les ponts du PO que sur ordre express, va-t-on nous rationner
sur cette sorte d'objectifs? Il faut en laisser peut-être pour les autres.
Le Capitaine CALLOT
après un séjour éphémère au TACTICAL AIR FORCE nous revient et prend
le commandement du Quartier Général.
7 Juillet 1944
Deux flights du "Maroc",
un flight du "Bretagne" et un flight du "Gascogne"
sous les ordres du Lieutenant-colonel GELEE ont attaqué avec succès
un pont à REGGIO EMILIA, tous les avions sont rentrés.
Le soir sur une demande
du WING une seconde mission est partie attaquer un dépôt de munitions
entre AULLA et LA SPEZZIA avec douze avions sous les ordres du Commandant
SECRETAN, commandant le Groupe "Gascogne", avec l'équipage
du Capitaine FANGEAU de l'Escadre comme avion leader.
Le bombardement n'a
pu avoir lieu, l'objectif s'étant trouvé couvert au moment du passage
par les fumées provenant de l'explosion d'une usine de munitions atteinte
par une formation américaine et située à 14 miles environ. Tous les
avions sons rentrés après avoir essuyé le feu d'une flak dispersée et
peu précise.
8 Juillet 1944
La mission du jour
était l'attaque des installations ferroviaires de la gare de PIACENZA
par 18 avions, un flight de chaque groupe, sous le commandement du Colonel
PIOLLET.
La gare et la voie
ferrée ont été atteintes, tous les appareils sont rentrés, cinq d'entre
eux faisant un relais d'essence à GHISONACCIA et l'un d'eux y restant
en panne.
Le Commandant CHASSANDE-PATRON
est arrivé à l'Escadre pour présider Commission d'examen des brevets
de Commandant d'Avion accompagné du Capitaine GABELOTEAU.
9 Juillet 1944
Le Général RIGNOT et
le Commandant BIGOT ont fait une rapide escale à VILLACIDRO pour y déposer
le Commandant VERON chargé par l'E. M. G. A. de mettre au point différentes
questions d'organisation intéressant le Bombardement Moyen.
Aucune mission n'a
eu lieu et le personnel navigant a pu en profiter pour aller sur les
plages les plus proches et notamment à celle de BUGERU où notre Aumônier
a organisé un centre de repos très apprécié.
10 Juillet 1944
La mission d'aujourd'hui
a eu lieu dans la soirée, il s'agissait de bombarder un dépôt de carburant
à PIACENZA avec 24 avions. Deux flights du "Bretagne" un du
"Maroc" et un du "Gascogne" participaient à l'expédition
sous les ordres du Commandant DUCRAY.
L'objectif a été atteint
par les quatre flights et tous les avions sont rentrés.
11 Juillet 1944
La mission du jour
était l'attaque d'un autre dépôt de carburant et de munitions à PIACENZA
par trois lights, un de chaque groupe, sous les ordres du Colonel GELEE.
Pour la première fois
la chance qui nous a soutenus jusqu'ici presque sans défaillance nous
a manqué.
Après avoir essuyé
un tir de barrage avant l'objectif nos appareils ont été attaqués par
24 Messerschmitt, le temps nuageux a favorisé cette attaque et permis
de tromper vigilance des chasseurs d'escorte, des Spitfire anglais.
Un avion du Groupe
"Bretagne" ayant à son bord le Lieutenant CORNET, premier
pilote, le Sous-lieutenant ATGER Navigateur-bombardier et cinq hommes
d'équipage a été abattu, cinq d'entre eux ont pu se parachuter dans
les environs de PIACENZA.
Un autre avion du même
groupe ayant comme équipage les Sous-lieutenants VIALA et SAMANA pilote
et bombardier, quatre sous-officiers et le Commandant VERON a été sévèrement
touché mais a pu renter à la base.
Un Messerschmitt a
été abattu en flamme et deux autres endommagés par nos mitrailleurs
selon les dires des chasseurs de l'escorte.
Bien que le temps et
ces attaques aient gêné le tir l'objectif a été atteint par un flight.
Le Colonel GUYOT qui
poursuit ici son séjour d'information accompagnait cette expédition.
12 Juillet 1944
La mission d’aujourd’hui
était l'attaque du pont double rail et route de PIAZENCA sur la TREBBIA
qui avait déjà été coupé le 6 par nos avions mais déjà réparé. Trois
flights, un de chaque Groupe, y participèrent sous les ordres du Colonel
PIOLLET. Malgré les émissions de fumée artificielle que les Allemands
commencent à employer le pont a été coupé à nouveau.
Le Général RIGNOT participait
à cette expédition.
13 Juillet 1944
Nous avons attaqué
aujourd'hui le pont de CREMONE avec trois flights sous les ordres du
Lieutenant-colonel GELEE, l'objectif bombardé dans de bonnes conditions
a été touché, tous les avions sont rentrés.
14 Juillet 1944
Nous avions reçu l'ordre
d'aller bombarder le pont de Chemin de Fer de PIACENZA avec trois flights,
chaque groupe a fourni un élément sous les ordres du Commandant DE BERNARDY,
Commandant de l'expédition.
La mission n'a pu être
exécutée par suite des mauvaises conditions météorologiques rencontrées
sur l'objectif.
Le Général RIGNOT et
le Commandant BIGOT repartent pour ALGER emmenant le Commandant VERON
dont le séjour s’achève ainsi.
Une cérémonie très
simple "Aux couleurs" nous a mis en communion de pensée en
ce jour de fête Nationale avec les Français d'outre mer.
Quelques attractions
ont été organisées dans la soirée pour marquer cet anniversaire que
nous passons pour la dernière fois hors de France.
15 Juillet 1944
Le Général WEBSTER,
Commandant du 42° Wing, a accordé un jour de repos à l'Escadre.
Une partie du personnel
a pu en profiter pour aller se détendre à notre station balnéaire de
BUGGERU.
16 Juillet 1944
L’activité a repris
par l'attaque du pont voie ferrée de CASALE MONFERRATO sous le commandement
du Commandant SECRETANT avec un flight de chaque groupe conduit par
le Capitaine FANGEAUX et son équipage qui vient d'être nouvellement
affecté de l'Escadre au groupe "Gascogne".
17 Juillet 1944
Attaque du pont rail-route
d'ASTI par un flight de chaque groupe sous les ordres du Commandant
STEFF tous les avions sont rentrés mais trois ont du faire un relais
d'essence à GHISONNACIA, l'objectif a été atteint.
Le Colonel Guyot rappelé
prématurément à ALGER nous a quittés sans avoir pu terminer le cycle
de ses informations, ce qui est très regrettable.
18 Juillet 1944
Les conditions météorologiques
défavorables ont empêchés toutes missions.
La journée a cependant
été marquée par d'agréables nouvelles, nous avons reçu deux lettres
de félicitations dont voici les textes :
A toutes les Unités
du 42° Wing.
Message du Général
EISENHOWER au Général EAKER transmis à titre d'information et pour diffusion
aux unités placées sous votre commandement :
Reconnaissante appréciation
et félicitations pour vous même ainsi que pour ceux placés sous votre
commandement. Meilleurs vœux et bonne chance. Les opérations récemment
entreprises par vous ont été pour nous, ici, d'une valeur inestimable.
Message du Général
WEBSTER N° 1 aux Commandants des 17, 319, 320 et 31° Bombs Groups."
" Je reçois le
message suivant de l'AIR VICE MARSHALL d'ALBIAC :"
Le 12 Juillet l'ordre
vous a été donné de commencer l'opération "Mallory Major".
En soixante douze heures seulement, votre Wing a détruit vingt deux
ponts sur le PO. Je considère cela comme un fait remarquable de l'Histoire
Militaire.
Veuillez accepter et
transmettre aux Etats-Majors placés sous votre commandement, équipages
et personnel à terre l'estime et l'admiration que j'éprouve pour leur
habileté, leur efficacité et leur enthousiasme, vos efforts auront de
profonds effets sur la progression des opérations sur ce théâtre.
Les unités de ce Wing
ont joué un rôle important dans cette opération si réussie et c'est
pour moi un grand plaisir de transmettre les éloges ci-dessus et d'y
ajouter mes félicitations personnelles.
19 Juillet 1944
La mission d'aujourd'hui
a été à nouveau l'attaque du pont de PIACENZZA, nous en connaissons
vraiment bien le chemin. L'expédition commandée par le Commandant DE
BERNARDY était composée de deux flights du "Maroc", un du
"Bretagne" et un du "Gascogne". L'objectif a été
atteint et tous les avions sont rentrés dont deux après le relais d'essence
à GHISONNACIA qui devient courant.
Nous avons eu la surprise
de voir arriver inopinément aujourd'hui six DAKOTA qui ont déposé sur
le terrain le premier échelon du personnel du groupe 2/52 "FRANCHE-COMTE"
en détachement précurseur.
Nos nouveaux compagnons
ont été reçus par les moyens du bord à l'Escadre et dans les groupes,
ils nous ont annoncé l'arrivée de leur échelon volant au complet pour
demain.
20 Juillet 1944
Nous avons bombardé
aujourd'hui le pont de Chemin de fer de BORGOFORTE avec trois flights,
un de chaque groupe, sous le commandement du Commandant SECRETANT.
L'objectif couvert
par un écran épais de fumée artificielle n'a pu être atteint et nos
appareils accueillis par une Flak intense et précise ont eu huit d'entre
eux de touchés mais ils sont tous rentrés au bercail ; le MARAUDEUR
a la peau dure.
Ce jour est pourtant
un jour noir car nos camarades américains des autres groupes ont perdu
quatre équipages. Le Commandant GILBERT, commandant du 320° Group qui
pilotait l'un d'eux atteint par la flak s'est écrasé sur le sol italien.
L'échelon volant du
Groupe Franche-Comté est arrivé sous la conduite de son chef le Commandant
BADRE.
Nous sommes heureux
de ce renfort sympathique qui nous permettra de faire un travail meilleur
encore, car ce groupe travaillera avec nous pendant son entraînement
en attentant la formation de la 34° Escadre.
Le Groupe 2/52 "Franche-Comté"
est le descendant des escadrilles F. 19 et Breguet 104 qui ont glorieusement
participé à la guerre 14-18 où elles gagnèrent toutes deux la Fourragère
aux couleurs de la Croix de Guerre.
Pendant l’occupation
rhénane ces deux escadrilles, basées à MAYENCE, furent réunies pour
former le 1er groupe du 33° Régiment d'Aviation.
En 1930 l'occupation
cesse et le groupe 1/33 vient à NANCY où il constitue le 2°groupe de
la 52° Escadre qui se crée.
En Juillet 1939 la
52° Escadre est équipée en POTEZ 63-7.
Engagée en Septembre
1939 la 52° Escadre fournit son groupe 2/52 comme groupe de reconnaissance
à la 5e Armée, les services et les pertes du ce groupe lui valent une
citation à l'Ordre de l'Armée Aérienne.
En Mai 1940 il exécute
de nombreuses missions dans des conditions périlleuses au profit de
la 9er Armée et la suit dans sa retraite.
A l'Armistice de Juin
1940 ce groupe glorieux franchit la Méditerranée pour échapper à l'emprise
allemande et se rassemble sur le terrain d'ORAN où il est équipé de
Bloch 174-175 et s'emploie à des missions de reconnaissance et de protection
en mer.
Le groupe 2/52 héritier
de ce passé est aujourd'hui impatient de s'en trouver digne et est déjà
une très belle unité.
Les nouvelles d'aujourd'hui
sont dignes d'être notées et l'attentat fomenté contre HITLER par ses
généraux est un premier signe du fléchissement allemand.
21 Juillet 1944
La mission d'aujourd'hui
a été annulée par suite des conditions météorologiques.
Le Groupe 2/52 a poursuivi
son installation. Son entraînement débutera demain guidé par le Colonel
ROBINSON qui s'est déjà dépensé sans compter pour l'Escadre.
Nous avons aujourd'hui
les honneurs de la presse Algérienne de laquelle nous extrayons le communiqué
suivant :
L'Aviation Française
Bombarde l'Italie du Nord".
"Alger (A. F.
P.) - Depuis le let Juillet l'Aviation française de bombardement a effectué
avec succès plusieurs missions de bombardement sur les arrières ennemis
dans le Nord de l'Italie. Les "Maraudeurs" d'une Unité basée
en Sardaigne ont obtenu des coups directs sur un important dépôt de
munitions dans la région de la Spezzia, ainsi que sur un dépôt d'essence
au Sud-ouest de Gènes. Près de Plaisance, sur la rivière Trebbia les
appareils français ont coupé un pont routier et un pont de chemin de
fer".
22 Juillet 1944
Les conditions météorologiques
ont arrêté toutes les missions. La journée a été consacrée à l’entraînement.
Le Groupe FRANCHE-COMTE
s’entraîne rapidement.
23 Juillet 1944
Attaque du pont d'IMPERIA
par 3 flights sous les ordres du Lieutenant-colonel GELEE. L'objectif
a été encadré.
24 Juillet 1944
L'objectif non atteint
hier a été attaqué à nouveau et cette fois bien touché. L'expédition
se composait de 3 flights commandés par le Commandant DE BERNARDY.
26 Juillet 1944
Mission du jour attaque
du pont voie-ferrée de CEVA par 3 flights avec pour chef le Commandant
STEFF. L'objectif a été atteint et détruit.
27 Juillet 1944
Nous avons attaqué
aujourd'hui le pont de MONCALIERI près de TURIN. Cette mission présumée
comme dangereuse n'a rencontré qu'une flak assez faible, elle fut exécutée
sous les ordres du Colonel PIOLLET, l'objectif cependant n'a pu être
atteint par suite des conditions météorologiques difficiles.
28 Juillet 1944
L'expédition quotidienne
n'a pu aujourd'hui exécuter son bombardement, rencontrant un temps très
défavorable. Les 3 flights la composant, sous les ordres du Lieutenant-colonel
GELEE ont du faire demi-tour avant la côte italienne.
L'Escadre aujourd'hui
a vécu un fait important de son histoire, au cours d'une prise d’armes
organisée à cette intention le Général RIGNOT a annoncé la prise de
commandement de l'Escadre par le Lieutenant-colonel GELEE, jusqu'ici
commandant adjoint.
Le Colonel PIOLLET
est rappelé à ALGER, pour prendre d'autres fonctions. Le Commandant
MEYRAN, Commandant du Groupe "Bretagne" est appelé à prendre
le commandement en second de l'Escadre. Ces changements vont apporter
un nouveau climat à l'Escadre.
Nous avons reçu également
le Lieutenant ROBERT, réserviste, ancien observateur qui prend en main
la section photo du 2e Bureau. Qu'il soit le bienvenu.
29 Juillet 1944
L'expédition quotidienne
n'a pas eu lieu.
Les nouvelles de l'extérieur
nous étaient jusqu' ici condensées et diffusées par notre actif "
Air Liaison Officer", le Capitaine COURTIN, aujourd'hui, par son
initiative nous avons vu naître le journal quotidien de l'Escadre, il
cherche encore sa forme définitive et même son nom.
L'État-major de l'Escadre
s'est renforcé de deux officiers du Groupe "Gascogne", Le
Lieutenant LE GELARD et le Sous-lieutenant CURVILLIER.
30 Juillet 1944
Nous devions attaquer
aujourd'hui le pont de PONTEGURONE pour notre cinquième mission d'Escadre.
L'expédition commandée
par le Commandant DUCRAY et composée de 3 flights n'a pu atteindre son
objectif par suite de l'état du ciel et l'objectif secondaire ; le pont
de CASAMONFERRAT a été bombardé et atteint. Tous les avions sont rentrés.
L'E.M.G.A. a décidé
de poursuivre l'instruction de ses officiers ; cette décision nous a
valu l'arrivée des Lieutenants-Colonels EMERY, chef du 2e Bureau de
l'E.M.G.A., BOULMER chef d'E.M. d'Air Tunisie, GONIN, sous-chef d'E.M.
d'Air Algérie. Leur stage débutera à l'EM de l'Escadre et dans les groupes
et se poursuivra dans les organisations américaines.
31 Juillet 1944
Le temps défavorable
vers le Nord n'a permis aucune mission.
A la demande du Wing
nous allons commencer l’entraînement aux vols de nuit. Il s'agit de
préparer 12 équipages dans chaque groupe pour des missions à l'aube
ou au crépuscule, c'est à dire avec départ ou atterrissage de nuit.
1er Août 1944
Le front de la tête
de pont de Normandie est percé par l'Armée Américaine sur AVRANCHE,
et la Bretagne risque d'être coupée.
Mission Nr. 51, 3 flights
partent attaquer le pont de PONTECURONE sous les ordres du Capitaine
DURR. L'objectif a été partiellement atteint et tous les avions rentrés
sans dommage.
Nous avons vu arriver
aujourd'hui le Commandant CHERON du 1/32 avec son équipage. Ils viennent
accomplir quelques missions.
2 Août 1944
Voici la France.
Il fallait en arriver
là nous le savions, c'est donc une joie mais tempérée de beaucoup d'anxiété.
Nous avons pour la
première fois exécuté une mission sur notre pays en bombardant le pont
Ouest de GILLETTE, près de NICE avec 3 flights sous les ordres du Commandant
SECRETANT, tir très beau et sans bavure hors l'objectif, puissions-nous
avoir toujours ce même bonheur. Tous nos avions sont rentrés après avoir
évité la flack des côtes de France sur son itinéraire.
3 Août 1944
Nouvelle attaque du
pont de MONCALIERI-TURIN par 4 flights conduits par le Commandant MEYRAND.
L'objectif encore couvert n'a pu être attaqué, l'Alternate, le pont
d'ASTI a été bombardé et encadré par le tir mais non atteint.
Le Groupe FRANCHE-COMTE
a fait ses débuts dans cette mission. Tous les avions sont rentrés.
4 Août 1944
La Bretagne
est envahie et les colonnes américaines descendent vers la Loire.
Mission N° 54, la seconde
sur la France. Il s'agit de détruire le pont est de GILLETTE .
Pour éviter la flak de la cote l'expédition composée de 4 flights, sous
les ordres du Commandant DE BERNARDY, devait attaquer l'ouvrage Nord-Sud,
ce qui imposait de faire un virage au Nord.
De Saint-Martin de
Vésubie, sur les sommets alpins. Le temps étant très nuageux dans cette
région, le 4° flight volant plus bas a été obligé de rentrer dans un
cumulus où il s'est dispersé ; à la sortie l'avion du Capitaine CARTIER
manquait. Dans les mêmes circonstances, au même instant un chasseur
d'escorte est également disparu ; y eut-il collision entre les deux
appareils, perte de vitesse et percussion, le saurons-nous jamais? Nous
déplorons la perte du Capitaine CARTIER, pilote, de tous son équipage
Adjudant CASANOVA, Sergent PERRIER, Lieutenant CHARINI, Adjudant Chef
BERTRAND, sergent DONATO et le Lieutenant WILLIAM.
5 Août 1944
Aujourd'hui pas de
mission mais de bonnes nouvelles pour certains, le tableau d'avancement
du 25 Juin est sorti et la rumeur nous apprend que le Capitaine ROUZAUD,
chef du 3° Bureau le Capitaine DULAC chef du 4e Bureau sont promus au
grade de Commandant, CURVILLIER au grade de Lieutenant. Les groupes
ont leur large part à ces promotions. Le Capitaine DURR, commandant
en second du "Maroc" et le Capitaine NICOT, commandant en
second du "Gascogne", passent commandants, le Commandant BADRE,
du FRANCHE-COMTE passe Lieutenant Colonel.
De nombreux Capitaines
et Lieutenants sont également nommés.
6 Août 1944
Les missions sur la
France semblent devoir se poursuivre aujourd'hui 72 avions fournis par
les 319 et 17° Group ont détruit le pont de TARASCON. 36 du 320° Group
et 36 de chez nous "ont été attaquer " le pont d'ARLES.
Celui-ci aussi a été détruit sur presque toute la longueur, quelques
maisons hélas aussi.
Bien des membres d'équipages
ont eu le cœur serré de ces dégâts et du survol de ces régions qui sont
chères à beaucoup.
Enfin il y a l'espoir,
bientôt la France.
L’intensité des vols
a fait supprimer l’entraînement au vol de nuit pour ménager les équipages.
Notre journal a enfin
trouvé son titre rappelant notre surnom de "CASSEURS DE PONTS"
,.PILE OU CASSE" et, chose inouïe, il tire à 50 exemplaires.
7 Août 1944
A. nouveau l'Italie.
Nous devions bombarder aujourd'hui l'objectif de PONTECURONE mais les
conditions météorologiques l'ont protégé. L'expédition composée de 3
flights sous les ordres du Commandant MEYRAN a attaqué l'Alternate,
le pont d'ALESSANDRIA, manqué du reste.
Nous avons reçu aujourd'hui
le Lieutenant Colonel BOUVARD, commandant de la 34° Escadre qui doit
venir s'installer au 42° Wing et combattre avec nous.
Nous sommes très heureux
de voir cette deuxième escadre française de bombardement entrer en lice.
Le Commandant de CHASSEY,
Chef du je Bureau du 1° Bureau de l’E. M. G. A. est muté à l'Etat-major
de notre Escadre nous l'avons appris par son arrivée inopinée ; il prendra
les fonctions de Chef d'Etat-major auprès du Lieutenant Colonel GELEE.
8 Août 1944
Mission sur PONTECURONE
par deux flights sous les ordres du Commandant NICOT, a été partiellement
atteint et tous les avions sont rentrés.
9 Août 1944
Nous devions attaquer
un pont au S. E. de Montpellier. La mission été annulée dernier moment
par suite des conditions météorologiques.
10 Août 1944
Nous avons bombardé
des positions de batteries dans la région d'Hyères avec 4 lights. Mission
réussie, l'action sur les côtes françaises se précise, tous nous appareils
sont rentrés.
Le Général RIGNOT est
arrivé à Villacidro il est l'hôte de l'Etat-major comme d'habitude.
11 Août 1944
Mission sur Hyères,
attaque des batteries côtières par 4 flights sous les ordres du Commandant
DE BERNARDY, l'objectif a été partiellement atteint.
Le Général est reparti
ce matin, après sa courte escale.
Les nouvelles de France
restent excellentes, les américains envahissent la Bretagne aidés des
Forces Françaises Libres qui entrent en action. Brest, St-Malo sont
investis.
Des colonnes blindées
atteignent la Loire entre Nantes et Saint-Nazaire.
12 Août 1944
Renouvellement de la
mission d'hier par 4 flights, l'objectif a été à nouveau atteint et
endommagé. Le Lieutenant-colonel BADRE ayant eu son avion enlisé au
départ, l'expédition a été conduite par le Cdt NICOT qui fait ainsi
ses débuts fortuits et réussis de leader formation à 4 flights.
Des événements militaires
importants se préparent. Le Lieutenant Colonel GELEE et les chefs des
2e et 3e Bureau sont convoqués auprès du Général WEBSTER, commandant
du Wing pour recevoir les instructions préparatoires des prochaines
opérations.
13 Août 1944
A nouveau, la mission
du jour a été le bombardement de positions de batteries dans la région
de Toulon par 4 flights, sous les ordres du Lieutenant Colonel BADRE
; au décollage l'avion du Commandant NICOT est brisé par suite de l'éclatement
d'un pneu, équipage indemne.
Départ du Commandant
ROUZAUD en échelon précurseur à Alghero.
14 Août 1944
Aujourd'hui deux missions
de deux flights conduites respectivement par le Commandant MEYRAND et
le Commandant DE BERNARDY ont attaqué dans la matinée, à une heure d'intervalle,
des positions de batteries dans la région de Toulon, attaques réussies
par la première mission sans aucune réaction ennemie.
Le soir départ de 6
flights sur le terrain d'Alghero pour décoller à l'aube de demain avec
un chargement de 30 bombes légères à fragmentations.
Ce début des opérations
sur le Sud de la France a été entouré d'une très grande discrétion mais
l'arrivée d'un aréopage important n'y contribue guère. Nous avons vu
arriver en effet successivement le Général RIGNOT et le Lieutenant-colonel
VERON et deux correspondants de guerre dont le curieux Bernard LACACHE
de l'Agence Reuter.
Le soir, l'avion du
Général BOUSCAT accompagné du Lieutenant BILLECARD a survolé le terrain
au moment du départ, mais fatigué d'attendre la piste ils sont partis
directement sur Alghero.
15 Août 1944
Dès 4 heures du matin,
les avions du 17th Group ont commencé à décoller à 8 flights, l'activité
sur le terrain est intense jusqu'au dernier départ.
L'opération de débarquement
tant attendue sur la France Sud commence.
Nous avons vécu une
journée pleine d'espoir et d'anxiété.
Nos avions basés à
Alghero se sont trouvés bloqués par une brume anormale, ils n'ont pu
effectuer la mission prévue et sont rentrés à Villacidro dans la matinée.
Le soir mission à 6
flights sous les ordres du Lieutenant-colonel GELEE, objectif, pont
de Sisteron. Beaucoup de monde aux balcons. Les Généraux BOUSCAT et
RIGNOT, le Lieutenant-colonel, le Lieutenant BILLECARD, les inévitables
correspondants de guerre.
La journée est vraiment
noire pour nous, après la mission manquée de ce matin, celle du soir
s'est assez mal effectuée, 2 flights n'ont pas bombardé.
Les visages sont tristes,
les villes de la côte française subissent des bombardements sérieux
et paient un lourd tribut pour leur libération.
D'après les rapports,
l'opération marche dans de bonnes conditions. Il faut que tout cela
cesse vite.
16 Aout 1944
Le Général BOUSCAT
est reparti dans la matinée.
La mission prévue a
été reportée du matin au soir, puis annulée par suite des conditions
météorologiques.
17 Août 1944
La mission d'hier
a eu lieu. Ce fut à nouveau l'attaque du Pont de Sisteron par 4 flights
sous les ordres du Commandant STEFF. La formation bien menée a coupé
le pont voie ferrée et incidemment endommagé le pont route. Aucune bombe
sur les maisons, ce qui est important pour nous.
