Historique résumé du Groupe de Chasse III/1


1ère escadrille : "Renard" ex SPA 84


2ème escadrille : "Canard" ex SPA 93


(Source : collection François-Xavier Bibert - document Etat-Major du Groupement de Chasse 24, daté du 20 juillet 1942, signé Cne Pompe)

le Groupe de Chasse III/1 a été formé à Marignane le 1er novembre 1939 avec le Personnel Navigant et la moitié du personnel non navigant et divers du Groupe de Chasse de Tunisie, le 5ème Groupe Aérien Autonome.
Le 5ème Groupe Aérien Autonome stationné à Bizerte, terrain de Sidi-Ahmed, équipé de Dewoitine 510 avait occupé dès le 28 août 1939 le terrain de desserrement de Pont-du-Fahs, son terrain de travail étant situé à Depienne (60 Kms S.O. de Tunis).
Rentré à Sidi-Ahmed, le 21 septembre, le 5ème Groupe a commencé son entraînement sur avion Morane 406, le 11 octobre (appareils que ses pilotes allèrent prendre à l'ARMA d'Alger).
Jusqu'au 10 novembre, il mène un entraînement intensif sur ce type d'appareil nouveau pour lui et considéré comme moderne de façon à être fin prêt au 1er février 1940 (date à laquelle il devait rejoindre la métropole et être immédiatement engagé).
le 10 novembre arrive l'ordre de départ pour Marignane. le groupe embarque à Tunis sur le G. G. Grévy le 11 novembre au matin, abandonnant à Sid-Ahmed 18 Dewoitine 510, 20 Morane 46, son échelon roulant et la presque totalité de son matériel. Il est à Marignane le 13 novembre.
Une belle occasion a été perdue de faire traverser la Méditerranée par un Groupe de monoplaces.
Du 13 novembre au 15 décembre, le Groupe reçoit son matériel, est reconstitué en personnel et continue son entraînement sur Morane 406.
Il participe également à l'instruction pratique des noyaux des futurs GAO (Potez 63.11) en formation à Marignane ; pour lui le Potez 63.11 représente le Messerschmitt 110 ; pour les GAO, le Morane représente le Messerschmitt 109.
Le 15 décembre, l'échelon roulant du groupe s'embarque sur voie ferrée à Rognac pour Persan-Beaumont, terrain de Bernes sur Oise. Les avions arrivent à Beauvais le 24 et rejoignent Bernes les jours suivants, selon que le permettent les conditions atmosphériques.
Installation pénible -- Terrain non camouflable
le 10 janvier, le Groupe est déplacé à Chantilly, terrain des Aigles, avec mission d'assurer la couverture de la voie ferrée Compiègne-Tergnier et la Défense de la région parisiennes. Il est à la disposition du groupement de chasse 21 (Général Pinsard).
Les conditions atmosphériques sont pendant cette période extrêmement défavorables. Il effectue ses premières missions tout en continuant son instruction.
le 2 mars, le groupe est déplacé à Velaine-en-Haye, près de Nancy. Il est cantonné à Sexey-les-Bois. L'échelon roulant a fait mouvement par voie ferrée dans la nuit du 27 au 28 février. Il est aussitôt engagé.
Le 10 mars : nouveau déplacement, Toul, terrain de Croix-de-Metz. Une patrouille d'officiers Polonais venant du centre d'Instruction de Lyon est affectée à la 1ère escadrille.
le GC III/1 appartient pendant cette période aux Forces Aériennes de la IIIème Armée (Général de Boysson) dont il est le groupe organique.
Jusqu'au 13 avril, il effectue uniquement des missions de protection rapproché d'avions de reconnaissance sur la Sarre. Missions ingrates au cours desquelles les pilotes travaillent entre 7000 et 8000 mètres sont soumis au feu précis de la DCA allemande. la chasse Allemande n'attaque que les avions qui s'éloignent de la patrouille.
Un pilote, l'Adjudant Guingo est blessé le 9 mars.