18 août 1944
Les nouvelles affluent.
Dreux, Orléans seraient libérés, Draguigan également, Toulon est menacé.
La mission d'aujourd'hui
est une participation active aux opérations, l'attaque de deux tourelles
doubles de 340 dans la presqu’île Saint-Mandrier près de Toulon. La
formation de 6 flights conduite par le Commandant DUCRAY participait
à une série d'attaques montées par le 42° Wing et d'autres formations
américaines de B. 26.
La mission fut très
dure, une flak intense et précise a accueilli les appareils sur l'objectif,
20 furent touchés sur les 24 et l'un d'eux atteint dans l'approche est
tombé à 10 miles en mer après le bombardement. 5 parachutes ont été
vus. Aucune nouvelle n'est encore parvenue. Nos camarades disparus appartiennent
au Groupe "Gascogne" et sont le Lieutenant MEUNIER, pilote,
le Sergent Chef GARRIGUE, Copilote, l’Adjudant ZEBERA, bombardier, l'Adjudant
GUILOU, radio, le caporal BARRIERE, mitrailleur et le Caporal BRULEBOIS,
mécanicien. Le lieutenant BILLECARD, officier d'ordonnance du Général
BOUSCAT avait pris place à bord.
Le général RIGNOT accompagnait
cette mission, il est reparti dans l'après midi pour Alger.
19 Août 1944
Aucune nouvelle de
l'équipage perdu hier nous n'avons plus guère d'espoir de retrouver
nos camarades.
L'activité continue,
nous avons à nouveau attaqué les positions de batteries d'hier, sur
Toulon avec 3 flights sous les ordres du Lieutenant Colonel BADRE.
La formation a eu la
même réception par la flak qui a touché 23 avions sur 24. L'un deux,
du Groupe Franche-Comté a été descendu tout près de l'objectif mais
les 7 hommes d'équipages se sont parachutés ; ce sont : le Capitaine
LASNIER, LA CHAISE, pilote le Commandant LAGER, copilote, le Capitaine
BAUCOIN, bombardier, Sergents chefs DHYSER, REUILLER et PIRAS. Le Lieutenant-colonel
BOUVARD, Commandant de la 34° Escadre qui se crée ici, volait comme
passager.
Un autre avion s'est
posé à Calvi.
Tous les autres avions
sont rentrés, presque tous criblés d'éclats.
20 Août 1944
La mission d'aujourd'hui
a eu de nouveau pour but l'attaque de la position de batteries de la
presqu’île de Saint-Mandrier par 3 flights sous les ordres du Lieutenant-colonel
BADRE.
Un avion du Franche-Comté,
touché par le Flak, s'est posé à Roquebrune près de Saint-Raphaël avec
l'équipage suivant : Lieutenant TRONT1N, pilote- Adjudant GAY, copilote
Lieutenant AUGER, bombardier- Sergent ALLAIN, Caporal Chef BENTEJAC
et Sergent DENIS., mitrailleurs, tout le monde indemne. Un autre avion
du même groupe s'est posé pour les mêmes raisons.
Cette mission a été
faite en employant une nouvelle tactique de bombardement qui consiste
à attaquer par section de 3 faisant chacune leur visée, les résultats
obtenus ont été supérieurs du fait que la Flak bien que très dense s'est
trouvée ainsi dispersée ; une des deux tourelles doubles de 340 a été
atteinte.
Le siège de Toulon
a commencé ce jour à 8heures.
21 Août 1944
Aujourd'hui à nouveau
l'Italie. Attaque du pont de San-Piétro près de Florence par 3 flights
sous les ordres du Commandant STEFF. Une D.C.A. dense et précise a accueilli
la formation au dégagement. L'objectif a été partiellement atteint,
tous les avions sont rentrés.
22 Août 1944
Le pont quotidien est
le pont ferré de Rubiera en Italie attaqué par 3 f1ights et atteint
dans sa partie Est probablement détruite. Du même coup le pont route
situé à proximité a été coupé.
Nos avions ont rencontré
une flak sérieuse qui a atteint 9 appareils. Tout le monde est rentré.
Le Lieutenant Colonel
GELEE est revenu d'Alger et le Général RIGNOT est arrivé
23 Août 1944
Les nouvelles nous
comblent de joie et d'impatience, Paris est libéré par les F.F.I., les
Alliés sont à Grenoble.
Nous sommes retournés
sur la France pour attaquer le pont voie-ferrée d'Avignon avec 3 flights.
Le Général RIGNOT accompagnait cette mission qui a rencontré de la flak
à Cavaillon, aucun avion n'a été touché. L'objectif n'a pas été atteint.
24 Août 1944
La ROUMANIE demande
l'armistice,
Lyon est libéré.
Nous avons attaqué
le pont de Praduro sans succès avec 3 flights sous les ordres du Lieutenant-colonel
BADRE. - L'objectif n'a pas été atteint mais 14 avions l'ont été par
une flak bien ajustée. L'un d'eux se pose en difficulté à Ghisonnaccia
un autre à Poretta avec l'Aspirant BENMEYER légèrement blessé.
25 Août 1944
3 flights sous les
ordres du Commandant DUCRAY ont attaqué l’île de Ratonneau près de Marseille.
L'objectif a été manqué.
Le Général WEBSTER,
Commandant le 42° Wing et le Colonel COYLE accompagnait la mission
; tous les avions sont rentrés.
Le Lieutenant VILLETORTE
du Groupe "Gascogne" à une panne au départ et fait un tour
de piste sur un moteur, se pose mais le train n'a pas le temps de se
verrouiller et l'avion est détruit, équipage indemne.
Le Général RIGNOT est
parti pour Saint-Raphaël.
26 Août 1944
Une formation de 3
flights, sous les ordres du Lieutenant Colonel GELEE est retournée attaquer
les positions de batteries de l'Ile Ratonneau, l'objectif a été à nouveau
manqué.
Le Groupe 2/63 qui
est prévu pour la 34° Escadre est arrivé, commandé par le Commandant
MICHAUD, ainsi qu'un échelon précurseur du 1/32.
27 Août 1944
Pour la troisième fois
nous sommes retournés attaquer l'île Ratonneau avec 3 flights sous les
ordres du Lieutenant-colonel BADRE, les flights ont placé leur bombes
au but nous n'en reparlerons plus.
Le Général RIGNOT est
revenu de Saint-Raphaël avec l'équipage de l'avion 77 perdu sur Toulon
le 19 Août. Voici l'odyssée telle qu'elle est contée dans notre excellent
quotidien "Pile ou casse" :
"Le 19 Août au
matin, une formation de bombardiers français moyens attaque des positions
de batteries ennemies sur la presqu’île de Saint-Mandrier. La D. C.
A. allemande défend puissamment notre grande base navale. La mission
sera dure. A bord tous le savent ; la veille sur 24 avions, 19 ont été
touchés par le Flak. Un appareil a été abattu. La formation fonçant
sur l'objectif est accueillie par un tir aérien intense.
Dans le "77"
tout le monde est à son poste. Les trappes vont s'ouvrir ; les bombes
vont être lâchées. Deux obus éclatent sous le nez de l'avion. Peu après
un troisième traverse la queue manquant de peu le mitrailleur arrière.
Au cours du dégagement un quatrième obus traverse la cabine radio tandis
qu'un autre explose dans la soute à bombes, encore pleine, mettant le
feu à l'essence qui coule des tuyauteries coupées, démolissant le système
d'ouverture des trappes à bombes et coupant le circuit téléphonique
intérieur.
Le Capitaine L. L. prépare l'abandon de son avion pendant que les
mitrailleurs sautent en parachute par les sabords. Le bombardier, le
copilote et le colonel B. . par la trappe de roulette avant. Le pilote
compte les parachutes puis assuré que tout l'équipage a évacué, saute
à son tour ; 15 secondes plus tard l'avion explose.
Les corolles blanches
glissent dans le ciel entre les nuages menaçants de la D. C. A. et s'éteignent
une à une dans la mer. "Mae West" gonflées les hommes se dirigent
maintenant vers la cote le dernier ne sachant pas nager restera 5 heures
dans l'eau.
L'équipage au complet
est accueilli par une patrouille allemande qui les amène au P.C. D'une
batterie de D. C. A. Fouille puis repas et interrogatoire.
L'attitude des Allemands
est correcte ; ce sont des hommes d'un certain âge.
La guerre est terminée
pour vous dit l'un d'eux.
Peut-être bien. ..
et puis encore, peut être pas réplique l'un des aviateurs.
La nuit et la journée
suivante se passent au P. C. En fin de journée une escorte les emmène
au Fort St-Antoine. Entre temps la petite troupe s'est augmentée d'un
sous-officier américain ramassé en mer.
Du fort ils peuvent
observer leurs "Maraudeurs" qui reviennent pilonner les mêmes
défenses ennemies qu'ils avaient attaquées le jour précédent.
Le soir, nouveau transfert
; des soldats que le colonel B. . . décrit comme "des commandos
allemands durs et arrogants" les conduisent en colonne hors du
fort, 2 soldats devant, 12 derrière.
A 800 mètres de Fort
Gardane, leur nouvelle prison, les mitrailleuses claquent, ce sont les
FFI qui attaquent le convoi. Témoins impuissants de la bataille, nos
prisonniers s'aplatissent au sol ; l'accrochage dure 1/4 d'heure mais
les FFI, doivent se retirer. La petite troupe reprend alors sa marche
pendant que l'escorte ordonne aux curieux de rentrer chez eux, tirant
sur ceux qui n’obéissent pas assez vite.
Au fort Gardane les
prisonniers sont remis entre les mains d'un jeune lieutenant allemand
parlant couramment français. Le lendemain quatre autres prisonniers
français des forces terrestres viennent les rejoindre.
Les gardes allemands,
dit le colonel B. .. appartenaient à la section Postale et aux services
d'intendance de l'Armée Allemande. Ils comprennent des tchèques, des
polonais et des autrichiens et paraissent bons garçons.
Le soir bombardement
de la ville, six autres prisonniers arrivent, un capitaine américain,
un officier anglais et 4 soldats français. - Deux FFI sont également
amenés ; on les colle au mur pour les fusiller mais l'habile intervention
du Colonel B. . . auprès du Commandant du Fort leur sauve la vie. Il
obtient que les patriotes soient relâchés. Ces deux héros se faisaient
tuer le lendemain dans une autre partie de la ville.
L'intervention du Colonel
B. n'est que la première conversation d'une série qui aboutit finalement
à la reddition de la forteresse et de ses 400 hommes.
Subtilement, le Colonel
B. qui passa la journée avec l'Officier Allemand et son adjoint, décrit
à ses geôliers la position des forces allemandes sur les autres fronts,
faisant entrevoir le proche écoulement de l'Allemagne.
"Toulon sera pris,
leur dit-il ; la ville est encerclée, vous ne pouvez même pas nous évacuer.
Vous devez, poursuit-il, continuant son offensive psychologique, éviter
la boucherie qui se prépare, la forteresse sera attaquée et détruite.
Vous devez conserver à l'Allemagne qui va tout perdre, son capital humain.
Vous servirez mieux votre pays en vous rendant.
Le Colonel B. .. quitte
ses interlocuteurs, les laissant visiblement impressionnés.
Le soir, vers sept
heures, des coups de feu partent autour su fort. Le Colonel B. . est
appelé par le Commandant du Fort qui craignant l'attaque que lui dépeint
à nouveau son prisonnier accepte de se rendre mais seulement à des troupes
régulières.
La manche est gagnée
; le plus dur est fait. C'est maintenant la comédie, une comédie héroïque
qui va se dérouler.
Le Colonel B. . . sort
du fort avec un drapeau blanc suivi de 2 officiers allemands et aperçoit
quelques français dont un en uniforme de Commandant et quatre en civil
munis de deux fusils de chasse.
L'officier français
est stupéfait ;
Qu'est ce que vous
foutez la, vous, dit-il au Colonel B. . . qui s'adresse à lui en français.
Pardon, je suis Lieutenant
Colonel. Et rapidement il lui explique ce qui sa passe.
Dans 5 minutes j'attaque
avec du 150, répond le Commandant, si la garnison ne se rend pas.
Combien êtes-vous?
Sept! mais cela n'a
pas d'importance.
Le Colonel sourit,
rejoint les allemands, leur explique comment une étonnante attaque est
sur le point de se déclencher. La menace a fait son effet. Dirigés par
le Colonel B. 400 allemands encadrés par les ex-prisonniers, se rendent.
Le Colonel B. . prend
alors possession du fort et hisse les Trois Couleurs au sommet du mat.
Et avant de quitter la France pour rejoindre son unité où il a repris
sa place le Colonel B. . . fait adresser le message suivant au Général
Américain Commandant le Wing sous les ordres duquel il est placé :
"Mission OK -
Rentrons avec l'objectif - Colonel B. .
"désire vous présenter
le drapeau allemand du Fort.
"Gardane qu'il
a saisi".
28 Août 1944
Nous sommes revenues
à nos habitudes, encore un pont. Il s'agissait de celui de SASSUELO
qui bombardé par 4 flights en est quitte pour l'émotion.
Tous les avions sont
rentrés de cette mission qu’accompagnait le général RIGNOT.
29 Août 1944
Quatre Flights ont
à nouveau bombardé le pont voie-ferrée de Sassuelo qui cette fois a
été atteint. Tous les avions sont rentrés.
30 Août 1944
Calme plat, aucune
mission.
31 août 1944
Notre pont quotidien
était celui de Rovigo attaqué par 4 flights et qui n'a pas été atteint.
Tous les avions sont rentrés.
1er Septembre 1944
Aujourd'hui pas de
mission.
Nous avons cependant
une bonne nouvelle, notre départ pour la France est annoncé. Nous avons
être prêt sous préavis de 24 heures.
2 Septembre 1944
Encore pas de mission
du fait des circonstances météorologiques.
3 Septembre 1944
Les mauvaises conditions
atmosphériques se maintiennent et bloquent nos avions au sol.
4 Septembre 1944
Les conditions météorologiques
deviennent plus clémentes et nous nous sommes rattrapés.
Trois flights ont attaqué
le pont voie ferrée du Turbigo. Tous les avions sont rentrés mais le
pont a été manqué.
Le soir deux flights
réattaquent le même objectif et le détruisent ; la formation rentre
au complet.
Le général RIGNOT est
arrivé.
5 Septembre 1944
Nous avons eu pour
mission d'attaquer un pont de bateaux dans la région d'Asti.
Les 3 flights composant
la mission n'ont pas trouvé le pont mais quelques bateaux au sec qui
ont été bombardés et atteints.
Le général RIGNOT accompagnait
cette mission.
6 Septembre 1944
La journée a été consacrée
aux apothéoses, donc pas de mission.
Une prise d'armes a
eu lieu sur le terrain américain de Décimomanu en l'honneur de la remise
de la Croix de Guerre, par le Général RIGNOT, au fanion du 42° Wing.
Le Général WEBSTER,
le Colonel-DOYLE, le Colonel ADAMS le Colonel AUSTIN le Colonel HOLZAPPLE,
Commandant du 319th Groupe et le Colonel FLETTEKER, Commandant du 320th
Group ont été décorés de la Croix de Guerre avec palme. Le regretté
Colonel GILBERT, ex-commandant du 77th Group a reçu la même distinction
à titre posthume.
Le Lieutenant Colonel
GELEE et le Lieutenant Colonel BOUVARD ont reçu la Distinguished Flying
Cross.
Une prise d'arme à
laquelle participait des troupes américaines et françaises a suivi cette
cérémonie.
7 Septembre 1944
Les conditions météorologiques
ont à nouveau interdit toute mission.
Le Général RIGNOT est
reparti pour Alger.
A partir d'aujourd'hui
la 34° Escadre dont l'Etat-major est complètement constitué et commence
à fonctionner avec le groupe 2/52 "FRANCHE COMTE" qui nous
quitte après avoir fait ses débuts à nos cotés et qui servira d'ancien
au Groupe 2/62 "SENEGAL" et "BOURGOGNE" qui sont
venu le rejoindre.
La 34° Escadre, deuxième
escadre française de Bombardiers Moyens prend place parmi les groupes
du 42° Wing.
Le personnel est "catastrophé",
ce départ en France, tant souhaité est retardé de
15 jours.
8 Septembre 1944
Les mauvaises conditions
météorologiques se maintiennent et clouent nos avions au sol.
9 Septembre 1944
Le temps s'est amélioré
et a permis l'attaque du pont voie-ferrée de San-Pietro à l'Est de Bologne
par 3 flights sous les ordres du Commandant MEYRAND.
Par suite d'une erreur
d'identification d'objectif l'itinéraire a été déporté à l'Ouest et
la formation est passée dans une forte D.C.A. qui a touché 11 avions.
L'un d'eux, du Groupe "Maroc" ayant un moteur atteint se pose
en Corse où il s'écrase l'équipage, est indemne.
Un autre a une odyssée
dont nous appréhendons la fin (avion 39 du "Bretagne" atteint
avait une grosse fuite d'essence coté droit, 3 membres de l'équipage
se sont parachutés sur les lignes ennemies, certains disent quatre.
L'avion a poursuivi sa route en dehors de la formation accompagné par
un autre B.26, après être passé sur un terrain de secours, est perdu
de vue cap au Sud, en territoire ami.
La plupart des appareils
ont fait escale d'essence au retour de cette dure mission de 5h15, sept
seulement sont rentrés directement.
10 Septembre 1944
Nous "avons été
bombarder " le pont voie ferrée de San-Giovanni au N.W. de
Bologne avec 2 flights sous les ordres du Commandant Nicot.
L'ouvrage, malgré ses
faibles dimensions a été atteint et détruit.
Il est à nouveau question
du départ qui s'affirme maintenant incessant, ces émotions diverses
nous ferons sombrer dans une maladie de cœur.
L'Etat-major s'est
augmenté du Capitaine PLASSIART qui prend la fonction d'adjoint 2e Bureau
sous les ordres du Capitaine NEUVILLE. Le Commandant STEFF chargé de
service nous a quitté pour prendre le commandement en second du Groupe
2/62.
Aucune nouvelle de
l'avion N° 39 disparu hier dont l'équipage avait la composition suivante
:
o
Pilote Adj LANVARIO
o
Copilote S.C. GASPERNET
o
Bombardier ASPT. SIMON
o
Radio Sergent GUILLEMET
o
mit. mec, S.C. TEMPER
o
Passager ASPT DOUILLET
o
Mitrailleur Sergent ABELLA
o
On présume que les parachutistes sont
les quatre derniers cités.
11 Septembre 1944
La mission d’aujourd’hui
a été le bombardement de sentiers de défense sur la ligne gothique au
Nord de BARBERINA di MAGELLO région Nord de Florence par 4 flights sous
les ordres du Commandant DE BERNARDY. L'attaque a eu lieu avec des bombes
à fragmentation. L'objectif a été couvert. Une flak dense protégeait
l'objectif ; dans le dégagement plusieurs avions ont été touchés, le
Lieutenant LAMY du Groupe "Maroc" a été blessé légèrement.
Encore des émotions
pour le départ ; cette fois nous partirons les derniers du Wing, pas
avant dix jours au moins. Tout ceci n'est pas fait pour resserrer les
liens des nôtres avec les groupes américains. Nous n'y pouvons rien.
Aujourd’hui 11 Septembre,
l'anniversaire de GUINEMER a eu sa consécration traditionnelle. A la
cérémonie des couleurs du soir, le personnel de l'E.M. de l'Escadre
a été rassemblé, la citation du Capitaine GUYNEMER a été lue et le Lieutenant-colonel
GELEE a passé une revue. Une même cérémonie s'est déroulée dans chaque
Groupe.
Cérémonie simple, communion
d'arme avec les unités de l'Armée de l'Air éparpillées sur tous les
fronts.
12 Septembre 1944
Nous avons attaqué
à nouveau les positions de défense de la ligne Gothique près de Firenzuola
toujours au Nord de Florence, expédition dirigée par le Commandant DUCRAY
; la zone désignée a été arrosée de bombes à fragmentation, une flak
assez dense s'est manifestée sans toutefois empêcher nos avions de rentrer.
Nous avons-enfin eu
des nouvelles de l'avion 39 perdu Samedi 9 Septembre. Au cours du tir
l'avion fortement touché par la flak perdait son essence en quantité.
Il quitte brusquement la formation et les 3 occupants de l'arrière,
Sergent Chef TEMTER, Sergent ABELA et Aspirant DOUILLET plongés dans
l'essence vaporisée se parachutent.
L'avion ayant ses commandes
de direction coupées a réussi à se poser en crash droit devant lui à
Faoiano di Chiana. Les autres membres de l'équipage ont pu sortir indemnes
et sont routés aujourd'hui.
13 Septembre 1944
Nous avons encore attaqué
la ligne Gothique avec des bombes à fragmentation à Caseta au Nord de
Florence avec 3 flights, sous les ordres du Commandant NICOT.
14 Septembre 1944
Deux missions de 2
flights de chacune sur les positions de défense de la Ligne gothique
avec des bombes de 100 Lbs et des bombes de fragmentation. Les deux
objectifs sont partiellement atteints-quelques coups de flak. Tous les
avions sont rentrés à la Base. Les Commandants d'expédition étaient
le Commandant DURR et le Capitaine COURT. Le Capitaine PRIER du 3°Bureau
muté à Rabat (Air Maroc) quitte l'Escadre.
15 Septembre 1944
Trois flights devaient
attaquer un pont ferré au Sud du lac Majeur, mais les chasseurs qui
devaient escorter la mission n'étaient pas au rendez vous. En conséquence
le Cdt NICOT commandant l'expédition décide de faire demi-tour, en vue
de la côte italienne l'itinéraire prévu obligeait l'expédition à survoler
une région où se trouvait de la chasse ennemie. Le Lieutenant Colonel
GELEE accompagnait la mission.
Le Commandait BISSIERE
est affecté à l'Etat-major de l'Escadre.
16 Septembre 1944
En raison du temps
sur l'objectif la mission prévue est décommandée.
Le Lieutenant-colonel
GELEE se rend en France (Istres).
Le Sous-lieutenant
GUYOT venant du GR 1/32 est affecté à l'Escadre 4e Bureau.
17 Septembre 1944
Le temps s'est amélioré
et l'Escadre fournit 4 flights pour attaquer un dépôt d'essence dans
la Région de Bologne à CASTEL-FRANCO. La mission est particulièrement
bien réussie. Le chef d'expédition était le Cdt DURR.
Le Lieutenant Colonel
GELEE rentre de son voyage en France.
18 Septembre 1944
L'objectif d'aujourd'hui
est un dépôt de munitions situé à Bologne, 3 Flights l'attaquent et
le détruisent. Quelques coups de Flak, un avion légèrement touché.
19 Septembre 1944
En raison du mauvais
temps la mission prévue est décommandée Arrivée du Général RIGNOT accompagné
du Lieutenant-colonel VERON venant d'Alger.
20 Septembre 1944
Le mauvais temps persiste
et la mission prévue est une fois de plus décommandée.
Le Général RIGNOT part
de Villacidro pour se rendre en France.
21 Septembre 1944
Aujourd'hui encore
mauvais temps sur l'Italie et mission encore décommandée.
Le 17th Groupe Américain
quitte Villacidro pour la Corse.
Le Commandant MENARD
venant de la 34° Escadre est muté à la 31° Escadre et est nommé Commandant
en second du Groupe "Maroc".
22 Septembre 1944
Le beau temps est revenu
sur l'Italie. Deux expéditions de 2 flights commandées respectivement
par le Commandant MEYRAND et le Commandant N1COT attaquent le même objectif,
un pont ferré près de VERCELLI à 45 minutes d'intervalle.
Missions particulièrement
bien réussies les 4 flights atteignent et détruisent le pont. Trois
avions de la deuxième expédition sont touchés par la flac. Le Sous Lieutenant
THERY du Groupe "Gascogne" est légèrement blessé par un éclat.
23 Septembre 1944
Trois flights sous
le commandement du Cdt MENARD attaquent un dépôt de carburant à PIACENZA,
l'objectif est encadré mais non atteint. La Flak est dense et précise,
une dizaine d’avions sont plus ou moins touchés, le Sergent BRETON,
mécanicien - mitrailleur du Groupe "Gascogne" est blessé aux
jambes par des éclats.
24 Septembre 1944
En raison du mauvais
temps la mission est décommandée.
Le Général RIGNOT est
de passage à Villacidro, venant de France.
25 Septembre 1944
Le mauvais temps persiste
sur l'Italie, la mission est à nouveau décommandée.
Le Colonel GELEE se
rend en France.
26 Septembre 1944
Aujourd’hui, Il a d'ailleurs
été correctement cassé, deux flights au but le troisième n'ayant pas
tiré. Commandant d'Expédition, Commandant DURR. Le Général RIGNOT accompagnait
la mission, il repart pour Alger au début de l'après-midi.
27 Septembre 1944
Le départ pour la France
se précise- le matériel à embarquer dans le premier échelon est rapidement
rassemblé et dirigé sur Cagliari. Toute la journée grosse animation.
La dernière mission prévue avant le départ est décommandée en raison
du temps. Les préparatifs de départ continuent.
Le Colonel GELEE, rentre
de France.
28 Septembre 1944
Le premier échelon
maritime embarque le soir à Cagliari. A part quelques essais d'avions
aucune activité aérienne. Beaucoup de tentes sont démontées - sous celles
qui ne le sont pas encore on fait fébrilement les bagages les sacs poussiéreux
se remplissent. Un vent violent et glacé fait tourbillonner l'éternelle
poussière.
29 Septembre 1944
L échelon précurseur
aérien quitte Villacidro pour Istres, sous le commandement du Commandant
de CHASSEY. L'Etat-major de l'Escadre s'installe au Château de Coromandel
situé entre Istres et Miramas.