Les avions protégés n'ont jamais été attaqués et pourtant l'ennemi avait mis à profit la période d'hiver pour équiper ses Messerschmitt 109 de moteur DB 601.
Le 13 avril, le groupe est dirigé sur Rouen, terrain de Boos, il assure la défense de la Basse-Seine. Il eut à la disposition du groupement de Chasse 21 (Général Pinsard).
L'échelon roulant s'est déplacé par voie ferrée le 14 avril.
Aucun engagement, les avions ennemis ne viennent que la nuit.
Ce déplacement a été un écoeurement complet pour le Groupe qui ayant réalisé une entente parfaite avec les nombreux GAO qu'il été chargé de protéger voyait ses efforts couronnés de succès : les avions protégés n'ont jamais été attaqués.
pendant le temps passé à Rouen, l(instruction aérienne a été poussée à fond et les bulletins de renseignements de la Chasse exploités.
Les Polonais manœuvrent très bien et forment une patrouille parfaitement constituée qui s'es rapidement adaptée à nos méthodes de travail.
Le 5 mai, le Groupe se déplace de nouveau pour Norrent-Fontes, terrain d'Auchy-sur-bois (Pas-de-Calais).
Le groupe se met à la disposition du Groupement de Chasse 25 (Colonel de Moussac). Conditions atmosphériques très mauvaises. Pas de sorties.
Le 10 mai, au lever du jour, l'aviation ennemie attaque le terrain à la bombe et à la mitrailleuse. Aucun dégât, ni victimes.
A la fin de la journée, sept Heinkel 111 et un Junker 88 ont été abattus. le Groupe n'a subi aucune perte, mais plusieurs avions sont durement touchés (Lieutenant de Mallman, Sous/Lieutenant Abrioux, Sous/Lieutenant du Boucher, Adjudant Gagnaire, Adjudant Dechanet, Sergent Doublet).
Le soir arrive l'ordre de départ vers la Belgique ; il doit participer aux opérations de l'Offensive à la frontière de Hollande.
Le 11 mai, dès quatre heures du matin, l'échelon roulant part par la route pour la Belgique, terrain de Moerbecke, frontière de Hollande, par St-Cher, Poperi..gne, Thielt et Gand. A 15 kms de l'arrivée, dans le village d'Overmeirre, le convoi est attaqué par deux bombardiers ennemis Heinkel 111. Il se défend avec ses mitrailleuses. Un des avions parait touché et s'éloigne. On apprend le soir qu'un bombardier allemand s'est posé non loin du lieu de l'attaque.
Le 12 mai, les avions sont à Moerbecke, frontière-Belge, dès la première heure. Le Groupe a reçu en renfort une Escadrille du GC III/3 (Capitaine Trouillard).
Les mécaniciens arrivent par avions de transport.
La journée est très dure et les alertes sont incessantes.
Trois Heinkel 111 et un Junker 88 sont abattus.
Quatre pilotes du Groupe sont descendus : trois sont blessés (S/lt Calmel, Adjudant-Chef Bassaget, Adjudant Dechanet), un est indemne mais sérieusement contusionné (ltt Polonais Bursztyn).
Le Lieutenant Tchèque Beran de l'escadrille renfort est tué.
Le Slt Calmel est hospitalisé à Bruxelles. le Lieutenant Bursztyn et l'Adjudant Dechanet à l'Hôpital de Gand. l'Adjudant-Chef Bassaget à l'hopital de Weteren. Ce dernier avec le Lieutenant Beran ont livré combat à quatorze Messerschmitt 110 qui se disposaient à attaquer la gare de Shelebelle un convoi du 7e Régiment de Pionniers. Dans son compte-rendu du 13 mai, le Chef de bataillon Poitrot a rendu un vibrant hommage à ces deux aviateurs. S'inspirant de ce compte-rendu, Roland Dorgelès a fait le récit qui suit et qui est tout à fait exact.