30 Septembre 1944
Le premier échelon
maritime embarqué à bord de 6 L.S.T. quitte Cagliari.
L’échelon précurseur
prospecte la région d'Istres pour l'installation des cantonnements des
groupes. La base d'Istres presque entièrement détruite par les bombardements
et les Allemands avant leur départ est à peu près inutilisable.
1er Octobre 1944
Après prospection des
environs, le Groupe "Maroc" s'installe à FOS sur MER - Le
Groupe "Bretagne" à St-CHAMAS - le Groupe "Gascogne"
doit s'installer à ISTRES dans un quartier de villas occupées par des
Américains qui doivent l'évacuer, mais à une date indéterminée.
2 Octobre 1944
Le Groupe "Gascogne"
renonce à Istres et va s'installer à St. Mitre.
3 Octobre 1944
Aucune nouvelle de
l'échelon maritime qui aurait du arriver aujourd'hui.
4 Octobre 1944
Après un passage en
formation sur Toulon et Marseille, l'échelon aérien venant de Villacidro
arrive à Istres. Grosses difficultés de transport, l'échelon maritime
n'étant toujours, pas arrivé, l'Escadre ne possédant aucun véhicule.
5 Octobre 1944
L'échelon maritime
souvent annoncé par la direction du port de Marseille n'est toujours
pas arrivé.
6 Octobre 1944
Après une semaine de
voyage l'échelon maritime est enfin annoncé ce matin. Le 1er des L.
S. T. accoste au Vieux Port de Marseille au début de l'après midi. Ce
long retard est du au mauvais temps ; deux L. S. T. ont du faire demi
tour le deuxième jour et retourner à Cagliari pour réparer les dommages
causés par la tempête -- les 4 autres, à 100 kilomètres environ de Marseille
ont du faire demi tour et retourner jusqu'aux côtes d'Afrique tant le
Mistral était fort.
Le Personnel et le
matériel ont beaucoup souffert au cours de ce voyage. Aussi malgré des
averses torrentielles qui tombent au moment du débarquement, tout le
monde est heureux de mettre le pied sur la terre ferme, la terre de
France que beaucoup ont quitté depuis longtemps.
7 Octobre 1944
Le matériel débarqué
est entreposé sur l'esplanade située derrière la Bourse et ache miné
par camions jusqu'aux unités.
Le Colonel GELEE et
le Commandant de CHASSEY et rendent à Paris.
8 Octobre 1944
L'installation des
nouveaux arrivés se poursuit.
9 Octobre 1944
On s'installe toujours.
10 Octobre 1944
Les premiers permissionnaires,
commencent à partir, un peu anxieux. Comment vont-ils retrouver les
membres de leur famille dont ils sont sans nouvelles depuis de longs
mois?
11 Octobre 1944
Cérémonie au monument
aux morts d'Istres. Tous les Groupes des 31 et 34° Escadres sont représentés.
Le soir la municipalité d'Istres offre un bal qui a beaucoup d'amateurs.
12 Octobre 1944
Départ du 2° échelon
maritime de Cagliari.
13 Octobre 1944
Retour du Colonel GELEE.
Le Général RIGNOT est de passage à Istres.
14 Octobre 1944
Le Général RIGNOT déjeune
à l'Escadre et repart dans l'après midi pour la Corse
Le 2° échelon arrive
et débarque au Vieux Port.
15 Octobre 1944
Le transport
du matériel débarqué hier s'effectue normalement. Le R.P. PODEVIGNE
célébre la messe en la chapelle du Château de Coromandel.
16 Octobre 1944
Une partie du personnel
de l'Escadre s'installe au Château de Sulauze situé à proximité du château
de Coromandel. Le Colonel GELEE se rend en A.F.N., pendant son absence
l'Escadre est commandée par le Commandant DUCRAY
17 Octobre 1944
L’entraînement
aérien reprend dans les Groupes.
Départ du Cne AUBRY
et du Cne NEUVILLE pour Besançon, liaison auprès E.M. Du Colonel GERARDOT.
18 Octobre 1944
Liaison aérienne sur
Naples pour transport de matériel au profit du Secteur N° 1.
19 Octobre 1944
Un avion du Groupe
"Maroc" accidenté sur le terrain de Dijon - train non verrouillé,
équipage indemne.
20 Octobre 1944
On est sans nouvelle
du COLONEL ROBINSON parti d’Istres le 7. 10. 44 à bord d'un B.26 du
Groupe Franche-Comté, et 3 membres d'équipage de ce Groupe pour El-Mas
où il n'est jamais arrivé.
21 Octobre 1944
Entraînement dans les
Groupes.
22 Octobre 1944
Les liaisons sur Naples
se sont poursuivies durant toute la semaine.
23 Octobre 1944
Retour du Colonel GELEE
d'A.F.N., du Cne AUBRY et Cne NELVILLE de Besançon.
28 Octobre 1944
Le Médecin Capitaine
TABUSSE quitte l'Escadre pour le Centre d'Examen
Médical du P.N. à PARIS.
Il sera remplacé par le Capitaine BEAUVIEUX, du Groupe 1/22, à partir
du 1° Novembre. Le Lieutenant DURON, venu des F.F.I., est affecté à
l'E.M. de l'Escadre.
3 Novembre 1944
Le Cdt DUCRAY, qui
remplaçait le Cdt MEYRAND à la tête du Groupe 2/20 depuis le 10 Octobre
assure désormais ce commandement à titre définitif, assisté du Capitaine
MAHE.
4 Novembre 1944
Le Capitaine CALLOT
est muté à la Section Français de l'A. A. F. S. C. Il est remplacé à
la tête du Q. G. par le Lieutenant DURON.
10 Novembre 1944
L'échelon A, sous les
ordres du Lieutenant CURVELIER, quitte Istres pour Lyon-Bron par la
route.
Il est suivi le 10
au soir par l'échelon B., sous les ordres du Lieutenant LESPAGNOL.
La 31° Escadre sera
cantonnée à Lyon de la façon suivante :
§
E. M. de l'Escadre - CHASSIEUR
§
"Maroc" - MEYZIEUX
§
"Bretagne" - GENAS
§
"Gascogne" - DECINES
12 Novembre 1944
Le Lieutenant POURQUIE
est promu Capitaine avec effet du 25 juin.
16 Novembre 1944
Départ de l'échelon
C, sous les ordres de l'Aspirant CHARDENOT.
17 Novembre 1944
3 avions de l'Escadre
participent à la mission effectuée par la 34° Escadre, sous les ordres
du Colonel CHASSANDE-PATRON contre le pont ferroviaire de Neuenburg.
L'objectif a été atteint, mais une D. C.A. dense et précise a pris la
formation au début du bombardement, réussissant à descendre l'avion
du Lieutenant HELIOT qui s'est écrasé au sol près de l'objectif. Un
de nos avions a été touché.
18 Novembre 1944
Départ par voie ferrée
de l'échelon D, sous les ordres de l'Aspirant ANTONA, d'Istres pour
BRON.
Le Lieutenant-colonel
GELEE, prend le commandement provisoire de la Brigade de Bombardement,
avec lui partent, détachés à son E. M. - le Capitaine NEUVILLE, le Lieutenant
CURVELIER, le Sous-lieutenant d'HAUTESSERRE (météo), l'Aspirant BISH
(transmissions).
La Brigade centralise
désormais les questions relatives à la photo, à la météo et au chiffre.
Le Lieutenant-colonel
GELEE est remplacé par le Cdt de MARICOURT, Commandant du 1/32.
19 Novembre 1944
5 de nos avions participent
à une mission avec la 34° Escadre sous les ordres du Cdt de MARICOURT.
Ils bombardent le pont ferroviaire de Rouffach ; le tir est long et
à gauche, la flak modérée et imprécise.
20 Novembre 1944
6 de nos avions participent
avec la 34° Escadre au bombardement du pont ferroviaire d'Ostenheim.
--- Quelques coups au but, les approches doivent être coupées, Flak
moyenne sur l'objectif.
21 Novembre 1944
Sous le commandement
du Cdt MESNARD, 6 de nos avions partent avec la 34° ESCADRE pour bombarder
le pont ferroviaire de Sundhofen, mais l'objectif principal et l'objectif
secondaire sont couverts, et le bombardement ne peut avoir lieu.
23 Novembre 1944
Le Lieutenant ABRY,
officier de renseignements du Groupe "Gascogne" est détaché
au 2° Bureau de l'E. M. de l'Escadre, comme adjoint au Capitaine PLASSIART.
24 Novembre 1944
Le dernier échelon
de l'Escadre quitte Istres pour se rendre par la route à Bron, sous
les ordres du Commandant BISSIERES.
25 Novembre 1944
Le Capitaine américain
JOSEPHSON, A. L. O. envoyé par le 6° Groupe d'Armées, est détaché à
l'E. M. de l'Escadre où il travaille avec le capitaine COURTIN au bureau
de Liaison Terre. En même temps arrive à la Brigade le Major COOPER
qui y remplit la même fonction, et par l'intermédiaire duquel nous recevons
par radio tous les renseignements fournis par le 6° Groupe d'Armées
sur les opérations et les changements de Bomb line.
27 Novembre 1944
Mission prévue, préparée,
briefée. On annonce du - 16° à l'altitude de bombardement. Mais un brouillard
dense règne au sol lui même couvert de gelée blanche. La mission est
retardée à deux reprises puis annulée. Quel dommage, au moment ou notre
serait si utile à nos camarades de l'Armée de terre.
28 Novembre 1944
Même programme.
Le Cdt BISSIERES est
affecté au Secteur de l'Air N" 1.
29 Novembre 1944
Même programme - l'objectif
change, on substitue un chef de mission à l'autre mais le planning et
le briefing subsistent, suivis du même effet. Il pleut.
Ce matin, le Cdt de
MARICOURT part, accompagnant le Colonel GELEE et le Colonel CHASSANDE
PATRON dans un voyage d'exploration à la recherche d'une région dont
s'accommodent mieux les Maraudeurs.
Visite express du Colonel
STAHL, chef du Bureau de Liaison Terre à l'E. M. du 6° Groupe d'Armées.
30 Novembre 1944
Retour du Cdt de MARICOURT.
L'incertitude persiste. Le mauvais temps aussi, mission retardée, puis
annulée.
1er Décembre 1944
Mission annulée.
Au 1er Décembre, à
la suite des différentes mutations prononcées, l'E. M. de la 31e Escadre
est constitué comme suit :
o
– Cdt Pvt ( ?) - Cdt de MARICOURT
o
– Chef E. M. - Cdt de CHASSEY, en mission
o
– Chef E.M. - Cdt ROUZAUD
o
– 1°Bureau - Cne MORTIER
o
– 2e Bureau - Cne PLASSIART -- Ltt ABRY
(det. 1/19) Aspt WEINSTEIN (questions générales) Aspt D FORGES (D. C.
A. Chasse) - Aspt PAPION du CHATEAU (PRO) - Aspt DUPRAT (interprète
anglais)
o
--Liaison Armée de Terre - Cne COURTIN
(l° Armée) Captain JOSEPHSON (6th Army Group)
o
3e Bureau - Cne AUBRY – Ltt LE GELARD
(det. 1/19) Lt SPERIUS (det. 2/20) - Aspt PIONTEC (interprète Anglais-Allemand)
o
4e Bureau Cdt DULAC - Ltt-COUREAU (matériel
technique véhicules) - S/Lt GUIOT (matériel radio) S/Lt LIONNET (matériel
armement) - S/Lt LADARRE (matériel avions)
o
Q. G. Ltt DURON - Aspt ANTONA (approvisionnement)
- Aspt DAULNY (comptabilité) Aspt CHARDE-NOT (ordinaire, mess, garage).
o
Transmissions S/Lt LOISELEUX (det. 1/22)
o
Photo - Lt. ROBERT (hôpital)
o
Santé - Cne BEAUVIEUX - Cap. POURQUIE
(dentiste)
o
Aumônier Cne PODEUIGNE.
o
1/22 - Cdt DURR
o
Cdt en second Cdt MENARD
o
2/20 Cdt pvt Cdt DUCRAY en second Cne
MAHE
o
1/19 - Cdt NICOT, en second Cne LONGUET
A la même date, l'organisation
du bombardement français est la suivante :
• la 31e (Cdt de MARICOURT) et la 34e (Lt-Col. CHASSANDE
PATRON), escadres, chacune à 3 groupes, constituent la "Brigade
de Bombardement Moyen Porteur" (Lieutenant-Colonel GELEE) qui dépend
du "Corps Aérien Français" (Général GERARDOT). Ce C. A. F.
est adapté à la 1° Armée Française et dépend de la 1ère Tactical Air
Force, adaptée au 6° Groupe d'armées.
2 Décembre 1944
Mission sur le pont
ferroviaire de Neueunburg, 19 avions sous le commandement du Cdt de
MARICOURT, - Groupement encadrant, quelques coups possibles sur le pont.
D. C. A. dense et précise. 11 avions touchés. L'un d'eux (Lt-VILLETORTE),
un moteur atteint et stoppé) se pose, Crash" à Luxeuil avec 2 blessés
légers à bord.
Prise d'Armes de
Lyon-Bron
Le 2 Décembre, notre
escadre fut à l'honneur.
Le Ministre de l'Air
présidait lui même la cérémonie, entouré de nombreuses personnalités
civiles et militaires. Nous ne reviendrons pas sur les descriptions
de cette cérémonie elle même, que la presse a données en leur temps
; mais il nous parait bon de souligner que Général WEBSTER était venu
d'Italie à Marseille en avion, puis de Marseille ici, en voiture, procéder
lui même à la remise des "Air Medals". Il était accompagné
du Colonel DOYLE, tout récemment promu général, et qui reçut l'insigne
de pilote français.
Mr. TILLON, Ministre
de l'Air, épingle aux fanions de nos trois groupes la Croix de Guerre
avec palme et le texte des citations à l'ordre de l'Armée Aérienne suivantes
fut lu.
EST CITE A L'ORDRE
DE L'ARMEE AERIENNE :
Le Groupe de Bombardement
Moyen 1/22 "Maroc"
Le Groupe de Bombardement
1/22 "Maroc" Magnifique Unité de combat, héritière des traditions
glorieuses des Escadrilles V-109 et V-125 qui, sous les ordres du Commandant
DE BERNARDY, a participé, entre le 1er Juin et le 20 Septembre, aux
multiples opérations aériennes ayant pour but la préparation et la rupture
de la ligne gothique ainsi que la préparation et l'appui des débarquements
du Sud de la France.
"Au cours de cette
période, souvent en tête des expéditions de l'Escadre, a exécuté 63_missions
de guerre représentant 440 sorties d'avions, près de 2,000 heures de
vol en opérations et 900 tonnes de bombes lâchées sur l'ennemi.
S'est particulièrement
distingué lors des opérations suivantes où, bien que pris sévèrement
à partie par la défense adverse, il a réalisé une destruction efficace
des objectifs attaqués.
"Le 11 Juillet,
destruction d'un dépôt de munitions en Italie du Nord, en dépit d'une
chasse ennemie très mordante.
"Les 13 et 20
Août, destruction de batteries de défense côtière dans le Sud de la
France malgré un barrage meurtrier d'artillerie antiaérienne.
"Le 11 Septembre,
sur la ligne Gothique, destruction de positions fortement d dues par
les tirs précis et ajustés de la D. C. A.
EST CITE A L'ORDRE
DE L'ARMEE AERIENNE :
Le Groupe de Bombardement
Moyen 2/20 "Bretagne" :
Sous les ordres du
Commandant MEYRAND, poursuivant sa glorieuse épopée née sur la terre
d'Afrique par les opérations victorieuses de KOUFRA, de MOURZOUK et
du FEZZAN a été engagé le 24 Mai 1944 sur le théâtre Méditerranéen.
Depuis cette date a
participé à la bataille de ROME, aux opérations en Italie du Nord ayant
pour objet la rupture de la ligne gothique, à la préparation et à l'appui
des opérations de débarquement en France.
Pour ces actions offensives
a exécuté 73 missions de guerre représentant 544 sorties d'avions, 2.240
heures de vol et plus de 1.000 tonnes de bombes jetées sur, les objectifs
ennemis.
Souvent en tête des
formations de l'Escadre, a obtenu les résultats les meilleurs en particulier
:
o
Les 12 et 21 Juin, sur des ponts importants
en Italie du Nord.
o
Les 29 juin et 10 juillet sur un arsenal
et un dépôt ennemis.
o
Le 14 Août, sur des batteries côtières
en France.
Pris souventes fois à partie par la défense ennemie, chasse
et D. C. A., a conservé dans ces moments difficiles une cohésion lui
permettant de mener à bien sa mission. Attaqué le 11 Juillet 1944, par
une formation de chasse adverse, a abattu un appareil ennemi. A subi
le feu violent de l'artillerie antiaérienne adverse notamment :
o
Les 29 Juin et 10 Juillet lors de l'attaque
d'un arsenal maritime italien.
o
sur un arsenal et un dépôt ennemis.
o
Le 11 Juillet lors de l’attaque d'un
dépôt de munitions.
o
Les 10, 19 et 20 Août, lors de l'attaque
de batteries côtières dans le Sud de ?
EST CITE A L'ORDRE
DE L'ARMEE AERIENNE :
Le Groupe de Bombardement
Moyen 1/19 "Gascogne"
"Sous le commandement
du Commandant NICOT, et comprenant les escadrilles de tradition S. A.
L. 28 et S. P. A. 79, a été engagé le 15 Juin 1944, sur le théâtre méditerranéen.
"A participé brillamment
aux opérations d'Italie ayant pour objectif la percée de la ligne gothique
ainsi qu'à la préparation et à l'appui du débarquement dans le Sud de
la France.
"A, au cours de
ces opérations offensives, effectué 55 missions offensives, effectué
55 missions de guerre, représentant 350 sorties d'avions, 1.600 heures
de vol de guerre et le lancement de 700 tonnes de bombes sur l'ennemi.
"Sur ces missions,
37 ont pleinement réussies dont 20 comportant des destructions complètes
de l'objectif, notamment :
"Le 29 Juin 1944,
où le tir ajusté provoque l'explosion d'un dépôt de munitions.
o
"Le ter Juillet 1944, où un arsenal
maritime fut atteint par de nombreux coups de but "
o
Le 5 Juillet 1944, où un dépôt de carburant
fut incendié. "
o
Le 27 Août 1944, où des batteries de
défense furent anéanties.
o
"Prise à partie de nombreuses fois
par la défense ennemie, chasse et D. C. A., a eu plus de 30 avions endommagés,
plusieurs blessés, un équipage descendu. A été partie ment éprouvé le
:
• 11 Juillet où la formation fut attaquée par la chasse
et la D, C. A.
• Le 27 Juillet où plusieurs avions furent touchés par
de multiples éclats.
• Les 18 et 19 Juillet où tous les avions furent atteints
et l'un d'eux perdu en flammes
• Magnifique Unité de combat dont le chef, les Équipages,
les mécaniciens et les hommes conjuguent leur vaillance et leurs efforts
dans la lutte contre l'ennemi.
"Perpétuant le
souvenir de glorieuses Unités de la Grande Guerre, sévèrement touché
ses équipages lors des combats de 1940 a redonné à ses fanions une gloire
nouvelle et vengé ses morts".
Puis le Général WEBSTER
remit l'Air-Medal aux officiers dont les noms suivent :
o
Général PIOLLET - Colonel GELEE - Colonel
BADRE.
o
Commandants DUCRAY - ROUZEAU - DURR -
MEYRAND
o
DE BERNARDY - LAGER - NICOT.
o
Capitaines : FANGEAUX - BEAUDON - CHABOUREAU
o
LAMY - PLASSIART - NEUVILLE - VARRY -
BUCCAILLE GUEGUEN - LONGUET - St-DIZIER.
o
Lieutenants : CANEPA - DE KERAOUL - HEITZ
- ASTRUC - MARIE - DE LA BAUME - FIAMA - THEOBALD - LAURENT - GUERIN
- VIALA - FARCOT
o
Sergents : BRENOT - RAFFIN – PIRAS -
MONTARRY - SHYSER REULLER.
o
3
Décembre 1944
Mission sur le pont
ferroviaire de Fribourg en Brisgau, sous les ordres du Cdt MENARD. 18
avions. Au décollage, la formation doit, pour effectuer sa percée, descendre
jusqu'à Valence ; elle rencontre ensuite un mauvais temps qui va s'aggravant
vers le N. et doit faire demi-tour sans avoir même réussi à joindre
les chasseurs.
Après 2 mois d'interruption
"Pile ou Casse" recommence à paraître. Son numéro 60 est consacré
à un "Salut à la France" qui retrace l'émotion des équipages
lors de leur voyage de retour en France.
Au cours de cette semaine,
le Capitaine COURTIN, ALO, a fait dans les trois Groupes une conférence
sur ce sujet. - "La Bataille Aérienne et la Bataille Terrestre,
leur liaison". --
4 Décembre 1944
Séance quotidienne
de planning, briefing, et mission régulièrement décommandée, en général
vers le milieu ou la fin du briefing.
9 Décembre 1944
Visite d'une douzaine
de journaliste Lyonnais qui assistent en particulier à un planning d'honneur.
10 Décembre 1944
113e Mission de l'Escadre,
5° en Allemagne, sur le pont Ferroviaire de NEUF-BRISACH. 3 Flights
décollent sous les ordres du Cdt MENARD, mais par suite de divers incidents
mécaniques, 13 avions seulement arrivent sur l'objectif. Profitant d'une
miraculeuse éclaircie locale après un parcours entièrement à l'estime
au-dessus d'une couche de nuages ils réussissent à bombarder, plaçant
3 à 4 bombes sur le pont ou à proximité immédiate (centre et extrémité
ouest), en dépit d'une DCA dense et précise qui accompagna la formation
pendant 3 minutes, touchant les 6 avions du premier flight et 3 du second.
Aucun blessé à bord.
En cette occasion et
pour la première fois sur ce terrain, les B. 26 du type C ont décollé
avec 3 bombes de 1000 Lbs et ceux du type G ont décollé avec 4 bombes,
soit des charges respectives de 1,5 et 2 tonnes. Ainsi les pilotes ont-ils
pris l'habitude du terrain et la piste, celle ci ayant d'ailleurs été
sensiblement prolongée ces derniers temps, par aménagement d'une bande
recouverte de plaques métalliques perforées.
11 Décembre 1944
Mission annulée (Météo)
12 Décembre 1944
Mission sur le pont
ferroviaire de NEUENBURG, 4 Flights sous les ordres du Cdt de MARICOURT
qui remplace au dernier moment le Cdt DUCRAY, dont l'avion ne peut décoller
(eau dans l'essence) 19 avions sur l'objectif. De nouveau, parcours
couvert. De nouveau objectif dégagé. Le pont lui-même n'est pas atteint,
mais les approches Est et Ouest sont coupées. La D. C. A. est la même
que lors des missions précédentes = dense, précise (13 avions touchés
sur 19) très ajustée dès la première salve et accompagnant la formation
tout au cours du dégagement. Aucun blessé, aucune perte.
15 Décembre 1944
Missions préparées
mais annulées (Météo).
16 Décembre 1944
115e mission de l'Escadre,
7° sur l'Allemagne, pont ferroviaire de Neuf-Brisach, 12 avions de la
31e Escadre y participent avec 12 avions de la 34°, sous les ordres
du Cdt ROUGET de la 34°. Le flight mixte "Bretagne" - "Maroc"
gêné par une couche de nuages entre le point initial et l'objectif,
fait demi-tour avant celui ci et rentre. Le flight "Gascogne"
bombarde, mais est accueilli par une D. C. A. intense, dense et précise,
qui le prend avant le run et l'accompagne pendant le run (50 secondes)
pendant et après le dégagement.
L'Avion N° 55, atteint
de plein fouet, perd une aile et tombe en vrille ; l'avion N°57 atteint
dans les mêmes conditions, a un moteur en feu et perd un morceau de
plan ; lui aussi s'abat. Aucun parachute n'a été vu.
Deux avions sont manquants.
Le 69 (Cne CAZILHAC) quitte la' formation pendant le dégagement, puis
est perdu de vue, on apprend le soir qu'il s'est posé à Nancy, son bombardier
blessé et hospitalisé ; l'avion avait à son bord le Colonel FAY, actuellement
en stage à l'Escadre.
Le 61 suit la formation
après le dégagement puis se laisse distancer tout en restant sous contrôle,
et est perdu de vue.
Le mauvais temps, les
fumées artificielles sur l'objectif la D. C. A. ont nui au bombardement
et empêché une observation correcte des résultats. Mais le pont n'est
pas atteint, les photos le confirmeront ensuite.
o
Avions perdus :
Avion N° 55
·
Cne GUNNEPIN Auguste, Pilote
·
Adjudant JAMAIN René, Co-pilote
·
S/Lt VIRET Georges, Bombardier
·
S/Lt THERY Léon, Navigateur
·
ANON Guy, Radio
·
Sergent MALARD Guy, Mitrailleur
·
Cap. Chef MARQUEZ Marcel, Mécanicien
Avion N° 57
·
S/Lt
MOLLIERE Léon, Pilote
·
Adjt CALMELS Honoré, Copilote
·
Aspt GIRARDOT Daniel, Bombardier
·
Sgt Chef GARIN Gaston, Radio
·
Sergent JUILLARD Jacques, Mitrailleur
·
Sergent FRANDJI Max, Mécanicien
17 Décembre 1944
116e Mission de l'Escadre,
8° sur l'Allemagne, pont ferroviaire de FRIBOURG en BRISGAU – 3 flights
sous les ordres du Cdt MENARD Flak rare à modérée, assez précise (3
avions touchés), en route et sur l'objectif -- Bombardement assez concentré,
mais un peu court et l'objectif n'est pas atteint.
On apprend qu'une décision
officielle aurait supprimé la "Brigade de Bombardement Moyen Porteur"
et qu'on reviendrait à l'état de choses antérieur à sa constitution.