"Les soldats du 7e Régiment de Pionniers qui se trouvaient le 12 mai en gare de Shelebelle, près de Gand, se souviennent certainement de la joutes aérienne qui s'engage au dessus de leurs têtes. Deux Français contre 14 bi-moteurs, c'est un spectacle que ne s'oublie pas. Mais ce qu'ils ignorent encore c'est que l'un des pilotes n'avait rien pour se défendre et qu'il a combattu complètement désarmé pour détourner l'ennemi, pendant qu'ils débarquaient.
Dès le début de l'engagement, le Ltt Beran s'était effondré.
l'adjudant Bassaget, resté seul, n'en fonça pas moins dans la ronde infernale.
Il choisit sa proie, veut tirer : rien ne part ... panne complète ...
Que pouvait-il faire ? se dégager et fuir, laissant les Messerschmitt mitrailler le convoi à leur aise ? Impossible. Son devoir était de couvrir les fantassins ; il ne les lâcherait pas.
Héroïquement, il a feint de combattre, pirouettant sur l'aile autours des bimoteurs, s'élevant en chandelle, retombant en piqué et il a poursuivi cette lutte hallucinante, les balles carillonnant sur la tôle de ses ailes, sans pouvoir riposter, jusqu'au moment où les flammes ont jailli de son réservoir. Alors, il a sauté, son parachute aussitôt percé de balles : qu'importe, les fantassins s'étaient mis à l'abri."
L'Adjudant-Chef Bassaget est mort pour la France en Indochine en février 1942.
Le soir, le Groupe se retire sur le terrain de Maldegem (Est de Bruges). Légèrement replié, il ne cesse de participer à la bataille malgré l'extrême fatigue du personnel. l'échelon roulant rejoint par la route le 13 mai.
le 13 mai, le sergent Pralon est descendu en Hollande près de Rosendahl. le capitaine Trouillard, commandant l'escadrille de renfort est descendu après avoir abattu deux appareils allemands à Etten (Belgique). le S/Lt Isola, également de l'escadrille de renfort est descendu, le même jour.
Le soir , le Groupe quitte la Belgique, se repliant sur Norrent-Fontes. l'échelon roulant rejoint par la route par Theilt, Roulers, Ypres et Cassel. Jusqu'au 17 mai inclus, il continuera à utiliser le terrain de Maldegem comme terrain de travail et assurer deux missions par jour.
Le 16 mai, le Sous/Lieutenant Ciuck est descendu (disparu, mais rejoindra 5 jours plus tard après avoir adapté une hélice Chauvière en remplacement d'une Hamilton et s'être fait tirer par la DCA (trou d'environ 35 cm de diamètre dans le plan droit). Le sergent Pralon rentre indemne après avoir incendié son appareil à proximité et sous le feu de l'ennemi. Un Dornier 17 et un DO 215 sont abattus en Hollande.
Le 17 mai au soir, le Groupe fait mouvement sur Plessis-Belleville (Oise).
vers la fin de la matinée, la patrouille simple Tariel-Durand Castillon en couverture sur Gand-Selzeatz est dirigée sur un peloton de sept Ju 87 (renseignement guet Belges) qui approchait de Gand. Elle attaque ce peloton qui subitement s'était transformé en dix Heinkel 111 mais doit rompre le combat par suite de l'attaque déclenchée par une très forte protection de Me 109 et Me 110 - Pas de victime mais Castillon a eu chaud et s'il est permis d'employer le terme "passoire", on peut dire que son avion en était une.
l'échelon roulant, parti par par la route le 18 mai échappe de justesse aux allemands dans la région d'Amiens après avoir subi dans la ville un bombardement de 21 Junker 88 (sans dégâts ni victimes). Le Groupe est à la disposition du Groupement de Chasse n° 23 (Général Romatet).
Pendant quelques jours, le Groupe de Chasse II/2 stationné également au Plessis-Belleville travaille avec le III/1.
Après le départ du II/2, c'est le I/3 et le I/4 qui fournissent les patrouilles supplémentaires pour les missions - Résultat médiocre : appareils de types différents ; manque de liaisons ; longueurs d'onde différentes.