Aucune nouvelle de
l'avion N° 61, dont le sort inspire maintenant les plus vives inquiétudes
- son équipage comprend :
·
Lt LACORDAIRE Pilote
·
Adjt MENOU Co-pilote
·
Aspt CHAMBON Bombardier
·
Sergt LANGLAIS Radio
·
Sergt TAUVERON Mitrailleur
·
Sergt CHITBOUN Mécanicien.
On a par contre des
nouvelles plus précises du 69. Criblé d'éclats d'obus (environ 140 trous)
déséquilibré, le circuit hydraulique coupé, il est revenu tant bien
que mal, larguant avec beaucoup de peine 2 bombes restées accrochées.
Il s'est posé, trappes ouvertes et le train rentré à NANCY-ESSEY. Le
Lieutenant PERRIN, bombardier, le visage criblé d'éclats de plexiglas
a été hospitalisé, mais son état n'inspire aucune inquiétude.
18 Décembre 1944
Arrivée du Commandant
GRIMAL, du 1/32, affecté à l'Escadre en qualité de Commandant en second.
Le 19 et jours suivants
- Toujours le mauvais temps........ 24 Décembre - Mission sur les voies
ferrées du Duché de BADE.
9 Avions seulement
décollent : à la suite d'un incident sur le chemin d’accès, les autres
se trouvent bloqués et ne peuvent partir en temps utile. Finalement,
la mission est annulée et le Cdt DUCRAY, en tête de la formation est
rappelé par radio et fait demi-tour. Grosse déception de tous, car ce
serait le moment ou jamais d'exercer une action massive sur les arrières
ennemis.
Du moins le temps est-il
devenu sec et très froid (- 7° au sol ce matin, - 18° annoncés à 14000
pieds), faisant présager quelques jours se prêtant aux opérations.
25 Décembre 1944
Mission sur le pont
ferroviaire de NEUF-BRISACH, commune avec la 34e Escadre, sous les ordres
du Cdt de MARICOURT. 17 Avions sont sur l'objectif, qui n'est pas atteint.
5 avions sont touchés par la DCA.
La visibilité était
assez mauvaise, la brume sèche au sol a gêné dans l'identification de
l'objectif. Par surcroît, la mission a été improvisée : une première
mission avait été préparée, également commune aux deux escadres, sur
des ponts ferroviaires du pays de Bade, mais, alors qu'une partie des
appareils avait déjà décollé et se rassemblaient, cette première mission
a été annulée. Les appareils qui avaient décollé ont été rappelés, on
a complété les pleins, fait un planning et un briefing expédiés, l'heure
pressant et . . . . la mission a été nettement manquée, comme toujours
en pareil cas.
26, 27, 28, 29 Décembre
1944
Missions annulées,
il fait froid et sec, mais un brouillard dense persiste jusqu'au de
l'après-midi.
PROMOTIONS : Sont
promus à T. T., pour prendre du 25 Septembre 1944, au grade de :
·
Lieutenant-colonel : les commandants
o
De BURTEL DE CHASSEY (E. M.)
·
Commandant : les capitaines :
o
DELFAU DE PONTALBA (M)
o
LONGUET (G)
o
PILLET (M)
·
Capitaine : les lieutenants :
o
ABRY
(G. det. EM Escadre)
o
DUSSOL
(B)
o
FARCOT
(M)
o
HILY
(M)
o
Le GELARD (G. det. EM Escadre)
o
MARTIN
o
NOGUES (G)
o
PERRIN (G)
o
ROBERT (E. M. Escadre)
o
SPERIUS (B. det. EM Escadre)
o
Théobald (M)
·
Lieutenant : les sous/lieutenants
o
HEROUT (G)
o
LEFEVRE (B)
30 Décembre 1944
Mission N° 10, sous
les ordres du Cdt LONGUET ("Gascogne") 16 avions sur l'objectif
secondaire. Pont ferroviaire de FUTZEN (l'objectif principal étant couvert).
Seul, le premier flight bombarde, les deux autres découvrant l'objectif
trop tard ; le tir est long et à droite, I objectif n'étant pas atteint.
10 avions ont été touchés par la DCA. La mission a été particulière
gênée par la mauvaise visibilité. Au retour, le Lieutenant ROLLAND,
du "Gascogne", doit se poser à Dole, par suite d'un léger
incident mécanique.
31 Décembre 1944
Cette fois, il neige
et la mission est annulée. Un repas de corps réunit à Chassieu tous
les membres, officiers, sous-officiers et soldats, de l'E. M. de l'Escadre.
Ce repas est d'un goûter et d'un arbre de Noël offerts à tous les enfants
du village ; le geste est très apprécié de toute la population, des
sentiments de laquelle Mr le MAIRE se fait l'interprète ému et plein
de bonne volonté, beaucoup d'enfants découvrent ce que sont oranges
et mandarines.
1er
Janvier 1945
Mission N° 11, sous
les ordres du Cdt DUCRAY ("Bretagne"), 19 avions décollent,
mais 5 reviennent prématurément ; avec le mauvais temps actuel, les
défaillances mécaniques se multiplient, la plupart dues au froid. Les
14 avions restants trouvent les objectifs complètement couverts et rentrent
à la base avec leurs bombes, à l'exception des 4 avions du troisième
flight qui découvrent à ETTEINHEIM un objectif d'opportunité et le bombardent
sans pouvoir observer les résultats. Aucun avion touché par la DCA.
2 Janvier 1945
Mission N° 12, sous
les ordres du Cdt DURR ("Maroc"), 17 avions décollent, 11
seulement arrivent en deux flights sur l'objectif : la gare de triage
de DONAUESCHINGÉN. Les bombes tombent en plein sur les deux buts assignés
: d'une part le centre de la gare et ses bâtiments, d'autre part la
bifurcation au N. de la gare. Confirmation de ces résultats par les
photos. Ni Flak, ni Chasseur.
Enfin une mission parfaitement
réussie! Depuis notre arrivée en France nous n'avions plus obtenu de
résultats de ce genre, et il faut reconnaître que, si les événements
(mauvaise météo, flak) y étaient pour beaucoup, d'autres éléments plus
ou moins indéfinissables s'y mêlaient, au point de créer un indiscutable
malaise. Mais qu'une ou deux missions ressemblent à celle-ci et nous
sommes persuadés que le moral s'améliorera et que le rendement s'en
ressentira vite.
7 Janvier 1945
Le Journal. Officiel
publie la citation à l'ordre de l'Armée Aérienne de la 31e Escadre,
avec le texte suivant :
DECISION N° 223
Sur proposition du
Ministre de l'Air :
Vu le décret du 22
Novembre 1944 relatif à l'exercice de la Présidence du Gouvernement-Provisoire
de la République Française pendant l'absence du Général De GAULLE.
Le Général DE GAULLE,
Président du Gouvernement Provisoire de la République française, Chef
des Armées, cite :
A l'Ordre de l'Armée
Aérienne
"La 31e Escadre
Aérienne : Première Unité Française de Bombardement engagée à partir
de Mai 1944 sur le théâtre Méditerranéen, a su, d'emblée se placer haut
dans l'estime du Commandement et des camarades de combat alliés par
l'efficacité de sa manœuvre, la valeur et l'allant de ses équipages,
la compétence et le dévouement de ses techniciens et de ses services.
S'est particulièrement distinguée de Mai à Juillet, sous le Commandement
du Colonel PIOLLET par la qualité de ses bombardements sur les points
sensibles : des communications ennemies en Italie Centrale et Septentrionale,
puis au mois d’août par l'appui qu'elle a apporté, sous le commandement
du Lieutenant-colonel GELEE, aux opérations de débarquement et à l'offensive
de libération dans le Sud Est de la France. Au cours de plus de 2000
sorties de guerre effectuées de Mai à Septembre, a dû souvent, pour
atteindre ses objectifs, affronter les tirs d'une D. C. A. dense et
ajustée, notamment les 18 et 19 Août, ou respectivement 19 appareils
sur 23 et 16 sur 19 sont atteints et un abattu. A su chaque fois venger
ses pertes, portant pendant la même période sur les objectifs qui lui
étaient assignés, plus de 3.000 tonnes de bombes".
La Présente Citation
comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Fait à PARIS, le 12
Décembre 1944.
Signé : JEANNENEY.
10 Janvier 1945
Plusieurs Officiers
Américains de l'E. M. du 42° Wing nous font une visite et nous apportent,
sinon des instructions formelles, du moins des conseils amicaux. C'est
la première traduction dans les faits d'une décision du 30 Décembre
plaçant la 11e Brigade française de Bombardement Moyen sous le Contrôle
du Général, commandant le 42° Wing (Gal DOYLE à l'heure actuelle) pour
tout ce qui concerne l'instruction et les opérations. La raison officiellement
donnée est la nécessité de coordonner plus étroitement les efforts de
la Brigade Française et du 42° Wing américain, au sein d'un ""Bomber
Command". Nul, à l'Escadre, ne s'en plaint ; nous ignorons ce qu'on
en pense à l'E. M. du Corps Aérien Français.
11 Janvier 1945
Départ du Commandant
ROUZAUD, qui va prendre le commandement en second du 11/63"Groupe
Sénégal).
Par décret du 14 Décembre,
le Commandant ROUZAUD a été cité à l'Ordre de l'Armée Aérienne et fait
Chevalier de la Légion d'Honneur.
12 Janvier 1945
Le Capitaine THEOBALD
est détaché du 1/22 à l'E. M. de l'Escadre (2e Bureau)
Le Médecin Lieutenant
DURAND de GROSSOUVRE, de la Base Aérienne de BRON est détaché à la 31e
Escadre.
13 Janvier 1945
Un membre de l'équipage
CORNET (abattu par la Chasse le 11 Juillet dans la région de Plaisance)
a annoncé à sa famille qu'il était prisonnier et en bonne santé. Nous
demandons à sa famille des précisions en ce qui concerne les autres
membres de l'équipage.
21 Janvier 1945
Aucune mission depuis
le 2 Janvier. Froid, neige, brume au sol ; les missions si soigneusement
préparées chaque soir sont chaque matin régulièrement annulées, de 30
minutes à 1 heure avant la mise en route. Le dégel qui s'est produit
le 18 et qui avait fait espérer la reprise du beau temps et des missions
n'a pas tenu ses promesses.
22 janvier 1945
Mission N° 13 - 28
B.26 décollent à 11h15 sous les ordres du Cdt NICOT pour bombarder des
aménagements de franchissement du Rhin, à proximité du pont de NEUENBURG
- 24 avions sur l'objectif à 13h05 - Bombardement très court, l'objectif
n'est pas atteint.
o
Flak, de modérée à dense, pendant le
Bomb Run et le dégagement.
o
L'avion N° 8, atteint de plein fouet
pendant le Bomb Run, prend feu mais garde sa place dans la formation
pendant une dizaine de secondes ; puis dégage lentement en perdant de
l'altitude, part sur la tranche et va s'écraser au sol dans la région
de CHALAMP E.
L'équipage comprenait
:
·
Pilote - Cdt MENARD Raoul
·
Copilote
Lt FOURUNIE Paul
·
Bomb.
- Cne THEOBALD Lucien
·
Navig.
- S/Lt TRUCHOT Eugène
·
Radio - S.C. BOUTIN Pierre
·
Mitrailleur
- Adjt LIEBENGUTH Jean Baptiste
·
Mitrailleur - C.C. LETOFFET Robert
5 parachutes, peut
être même 6, se sont ouverts.
Cette mission, effectuée
à proximité des lignes françaises de la forêt de la Hardt' était destinée
à faciliter l'attaque déclenchée par les troupes françaises de la Haute-Alsace.
Elle fut exécutée en même temps qu'un bombardement du pont de NEUENBURG
par 36 avions de la 34e Escadre. Ce matin, 66 avions ont donc décollé
ensemble du terrain de Bron, en une même formation, et le rassemblement
s'est fort bien effectué. A noter que cette double mission a été poursuivie,
malgré l'absence de la chasse au rendez-vous, après un virage de 360°,
avec 10 flights, au lieu de ce rendez-vous.
On apprend que le Lieutenant-colonel
GELEE quitte la Brigade pour l'Inspection du Bombardement et est remplacé
par le Colonel BODET, arrivant du Centre d’entraînement B. 26 de Djedeida.
Des volontaires pour
la Russie ayant été demandés, de nombreux membres du personnel, en particulier
du Groupe "Bretagne" se sont fait inscrire.
25 Janvier 1945
Sont promus au grade
supérieur pour prendre rang du 25 Décembre 1944 :
·
Au grade de Colonel :
o
le Lieutenant-colonel GELEE (Brigade)
·
Au grade de Commandant :
o
le Cne NEUVILLE (Brigade)
·
Au grade de Capitaine :
o
le Ltt PONTHUS ("Maroc")
o
le Ltt. LACORDAIRE ("Maroc")
dont on est toujours sans nouvelles.
o
le Ltt FIAMMA ("Gascogne")
Sont cités à l'Ordre
de l'Armée Aérienne, par décision N° 188 du 29 Novembre 1944 :
o
le Lieutenant de la BAUME, Olivier ("Maroc")
o
le
Lieutenant LAMY François ("Maroc")
27 Janvier 1945
On apprend que l'Adjudant
CALMELS, copilote du Sous-lieutenant MOLLIERE, et faisant partie de
l'équipage du N° 57, abattu le 16 Décembre au dessus du pont de BRISACH,
et prisonnier et a donné des nouvelles à sa famille. Nouvelle heureuse
et inattendue, étant donné les conditions dans lesquelles l'avion avait
été descendu.
29 Janvier 1945
Arrive l'ordre de mutation
de l'Aumônier Capitaine PODEVIGNE, de la 31e Escadre à Administration
Centrale, où sa connaissance exceptionnelle de l'Extrême Orient, du
Pacifique trouvera un emploi peut-être rationnel. Son nom restera attaché
à toutes les œuvres sociales du Groupe "Bretagne" et de la
31e Escadre = Centre de repos de BUGGERU, bibliothèques, séances récréatives,
sans parler de la constitution et de la répartition de fonds de secours
qui ont servi à soulager bien des infortunes. Son esprit d'initiative
et d'organisation, son dynamisme, son activité lui ont permis, malgré
la pauvreté des moyens mis officiellement à sa disposition, d'obtenir
dans tous ces domaines des résultats remarquables.
14e Mission sur l'Allemagne.
17 avions décollent à 13 h 30 sous les ordres du Cdt de MARICOURT pour
aller bombarder la Gare de triage de THALEISCHWEILER. 4 retours prématurés.
Pas de bombardement, les Vosges, le Palatinat et la Forêt Noire étant
complètement couverts. Ni flak, ni chasse, ni observation ; atterrissage
à 16h29. Cette mission a été commune aux deux escadres, selon la formule
qui devient habituelle.
3 Février 1945
Inauguration officielle
de l'exposition organisée à Lyon. Place de le République, par la 11°le
Brigade de Bombardement Moyen. Chaque Escadre a sa salle ; chaque Groupe,
son panneau et sa vitrine ainsi que "Pile ou Casse". - Et
un grand tableau reproduit les récentes citations des Groupes et Escadres.
- Grosse affluence et vif intérêt du public.
L'avance Franco-Américaine
dans la plaine d'Alsace met les Alliés à portée de canon du pont de
Brisach. - Un message confirme que l'Artillerie alliée prend à son compte
l'interdiction du pont, libérant l'aviation d'une tâche qu'elle ne put
point réaliser, de par la cause d'une D. C. A. particulièrement dense
et précise = en dernier lieu, les Allemands protégeaient ce passage
au moyen de 115 canons lourds (88 et 105). Le second passage important,
celui CHALAMPE-NEUENBURG, qui reste un objectif possible est
couvert par 112 canons lourds.
8 Février 1945
15e Mission sur l'Allemagne.
- 25 Avions décollent à 12 h 55, sous les ordres du Cdt de MARICOURT,
pour aller bombarder la Gare de FRIBOURG EN BRISGAU. 22 avions sur l'objectif
; 149 bombes de 500 livres. La gare est atteinte en plein par le premier
flight, en bordure par un autre ; le troisième flight atteint la ville,
le quatrième - dissocié par la D. C. A. qui touche le leader - bombarde
en ordre dispersé – D. C. A. sur l'objectif, de moyenne a dense, assez
précise (11 avions endommagés). Des chasseurs ennemis suivent la formation
sans l'attaquer ; cependant trois Me 109 font une passe sur le leader
du 4° Flight au moment où touché par un obus de 88, il dégageait légèrement
de la formation = l'avion reçoit un obus qui explose entre le pilote
et le bombardier ; celui-ci est légèrement blessé, mais l'avion r rentre
sans autre incident.
o
Mission exécutée en commun avec la 34e
Escadre, dont un avion (Lt BACH) appartenant au "Sénégal"
prend feu en l'air et s'abat ; un parachute vu par les chasseurs d'escorte.
9 Février 1945
16° sortie sur l'Allemagne
- 24 avions décollent à 12h32 sous les ordres du Cdt DURR, pour aller
bombarder la Gare d'APPENWEIER- Mais les 14 derniers avions sont retardés
de 30 minutes au décollage, un avion s'étant enlisé sur chacun des deux
taxiways ; ces 14 avions tentent vainement de rejoindre la formation.
Les 10 premiers effectuent
la mission avec la 34e Escadre. Ils trouvent l'objectif' principal couvert,
ainsi que le secondaire (baraquements de DONAUESCHINGEN), et 5 des avions
larguent au passage 40 bombes de 500 livres sur un objectif d'opportunité
: la Gare NEU-FREISTETT - qui est nettement manquée (500 m. gauche).
10 Février 1945
Depuis près d'un mois
le Centre de Djedeida nous envoie régulièrement des équipages de remplacement.
- C'est ainsi que sont arrivés depuis le début de Février :
·
2 équipages le 5
·
5 équipages le 7
·
1 équipage le 9
·
4 équipages le 10
A ces arrivées correspondent,
avec un léger décalage, les départs des équipages plus anciens. De cette
façon s'effectue progressivement la relève des éléments qui opèrent
depuis 10 mois par les équipages formés en Amérique et qui ont terminé
leur entraînement à Djedeida.
11 Février 1945
Visite de l'Escadre
par les élèves des classes de Spéciale du Lycée de Lyon. Ils sont reçus
dans chacun des Groupes où des explications leur sont fournies sur le
matériel. La technique du bombardement, la vie de l'aviateur etc.....
les possibilités d'accès à cette carrière digne de l'ambition d'un jeune
homme.
Clôture de l'Exposition
du bombardement à Lyon. Elle sera suivie d'une exposition à PARIS, qui
se transformera en exposition circulante à travers la France, puis en
Exposition permanente a Paris.
13 Février 1945
Sous le titre "A
la Française ", "Pile ou Casse" publie le récit de la
mission que le Cdt MICHAUD, de la 31e Escadre, exécuta, seul à bord
de son avion, le 4 Février, contre le pont de Neuenburg.
17e Mission sur l'Allemagne
sous les ordres du Cdt de MARICOURT, avec le Colonel BODET comme passager
; 24 avions vont bombarder les casernes de DONAUESCHINGEN mais à partir
de Lons-le-Saulnier la terre est couverte par 10/10 de Stratocumulus,
une couche d'Altostratus (15.000 pieds) vient se souder à la première
et la formation fait demi-tour dessus de RIEGEL sans avoir bombardé.
14 Février 1945
Après des retards successifs
dus au mauvais temps, puis à des incidents de piste ( 1 avion s'écrase
au départ par suite d'une baisse de régime du moteur, puis un autre
embourbé), 24 avions décollent à 14h00 sous les ordres du Cdt LONGUET,
(Colonel BODET, passager) pour aller bombarder l'usine de munitions
et le dépôt d'essence de JOCKGRIM (10 Kms N. O. de KALSKRUHE).
Bombardement particulièrement
réussi, presque toutes les bombes des 3 flights, vont au but et déclenchent
des explosions et des incendies qui (diront les télégrammes de presse)
seront visibles de SAVERNE.
Un autre flight bombardait
avec des bombes au phosphore, une batterie de D. C. A. susceptible de
gêner l'approche ; cette action jointe au strafing des chasseurs, se
révèle particulièrement efficace, puisqu'aucun avion ne fut touché par
la Flak - Mais la 34° -- nous ignorons pour quelles raisons - dut effectuer
un second passage sur l'objectif, se fit accueillir par une D. C. A.
dense et précise, qui toucha 8 avions - celui du Capitaine ROLAND (1/32)
fut -descendu et explosa en l'air - 2 parachutes auraient été vus.
Une reconnaissance
photographique effectuée aussitôt après la mission décèle au moins 20
entonnoirs dans la partie E. de l'objectif. Au moins 7 bâtiments sont
atteints par les coups au but, 3 des bâtiments de l'usine principale
état détruits ou très gravement endommagés. De plus, les voies sont
coupées au S. E. de l'objectif et 2 incendies sont visibles sur terrain
de munitions.
16 Février 1945
En ce moment, où le
front d'Alsace est quelque peu entré en sommeil, le Groupe-t Français
N° 2 intervient, aux côtés du 42° Wing Américain, sur le Front de la
7e Armée. Ainsi semble-t-on vouloir concentrer toute l'Aviation tactique
à l'échelon "Groupe d'Armées" plutôt qu'à l'échelon "Armée",
ce qui est une nouvelle forme de concentration des moyens.
D'autre part la formule
actuelle consiste en opérations combinées des deux escadres, immédiatement
précédées d'un bombardement, soit avec des bombes au phosphore, soit
avec bombes à fragmentation, des batteries de D. C. A. qui risqueraient
de gêner le run et la visée.
MISSION N° 20.
Sous les ordres du Cdt DUCRAY, 3 éléments de 3, avions lancent 169 bombes
à fragmentation sur 3 batteries de D. C. A. près de LANDAU, à 15h32.
- Les objectifs sont couverts par les bombes mais les photos révéleront
qu'ils étaient inoccupés.
MISSION N° 21.
Sous les ordres du Cdt GRIMAL, 16 avions bombardent des PC et Dépôts
situés immédiatement au N. de LANDAU et larguent 115 bombes de 500 livres.
- La formation s'y reprend à deux fois (15h32 et 15h43) mais place les
bombes de 2 flights sur l'objectif.
Ni D. C. A., ni Chasse.
Une reconnaissance
photographique ultérieure révèle que 3 des principaux bâtiments du dépôt
de ravitaillement ont été très gravement endommagés. - Des 36 bâtiments
situés à … de l'objectif, 10 ont été gravement endommagés, certains
fumaient encore. - Le Stinopsum du 42° Wing signale aussi que le grand
bâtiment central peut être un P. C. a souffert du souffle des explosions,
et ajoute que les autres bombes sont tombées au N. et à l'O. de l'objectif
sans causer de dégâts militaires.
17 Février 1945
On savait depuis deux
jours que la libération de l'ALSACE avait permis de découvrir à RAUFFACH,
un B. 26 endommagé. - Il se confirme, après confrontation des numéros
immatriculation, qu'il ne s'agit pas de l'avion du Capitaine LACORDAIRE,
comme on l'avait abord pensé, mais de l'avion N° 57, pilote : S Lt MOLLIERE,
abattu le 26 Décembre sur NEUF-BRISACH. - L'adjudant CALMELS, copilote
avait déjà donné des nouvelles à sa famille. - Tout l'équipage, qui
ne comprenait qu'un blessé, a été fait prisonnier.
D'autre part, le Cdt
NICOT rapporte d'ALSACE quelques renseignements sur ceux nos avions
qui y ont été abattus.
A CHALAMPE se trouvent
les débris du 07 (Cdt MENARD). Ils sont répartis en endroits différents,
dans une zone de 500 m. de diamètre ; il semble que l'avion n'ait pas
touché le sol, puis explosé, mais plutôt explosé en l'air, chaque morceau
percutant au sol. Seule une aile a brûlé, incendiant la maison sur laquelle
elle est tombée.
Il y avait quelques
restes humains à la place du pilote, mais pas à la place du bombardier.
Le village ayant été
évacué, il n'a pas été possible d'obtenir de renseignements précis sur
l'accident. Les habitants de HOMBOURG et OTTMARSHEIM disent avoir vu
4 parachutes tomber de l'autre coté du Rhin mais ils étaient bien loin
pour observer avec précision.
A NEUF-BRISACH, la
population aurait vu, le 16 Décembre, 2 appareils français s'abattre,
l'un à VIEUX-BRISACH, l'autre vers IHRINGEN. Là aussi, 4 parachutes
auraient été observés. - Un témoignage sûr : deux aviateurs très probablement
français ont été transportés assez grièvement blessés à l’hôpital de
NEUF-BRISACH, le 16 Décembre, vers 17 heures puis évacués sur l'Allemagne
le lendemain matin. - Un autre témoignage, indirect et moins certain
: Un aviateur aurait été mitraillé en l'air, un autre fusillé après
son atterrissage.....
21 Février 1945
Le sous-lieutenant
WILLIAM ANON, de l'équipage GUNEPIN, disparu le 16 Décembre sur NEUF-BRISACH,
est prisonnier et a donné de bonnes nouvelles à sa famille.
o
Quelques remaniements du personnel, à
l'E. M. de l'Escadre :
Depuis le 1er Février, le Lieutenant VILLETORTE ("Gascogne")
est détaché au 2e Bureau, comme adjoint du Capitaine PLASS1ART, en remplacement
du Capitaine THEOBALD, disparu.
Le Cdt DURR est détaché
à l'E, M. de l'Escadre et remplace par le Capitaine AUBRY, à son poste
de Chef du 3e Bureau celui-ci est remplacé par le Capitaine CHABOUREAU
("Gascogne").
22 Février 1945
MISSION N° 22/10, 23/11, 24/12, 25/13, 26/14 et 27/15 sur l'Allemagne
(le second N° étant celui qui leur revient dans la série des missions
faites sous contrôle américain) Chef d’Expédition = Cdt de MARICOURT.