Trois Tchèques sont affectés au III/1.
Le 18 mai, un Do 17 et un Heinkel 111 sont abattus.
Le Lieutenant Tariel est descendu, il atterrit dans les lignes ennemies, mais réussit à s'échapper et rejoindre le Groupe deux jours plus tard. Roland Dorgelès a conté sur son Journal, l'exploit du Lieutenant T... (Tariel) :
"Son avion très durement touché, Tariel doit se poser train rentré sur une bande recouverte de chaume faisant suite à un immense terrain labouré.les balles sifflent ; il a compris : l'ennemi est dans la partie labourée. Il court, crachant ses dents pour avoir gouté au pare-brise et réussit à s'échapper à l'ennemi à la faveur de la nuit.
Il recueille un petit fantassin perdu, mais ne peut décider trois autres à le suivre. Accroupis dans un ruisseau bordant la route, ils voient défiler des divisions blindées. Ils réussissent à rejoindre nos lignes et à donner au général de Gaulle (alors commandant une division blindée) les renseignements qu'il demandait en vain à toutes les Armes depuis plusieurs jours."
Deux autre avions sont durement touchés : Ltt Marche (qui se pose près de la Ferté-Milon) et Sgc Castillon.
Le 19 mai, le Lieutenant Marche, commandant la 1ère escadrille, est descendu (tué) dans la région d'Anizy-le-Château après avoir abattu deux chasseurs allemand ; Le sergent Pralon atterrit sérieusement blessé ; un autre avion est durement touché (Sgc Pinochetti).
le 21 mai, trois pilotes sont descendus ; le Sgc Paulhan est tué près de Creil, le Slt Ciuck, rentré au Groupe le matin, repart en mission et est de nouveau descendu (disparu mais rejoindra le lendemain sur une bicyclette qu'il aura trouvée dans un garage désert de Beauvais.
Le Slt du Boucher est descendu indemne. deus autres avions sont durement touchés (Adjudant Gagnaire et Adjudant Crenieu).
Le 23 mai, importante mission pour la protection de la contre-attaque Franco-anglaise sur la Somme. le groupe ne subit aucune perte.
Le 25 mai, trois avions sont abattus ; le Ltt Bursztyn est descendu (disparu) ; l'Adjudant Gagnaire dont l'avion est sérieusement touché atterrit à Nantes
Le 26 mai, journée très dure, 11 avions ennemis abattus. le Ltt de Malmann, commandant la 2ème escadrille et l'Adjudant-Chef Saussol sont descendus. on apprendra plus tard qu'ils sont prisonniers ; le sous-officier est blessé. le Sergent Lagrange est également descendu (indemne) au sud de Montdidier.
L'Adjudant-Chef Saussol qui a abattu deux chasseurs allemands au cours de ce combat a été rapatrié comme grand blessé (hiver 40-41).
le terrain de Plessis-Belleville est bombardé et mitraillé par deux expéditions ennemies ; une quarantaine de Heinkel 111 et une vingtaine de DO 17 protégés par des Me 109 et 110 (environ 600 impacts).
Cinq Morane 406 sont incendiés, trois autres détruits par effet de souffle, trois autres sont sérieusement détériorés  par éclats. le Sergent mécanicien-radio Tourneux est tué.
Le 30 mai, un avion Heinkel est abattu.
le 3 juin, le terrain est de nouveau bombardé et mitraillé par des expéditions de même importance.. deux Morane sont détruits. le terrain est rendu inutilisable.
L'Adjudant Guingo est descendu (indemne), il se pose à Claye-Souilly, terrain de Mitry-Mory.
Le 4 juin, sur une bande de terrain aménagée, les avions décollent pour Valence, terrain de Chabeuil.
Le 5 juin, le Groupe, à peine arrivé à Valence, arrive l'ordre de regagner Rozay-en-Brie (Nord-Ouest de Provins).