30 avions, en 6 flights,
bombardent les gares de STOCKACH (5 avions), ENGEN (5 avions), WAHLAWIES
(5 avions), NEUSTADT (5 avions), LOFFINGEN (5 avions, RO BACH (5 avions),
toutes situées en Pays de Bade - seules las gares d'ENGEN et de ROTHENBACH
ne sont pas atteintes, les quatre autres le sont, pour la plupart en
plein.
Certains flights doivent
descendre jusqu'à 6000 pieds pour bombarder, et sont entourés par des
traçantes, mais ne sont pas atteints ; d'autres doivent effectuer 2
et mène 3 passages (flight du Cdt NICOT) sur leur objectif pour effectuer
leur mission ; les chasseurs, à la limite de leur essence laissent d'ailleurs
ce flight opérer seul.
Cette mission entrait
dans le cadre d'une opération d'ensemble, quelque 7000 avions attaquent
les communications ferroviaires allemandes de l'Ouest - Beaucoup de
passagers officiels (Colonel BODET, Cdt de la CHENELIERE).
Flak sur .LAHR, sans
dommage. Des chasseurs à réaction qui n'interviennent pas.
23 Février 1945
MISSION N° 28/16 sous
les ordres du Cdt GRIMAL. La formation de 19 avions a pour objectif
le dépôt de munitions et d'essence de Saint-INGBERT. situé à une dizaine
de Kms au NE. de SARREBRUCK et à la même distance du front. - Les bombardiers
sont gênés par la brume au sol et le soleil en face, cap d'attaque imposé
au Sud, qui rend identification de l'objectif presque impossible. Un
seul flight bombarde mais tire près de 800m à l'E.. les deux autres
ne larguent pas, à l'exception de 3 avions isolés (total = 66 bombes
de 500 livres) D.C.A. peu précise, aucun avion touché.
24 Février 1945
Une formation de 24
avions attaquent le pont V. F. de RINNTAL. Le premier Flight bombarde
cet objectif mais est 300 mètres trop court. Le 2° Flight ne bombarde
pas, quant au 3° et 4° Flights ils bombardent des objectifs d'opportunité
à OBERAUZEN et GOTTENHEIM.
25 Février 1945
21 avions décollent
pour bombarder des casernements à DONAUESCHINGEN. L'objectif est atteint
plein but et incendié.
27 Février 1945
Le mauvais temps qui
a empêché la mission d'hier a encore persisté aujourd'hui et la mission
est annulée une fois de plus.
28 Février 1945
Une formation de 17
avions attaque des Usines à EMMENDINGEN l'objectif est t plein but.
L'avion N° 32 du Groupe "Bretagne" s'écrase au sol au décollage,
un des moteurs ayant pris feu......
Le Sous-lieutenant
DRAVERT et le Sergent MOULARD sont tués ; parmi les autres membres de
l'équipage, un est assez grièvement blessé et plusieurs autres blessés
légèrement.
1er Mars 1945
Par suite du mauvais
temps, la mission n'a pas lieu.
Le Capitaine FANGEAUX,
du Groupe "Maroc" est détaché au G. B. 1/34, pour diriger
l’entraînement de ce Groupe à DJEDEIDA.
2 Mars 1945
Une formation de 24
avions décolle pour aller bombarder le dépôt de munitions de SIEGELSBACH,
mais l'objectif est couvert et les avions regagnent la base avec leurs
bombes.
L'Escadre est renforcée
par l'arrive de 8 équipages venant d'Amérique et envoyés le Dépôt de
BARAKI ; mais aucun de ces équipages n'est au complet.
Les obsèques du Sous-lieutenant
DRAVERT et du Sergent MOULLARD sont célébrés à LYON.
4 Mars 1945
Comme hier le temps
est mauvais aujourd'hui, dans la région de l'objectif et la mission
n'a pas lieu.
5 Mars 1945
Encore du mauvais temps,
donc pas de mission.
Le Capitaine COURTIN,
Officier de Liaison Terre auprès de l'Escadre et qui avait suivi celle-ci
depuis son entrée en campagne, nous quitte. Son départ signifie probablement
la fin du sympathique journal de l'Escadre "PILE ou CASSE"
dont il était à la fois le fondateur et le rédacteur en chef.
Autre départ, le Capitaine
JOSEPHSON, Officier de Liaison Américain nous quitte lui aussi.
6 Mars 1945
Décidément la Météo
continue d’être défavorable et après avoir été retardée de "? "
heures, la mission est encore annulée.
8 Mars 1945
Des nouvelles recrues
de deux Sous Officiers disparus en mission nous apprennent que ceux
ci sont actuellement prisonniers en Allemagne. Ce sont :
·
Le Sergent GUILLEMIN du Groupe "Bretagne",
qui faisait partie de l’équipage de l'avion numéro 39 disparu le 9 septembre
dernier en Italie, dans la région de BOLOGNE.
·
Le Sergent MALLARD, de l'équipage du
Capitaine GUNEPIN, disparu le 16 décembre durant l'attaque du pont de
NEUF-BRISACH.
9 Mars 1945
Durant les jours précédents,
le temps demeure inclément et le même scénario monotone s'est déroulé
: planning, briefing, mission retardée et finalement annulation :
Deux missions sont
prévues pour aujourd'hui :
·
La première comportait l'attaque d'un
dépôt de munitions près du front. La météo demeurant pessimiste, cette
mission sera décommandée elle aussi.
·
La seconde mission nous ramène sous un
ciel jadis familier : celui de l'Italie L'objectif est constitué par
la sortie du tunnel de SAN REMO a l'intérieur duquel une pièce de gros
calibre bombarde les villes Françaises de la côte. Les prévisions météo
étant favorables pour cette région, 14 avions partent à 8 heures pour
DIJON, où le chargement a lieu avec des bombes de deux mille livres.
Cette Formation placée sous les ordres du Colonel Commandant la Brigade,
décolle de DIJON à 12 heures 45, et larguera 28 bombes sur l'objectif.
Bien qu'on enregistre une bonne concentration de bombes, le nombre de
celles-ci est néanmoins trop faible pour laisser espérer un coup au
but.
10, 11, 12 et 13
Mars 1945
Le temps demeurant
défavorable, la mission quotidienne est chaque fois annulée.
Notre prochain départ
vers une nouvelle destination se précise : les ordres de détail sont
établis et chacun commence à prendre ses dispositions. Il est précisé
que le déplacement des deux Escadres se fera de telle sorte qu'il n'y
ait pas d'interruption dans le déroulement des missions. Nul ne songe
à s'en étonner devant l'ampleur des opérations actuellement engagées
sur le front Ouest.
14 Mars 1945
Depuis bientôt 15 jours,
l'objectif assigné aux deux Escadres est le dépôt de carburant de KIRKEL,
objectif d'importance, ce dépôt assurant l'approvisionnement de tout
le front ennemi. Jour après jour, l'attaque en a été différée à la suite
du mauvais temps persistant. Aujourd'hui enfin les conditions atmosphériques
s'étant améliorées, 26 avions sous les ordres du Commandant DUCRAY sont
partis bombarder cet objectif. Les bombes des deux premiers flights
atteignent celui-ci dans la partie "réservée" à la 31e Escadre.
Les deux autres flights bombardent en bordure gauche de celte zone.
D. C. A. d'intensité moyenne mais précise.
Arrivée à l'Escadre
du Lieutenant HERZOG, Officier A. L. O. de la 4e Escadre de Chasse,
détaché au 2e bureau pour un stage d'information.
15 Mars 1945
Les attaques aériennes
répétées contre les centres de communications et les dépôts de ravitaillement
ennemis à l'arrière de la ligne SIEGFRIED au cours des dernières semaines
faisaient pressentir l'imminence d'une importante action des Forces
terrestres dans ce secteur.
La 7e Armée US se lance
aujourd'hui à l'attaque de la portion la plus puissamment défendue de
la ligne SIEGFRIED, dans la région de la SARRE. La l° Armée Française
constitue l'aile droite du dispositif et attaquera dans sa zone le long
du RHIN. L’action de l'Aviation a aujourd’hui pour but de frayer le
passage aux troupes de terre en écrasant les défenses ennemies.
En conséquence la mission
dévolue aux deux Escadres est aujourd'hui une mission d'appui direct
dont l'importance exige l'engagement de la totalité de nos moyens :
38 avions larguent 461 bombes de 250 livres sur les positions situées
an Sud-Ouest de ZWEIBRUCKEN obtenant de très bons résultats, à l'exception
d'un flight qui a reconnu l'objectif trop tard. Flak précise : un avion
ayant le moteur gauche atteint par celle-ci.
16 Mars 1945
L'attaque des positions
de la ligne SIEGFRIED continue. L’ordre d'opérations envisageait tout
d'abord l'attaque de 4 objectifs : trois d'entre eux constitués par
les défenses situées dans la zone bombardée la veille, le quatrième
étant un centre de communications dans la même région. Cette opération
devait initialement être effectuée par six flights pour chacune des
deux Escadres.
A la suite de la progression
effectuée par les troupes Alliées, d‘importantes modifications sont
apportées à ces ordres. Alors que les premières formations de deux Escadres
ont décollé, deux des objectifs primitivement envisagés sont annulés.
L'attaque ne portera que sur les deux objectifs restants.
D'autre part, deux
flights de la 31e Escadre viennent renforcer les Formations engagées
par la 34eme.
4 de nos avions ne
prennent pas le départ à la suite d'incidents mécaniques et ce sont
finalement 21 avions qui décollent en deux Formations de deux flights
chacune : la première sous les ordres du Commandant LONGUET, la seconde
dirigée par le Commandant de PONTALBA.
Les zones de l'objectif
assignées à chacune de ces Formations sont atteintes plein but : mission
particulièrement réussie.
Les résultats obtenus
par les deux flights engagés avec la 34e Escadre sont les suivants :
les bombes au premiers flight atteignent la zone gauche de l'objectif
; quant au second, à la suite d'une erreur d'identification due à. la
mauvaise visibilité il larguera assez loin à l'Ouest de l'objectif.
17 Mars 1945
L'objectif prévu pour
aujourd'hui était un pont voie ferrée à l'arrière du front. La météo
étant douteuse, cette mission sera finalement annulée après avoir été
retardée de trois heures.
En guise de consolation,
un message télétype de la liaison Américaine auprès de la Brigade nous
apprend qu' à la suite de l'excellent travail accompli ces jours derniers
par les "Marauder", une avance substantielle a été réalisée
dans les secteurs correspondants de la ligne SIEGFRIED par les Forces
terrestres.
Le 1er échelon voie
ferrée, sous les ordres de l'Aspirant ANTONA quitte CHASSIEU l'après
midi, à destination de SAINT-DIZIER. Arrivée du Capitaine Aumônier LACROIX,
du Bataillon de l’air 176, provisoirement détaché à l’Escadre en attendant
l'affectation d'un nouvel Aumônier destiné à remplacer le père PODEVIGNE.
Le Sous-lieutenant
CHATILLON, du Groupe "Maroc", est détaché au 1er bureau de
l'Escadre.
Le Médecin Capitaine
LABERROU, du Groupe "Gascogne", est détaché à l'Escadre en
remplacement du Médecin Capitaine BEAUVIEUX.
18 Mars 1945
Une fois de plus par
suite de l'avance réalisée sur le front, les opérations envisagées aujourd'hui
subiront des modifications. Un important nœud de communications est
finalement assigné à l’Escadre qui y expédie deux Formations de trois
flights chacune, placées respectivement sous les ordres des Commandants
DUCRAY et LONGUET.
L'objectif principal
ainsi que l'alternate sont couverts par une couche continue de stratocumulus
rendant l'attaque impossible. Certains éléments effectueront même un
second passage, d'ailleurs en vain. Dans la 1ère Formation, le mauvais
fonctionnement du système d'ouverture des trappes provoque le largage
accidentel des bombes d'un avion, en salvo. Quelques coups de flak assez
précis impressionnent le bombardier de l'avion n° 65 de la seconde Formation
qui largue par erreur 6 bombes de 500 livres également en salvo. Les
autres avions ramèneront leurs bombes à la Base.
Dans la nuit du 17
au 18 l'échelon précurseur routier part de CHASSIEU. Il est dirigé par
le Sous Lieutenant LOISELEUX.
19 Mars 1945
L'Escadre effectuera
aujourd'hui sa dernière mission depuis le terrain de BRON. Après les
modifications, maintenant habituelles, dans les objectifs, modifications
dues à la situation du front toujours en mouvement c'est, en définitive,
la gare de triage de LANDAU, objectif de la veille qui sera attaquée
aujourd'hui. Deux Formations : la première de 12 appareils (Cdt GRIMAL),
la seconde sous les ordres du Commandant d'Escadre comprenant 22 avions,
soit 34 avions au total, attaquent cet important nœud ferroviaire. Les
résultats suivants sont enregistrés : la 1ère Formation atteint la partie
droite de l'objectif ; la seconde place ses bombes en plein milieu de
celui-ci. Flak lourde, modérée, imprécise durant le dégagement.
Le second échelon roulant
quitte CHASSIEU sous le commandement du Capitaine LE GELARD. 20 Mars
1945
Les deux Escadres au
grand complet déploient une dernière fois leurs ailes dans ciel de LYON.
A l'occasion de notre départ du terrain de BRON, le Colonel Commandant
la Brigade dirige le défilé des appareils qui se poseront dans l’après-midi
à SAINT-DIZIER, nouvelle Base d'opérations.
Le 3eme échelon roulant
part dans la matinée pour SAINT-DIZIER. Il est dirigé le Commandant
BARDOUX.
Le second échelon voie
ferrée, aux ordres du Capitaine LABARRE, s'embarque à MONTAGNY, dans
l'après midi.
21 Mars 1945
1ère mission de l'Escadre
depuis l'arrivé sur notre nouveau terrain.
3 flights sont partis
attaquer le dépôt de munitions d'EBERSTADT, sous la direction du Commandant
GRIMAL. Ils décollent à 14 heures 05 ; 18 avions sur l'objectif larguent
128 bombes de 500 livres. Le 1er flight atteint une aire cimentée située
en zone découverte à environ 300 mètres du dépôt ; des explosions ont
été notées. Les bombes du 2eme flight tombent en concentration compacte
sur le dépôt, mais il semble que celles ci soient tombées sur les entrées
seulement. La concentration de bombes obtenue par le dernier flight
provoque de violentes explosions. Les soutes à munitions ont probablement
été atteintes.
Quant à la flak elle
ne tirera que quelques coups, venant probablement de DARMSTADT.
Les différents éléments
de la 31eme Escadre de Bombardement sont actuellement cantonnés de la
manière suivante :
·
E. M. Escadre : VILLIERS EN LIEU
·
G. B. "Maroc" : VILLIERS
EN LIEU
·
G. B. "Gascogne" : PERTHES
·
G. B. "Bretagne" : HALLIGNICOURT
2 Mars 1945
Nous avons bombardé
aujourd'hui l'embranchement de voies ferrées de NECCKAGERACH. Le Commandant
LONGUET dirige la formation qui comprend 28 avions quittant la Base
à 11 heures 18. Les 3 premiers flights atteignent la partie nord de
l'objectif. Quelques bombes du 3eme flight touchent les abords de la
voie ferrée, provoquant certainement des dommages. Quant aux bombes
du 4eme flight elles tombent de part et d'autre de la voie ferrée. Une
dizaine de bâtiments sont endommagés par des bombes qui ont atteint
l'Ouest de l'objectif. La D. C. A. ennemie a réagi plus sérieusement
qu'hier, tirant une cinquantaine de coups venant d'EBERACH.
Départ du Lieutenant
HERZOG puis rejoint son Unité.
23 Mars 1945
26 appareils, sous
les ordres du Commandant DUCRAY sont repartis ce matin bombarder "l'objectif-type"
de la 31e Escadre : un pont voie ferrée, à NECKARCEMUND. Ils décollent
à 10 heures 40. 23 avions sur l'objectif larguent 82 bombes de mille
livres, obtenant d'excellents résultats. Les trois premiers flights,
en effet, touchent plein but : respectivement les parties Sud-ouest,
Centre et Nord-est du pont. Bien que les bombes du 4°flight flight tombent
légèrement au Nord-est du pont, elles atteindront cependant la voie
ferrée en plein. Durant le dégagement, la flak lourde d'HEIDELBERG dirige
sur nous un très petit nombre de coups, sans résultats d'ailleurs. Sur
le chemin du retour, en passant le RHIN, l'avion N° 65 quitte la formation,
un moteur s'étant mis en croix. Il se dirige, suivi du N° 67 vers LUNEVILLE
où tous deux se poseront sans incidents.
L'interprétation photo
vient confirmer la réussite de cette mission, déjà observée au moment
du bombardement : le pont a été cassé.
24 Mars 1945
Nous continuons a bénéficier
d'un très beau temps et c'est la ville de PFORZHEIM déjà sévèrement
touchée par les attaques précédentes des bombardiers alliés, qui recevra
notre visite. Les deux objectifs du jour sont la gare de triage et le
pont voie ferrée situés au sud de celles-ci. Deux expéditions de trois
flights chacune seront engagées : la première sous les ordres du Commandant
d'Escadre, la seconde dirigée par le Commandant LONGUET. Elles décollent
à une demi-minute d’intervalle au lieu de 20 secondes prévues, ce qui
provoque un éloignement exagéré de deux formations.
Dans la formation de
tête le flight largue au Nord-Est du pont. Quant au second flight il
est dans l'impossibilité de bombarder, le 3e flight ayant pris sa place
et se trouvant au dessous de ce dernier au moment du largage. Les bombes
du 3e flight atteignent les approches de la partie droite du pont et
coupent la jonction voie ferrée voisine. Une vingtaine de bâtiments
aux abords du pont sont endommagés ou détruits : en particulier, plusieurs
coups directs sur une usine causent de violentes explosions suivies
d'incendies.
A la suite d'une panne
d'intervalométre, l'avion leader de la seconde formation ne larguera
qu'une seule Bombe au dessus de la gare ; les sept autres bombes étant
larguées sur l'objectif secondaire constitué par la gare MUEHLACKER.
Les cinq autres avions larguent leurs bombes dans la région de l'objectif.
Le dernier flight obtient le même résultat. Le bombardier leader du
second flight fait une erreur d'identification et lâche ses bombes sur
la gare de voyageurs.
Dans l'ensemble cette
mission à été assez bien réussie.
25 Mars 1945
4 flights dirigés par
le Commandant DUCRAY ont attaqué aujourd'hui le dépôt de réparations
de véhicules de MALSCH ainsi que des casernements à NAGOLD. Le temps
étant douteux, l'heure d'attaque prévue est retardée de 4 heures et
ce sont finalement 27 avions qui décolleront à 13 heures 23. La Formation
comprend 21 avions qui largueront 155 bombes de 500 livres incendiaires
sur le premier objectif, dont la majeure partie atteint la partie Ouest.
Nombreux incendies visibles dans les bâtiments, rendant ce dépôt inutilisable.
Un avion, gêné par une évasive trop prononcée larguera ses bombes sur
le second objectif, lequel sera également attaqué par le 3e flight.
La plupart des bombes tombent en terrain boisé, quelques unes atteignent
la partie Sud de l'objectif et provoquent des incendies. La flak intense
et précise touchera quelques avions, parmi lesquels le n° 66 du "Gascogne"
qui se pose avec un blessé (Lieutenant CHEVRIER) à bord.
L'Escadre voisine a
perdu un appareil : l'un des moteurs à été atteint de plein fouet par
la flak. Des parachutes auraient été aperçus, mais on n'en connaît pas
le nombre exact.
26 au 30 Mars 1945
Le beau temps nous
a abandonnés, cette fois, et les fastidieuses séances quotidiennes de
planning, briefing, etc..... sont de nouveau à l'ordre du jour, suivies
de l'ordre rituel "Mission annulée".
Pour compenser cette
inactivité forcée, les stratèges de l'Escadre, eux, déplacent fébrilement
leurs petits drapeaux sur les cartes, éprouvant parfois quelque peine
à suivre les Alliés qui s'enfoncent rapidement au cœur de l'Allemagne.
Le Commandant PAQUIER,
du Service Historique de l'E. M. G. A., est arrivé à l'Escadre le 30
Mars pour y accomplir un stage d'information.
31 Mars 1945
La Section Météo est
aujourd'hui un peu plus optimiste que ces jours derniers et l'Escadre
en profite pour tenter sa chance. 6 flights sous les ordres du Capitaine
AUBRY sont envoyés sur les casernes et ateliers de BOEBLINGEN. 39 avions
décollent à 10 heures 41. En cours de route, cependant, le ciel s'assombrit
à nouveau. 36 avions trouveront l'objectif 4/10 couvert, mais largueront
néanmoins leurs bombes. Les résultats obtenus sont les suivants
: 3 flights atteignent les parties Est et Sud-Ouest de l'objectif. 1
bâtiment est détruit, 4 autres endommagés. L'objectif ayant été vu à
la dernière minute par le bombardier leader du second flight, les bombes
tombent sur un bois situé dans les environs. Les bombes incendiaires
des deux flights restants se placent à environ 1 kilomètre au Sud de
l'objectif. La voie ferrée BOEBLINGEN-SCHONACH a probablement été endommagée.
COMMUNICATION OFFICIELLE
DU 31 MARS 1945
"Ce matin 31 Mars,
la 1ère Armée Française partant du territoire allemand a franchi le
RHIN sur un front de 15 kilomètres.
Maigre de vives résistances
en certains points, le franchissement a pleinement réussi et l'opération
se développe favorablement."
Une information du
1er C. A. F. précise que, lors du bombardement des usines d'EMMENDINGEN
du 28 février dernier, plus de 500 ouvriers ont trouvé la mort.
Cette mission de la
31eme Escadre avait alors obtenu 100 pour 100 de coefficient d'efficacité.....
1er Avril 1945
En application de la
trêve pascale, imposée, surtout par une météo toujours boudeuse, la
Luftwaffe nous a offert un œuf de Pâques assez inattendu, sous la forme
d'un JU 88 qui s'est posé cette nuit sur notre terrain. En dépit d'un
atterrissage un peu brutal les 2 occupants de l’appareil étaient indemnes.
Ils ont déclaré vouloir se conformer à la procédure de reddition sans
conditions. A noter que l'appareil était démuni d'armement, de projectiles,
et de parachutes. Signe des temps.....
5 Avril 1945
Tous ces jours derniers,
l'objectif envisagé était constitué par un dépôt de carburant dans la
région d'ULM., dont l'attaque a été différée par suite du mauvais temps.
Les prévisions météo étant légèrement meilleures, 4 flight ont décollé
dans la matinée d'aujourd'hui, dirigés par le Commandant LONGUET. Comme
lors de la dernière sortie, les circonstances atmosphériques s'aggravent
durant le trajet. La formation fera finalement demi-tour un peu avant
le passage des lignes ennemies, sans avoir largué.
6 & 7 Avril
1945
Pas de mission : le
mauvais temps persistant nous interdit encore de retourner sur l'objectif
qui n'a pu être attaqué hier.
8 Avril 1945
La dernière série de
briefings "d’entraînement" nous à maintenant familiarisés
(sur le papier, du moins) avec le dépôt de carburant de GEISLINGEN.
Le ciel étant aujourd'hui moins renfrogné que ces jours derniers, 5
flights sont partis attaquer les douze réservoirs constituant l'objectif
afin de réduire davantage les réserves de carburant dont dispose encore
la Wehrmacht. 4 flights sur 5 atteignent la zone de l'objectif, mais
aucun réservoir n'a été vu touché. L'interprétation photo vient d'ailleurs
confirmer les renseignements fournis par les équipages : le dépôt reste
utilisable.
Au retour la Flak des
environs de STUTTGART touche un avion qui se posera à LUNEVILLE : les
dégâts sont purement matériels.
9 Avril 1945
Même genre d'objectif
qui la veille. Il s'agit cette fois du dépôt de WEISSENHORN, dont la
capacité de stockage est presque double de celle de GEISLINGEN. Le temps
est superbe, les conditions de bombardement idéales, la Flak elle même
ne donne pas signe de vie. L'objectif est d'abord attaqué par les Formations
de la 34e Escadre qui obtiennent de très bons résultats. 34 avions de
chez nous viennent, une demi-heure plus tard parachever le travail de
nos voisins. De fortes explosions suivies d'énormes colonnes de fumée
témoignent de l'efficacité de l'attaque d’aujourd’hui. Les avions sont
même secoués par la déflagration.
C'est un succès complet
: la liste des dépôts de carburant mise à jour par les soins de la Wehrmacht
sera diminuée ce soir d'une unité.
Depuis que nous attaquons
l'Allemagne, quelques chasseurs ennemis à réaction font leur apparition
pour la 1ère fois. Peu après le bombardement, l'un d'eux, un Messerschmitt
262 manifestera seul des intentions agressives : il fait une passe sur
le 2e flight, mais l'incident se borne à cette très rapide apparition.
En résumé, excellente
journée pour l'Escadre.
10 Avril 1945
En Allemagne, les Alliés
foncent toujours plus à l'Est. La ville de SCHWEINFURT, puissamment
fortifiée par l'ennemi, constitue un gros obstacle qu'il s'agit de neutraliser.
Pour appuyer l'attaque générale déclenchée au sol, le 42e Wing et les
3 Escadres envoient aujourd’hui cet objectif la totalité de leurs moyens.
6 Flights décollent
à partir de 10 heures 31. La Formation est sous les ordres du commandant
GRIMAL. Peu après le décollage, à environ 5 kilomètres S. E. de la piste,
l'avion 39 ("Bretagne") du 4e flight à des ennuis de moteur
et fait un crash. L'appareil est détruit, équipage indemne.
L'objectif est d'abord
attaqué par les appareils de la 34e qui provoquent des dommages étendus.
33 de nos avions larguent immédiatement après, 223 bombes de 500 livres,
enregistrant une excellente concentration sur l'objectif.