L'échelon roulant, parti de Plessis-Belleville, le 6 juin arrive à Valence le 7, en repart le 8 et arrive à Rozay-en-Bris le 9 (toujours par route).
Le 8 juin, un avion ennemi est abattu.
Le 10 juin, un avion ennemi est abattu. derux pilotes sont atteints par tirs au sol : l'Adjudant Gagnaire s'écrase au sol, le Sergent Pélissier est vu se poser et sortir d'avion indemne (prisonnier rapatrié).
D'autre part, le Sergent Doublet, posé en panne sur le terrain de Connantre (Marne) ne donne pas des ses nouvelles.
Dans la nuit du 9 au 10, le Groupe reçoit l'ordre de se porter le 10 au matin avec tous ses moyens disponibles sur le terrain de Connantre, pleins complétés pour 7 heures ; il trouva sur ce terrain le II/9 et le I/6 et une seule citerne pour compléter les pleins. Les missions furent effectuées dans l'après-midi. Départ de Connantres, retour à Rozay-en-Brie après les missions.
Le III/1 perdit son as, l'Adjudant Gagnaire qui venait de remporter sa 10e victoires, survolait, au retour de mission, à basse altitude, une colonne qu'il croyait amie, exécutant ainsi l'ordre général de montrer nos cocardes aux fantassins toutes les foisque cela serait possible. Hélas, la colonne était allemande ; Gagnaire s'écrase au sol. Pélissier se posa train rentré et Cazade seul rejoignit le terrain avec son avion durement touché.
Doublet , son avion en panne, ne peut exécuter de missions ce jour là et par suite du manque de moyens de transport (avion ou auto) dut rester à Connantre. Il fut tué le lendemain par bombardement.
Au cours de ces missions, le Groupe utilise également le terrain de Nangis sur lequel stationne en permanence une équipe de mécaniciens.
Le terrain de Rozay-en-Brie qui était prévu en cas de repli n'était pas prêt ; la Gendarmerie et la mairie de Rozay ne savaient même pas qu'un terrain était prévu sur leur territoire et ne purent nous renseigner lorsqu'une reconnaissance de ce terrain fut ordonné (le Groupe III/1 était à ce moment-là au plessis-Belleville). Le Groupe remonté de Valence se servit du terrain de Nangis en attendant que celui de Rozay-en-Brie fut prêt - Jour et Nuit, les faucheuses fonctionnèrent et le terrain fut mis rapidement en état. Ce fut un terrain magnifique, bien camouflé et très difficile à repérer(les avions estafettes ne l'ont pas trouvé).
Le 11 juin, le Groupe reçoit l'ordre d'un nouveau départ pour Valence où il est à la disposition du groupe de Chasse 24 (Colonel de Turenne).
L'échelon roulant arrive à Valence le 12. Du 6 au 12, il a donc effectué et entièrement pzr route les voyages suivants : Plessis-Belleville, Meaux, Nevers, Valence, St-Etienne, Nevers, Melun, Rozay-en-Brie, puis Rozay-en-Brie, Montereau, Nevers, Lyon , Valence.
Le 18 juin, un DO 17, attaqué sur Valence, se pose désemparé dans la région de Tournon.
Le 19 juin, le groupe est replié sur Orange, terrain de Caritat.
le 21 juin, il est à Marignane, l'échelon roulant suivant par route. On apprend que le Sergent Doublet, resté en panne à Connantre a été tué par bombardement au sol.
le 24 juin à 20 heures, tous les avions disponibles effectuent une attaque d'engins blindés allemands au Nord de l'Isère. Le Sergent Lagrange, son avion en feu saute en parachute dans la région d'Orange.
L'attentat de Mers-el-Kébir vaut au III/1 d'être maintenu pendant un mois. Il est en position d'alerte, de l'aube au crépuscule, sur le terrain de Marignane.
Pendant cette période, il dispose de l'escadrille 5/13 stationnée également à Marignane.
Fin juillet, il est dissous - Le Personnel navigant va compléter le GC I/6 à Salon.