La Flak réagit assez
violemment : elle est intense et précise. 200 coups environ seront tirés.
L'avion N° 09 du 3e flight est touché, un de ses moteurs se met en croix
et il est contraint d'atterrir sur un terrain d'Allemagne occupée, au
Nord de MANNHEIM. Aucun membre de l'équipage n'a été atteint. 11
Avril 1945
Nous attaquons aujourd'hui
le dépôt de munitions de STRASS, dans la région d'ULM. L'expédition,
composée de 6 flights (leader de formation Cdt de PONTALBA) à décollé
à 10 heures 40 : 33 avions sur l'objectif à 12 heures 19 larguent
240 bombes de 500 livres sur ce dépôt. 3 flights ont tiré un peu court
; leurs bombes ne causent aucun dégât militaire, tombant dans les bois.
Les 3ème et 4eme flights atteignent l'objectif : le ter touchant deux
soutes à munitions ; le 2eme au centre : 1 bâtiment et deux soutes à
munitions disparaissent dans la fumée des explosions. En dépit de ces
destructions le dépôt reste néanmoins utilisable.
12 et 13 Avril 1945
Le mauvais temps est
revenu. Les missions prévues seront finalement annulées. Le Général
BOUSCAT, Inspecteur Général de l'Armée de l'Air commandant les Forces
Aériennes engagées a rendu visite aujourd'hui aux deux Escadres et à
la Brigade de Bombardement.
14 Avril 1945
Depuis quelques jours,
dans les milieux bien informés de l'Escadre, des bruits persistants
circulent, suivant lesquels de profondes modifications interviendraient
quant aux zones d'objectifs désignées à l'attention des Marauder français.
Ces rumeurs se matérialisent. Le Haut Commandement allié a, en effet,
décidé de dégager l'accès de l'estuaire de la Gironde, encore obstrué
au Nord et au Sud par les forces ennemies puissamment retranchées dans
la région de ROYAN et dans la pointe de GRAVE. Une opération combinée
de grande envergure est mise sur pied. Selon la tactique désormais classique,
c'est l'Aviation qui sera chargée d'écraser les défenses ennemies afin
de frayer le passage aux forces terrestres. Plus d'un millier d'avions
au total prennent part aux opérations.
Un effort maximum
: 2 missions quotidiennes, est demandé au personnel de la Brigade durant
quelques jours. Nous attaquons dans l'après-midi d'aujourd'hui les défenses
du village de VAUX SUR MER ainsi qu'une batterie de DCA du voisinage.
Un flight (Commandant de MARICOURT) se réserve cette dernière et la
détruit. Les 6 autres flights, dirigés par le Commandant DUCRAY, arrosent
des casemates, rendant inutilisables la majeure partie d'entre elles.
Au briefing, une Flak relativement sérieuse était signalée ; en fait,
quelques coups seulement serons tirés, ne causant aucun dommage.
15 Avril 1945
La besogne d'assainissement
de la poche de ROYAN se poursuit. Les points visés aujourd'hui sont
les secteurs défensifs établis dans les villages de JAFFE et ROUBE qui
sont attaqués dans la matinée. Une première formation de 14 avions chargée
en bombes de 2 livres (Commandant LONGUET) largue 28 bombes sur les
ouvrages de JAFFE, déjà touchés par des bombardements précédents. L'objectif
est partiellement atteint dans la zone Nord-Ouest.
Une seconde formation,
comprenant 21 appareils chargés en 260 livres à fragmentation (Capitaine
AUBRY) obtient les résultats suivants : le premier flight atteint l'objectif
de part et d'autre de sa limite Sud-Ouest ; les bombes des 2 autres
flights touchent la zone immédiatement placée à l'extérieur de celle
qui était assignée.
3 flights décollent
au début de l'après- midi pour exécuter une mission dans le secteur
; la mission est annulée et les avions reviennent à la base 2 heures
après.
16 Avril 1945
Journée particulièrement
chargée aujourd'hui : nous exécutons pour la première fois le programme
des missions bi-quotidiennes.
Le matin, nous faisons
à nouveau du travail de précision sur des positions de batteries dissimulées
dans la forêt de la COUBRE.
Une première formation
de 14 avions, aux ordres du Commandant de MARICOURT attaque à 8 heures
47 ; la situation des objectifs et les fumées des attaques précédentes
rendant l'observation des résultats assez difficile : toutes ses bombes
tombent néanmoins dans la zone des objectifs. L'un des canons est très
certainement atteint plein but.
Les mêmes objectifs
sont ensuite attaqués un quart d'heure après par une seconde formation
(Commandant DUCRAY) comprenant 19 avions qui obtient des résultats semblables
à ceux de la 1ère expédition ; d'après l'interprétation photo, il semble
toutefois qu'aucune des pièces n'ait été atteinte par les bombes de
la seconde.
La DCA. ennemie, s'il
en reste, a observé un mutisme total.
4 flights partent dans
l'après midi attaquer les ouvrages de défense du même secteur. La formation,
dirigée par le Commandant LONGUET, larguera 210 bombes de 500 livres
dans les parties Sud et Sud-Ouest de l'objectif, obtenant d'excellents
résultats.
17 Avril 1945
C'est encore le système
de défense établi dans la forêt de la COUBRE qui reçoit notre visite
ce matin, en 2 formations de 3 flights chacune, placées respectivement
sous les ordres des Commandants GRIMAL et LONGUET. Après l'attaque de
la première formation, visait des batteries de canons lourds, 5 batteries
sur 4 sont endommagées, les autres paraissant encore utilisables. La
seconde formation s'attaquait aux ouvrages de défense proprement dits.
Les résultats obtenus sont assez moyens.
Dans l'après midi,
c'est le château d'OLERON, transformé en forteresse, qui subira attaque
de 4 flights (Chef d'expédition ; Commandant de PONTALBA). Le travail
est accompli "sans bavure", l'objectif étant atteint en plein
par chacun des flights.
18 Avril 1945
A la suite des missions
de ces jours derniers, la saturation recherchée contre les objectifs
des "poches" semble avoir été réalisée : en effet, l’objectif
d'aujourd'hui nous ramène à notre champ d'action "habituel"
: la région d'ULM, où 6 flights attaquent le terrain de RISTISSEN (formation
aux ordres du Capitaine AUBRY). Une très bonne concentration de bombes
a été obtenue sur cet objectif.
19 Avril 1945
4 Flights, sous les
ordres du Commandant de MARICOURT, attaquent aujourd'hui un dépôt de
ravitaillement situé dans un faubourg d'Ulm. Bien qu'ayant largué à
l’extrémité sud est de la zone de l'objectif, la Formation réalise néanmoins
une excellente concentration, causant certainement de graves dommages
aux installations ennemies.
20 Avril 1945
Les renseignements
récents sur l'activité de la chasse ennemie, et plus particulièrement
sur celle déployée par les chasseurs à réaction contre les formations
du 42eme Wing confirment l’agressivité dont font encore preuve les "résistants"
de la Luftwaffe. Il n'est donc pas surprenant que notre objectif pour
aujourd'hui soit constitué par les aires de dispersion du terrain de
LAUPHEIM. 27 avions (Commandant LONGUET) décollent à 10 heures 45 afin
de neutraliser l'un des derniers terrains encore tenus par l'ennemi.
Cependant, alors que les équipages envisagent l'apparition de chasseurs
à réaction, ce sera finalement la D.C.A. de MENGEN (10 minutes avant
l'objectif) qui crachera une trentaine de coups. Bien que l'avion du
Commandant d'expédition soit touché, les dégâts sont heureusement limités
: seul, le Commandant MAURICE, navigateur leader est légèrement blessé.
Ce réveil tardif de la Flak n'empêchera d'ailleurs pas la formation
de déverser son chargement de bombes à fragmentation sur l'objectif
: le but recherché est atteint.
21, 22 et 23 Avril
1945
Ce sont encore les
aires de dispersion d'un terrain de la région d'ULM que nos avions devaient
attaquer, mais le mauvais temps persistant a rendu inutile l'effort
de préparation déployé au cours des derniers plannings et briefings.
24 Avril 1945
L'avance alliée se
poursuivant dans tous les secteurs, la distance qui nous sépare des
objectifs s’accroît chaque jour.
Aujourd'hui, c'est
le dépôt de munitions de WEICHERING, au Nord de MUNICH qui nous intéresse.
En dépit des prévisions météo, guère encourageantes, une formation de
4 flights (Commandant de MARICOURT) décolle à 10 heures 53. En chemin,
le temps s’aggrave et la formation trouve la région des objectifs (principal
et secondaire) 10/10 couvert. De plus par suite d'une erreur de navigation,
l’expédition est déportée vers le Sud Est et se fait tirer à travers
les nuages par la D. C. A. de MUNICH. La chance nous favorisant, nous
nous en tirons sans encombre. La formation revient à la base avec son
chargement de bombes.
Au 17th Group Americain,
la journée a été mauvaise. Un flight de trois avions, chargé de détourner
de la formation principale l'attention des chasseurs a été attaqué par
Me 262. Deux B 26 sont descendus. En dépit de deux attaques, le 3ème
parvient à rejoindre le gros de la formation.
25 Avril 1945
Les deux Escadres attaquent
l'important dépôt de munitions d'EBENHAUSEN, la 31eme étant en tête
(6 flights sous les ordres du Commandant DUCRAY). La mésaventure subie
la veille par le 17th Group nous fait redoubler de précautions. L'ennemi
ne manifestera cependant aucune opposition aujourd'hui. La mission s'effectuera
"selon les plans prévus. " C'est un sucés complet : une
série de violentes explosions se produit, suivies d'un énorme panache
de fumée. Les anciens de l'Escadre assurent que le spectacle soutient
avantageusement la comparaison avec celui présenté l'année dernière
lors de l'attaque des dépôts de LA SPEZIA.
Les 6 flights de la
34eme Escadre viennent, une demi-heure après, parachever cette réussite
en faisant sauter les soutes restées intactes. Les photos viennent confirmer
que ce dépôt est désormais inutilisable.
26 Avril au 2 Mai
1945
Un certain nombre de
missions sur des objectifs situés toujours plus à l'est avaient été
envisagées au cours de cette semaine. Elles seront annulées pour diverses
raisons : mauvais temps d'une part ainsi que l'ampleur de la débâcle
ennemie de plus en plus évidente. La mission No 147 du 25 Avril sur
le dépôt d'EBENHAKSEN clôture ainsi de brillante façon notre participation
à la bataille finale.
3 au 8 Mai 1945
Les événements se précipitent.
Les armées achèvent la conquête des régions de l'Allemagne encore tenues
par l'ennemi et vont de victoire en victoire : jonction des armées de
l'Est et de l'Ouest au sud de BERLIN, prise de la capitale allemande,
capitulation des troupes ennemies : en Italie, dans le Nord Ouest de
l'Allemagne, au Danemark, en Norvège, en Tchécoslovaquie, reddition
des poches de l'Atlantique. La grande nouvelle est maintenant attendue
d'heure en heure. Elle nous parviendra dans l'après-midi du 8 Mai, la
radio annonçant la capitulation sans conditions de toutes les forces
allemandes de terre de mer et de l'air.
9 Mai 1945
A l'occasion des fêtes
de la victoire : la Brigade de Bombardement Moyen N°11 défilé au grand
complet dans le ciel de Paris. C'est un honneur d'une signification
particulière, la Brigade ayant été désignée pour représenter l'Aviation
Française lors de cette journée historique.
NOS MORTS
·
L'adjudant LAYEC du 1/22 Tué par une
pale d'hélice dans un crash au décollage à. Villacidro, le 8 Juin 1944.
·
Le Sous Lieutenant LENORMAND du 1/22
tué par la flak en mission sur l'Italie le 15 Juin 1944.
·
Les Sous Lieutenant CORNET
·
Sous Lieutenant ATGER
·
Adjudant DESPINOY du 2/20 Descendus par
Me 109 en mission sur
·
Adjudant CORNEC l'Italie, le 11 juillet
1944
·
Le Commandant DE ST. EXUPERY de l'E.M.
de l'Escadre, étant détaché du 2/33 à la 31e Escadre, disparu en mission
de reconnaissance à son Unité le 31 Juillet 1944.
·
Les Lieutenant MENIER
·
Sergent Chef CARRIGUE
·
Adjudant ZIEBORA
·
Adjudant GUELOU du 1/19 Descendus par
la Flak en mission sur
·
Caporal BARRIERE Toulon le 18 Août 1944.
·
Caporal BRULEBOIS
·
Lieutenant BILLECAR (Observateur détaché
de l'E.M.G.A.)
·
Le Capitaine GUNEPIN
·
Adjudant JAMIN
·
Sous Lieutenant VIRET du 1/19 Descendus
par la Flak en mission
·
Sous Lieutenant THERY sur le pont de
NEUF-BRISACH le 16
·
Caporal Chef MARQUEZ Décembre1944.
·
Les Lieutenant LACORDAIRE
·
Adjudant MENOU
·
Sergent CHAMBON du 1/19 Descendus par
la Flak en mission sur le
·
Sergent LANGLOIS pont de NEUF-BRISACH
le 16 Décembre 1944
·
Sergent TAUVERON
·
SergentCH1TBOUN
·
Les Commandant MENARD
·
Capitaine THEOBALD
·
Sous Lieutenant TRUCHOT du 1/22 Descendus
par la Flak en mission sur le
·
Sergent Chef BOUTIN pont de NEUENBOURG
le 22 Janvier 1945
·
Les Sous Lieutenant DRAVERT du 2/20 Feu
au décollage (départ en mission) le 28
·
Sergent MOULARD Février 1945.
APPENDICE
CITATIONS DE LA 31° Escadre de Bombardement
CITATION A L'ORDRE DE L'ARMEE-DECISION N° 44 DU 8 AOUT 1944
"Le 42e Wing américain
sous le commandement du Brigadier Général Robert WEBSTER secondé par
les Colonels LOVIE, ADAMS et AUSTIN et comprenant :
• le 17°Group
Colonel GILBERT
• le 319°
Group Colonel HOIZAPPIE
• le 320e Group Colonel FLETCHER
• et la 31e Escadre Aérienne Française - Colonel PIOLLET.
"A au cours des
mois d'Avril, mai et juin 1944, pris une part des plus brillantes a
la préparation et à l'appui des actions offensives alliées en Italie
Centrale, déclenchée le 11 Mai 1944.
"Souvent engagé
au profit de l'Armée Française sur les arrières des grandes Unités allemandes
qui lui étaient opposées, s'est particulièrement distingué.
"Le 12 Mai en
participant à l'attaque et à la destruction d'un P, C. d'une division
ennemie.
"Le 18 Mai en
attaquant les ponts sur des voies de communications importantes.
"Le 21 Mai en
attaquant et atteignant une route de grande communication et un pont
important.
"Les 24, 25 et
30 Mai, en détruisant complètement des ponts interdisant ainsi toute
circulation des troupes ennemies.
"Durant cette
période pendant laquelle il a effectué plus de 5000 sorties de guerre,
placé sur l'ennemi plus de 10 000 Tonnes de bombes et abattu plusieurs
chasseurs ennemis, n'a perdu qu'une vingtaine d'appareils du fait d'un
ennemi disposant cependant de moyens anti-aériens denses, aguerris et
redoutablement précis, résultats qui témoignent à la fois de L’efficacité
et de l'habileté manœuvrière des exécutants comme de la haute compétence
et de la technique éprouvée du Commandement.
CITATION A L'ORDRE
DE L'ARMEE-DECISION 223 DU 12 DECEMBRE 1944
"Première unité
française de bombardement engagée à partir de mai 1944 sur le théâtre
méditerranéen, a su d'emblée se placer haut dans l'estime du Commandement
et des camarades de combat alliés, par inefficacité de sa manœuvre,
la valeur et l'allant de ses équipages, la compétence et le dévouement
de ses techniciens et de ses services.
"S'est particulièrement
distinguée de mai à juillet, sous le commandement du Colonel PIOLLET,
par la qualité de ses bombardements sur les points sensibles de communications
ennemis en Italie Centrale et Septentrionale, puis au mois d’août par
l'appui qu'elle a apporté sous le commandement du Lieutenant-colonel
GEIEE, aux opérations de débarquement et à l'offensive de libération
dans le sud-est de la France.
"Au cours de plus
de 2000 sorties de guerre effectuées de Mai à Septembre, a du souvent
pour atteindre ses objectifs affronter les tirs d'une D.C.A, dense et
ajustée, notamment les 18 et 19 Août où respectivement 19 appareils
sur 23 et 16 sur 19 sont atteints et un abattu.
"A su chaque fois
venger ses pertes, portant pendant la même période sur 1es objectifs
qui lui ont été assignés plus de trois mille tonnes de bombes.
CITATION A L'ORDRE
DE L'ARMEE AERIENNE DECISION No 826. DU 12. JUIN 1945.
"Sous le Commandement
du Colonel BODET, réunissant la 31e Escadre commandée par le Commandant
DE, MARICOURT, et la 34e Escadre commandée parle Lt-Colonel CHASSANDE-PATRON,
a au cours de l'hiver 1944 et du printemps 1945 pris une part des plus
actives à la préparation et à l'appui des offensives alliées en Alsace,
en Rhénanie et dans le Palatinat.
"Ses brillantes
actions, la précision et l'efficacité de ses tirs, lui ont valu à maintes
reprises les félicitations du Commandement des troupes terrestres et
l'hommage du Commandement Aérien Allié.
"Première grande
unité aérienne réengagée a su montrer que L'Aviation Française n'avait
perdu aucune de ses qualités guerrières et était digne à la fois du
passé glorieux des formations de bombardement de 1914. 1918, dont elle
est l'unité de tradition, et des unités du Wing américain aux côtés
duquel elle était engagée et qu'elle a réussi à égaler par la précision
et la concentration de ses tirs et la valeur des résultats obtenus.
"S'est illustrée
en particulier en détruisant :
• le 22 Février 1945, lors de l'attaque des voies de communications
allemandes 8 stations de chemin de fer.
• le 28 Février 1945, les usines d'Emmendingen.
• le 16 Mars 1945, les fortifications de la ligne Siegfried,
ouvrant ainsi la porte du Palatinat aux Forces Terrestres Alliées.
• le 9 Avril 1945, les dépôts d'essence de Weissenhorn.
• les 14, 15, 16 et 17 Avril les fortifications allemandes
de la Région de Royan, de la Coubre et d'Oléron en exécutant dans la
même journée jusqu’à 130 sorties,
• le 25 Avril, les dépôts de munitions de Ebenhausen.
"Durant cette
période a effectué près de 2800 sorties et 11 350 heures de vol de guerre,
et lancé plus de 3600 tonnes de bombes malgré une défense aérienne dense,
et redoutablement précise qui a descendu 9 avions et en a endommagé
200 autres.
CITATION A L'ORDRE
DE L'ARMEE AERIENNE DECISION N° 900
DU 2. JUILLET 1945.
"Splendide Unité
qui a pleinement réalisé les espoirs placés en elle. Sous l'énergique
impulsion de ses chefs et grâce à la science de ses Leaders à la discipline
de ses équipages, au dévouement de tous, a réalisé, au cours de 1318
sorties, représentant 5630 heures de vol de guerre, le lancement de
1710 tonnes de bombes sur les objectifs ennemis, obtenant des résultats
égaux sinon supérieurs à ceux de meilleures formations alliées.
---------------------------------------------
MINISTERE DE L'AIR / SERVICE DU PERSONNEL MILITAIRE / 3me BUREAU N° 2 / SPM 3RS
DECISION
LE
MINISTRE DE L'AIR
·
VU les
4 citations accordées à la 31 e Escadre de Bombardement Moyen.
décide :
que
cette unité aura droit a partir de ce jour au port de la fourragère
aux couleurs de la médaille militaire.
PARIS, le 10 JUILLET 1945
Chapitre II
-----------------------------
Période de Paix
-------------
10
au 14 Mai 1945
Une des conséquences
les plus réconfortantes de la conquête totale du territoire du Reich
se traduit par la libération progressive des prisonniers français.
C’est ainsi-que nous
avons eu la joie de revoir successivement :
·
L'Adjudant LIEBENGUTH (équipage du Commandant
MENARD) qui, après bien des péripéties est parvenu à s'évader et a rejoint
le Groupe "Maroc" plus d'un mois avant la fin des hostilités.
·
Le Lieutenant FOURLINIE, Copilote du
même équipage est-également arrivé au Groupe le 12 Mai 1945.
·
L'équipage du Sous Lieutenant MOLIERE,
descendu le 16 Décembre au dessus de NEUF BRISACH est revenu au complet,
à. l'expédition de l'Adjudant CALMELS toujours en traitement dans un
hôpital d'Allemagne.
·
Les rescapés de l’équipage du Capitaine
GUNEPIN, descendu au cours de la même mission, sont les suivants. Sous
Lieutenant HANON et le Sergent MALARD qui sont également rentrés.
Des troubles assez
graves ayant éclaté dans la région de SETIF, la Brigade a assuré ces
jours derniers des transports de troupes à destination de l'Afrique
du Nord.
15 au 31 Mai 1945
Les vols d’entraînement,
suspendus depuis le 7 Mai par ordre du Général Commandant le T. A. C.
A. F. ont repris le 16.
Des missions d’entraînement
à l'échelon Escadre ayant pour objet la recherche et l'identification
des objectifs ; la mise au point des équipages récemment arrivés et
des nouveaux leaders ont été effectuées. Le Groupe "Gascogne"
a, de son côté, effectué des missions de reconnaissance photo des terrains
Sud-Est de la France.
Cette période est également
mise à profit pour le réentrainement de certains spécialistes. Les radios
des Groupes sont repris en main afin d’être utilisés comme lecteurs
au son dans le réseau radio. Les jeunes bombardiers et navigateurs des
Groupes poursuivent leur entraînement au Bomb traîner qui vient d’être
aménagé à l'Escadre.
Les mitrailleurs s'exercent
dans la tourelle d'instruction aménagée au champ de tir de LA MARINA,
en service depuis le 7 Mai. Les équipages se demandent cependant quel
va être maintenant le sort réservé aux Marauder. Il est fortement question
d'assurer le rapatriement des prisonniers. Certaines Escadres de Chasse
étant déjà stationnées en Allemagne, les imaginations travaillent et
de nombreux "tuyaux" circulent....
Après l'effort soutenu
déployé durant les dernières semaines de la guerre, la période de détente
actuelle est appréciée comme il convient par le personnel. Un congé
de fin d'opérations d'un mois est accordé par le Colonel Commandant
la Brigade aux membres du P. N. comptant un minimum de 30 missions ainsi
qu'au personnel des services ayant été 7 mois au moins en Opérations
avec l'Escadre. Quelques mouvements ont eu lieu parmi le personnel des
Officiers de l'État-major de l'Escadre.
·
Le Capitaine Aumônier PREUD'HOMME, arrivé
le 14 mai, prend la succession du Capitaine LAGROIX.
·
Le Lieutenant PAULY, du 1/22, arrivé
le 22 Mai, est affecté au 4° Bureau comme Officier chargé du matériel
radio, en remplacement du Sous-Lieutenant GUYOT.
·
Le Sous-Lieutenant AUGOT, Dentiste, successeur
du Capitaine POURQUIE, est arrivé à l'Escadre le 25 Mai.
·
Le Capitaine SPERIUS retourne au GBM
2/20. Il est remplacé au 3e bureau par le Lieutenant BOUGOIN, du même
Groupe, arrivé le 28 Mai.
L’Escadre a reçu le
15 Mai une centaine de jeunes recrues de la classe 1943. Leur instruction
s'effectue sous la direction des Officiers des Groupes.
1er au 3 Juin 1945
Nos avions se voient
maintenant assigner une tâche qui leur assurera du travail pendant un
certain temps. La pénurie actuelle des transports par voie de mer conduit
le Commandement à nous charger d'une besogne particulièrement utile
: d'une part, le retour sur la France de nombreuses familles bloquées
en Afrique du Nord durant ces dernières années ; rapatriement sur l'Afrique
du Nord des prisonniers Nord africains d'autre part. Deux gares régulatrices
sont prévues à cet effet. LYON-BRON et ALGER MAISON-BLANCHE, le fonctionnement
de cette dernière étant assuré par les soins de la 3e Escadre.
4 Juin 1945
Le Commandant GRIMAL,
Régulateur de l'Escale de MAISON-BLANCHE quitte SAINT-DIZIER accompagné
du Capitaine VARRY, Régulateur adjoint, à la tête d'un flight de 4 avions
transportant le personnel secrétaires, mécaniciens, etc. . . du détachement
régulateur permanent de MAISON-BLANCHE.
Le transport des permissionnaires
de la 31eme Escadre pour l'Afrique du Nord est désormais réglé de la
manière suivante. 3 avions décolleront chaque semaine de ST-DIZIER pour
MAISON-BLANCHE, d'où chacun d'eux se dirigera respectivement sur ORAN,
CASABLANCA et DJEDEIDA. Ces appareils ramèneront 2 jours après sur la
France le personnel retour de permission.
6 Juin 1945
Première journée de
fonctionnement de la ligne LYON MAISON-BLANCHE. Un flight a ramené en
Afrique du Nord 58 prisonniers libérés.
Les Officiers ci-après
détaches à l'E. M. de l'Escadre, sont affectés à l'État à compter de
ce jour :
·
Capitaine LE GELARD, G. B. M. 1/19 (3e
Bureau).
·
Capitaine ABRY, G. B. M. 1/19 (Quartier
Général).
·
Sous-Lieutenant LOISELEUX, G. B. M. 1/22
(Officier Transmission).
Les permissionnaires
du Secteur de l'Air n° 1 pour l'Afrique du Nord seront portés comme
suit : 2 avions de chaque Escadre partant pour l'Afrique du Nord à tour
de rôle tous les 10 jours. La première tranche de permissionnaires a
quitté ST DIZIER le 3 juin.
7 au 13 Juin 1945
L'activité de la ligne
de rapatriement s'établit comme suit pour les avions de la 31° Escadre
:
LYON - ALGER - ALGER
- LYON
·
7 juin 61 passagers 72 passagers
·
8 juin 71 passagers 90 passagers
·
9 juin Néant 72 passagers
·
10 juin 213 passagers Néant
·
11 juin Néant 216 passagers
·
12 juin 197 passagers Néant
Nos avions effectuent
depuis le 13 juin des vols au profit de l’École de transmissions et
de détection de MONTARGIS.
14 au 16 juin 1945
Les transports entre
la France et l'Afrique du Nord continuent à fonctionner dans les 2
sens au profit des rapatriés. Passagers transportés par la 31° Escadre
pour cette période :
LYON – ALGER - ALGER
- MAISON BLANCHE
·
14 juin Néant 215 passagers
·
15 juin 215 passagers Néant
·
16 juin Néant 215 passagers
18 Juin 1945
Il y a 5 ans, le Général
DE GAULLE lançait son appel historique pour engager les Français à continuer
la lutte : "La France a perdu une bataille. Elle n'a pas perdu
la guerre".
Aujourd'hui c'est toute
l'Armée Française qui est à l'honneur. Un imposant défilé au sol, avec
la participation des Unités de la 1ère Armée, a lieu à Paris pour commémorer
cet anniversaire.
Un défilé aérien auquel
participent des équipages de toutes les Unités ayant représenté la France
au combat de 1940 à Mai 1945 survole le défilé au sol.
Les Parisiens ont ainsi
l'occasion d’admirer pour la première fois tous les types d'avions de
combat employés par l'Aviation Française. Spitfire, Thunderbolt, Airacobra,
Lightning et Mustang pour la chasse et la reconnaissance ; Maraudeur
Halifax, Dauntless et Junkers 88 pour le bombardement.
Au Groupe "Bretagne"
échoit l'honneur insigne de défiler en tête de tout le dispositif mené
par le "Groupement de la France Libre" (quatre Groupes) qui
forment autant de Croix de Lorraine dans le ciel.
20 Juin 1945
Les "Yak"
de nos camarades chasseurs du glorieux Régiment "NORMANDIE-NIEMEN"
se sont posés ce matin, venant de Russie et d'Allemagne. Une prise d'Armées
a eu lieu au terrain à leur arrivée. Dans l'après midi, ils repartent
sur Paris où diverses cérémonies sont prévues en leur honneur.
Par suite du défilé
sur Paris, les transports de rapatriement ont été interrompus du 17
au 19 juin.
21 au 27 Juin 1945
Le nombre de passagers
transportés cette semaine par nos avions est le suivant :
LYON - ALGER - ALGER
- LYON
·
21 juin 213 passagers Néant
·
22 juin Néant 216 passagers
·
23 juin 209 passagers Néant
·
24 juin Néant 206 passagers
·
25 juin 253 passagers Néant
·
26 juin Néant 205 passagers
·
27 juin 80 passagers Néant
25 Juin 1945
PROMOTIONS Sont
promus à titre temporaire pour prendre rang du 25 Mars 1945, au grade
de :
·
Lieutenant Colonel - le Commandant
:
o
de MARICOURT, Cdt l’Escadre
·
Commandant - Les Capitaines :
o
AUBRY, du G. B. M. "Maroc"
o
BOUSSION, du G. B. M. "Gascogne"
o
MAHE, du G. B. M. "Bretagne"
·
Capitaine - les Lieutenants :
o
DE MONTS, du G. B. M. "Maroc"
o
CHENAVARD du G. B. M. "Maroc"
o
SAIGET du G. B. M. "Gascogne"
o
FEVRIER du G. B. M. "Gascogne"
ROLLAND du G. B. M. "Gascogne"
o
PAYS LONG du G. B.M. "Gascogne"
GAMBA du G. B. M. "Gascogne"
o
CANEPA, du G. B. M. "Bretagne"
o
FELIX, du G. B. M. "Bretagne"
o
LE BLEVENNEC du G. B. M. "Bretagne"
·
Médecin Capitaine - le Lieutenant
:
o
JANCOVICI, du G. B. M. "Bretagne"
·
Lieutenant -
les Sous-lieutenants :
o
BIT, du G. B. M. "Gascogne"
o
WALLEZ du G. B. M. "Gascogne"
o
TURQUOIS du G. B. M. "Gascogne"
o
SAVOYE, du G. B. M. "Maroc"
o
CANAC, du G. B. M. "Maroc"
o
VILAIN du G. B. M. "Maroc"
28 Juin 1945
Une prise d'armes avec
remise de décorations a eu lieu ce matin au terrain en présence de M.
Charles TILLON, Ministre de l'Air, accompagné de deux "anciens"
de la 31eme le Général PIOLLET, Chef du Cabinet, et le Colonel GELEE,
Inspecteur du Bombardement.
Les distinctions suivantes
ont été décernées dans l'ordre de la Légion d'Honneur.
·
Commandeur : Général PIOLLET
·
Officiers : Colonel GELEE - Colonel BODET
- Ltt Cl de MARICOURT
·
Chevaliers : Commandant LONGUET
- Commandant DUCRAY - Commandant MAHE - Capitaine COURT - Capitaine
CANEPA.
29 Juin 1945
Des Officiers stagiaires
au cours de formation d'Officiers d’État Major sont arrivés aujourd'hui
pour accomplir un stage d'information dans les Unités de la 11e Brigade,
du 28 juin au 8 juillet. La tâche réservée à l'E. M. de la 31° consistait
d'une part dans la présentation et la visite d'un Maraudeur, par les
soins du Capitaine LE GELERD. Une application pratique était, d'autre
part, prévue sous la forme d'une mission simulée à exécuter sur l'un
de nos derniers objectifs : le pont voie ferrée de NECKARGEMUND, démoli
le 23 Mars dernier. Le Commandant LONGUET prend la tête d'une formation
de 4 flights à 4, mais le temps étant 10/10 couvert, ce "bombardement"
n'a pu avoir lieu.
30
Juin au 4 Juillet 1945
Activité des transports
de rapatriement pour la semaine du 28 juin au 4 juillet 1945 (avions
de la 31e Escadre).
LYON - ALGER - ALGER
- LYON
·
28 juin Néant 80 passagers
·
29 juin 109 passagers Néant
·
30 juin Néant 106 passagers
·
1er juillet 233 passagers Néant
·
2 juillet Néant 240 passagers
·
3 juillet 240 passagers Néant
·
4 juillet Néant 224 passagers
Le 4 juillet un accident
d’auto s'est produit au croisement de la route nationale N°4 et de la
route menant au terrain. On déplore la mort du Capitaine VIGIER, du
Groupe "Gascogne", tué sur le coup. Le Sergent CARLES, gravement
blessé, succombera 2 jours plus tard. Quand aux 3 autres occupants du
véhicule, ils ont été plus ou moins sérieusement blessés.
5 Juillet 1945
Le Commandant de PONTALBA
part pour MAISON BLANCHE où il remplacera le Commandant GR1MAL dans
ses fonctions de Régulateur de la 31e Escadre.
A la suite du départ
du Groupe du Commandant DUCRAY, muté au 3e bureau de la Brigade, le
Commandant MAHE prend le Commandement du Groupe "Bretagne".
Une prise d'armes a eu lieu ce matin au terrain à cette occasion.
226 prisonniers libérés
ont été rapatriés aujourd'hui sur l'Afrique du Nord par nos avions
6 Juillet 1945
En un mois pour la
période du 6 juin au 6 juillet 1945, les avions des 31e et 34° Escadres
enregistrent les résultats suivants :
365 avions ont transporté
sur l'Afrique du Nord (ligne LYON BRON - MAISON BLANCHE) 4.756 prisonniers
libérés.
359 avions ont ramène
en France (ligne MAISON BLANCHE - LYON BRON) 4.829 passagers.
7 Juillet 1945
Les avions des 2 Escadres
sont désormais chargés d'assurer le transport des permissionnaires à
destination de l'Afrique du Nord et retour pour le personnel du 1er
D. C. F. (à prendre à COLMAR) et celui du 1er Régiment de Chasseurs
parachutistes (à prendre à LYON).
5 au 11Juillet 1945
L'activité des deux
lignes pour cette période a été la suivante :
LYON – ALGER - ALGER
- LYON
·
5 juillet 226 passagers Néant
·
6 juillet Néant 239 passagers
·
7 juillet 250 passagers Néant
·
8 juillet Néant 240 passagers
·
9 juillet 218 passagers Néant
·
10 juillet Néant 224 passagers
·
11 juillet 267 passagers Néant
Une soirée artistique
avec la participation d'artistes de Paris, suivie d'un bal a eu lieu
le 11 juillet dans une salle de ST DIZIER, dispensant ainsi quelques
heures joyeuses au personnel de la 11e Brigade, déjà sevré des plaisirs
locaux.
14 Juillet 1945
Pour la première fois
depuis 1919, la France entière célébre librement la Fête Nationale.
A St-Dizier une cérémonie très simple a lieu : un flight de l'Escadre
effectue deux passages au-dessus du Monument deux Morts.
15 Juillet 1945
La Fête de l'Aviation
française a lieu aujourd'hui à LONGCHAMP, avec la participation d'un
nombre imposant d'avions de tous types. Les B 26 de l'Escadre y sont
représentés par quatre flights. Le clou de la réunion devait être fourni
par un lâcher massif de parachutistes. Cette exhibition sera finalement
"décommandée", le temps se montrant par trop grincheux.
12 au 18 Juillet
1945
Passagers transportés
par la 31e Escadre pour cette période :
LYON – ALGER -
ALGER - LYON
·
12 juillet 240 passagers.
·
13 juillet 297 passagers.
·
14 juillet 305 passagers.
·
15 juillet 216 passagers.
·
16 juillet 210 passagers.
·
17 juillet 219 passagers.
·
18 juillet 224 passagers.
Le déplacement des
unités de la Brigade pour l'Allemagne continue à alimenter la chronique
locale. Une certaine zone de cantonnement nous a bien été attribuée
"en priorité" mais les unités d'Infanterie qui s'y trouvent
déjà s'accrochent fermement au terrain. Les pronostics de départ oscillent
de l'incertain au problématique. Il est vrai que, depuis le déménagement
de Sardaigne, nous avons acquis certaines connaissances en la matière...
Le Commandant américain, de son coté, nous réduit tout doucement à la
portion congrue en ce qui concerne le ravitaillement de tout ordre :
essence, pièces de rechange, etc. . La ligne des rapatriements continue
à fonctionner avec une régularité parfaite, bien que les incidents mécaniques
se multiplient.
22 Juillet 1945
Le Commandant MAURICE,
Chef du 2e Bureau, prend la succession du Commandant de PONTALBA en
qualité de Régulateur à Maison-Blanche.
24 Juillet 1945
Le Capitaine LE GELARD,
du 3e Bureau, quitte l'Escadre pour effectuer un stage d'Officier d'État-major
aux États-Unis. Nombre de passagers transportés par nos avions pour
la semaine du 19 au 22 juillet 1945 :
LYON -- ALGER -
ALGER - LYON.
·
19 juillet 234 passagers.
·
20 juillet 252 passagers.
·
21 juillet 250 passagers.
·
22 juillet 256 passagers.
·
23 juillet 203 passagers.
·
24 juillet 198 passagers.
·
25 juillet 250 passagers.
Nous profitons du beau
temps persistant et l'activité sportive bat son plein dans les unités
de la B. B. M. no. II. Un certain nombre de manifestations ont été mises
sur pied pour différentes spécialités : athlétisme, natation, football,
basket et volley-ball, concours, etc. . . A l'Escadre, les Aspirants
DESFORGES et PAPION, chargés des questions intéressant les Sports se
dépensent sans compter pour que les Groupes et 1 E. M. de l'Escadre
nous représentent dignement à ce tournoi amical. Bien que les éléments
de valeur soient peu nombreux, l'ardeur et la bonne volonté de tous
compensent le manque d’entraînement quasi-général. Les résultats obtenus,
réalisés dans des conditions difficiles, sont très honorables. Activité
de nos flights de transport pour la période du 26 juillet au 1er août
1945.
LYON - ALGER - ALGER
- LYON
·
26 juillet 208 passagers.
·
27 juillet 201 passagers.
·
28 juillet 204 passagers.
·
29 juillet 234 passagers.
·
30 juillet 228 passagers.
·
31 juillet 251 passagers.
·
1er août 220 passagers.
Le Capitaine FORGET,
du G. B. M. 1/19, devient le 2 août Régulateur à MAISON d BLANCHE, succédant
au Commandant MAURICE.
4 Août 1945
Les Régulateurs des
Escadres permutent. Celui de la 31e est désormais installé sur le terrain
de BRON cependant que le Régulateur de l'Escadre voisine dirige les
activités des flights sur l'aire ensoleillée de MAISON BLANCHE.
7 Août 1945
Notre nouveau Commandant
d'Escadre, le Lieutenant-colonel de CHASSEY, est arrivé aujourd'hui.
Pour les anciens de l'Escadre, il est loin d’être un inconnu. Ceux-ci
se souviennent de son séjour parmi nous, en qualité de Chef d'Etat-major
du Colonel GELEE, lors de la campagne de SARDAIGNE l'an dernier.
Les Lieutenants PAULY
et JOSSE, du 4° Bureau, respectivement affectés aux Groupes "Normandie-Niemen"
et G. C. 2/5, nous ont quittés aujourd'hui.
Dans le Pacifique,
la guerre atteint son point culminant. L'Aviation américaine pulvérise
littéralement les cités japonaises. Des événements d'une portée considérables
sont attendus d'un jour à l'autre.
Nombre de passagers
transportés pas nos avions dans la semaine du 2 au 8 août 1945.
·
2 août 217 passagers.
·
3 août 219 passagers.
·
4 août 219 passagers.
·
5 août 200 passagers.
·
6 août 218 passagers.
·
7 août 80 passagers.
·
8 août 124 passagers.
10 Août 1945
Prise de commandement
du Lieutenant-colonel de CHASSEY. Une cérémonie a eu lieu sur le terrain.
L’aumônier PREUD'HOMME a célébré la Messe à l'Avion de l'Escadre (Nr.
30) dont l'avant était aménagé en autel.
11 au 15 Août 1945
Depuis le début du
mois, les mesures de démobilisation affectent successivement diverses
catégories du personnel de l'Escadre, principalement dans le personnel
Troupe où les départs sont d'une ampleur particulière, ce qui n'est
pas sans provoquer de sérieuses difficultés dans la marche des différents
services. Cette démobilisation a lieu sous le double signe de la capitulation
du Japon, attendue depuis quelques jours et du lancement des premières
bombes atomiques. Ce dernier événement inspire des réflexions moroses
à certains, des plaisanteries faciles a d'autres.
L'Aspirant DERFORGES,
du 2e Bureau de l'Escadre, nous quitte le 13 août, étant muté aux Affaires
Allemandes.
A l’occasion de l'anniversaire
du débarquement dans le Sud de la France, un défilé aérien était prévu
le 15 août, au dessus de St-Tropez. Il n'aura cependant pas lieu, le
mauvais temps s'opposant à nos intentions.
16 Août 1945
A compter de ce jour
le 2° Bureau de l'Escadre est supprimé. Le Commandant MAURICE est muté
au 1er Bureau où il se met au courant des nombreux papiers en vue de
remplacer ultérieurement le Capitaine MORTIER. L'Aspirant DUPRAT est
muté au 3e Bureau, son séjour sera certes de très courte durée, il est
déjà question de son départ pour la vie civile.
Le Service des cartes,
les dossiers d'objectifs et les archives du 2° Bureau dépendront désormais
du 3e Bureau, Toutefois toutes les questions d'instruction :
E. O. A., E. A. R.,
Pelotons d'élèves Caporaux et élèves Sous Officiers, seront traitées
par le 1er Bureau.
17 Août 1945
Le 7 Août, chaque Groupe
de la 31e Escadre percevait un Morane 502 "Fiseler". Ces petits
avions étaient destinés aux liaisons rapides et rapprochées. Le "Fiseler"
du "Bretagne", offert par les "Gueules Noires",
des Mines du Nord, était indisponible avec les deux roues éclatées.
Celui du "Maroc" l'était également en raison des instruments
de bord défectueux. Seul celui du "Gascogne" volait et les
pilotes du 1/19 s'en donnaient à cœur joie. Pas de chance : au cours
d'une prise de terrain en S, l'avion dérapa lors de la prise de contact
avec le sol, le Lieutenant VILLETORTE s'en tire indemne, mais l'oiseau
blessé ira passer un long séjour à la C. R. R. 85.
18 Août 1945
Depuis le 6 juin les
transports de rapatriés se sont effectués tout à fait normalement, sans
incident.
Aujourd'hui sur la
ligne ALGER-LYON l'équipage de l'avion 27 du "Bretagne" avertit
par radio le leader que sa pression d'essence tombe à 20 et que le moteur
droit vibre beaucoup. Le Chef de flight lui donne l'ordre de se poser
aux Baléares sur le terrain de PALMA.
L'équipage composé
du Sergent BRIATTE, pilote, Sous Lieutenant MAZALEYRAT copilote, Sergent
THIBAUD, radio, Sergent LAGUILLAUMIE, mécanicien, et les 16 passagers
sont bien accueillis par les Autorités Espagnoles, apprenons-nous le
soir par un message du Régulateur d'ALGER.
Entre 12 h. et 13 h.
au retour d'ALGER sur LYON, par mauvais temps, deux avions du Groupe
"Gascogne" entrent en collision à l'atterrissage, en fin de
roulement.
Avion 67 : Cdt BOUSSION
P. : amputé d'un bras - état très grave ;
Lt CHEVRIER N. : fractures
à la tête - état grave ;
Sgt BINET C. P. : blessure
à la tête - pouce cassé ;
Sgt VINCENT M. : fracture
à la tête -- état grave ;
Sgt LIBERT R. : contusions.
Avion 64 : Équipage
du Lieutenant PETIT : indemne.
Nous sommes très inquiets
de l'état de santé du Lieutenant CHEVRIER et Sergent VINCENT et plus
particulièrement du Commandant BOUSSION. Les deux avions sectionnés
en 2 ou 3 morceaux sont irréparables.
19 Août 1945
Les blessés de l'accident
d'hier sont hors de danger, mais leur état est encore précaire surtout
pour le Commandant BOUSSION.
20 Août 1945
Depuis quelques jours
on parle du mouvement de toute la Brigade en territoire Allemand.
En raison de ses qualités
d’interprète, l'Aspirant PIONTECK part à MENGEN en échelon de reconnaissance.
C'est sur lui que reposent tous nos espoirs sur la future installation
de l'Escadre en pays occupé.
21 Août 1945
Encore des accidents.
Ce matin le Nord 1000
de la 34eme Escadre se pose train rentré à SAINT POUANGE (Aube), arrêt
brutal du moteur. Le pilote Adjudant Chef COUZON et le passager Sergent
Chef AUBERT sortent sains et saufs, mais l'avion rejoindra le parc sur
une remorque.
L'après midi nous avons
appris le triste accident survenu au Groupe "Gascogne". L'avion
du Capitaine SAIGET s'est écrasé au TEIL, 5 Kms à l'W. de MONTELIMAR.
Nous avons à déplorer 20 morts :
·
Capitaine SAIGET Pilote
·
Sergent RICHARD Copilote
·
Lieutenant BIT Navigateur
·
Sergent EMERY Radio
·
Sergent MARTINET Mécanicien.
·
Plus 15 passagers.
22 Août 1945
Un avion du Sénégal,
pilote Aspirant JOURDAN, fait un crash à 1 Km du terrain de VALENCE.
Heureusement il n'y a que des blessés légers parmi l'équipage et les
passagers.
Mais le soir nous apprenons
que le 01 du "Maroc" n'est pas rentré d'une mission d’entraînement.
Très tard nous avons la certitude de l'accident, l'avion s'est écrasé
en Seine et Oise : 7 morts Aspirant HY
·
Aspirant LENOIR
·
Aspirant LE CORNEC
·
Sergent BONNEAU
·
Sergent MOULY
·
Sergent HAINSSELIN
·
Sergent GROCHE
·
et 2 blessés graves : 2ème classe BERNARD
et Médecin auxiliaire BELLE, affecté la veille au Groupe.
L'Escadre est en deuil,
en deux jours elle vient de perdre 2 équipages.
23 Août 1945
Le Capitaine DE MONTS,
par suite d'ennuis mécaniques doit se poser à ISTRES, sage précaution
avant de s'aventurer sur la Méditerranée. A la suite des nombreux accidents
dont les causes restent encore inconnues, la Brigade prend la décision
d'interrompre tous les vols et tous les transports. Les flights se trouvant
à ALGER rejoindront SAINT DIZIER le lendemain.
24 Août 1945
Les avions rentrent
a SAINT DIZIER pour révisions et vérifications, en particulier vidanges
des réservoirs huile et essence.
Les transports sont
donc interrompus jusqu'à une date indéterminée. Seuls pourront voler
les avions qui auront subi toutes les vérifications demandées. Nombre
des passagers transportés par nos avions depuis le 9 Août jusqu’à ce
jour :
LYON - ALGER - ALGER
– LYON - TUNIS - LYON
·
9 Août 204 passagers
·
10 Août 185 passagers
·
11 Août 198 passagers
·
12 Août 249 passagers
·
13 Août 234 passagers
·
14 Août 110 passagers
·
15 Août 99 passagers
·
16 Août 69 passagers 121 passagers
·
17 Août 125 passagers 60 passagers
·
18 Août 135 passagers 75 passagers
·
19 Août 219 passagers
·
20 Août 180 passagers 75 passagers
·
21 Août 172 passagers 47 passagers 45
passagers
·
22 Août 186 passagers
·
23 Août 178 passagers
·
24 Août ----- ----- -----
Total : 1408 passagers
1273 passagers 195 passagers
25 au 28 Août 1945
Le Lieutenant Colonel
de MARICOURT ancien Commandant de la 31e Escadre nous quitte pour rejoindre
son nouveau poste à LHAR, Chef du 3e Bureau dès Forces Aériennes Tactiques.
Le 27 Août une messe
pour le repos de âmes des membres de l'équipage du "Maroc"
est célébrée par le Capitaine PREUD'HOMME, Aumônier de l'Escadre en
l’Église de VILLIERS en LIEU.
29 Août 1945
Les Aspirants DUPRAT
et WEISTEIN sont démobilisés en qualité d'étudiants.
L'avion de permissionnaires
du "Bretagne" 767, est accidenté à DJEDEIDA, avion cassé.
L’équipage et les passagers sont sains et saufs.
A la suite de tous
les accidents le Groupe "Gascogne" est devenu très pauvre
en matériel, les avions 17 du Groupe "Maroc" et 35 du "Bretagne"
sont affectés au 1/19.
30 Août 1945
Le déplacement de la
Brigade sur le terrain de MENGEN se précise, le Lieutenant Colonel de
CHASSEY et les Commandants de Groupe font des liaisons fréquentes en
vue l'installation de leurs Unités.
31 août 1945
L'Aspirant PAPION DU
CHATEAU est démobilisé, Professeur de Philosophie il compte présenter
prochainement l'agrégation.
1 et 2 Septembre
1945
Le Sous Lieutenant
MAZALEYRAT devant se marier ce jour à LYON, le Commandant du Groupe
"Bretagne" reçoit des télégrammes éplorés de la fiancée. L'équipage
du 27 est toujours à PALMA du MAJORQUE et donne de temps en temps de
ses nouvelles. Excellente villégiature aux frais du Consul, mais le
temps commence à être long. La Brigade a demandé au Ministère l'envoi
d'un JU 52 qui emmènerait pièces de rechange et mécaniciens mais l'établissement
des passeports entraîne des pourparlers diplomatiques.
3 au 6 Septembre
1945
Le Sous Lieutenant
ANGOT, dentiste de l'Escadre est démobilisé et se retire à CASABLANCA.
7 Septembre 1945
Le départ pour MENGEN
se précise de plus en plus et devient même une réalité. Hier le Sous
Lieutenant LOISELEUX est parti à la tête de l'échelon précurseur : 1
camion, 1 jeep.
Le Commandant GRIMAL,
qui représentera la 31e Escadre le rejoint aujourd'hui en voiture légère.
L'Escadre perçoit un
Fiseler. Espérons qu'il ne lui arrivera pas le même sort qu'à celui
du 1/19. Les pilotes de l'Escadre vont pouvoir s'amuser un peu.
8 au 10 Septembre
1945
Depuis 1 mois les effectifs
de l'Escadre et des Groupes fondaient à vue d’œil en raison des démobilisations
nombreuses.
En deux jours arrivent
110 jeunes recrues, instruites au point de vue militaire. Tous les Chefs
de Service demandent le maximum pour combler les déficits.
Commandés depuis six
mois, les insignes de l'Escadre nous parviennent seulement de PARIS.
Encore un Aspirant
démobilisé, l'Aspirant CHARDENEAU. La corporation autrefois si forte
puisqu'elle comprenait huit membres adhérents et actifs, se voit réduite
à trois : PION-TEK - ANTONA - DAULNY.
11 Septembre 1945
Comme chaque année
le souvenir de GUYNEMER est commémoré dans toutes les Unités de l'Armée
de l'Air.
Le personnel de l'Escadre
participe à la prise d’Armes du 1/22 au monument aux morts de VILLIERS
EN LIEU.
A la suite de la citation
du Capitaine GUYNEMER sont lues les citations de trois héros de la guerre
1939 - 1945 : Commandant MARIN LAMESLEE, Capitaine Jean MIRADOR, Capitaine
CHAMBONNET.
·
Commandant MARIN LAMESLEE Chasseur d'un
prestige inégalé doué des plus belles qualités de Chef dont il était
le type accompli. Impatient d'ajouter encore au palmarès éblouissant
de ses vingt victoires, conduisait son Groupe à la délivrance de l'Alsace
lorsque le 4 Février, il trouva, face à l'ennemi, une mort glorieuse
à la tête de la formation qu'il commandait.