Conclusions
Le groupe, du 15 décembre 1939 au 24 juin 1940 a changé 15 fois de terrain, avec son échelon roulant qui ne s'est déplacé que 3 fois par chemin de fer et qui, en dehors d'un camion technique détruit par une bombe et de deux remorques type ancien dont les bandages étaient usés, était au complet le 24 juin avec tout son matériel.
toujours équipé de Morane 406, il a abattu depuis le 10 mai 1940 31 avions ennemis, dont 7 le 10 mai et 9 le 26 mai (non compris 8 avions abattus par l'escadrille de renfort).
Il a été perçu, du 15 novembre au 24 juin, 75 appareils. le Groupe est arrivé à Marignane avec 19 avions. Il a donc perdu au cours de la campagne 56 appareils dont 9 par accidents ou incidents au cours de travail aérien et 47 du fait de l'ennemi (en combat ou par destruction au sol).


Les pertes sont les suivantes :
  Grades Noms Dates Observations
Tués Lieutenant Marche 19 mai  
  Sergent-Chef Paulhan 21 mai  
  Sergent Mécanicien Tourneux 26 mai  
  Adjudant Gagnaire 10 juin  
  Sergent Doublet 11 juin  
 
Disparu Lieutenant (polonais) Bursztyn 25 mai Très probablement tué
 
Blessés Adjudant-Chef Guingo 9 mars  
  Adjudant Dechanet 12 mai  
  Lieutenant (Polonais) Bursztyn 12 mai  
  Adjudant-Chef Bassaget 12 mai  
  Sous/Lieutenant Calmel 12 mai  
  Sergent Pralon 19 mai  
  Adjudant-Chef Saussol 26 mai  
  Sergent Lagrange 24 juin  
 
Prisonniers Lieutenant de Mallmann    
  Sous/Lieutenant Calmel    
  Adjudant-Chef Saussol rapatrié  
  Sergent Pélissier rapatrié  

Pertes de l'escadrille de renfort du GC III/3:
  Grades Noms Dates Observations
Tués Lieutenant (Tchèques) Beran 12 mai  
  Capitaine Trouillard 13 mai  
  Sous/Lieutenant Isola 13 mai  


GQGA le 23 juin 1940 - Extrait de l'ordre n°69

Le Général en Chef Vuillemin, Commandant en Chef des Forces Aériennes, cite à l'ordre de

L'Armée Aérienne

Citation portant attribution de la croix de Guerre avec palme :

Le Groupe de chasse III/1

"Groupe qui, dès son arrivée au front, en mars 1940, a manifesté un héroïque sentiment du devoir au cours de nombreuses missions de protection.
Malgré des pertes sévères, a toujours conservé un bel esprit offensif et une magnifique ardeur, s'inspirant des exemples de ses chefs, le commandant Paoli et les Lieutenants de Mallmann et Marche tous deux descendus en combat.
A remporté 35 victoires dont 11, le 26 mai ."

Signé Vuillemin
Sidi-Ahmed, le ... juillet 1942

le capitaine Pompe, ex Commandant en second du Groupe de Chasse III/1


[...] 6e escadrille du 2e RAC de Strasbourg (escadrille de Guerre SPA 84)

L'escadrille SPA 84, formée et commandée, le 6 janvier 1017 par le Lieutenant Gastin en exécution de la note 162-4 C/12 du 6 janvier 1917 du Ministre de la Guerre, rejoint le front le 16 février 1917 et fait parie du GC 13. Elle est successivement commandée par le Lieutenant d'Humières, le capitaine de Richemont, le capitaine Gastin qui en reprend le commandement ; et la quitte pour prendre du GC 23 et enfin le Lieutenant Wertheiler.
Depuis le 16 février jusqu'à l'Armistice, l'escadrille reste sur le front et prend part aux grandes batailles, entre autres, en 1917 ; Bataille du Chemin des Dames, de Flandre, de Verdun.
En 1918 : batailles de Champagne, Aisne et Somme, retraite de l'Aisne, avance française région de Vouziers.
Le 10 septembre, elle est citée à l'ordre de l'Armée.
le Général Commandant en Chef les Armées du Nord-Est à l'Ordre de l'Armée le Groupe de Combat n°13
"Unités de Combat particulièrement brillante, animée au plus pur esprit de sacrifice et du plus ardent enthousiasme. Depuis sa formation en novembre 1916, sous les ordre du commandant Fécamp, a coopéré avec une bravoure et une abnégation constantes à douze grandes batailles Aériennes. Malgré ses pertes cruelles n'a cessé, à aucun moment, de donner un magnifique exemple par sa ténacité et sa foi en la victoire. Sous les ordres du Capitaine d'Harcourt, les escadrilles 15, 65, 84, 88, ont pris la plus belle part aux batailles de mars-août 1918. Se dépensant sans compter et portant à 166, le nombre de leurs victoires.
Total des victoires : 24 avions et 1 Drachen allemand descendus.
Le plus beau fleuron de sa couronne est le Lieutenant Demeuldre dont la mort héroïque (3 mai 1918) mérite de passer à la postérité : au cours d'un combat, son appareil prit feu, il continua de combattre, torche vivante, jusdqu'à ce qu'une de ses ailes s'arrachât sous l'action des flammes. Alors seulement sa mitrailleuse se tut. le Lieutenant Demeuldre comptait 12 victoires officielles.