·
Capitaine Jean MIRADOR, Compagnon de
la Libération - 10 avions et 10 bombes volantes abattus, 25 bateaux
coulés. A toujours fait preuve d'un mépris du danger restera légendaire.
Virtuose de la défense contre les V-1 il attaque à bout portant le 3
Août 1944 et détruit dans un suprême sacrifice une bombe volante qui
touchée par son tir explose sur hôpital.
·
Capitaine CHAMBONNET, Officier d'une
rare bravoure héros de la Résistance dans laquelle il exerce un Commandement
régional important. Arrêté plusieurs fois par la Gestapo et ayant réussi
chaque fois à s'évader est arrêté à nouveau le 10 Juin 1944. Condamné
à mort il tombe glorieusement sous les balles Allemandes le 27 juillet
1944 en criant : Vive de GAULLE - Vive la FRANCE.
12 Septembre 1945
Les transports reprennent
pour l'Afrique du Nord sur de nouvelles bases,
La 34e Escadre est
installée à ALGER, le Groupe "Gascogne" avec tous ses avions,
à LYON et assure en même temps le poste régulateur d'EL AOUINA.
Journellement la Brigade
assurera :
·
3 avions : LYON - ALGER
·
3 avions : ALGER - LYON
·
6 avions : LYON - TUNIS
·
6 avions : TUNIS - LYON
Aux environs du 15
Octobre la 31e Escadre doit prendre tous les transports à sa charge
pour une période de 2 mois.
L'hiver le terrain
de LYON ne présente pas de grandes facilités au point de vue météo,
nous avons pu nous en rendre compte lors des Opérations de Décembre
à Mars dernier, aussi est-il envisagé de s'installer sur un terrain
plus au Sud. Le Lieutenant Colonel de CHASSEY et le Capitaine VARRY
effectuent une reconnaissance des terrains d'ORANGE et de MARIGNANE.
Ce dernier semble remporter tous les suffrages, tant au point de vue
infrastructure qu'au point de vue accueil pour les passagers.
13 et 14 Septembre
1945
Le Lieutenant PETIT
du G. B. 1/19 se présente au 3e Bureau pour remplacer le Lieutenant
BOUGOIN du G. B. 2/20, rappelé par son Groupe.
Le déménagement se
prépare. Les Bureaux et les Services mettent tout en caisse.
15 Septembre 1945
Le Lieutenant Colonel
de MARICOURT nous a quitté depuis quelques jours, mais les Officiers
et le personnel de l'Escadre ont tenu à lui offrir un souvenir : un
magnifique plat en argent. Ce cadeau a fait l'objet d'un succulent dîner,
réunissant un grande nombre d'officiers de la Brigade, de la 34e Escadre
et de la 31ème : bonne chère, bon vin, gaîté.
16 et 17 Septembre
1945
Le Commandant de PONTALBA
est muté à la Brigade. Pour le moment il part en permission à DIJON.
Aujourd'hui embarquement de l'échelon voie ferrée, c'est un va et vient
de camions entre le P. C. et la gare. Peu à peu caisses, tables, panneaux
sont embarqués, les bureaux se vident.
18 Septembre 1945
Le Capitaine MORTIER,
dit "Monseigneur" Chef du 1er Bureau depuis la Sardaigne est
démobilisé et nous quitte pour s'occuper de ses affaires civiles.
L'échelon routier de
l'Escadre et des Groupes, sous la haute direction du Commandant BARDOU
quitte SAINT DIZIER pour MENGEN.
L'échelon ferré, embarqué
depuis le 16 quitte SAINT DIZIER ce jour seulement. Aux deux trains
il ne manquait que les machines. . . .
19 Septembre 1945
L'échelon routier arrive
à MENGEN tard dans la soirée et prend contact avec 1' échelon précurseur
et l'Aspirant PIONTEK.
L'Escadre et le G.
B. 1/22 s'installent à RIEDLINGEN, le G. B. 1/19 à MENGEN e : le G.
B. 2/20, après reconnaissance infructueuse à EHRTINGEN, s'installe à
BUCHAU
20 Septembre 1945
Les trains arrivent
de bonne heure à RIEDLINGEN. Tous les camions sont utilisés pour le
déchargement des nombreux wagons. L'avion de l'Escadre arrive à midi.
Le Fiseler, pilote
par le Lieutenant PETIT se pose au début de l’après-midi a MENGEN ;
magnifique voyage aux dires du pilote.
Les avions du Groupe
"Maroc", après un magnifique passage sur RIEDLINGEN arrivent
au grand complet. L'Aspirant PIONTEK est très demandé, chacun veut reconnaître
son logement.
21 au 25 Septembre
1945
L'Escadre s'installe
dans les locaux du Tribunal, vaste bâtiment qui ne rappelle en rien,
heureusement, les baraquements exigus de ST DIZIER. Au moins ici nous
serons installés confortablement.
Toutefois le rez-de-chaussée
d'une aile du bâtiment reste à la disposition du juge. Pendant 24 heures
une équipe d'Allemands fut requise pour débarrasser de leurs archives
toutes les pièces nécessaires à notre aménagement. Le travail n'ayant
pas été termine le 24 au soir, le juge eut la stupéfaction de retrouver
dans le jardin le lendemain martin les volumineux dossiers qui étaient
entreposés au secrétariat du 3e Bureau.
Les bureaux des logements
et de la Sécurité Militaire, et le Bureau de la Place sont tenus Provisoirement
par le Sous Lieutenant GUTH et l'Aspirant PIONTEK qui reçoivent à longueur
de journée les desiderata et les revendications des civils de RIEDLINGEN.
Ceux-ci sont toujours reçus avec le sourire, mais s'en vont très souvent
la mine consternée.
26 Septembre 1945
Les aménagements continuent
de tous les cotés.
Les troupes de l'Armée
de Terre quittent RIEDLINGEN. La Section Photo s'installe dans leur
ancien P. C. juste en face du Q. G. Le Groupe 1/22 en profite aussi
pour s’étendre un peu et porte son P. C. dans les bâtiments des ponts
et Chaussées.
L'échelon volant du
Groupe "Bretagne" arrive à 15 heures. Par suite de mauvaises
conditions atmosphériques les avions effectuent le voyage en section
de trois. Nous aurions été heureux d'admirer le Groupe "Bretagne"
en Formation de Croix de Lorraine.
29 Septembre 1945
Le Lieutenant BOUGOIN
après un séjour bien rempli au 3e Bureau, nous quitte pour rejoindre
son Groupe, le "Bretagne" et les Maraudeurs …..
Un équipage du 1/32
vient d'ajouter au martyrologe de nos ailes. L'avion s'est écrasé au
sol à la sortie d'un nuage bas près du terrain de ST DIZIER : 12 morts.
1er Octobre 1945
Notre sympathique Commandant
du Q. G., le Capitaine RAFFAT nous quitte ce jour. Il rejoint le Groupe
de Transport 1/62, lequel Groupe sera basé dans la région Algéroise.
Le Capitaine RAFFAT reverra donc le ciel bleu d'Afrique et ignorera
les neiges Wurtembergeoises.
2 Octobre 1945
La "pouasse"
(poisse) qui s'acharne sur le "Gascogne" continue. Le B. 26
n° 63, Pilote Sous Lieutenant SORDET vient de faire un crash à Maison
Blanche. Panne d'un moteur au décollage
·
Sous Lieutenant SORDET blessés
·
Sergent BERROD PACHE Hôpital de Mustapha.
·
Sergent DELOGE, blessé Hôpital Maillot.
·
1 morte, Madame de ST GERMAIN.
·
passagers blessés, Hôpital de Mustapha.
L'aspirant ANTONA resté
en post-curseur à ST DIZIER a enfin rejoint le gros de l'Escadre. Il
prend le Commandement du Q. G.
6 Octobre 1945
Nous recevons du renfort.
Six lectrices au son nous arrivent de la Brigade. Ce n'est pas trop
tôt, notre radio n'étant pas très riche en personnel.
10 Octobre 1945
Le Capitaine VARRY
est passé grand maître des Loisirs de l'Escadre. En fait de Loisirs,
pour lui, ça lui, donne pas mal de travail. . . Ce soir il nous gratifie
d'une troupe Théâtrale. Et ce n'est qu'un début. . . Nous ne désespérons
pas de voir dans nos murs la fine fleur des planches parisiennes.
Des films vont passer
chaque semaine. Des équipements de sport nous arrivent. Des skis sont
commandés - perspective de tape-cul dans la manne immaculée - tout est
prés - l'hiver peut venir, notre Capitaine barbu nous permet de l'attendre
de pied ferme.
14 Octobre 1945
Relève de nos transports
en A. F_ N. Le "Gascogne" nous revient tout essoufflé. Le
"Bretagne" envoie 8 avions aujourd'hui à LYON. Le "Maroc"
part demain avec 13 avions, et enfin, le 16 au matin 3 avions du "Bretagne"
vont compléter l'Armada.
Le circuit est prévu
de la façon suivante :
·
4 avions sur LYON -- ALGER
·
4 avions sur ALGER - LYON
·
2 avions sur LYON - TUNIS
·
2 avions sur TUNIS -- LYON
Ceci journellement.
Le Commandant GRIMAL
part à AYON comme Régulateur.
Le bilan de la rotation
qui s'achève est le suivant :
LYON - ALGER - ALGER
- LYON LYON – TUNIS - TUNIS - LY0N 994 passagers 956 passagers 882 passagers
871 passagers
15 Octobre 1945
La nouvelle rotation
sur l'Afrique du Nord commence bien mal. Un accident vient à nouveau
d'endeuiller l'Escadre.
Ce matin par plafond
bas, l'avion n° 44 du "Bretagne" piloté par le Capitaine THOMAS
a percuté au sol peu après décollage. D’après les premiers renseignements
qui nous parviennent il y aurait 16 morts :
-- Le Caporal Chef
Mécanicien DARMON et les 15 passagers. Pas de nouvelles du Navigateur
: Aspirant MOREAU. Le reste de l'équipage, blessé, est à l’hôpital.
Cet accident serait
du à une Perte de contrôle de l'appareil consécutive à une panne d'instruments
gyroscopiques.
Nous attendons de plus
amples renseignements.
Départ du "Maroc"
: 6 avions se posent normalement à LYON - 6 autres suivant à quelques
heures ; sur les 6 un se pose à LYON et les autres font demi tour et
atterrissent à DIJON.
Les familles "rappliquent"
en Allemagne. A cet effet un service a été établi et fonctionne ainsi
:
• Tous les Lundis et
Jeudis de chaque semaine un autocar du "Maroc" se rend à IMMENDINGEN
où il "Cueille" les familles arrivant de STRASBOURG par le
train et les conduisent dans leurs garnisons respectives. Un G. M. C.
fait le même trajet pour le transport des bagages.
-- Un Régulateur est
en place à STRASBOURG pour faciliter le transfert et des personnes et
des bagages du train arrivant de PARIS au train partant pour IMMENDINGEN.
16 Octobre 1945
Nous avons confirmation
de l'accident d'hier avec les détails suivants :
·
Pilote Capitaine THOMAS : Blessé.
·
Copilote Sergent BERTINI : Blessé.
·
Navigateur Aspirant MOREAU : Décédé.
·
Radio Sergent BARNERISSE : Blessé.
·
Mécanicien Caporal Chef DARMON : décédé.
·
15 passagers décédés, 9 Européens et
6 indigènes.
L'accident s'est produit peu après le décollage. L'avion
qui décollait en formation est entré dans une couche de stratus à I00
mètres et a percuté une colline à 1 Kilomètre au N. E. du village de
POLEYMIEUX.
Des 5 avions du "Maroc"
atterris hier à DIJON, 3 décollent pour LYON et deux restent en panne
sur le terrain : un pneu éclaté à l'un et un saumon d'aile arraché à
l'autre.
17 Octobre 1945
Les 2 avions du "Maroc"
en panne à DIJON, réparés, rejoignent le gros à LYON.
29 Octobre 1945
Le Commandant LONGUET
quitte le "Gascogne". Dans une prise d'Armes sur la piste,
le Commandement du Groupe est passé au Commandant FORGET.
Par la même occasion
une remise de décorations a lieu. Le Commandant MAURICE, les Capitaines
HAUTIERE et VILLETORTE, reçoivent des mains du Colonel BODET, la croix
de la Légion d'Honneur. Le Lieutenant Colonel de CHASSEY épingle 3 médailles
Militaires et le Commandant LONGUET une quinzaine de Croix de Guerre.
31 Octobre 1945
L'activité des transports
sur l'Afrique du Nord pour la quinzaine qui vient de s'achever se traduit
par les chiffres ci-dessous :
LYON ALGER ALGER
- LYON LYON -- TUNIS TUNIS – LYON
825 passagers 635 passagers
405 passagers 360 passagers
1er Novembre 1945
Le "Bretagne"
a un faible pour les îles. Le B. 26 N° 34 rejoint à PALMA de MAJORQUE
son camarade le 57 déjà là bas depuis le 18 Août.
Partant d'Alger vers
Lyon avec 15 passagers à bord, le 34 piloté par le Sergent PILLORE,
s'est trouvé pris dans un grain violent duquel il a essayé de sortir,
soit en rase flots, soit à 15.000 pieds. Mais en vain. Ce que voyant,
la provision d'essence s'épuisant, le Pilote a préféré descendre à PALMA
qui était à proximité.
Le sort voudrait-il
baser le "Bretagne" à "Majorque.?"
6 Novembre 1945
Le 05 du "Maroc",
en "carafe" d'un moteur s'est posé normalement à MARIGNANE
venant de LYON pour TUNIS.
11 Novembre 1945
La Brigade devait défiler
sur PARIS ce matin. L'Escadre fournissait : 6 avions au "Gascogne"
et. . . . . 1 par Groupe pour le "Bretagne" et le "Maroc".
Ouai! . . . mais le Général Hiver en avait décidé autrement : une avant
garde neigeuse couvrait le pays, clouant au sol B. 26 et équipages.
Le défilé s'est effectué en pantoufles au coin du feu. . . .
15 Novembre 1945
Le Lieutenant Colonel
de CHASSEY, relève au Régulateur de LYON le Commandant GRIMAL. Ce Commandement
doit désormais être effectué par le Commandant d'Escadre ou son Second.
Le trafic se ralentit
par suite du mauvais temps persistant sur LYON en cette saison. Le nombre
de passagers transportés durant cette dernière quinzaine est le suivant
:
LYON - ALGER - ALGER,
- LYON LYON - TUNIS - TUNIS - LYON
555 passagers 495 passagers
225 passagers 255 passagers
soit environ un quart
de moins que pour la deuxième quinzaine d'Octobre.
21 au 26 Novembre
1945
Mauvaise semaine pour
les transports. Quelques avions seulement ont franchi la Méditerranée.
La Ligne ne paye plus beaucoup.
27 Novembre 1945
Le B. 26 N° 40 du "Bretagne",
en difficulté sur la Méditerranée a lancé un S O S cette après midi
vers 16 heures 30. A 17 heures 05, nous apprenions qu'il avait fait
un atterrissage de fortune à la frontière ALGERO TUNISIENNE, à SEDRATA,
au Sud de GUELMA. Pas de blessés graves à bord.
L'alerte a été chaude.
Nous attendons de plus amples renseignements.
28 Novembre 1945
Nous avons confirmation
de l'accident du 40, mais ne possédons encore aucun détail.
30 Novembre 1945
Nouvel accident dans
les transports. Le B. 26 N° 08 du Groupe "Maroc" allant de
MARIGNANE à LYON s'est écrasé cette après-midi dans le Vaucluse. Les
5 occupants sont morts.
·
Aspirant CHIARRELLI : Pilote
·
Aspirant MALLETERRE : Co-Pilote
·
Sergent DECOMBAS : Radio
·
Adjudant ROCHE : Mécanicien
·
Sergent SLOEFFER : Passager de l'Armée
de Terre.
Nous n'avons aucun
détail sur les causes de l'accident.
1er Décembre 1945
Bilan de la quinzaine
passée :
LYON - ALGER A LGER
- LYON - LYON - TUNIS TUNIS - LYON
420 passagers 405 passagers
135 passagers 90 passagers
7 Décembre 1945
Le Capitaine CONDETTE
du G. B. M. 2/63 venant de LYON sur MENGEN est entré dans les collines
du Jura, en P. S. V. : 7 morts - avion détruit.
15 Décembre 1945
Le transport est virtuellement
terminé pour la 31eme. Par petits groupes les avions rejoignent le terrain.
Cependant 6 avions sont mis à la disposition des F. A. Tac pour assurer
jusqu'au 22 des liaisons en A. F. N.
La 34e ne nous remplace
pas immédiatement sur la "ligne". Les rotations doivent commencer
avec la nouvelle année. LYON avec ses brouillards est abandonné ; BLIDA
devient tête de ligne, et les avions feront BLIDA-MARIGNANE et retour
dans la même journée.
21 Décembre 1945
Le Colonel DE CHASSEY
rejoint l'Escadre après avoir dirigé le Régul de LYON pendant 1 mois.
Bilan total des passagers
transportés : 48.143.
25 Décembre 1945
Noël, premier Noël
de paix, Noël en Allemagne, Noël sans neige. Nous qui pensions avoir
un Noël d'hermine. . . . Ce sera pour la prochaine fois. . . . Pourtant
malgré cette lacune aux décors, il fait bon vivre enfin ce jour en paix,
si ce n'est encore en famille pour tout le monde.
1er
Janvier 1946
Une année s'achève
; une année commence. La machine à faire le temps continue sa course,
étrangère à ce que font les hommes. Elle connut des Sages, elle connut
des fous. Elle verra les mêmes choses. Tout de même, comme il est de
coutume, ce jour, d'émettre des vœux, de faire des souhaits, nous pouvons
souhaiter un monde meilleur. Et que cette année naissante soit une bonne
année pour tous.
4 Janvier 1946
Le Commandant JAHAN
vient de "ratatiner" son Marauder à BORDEAUX au décollage.
L'avion est en cendres, équipage et passagers sont saufs. Un vrai "pot.
8 Janvier 1946
Décidément, sans croire
au mauvais sort, il est à penser que certaines époques sont marquées
par la "pouasse" (poisse), Au cours d'essai d'un pilote, nouvellement
affecté au "Maroc", le Capitaine DE MONTS a fauché le train
de son avion à l'atterrissage. Mauvais fonctionnement des freins, piste
gelée, et le Marauder gît sur le plan gauche cassé.
10 Janvier 1946
L'hiver semble enfin
arrivé. Tout est blanc aujourd'hui. Il fait froid, le ciel charrie de
gros nuages aux flancs bourrés de neige et . . . . d'espoir pour les
skieurs. Les novices du ski, qui sont légion ici, vont pouvoir enfin
prendre leur essor. Que de glissades en perspective.
15 Janvier 1946
Le Commandant AUBRY
quitte le Commandement du "Maroc". Il rejoint LAHR où il est
appelé à d'autres fonctions.
19 Janvier 1946
Toujours de la neige.
Mais pas de skis pour tout le monde. Bah ! .. Il y a des luges.
1er Février 1946
Des skis sont enfin
arrivés . . .. la neige, elle, est partie. Pas de veine !! . .
2 Février 1946
L'Escadre continue
son métier de déménageuse. Après le G. C. 1/5 c'est au tour du G. C.
1/4 d'être véhiculé par nos soins d'Allemagne aux Afriques.
De vrais oiseaux migrateurs.
7 Février 1946
Crash du B.
26 n° 19, Sous Lieutenant ARDENT, au décollage d'ORAN. Avion détruit,
pas de blessés graves à bord.
10 Février 1946
On parle beaucoup de
dissolution d'Unités en ce moment. L'une des deux Escadres serait dissoute
- Laquelle?
Les grands Chefs sont
présentement réunis à PARIS en vue d'une nouvelle organisation (encore.
. .) de notre Armée de l'Air.
16 Février 1946
Retour de PARIS du
Colonel. Nouvelles : 2 Groupes seraient dissous : 1/19 et 1 32. La 31e
conserverait les 2/20 et 1/22 sur B. 26. La 34e continuerait les rotations
en cours et passerait sur Junkers 52.
De toute façon il ne
semble pas que nous soyons en Allemagne pour bien longtemps.
Des oiseaux migrateurs
disions-nous. . .
28 Février 1946
Rien de sensationnel
à signaler. Un calme plat relatif règne dans la maison. Pendant que
la 34e assure le transport régulier de MARIGNANE à BLIDA, la 31e travaille
pour la Chasse qu'elle transporte en Afrique.
Toujours des bruits
relativement à la dissolution, à la transformation des Escadres et toujours
rien de précis. "Inch Allah! . . ."
6 Mars 1946
Le Sous Lieutenant
LOISELEUX nous quitte. Il laisse les Transmissions de l'Escadre pour
suivre un stage à PARIS.
Le Commandant d'ERCEVILLE
nouvellement affecté à l'Escadre prend la direction du 1er Bureau. Le
Commandant MAURICE se consacre ainsi définitivement aux affaires indigènes,
et au 2e Bureau reconstitué.
15 Mars 1946
Nouvelles paraissant
définitives : Disparition de la 34e Escadre et de la Brigade. La 31e
transformée en transport continue. . Nouveau point d'attache à ALGER
avec le 2/52. Le 1/62 déjà à ALGER sur Ju 52 passerait sous son contrôle.
Les 1/22 et 1/19 disparaissent. Le 2/20 passerait une partie de l'été
en Allemagne et prendrait ses quartiers d'hiver à DAKAR.
Grosse discussion au
sujet des Marauder. De mauvais plaisants veulent les fondre pour en
faire des batteries de cuisine. Bonne affaire sans doute pour les ménagères,
mais mécontentement de nos équipages qui eux, connaissent et aiment
leur Marauder.
1er
Avril 1946
Un "Chize"
monstre se prépare pour le 6. Réunion de toutes les "Huiles"
en piste pour une prise d'Armes à l'occasion de la dissolution de la
Brigade.
Un enterrement de première
classe . . .
1er Mai 1946
L'enterrement dont
nous parlions plus loin a eu lieu il y a un mois et cette nuit à O heure
la défunte expirait. La 31e Escadre a vécu.
Pour ceux qui croient
à la métempsychose, il est bon de signaler que la 31e renaît sous le
numéro 62 - Une multiplication par 2 en somme. Sous cette nouvelle appellation
l'ancienne 31e devient Escadre de transport et doit installer ses pénates
en ALGER.
A temps nouveaux, horizons
nouveaux. . . . .
---------------------------------------------------------
NOS MORTS
·
Capitaine SAIGET
·
Lieutenant BIT
·
Sergent RICHARD du 1/19 Tués en mission
de transport au THEIL (Ardèche)
·
Sergent EMERY par suite d'une panne de
moteur le 21 août 1945
·
Sergent MARTINET
·
Aspirant HY
·
Aspirant LENOIR
·
Aspirant LE CORNEC
·
Aspirant BONNEAU du 1/22 Tués en mission
d’entraînement à TRIEL
·
Adjudant MOULY (Seine et Oise) le 22
août 1945
·
Sergent HAINSELIN
·
Sergent GROCHE
·
Aspirant MOREAU du 1/20 Tués en mission
de transport à LYON (Percussion)
·
Caporal Chef DARMON dans la brume au
sol au décollage) le 16 Octobre 1945.
·
Aspirant CHIARELLI
·
Aspirant M ALLETERRE
·
Adjudant ROCHE du 1/22 Tués en mission
de transport à MORNAS
·
Sergent DECOMBAS (Vaucluse), (Percussion
au sol dans la brume) le 30 Novembre 1945.
----------------------------------------------
APPENDICE 2
Ordre Général N° 7
Après
deux années d'existence, la 31ème Escadre de Bombardement Moyen composée
des Groupes "Maroc", "Bretagne", "Gascogne",
rentre dans l'Histoire.
Ayant reçu en dépôt
sacré le drapeau de la 31ème ESCADRE d'avant-guerre, nous sommes réunis
aujourd'hui pour adresser un dernier salut à cet emblème avant d'en
faire remise à ceux qui nous l'avaient confié.
Ce drapeau, déjà riche
des gloires accumulées au cours des batailles aériennes de 1914-18 par
les anciennes escadrilles 10 et 226, où servirent nos grands anciens,
nous le rendons chargé de souvenirs plus glorieux encore.
A l'Inscription ,"Grande
Guerre 1914-1918" brodée dans ses plis, les actions d'éclat effectuées
par nos équipages et le sacrifice total de trop d'entre eux, le travail
courageux, l'esprit de discipline et l'abnégation de nos mécaniciens
et de notre personnel, autorisent à ajouter les noms d'autres combats
:
·
Campagne d'Italie : 1944
·
Débarquement de Provence : 1944
·
Campagne d'Allemagne : 1944 --- 1945
Gardons dans nos cœurs
le souvenir de notre Escadre et de son drapeau : soyons fiers d'avoir
servi dans une Unité quatre fois citée à l'Ordre de l'Armée Aérienne
et qui s'honore du port des fourragères aux couleurs de la Croix de
Guerre et de la médaille Militaire.
Tous ensembles saluons
une dernière fois nos couleurs.
Honneur et Gloire au
Groupes "Maroc", "Bretagne". "Gascogne".
Honneur et Gloire à
la 31ème Escadre de Bombardement.
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APPENDICE 3
Officiers ayant commandé l'Escadre :
·
Lieutenant Colonel CHASSIN du 1. 4. 44
au 1. 5. 44
·
Colonel PIOLLET du 2. 5. 44 au 28. 7.
44
·
Lieutenant Colonel GELEE du 29. 7. 44
au 18. 11. 44
·
Commandant DE MARICOURT du 19. 11. 44
au 5. 8. 45
·
Lieutenant Colonel DE CHASSEY du 6. 8.
45 au 31. 4. 46
|