Pilotes qui se distingèrent à l'escadrille :
Sous/Lieutenant Demeuldre, l'âme de la 84
Capitaine Gastin
Sous/Lieutenant Wertheimer
Adjudant Delouze
Lieutenant Cayol
Sergent Prouvost
Sous/Lieutenant de Bonnefoy
Sous/Lieutenant Juguin
Adjudant Pinot
Adjudant Cordier
Adjudant Marnat


Pilotes morts au Champ d'honneur :
Caporal Evend Charles
Caporal Rostan Jacques
Sergent Duport Jean-Marie
Caporal Walcott Stuart
Lieutenant Morel Eugène
Sergent Lougrhan Edmond
Caporal Limousis Emile
Sous/Lieutenant Demeuldre Omer
Caporal Lecoq Georges
Sous/Lieutenant Arnoult Henri
Sergent Rousseau Armand
Sergent Geronini Charly
Sergent Michel Lucien
Sergent Vatta Raoul


[...] 5e Groupe Aérien Autonome de Chasse à Bizerte

"Le Groupe de Chasse de Sidi-Ahmed (dénomination valable jusqu'à la guerre de 1939-1940) a été créé en septembre 1933. [...]
Jusqu'en octobre 1936, il s'est appelait Groupe d'Aviation Légère de Défense et constituait le 2ème groupe de la 4ème Escadre d'Aviation d'Afrique (Le 1er Groupe- Groupe d'Observation et le PC du Commandement de l'Escadre étaient à Tunis el Aouina).
Il est devenu ensuite le 4ème Groupe de la 25ème Escadre Aérienne (PC d'Escadre à Sidi-Ahmed ; appellation qu'il a conservé jusqu'en août 1937.
De septembre 1937 à novembre 1939, nous le trouvons sous le nom de 5e Groupe Aérien Autonome.
Lorsque l'ordre de départ pour la métropole arrive, ce Groupe était baptisé depuis environ deux jours Groupe I/10. (???) [...]



Commandants Groupe
Commandant Dauphinet 09/1933 05/1934
CommandantNuville06/193409/1937
Capitaine Castagnier 10/1937 08/1938
Commandant Paoli 09/1938 jusqu'à dissolution 07/1940



Commandants escadrille SPA 84 "Renard"
 
au 2ème RAC Strasbourg
Capitaine Derobert    
Lieutenant Paoli    
LieutenantColin  
Lieutenant Michel    
 
à Sidi-Ahmed
Capitaine Sallares 09/1933 02/1935
Capitaine Tramond 03/1935 10/1935
Lieutenant Pompe 15/10/1935 11/11/1939
 
Pendant la Guerre 1939-40
Capitaine Pompe 12/11/1939 28/04/1940
Lieutenant Marche 28/04/1940 19/05/1940
Lieutenant Leenhard 20/05/1940 30/07/1040



Commandants escadrille SPA 93 "Canard"
 
au départ de Thionville
Capitaine Lenert    
 
au 33e RA à Mayence
Capitaine Lenert    
 
au 3e RAC à Châteauroux
Lieutenant Amouroux    
Lieutenant Hertaut    
Lieutenant Merlin    
Capitaine de Premare    
 
à Sidi-Ahmed
Lieutenant Bernard 1933  
Lieutenant Pompe 1934  
Capitaine Murtin 1934  
Capitaine Le Bideau 1936  
Lieutenant Escudier 1937  
Capitaine Rougevin-Baville 1938-1940  
 
Guerre 1939-40
Capitaine Rougevin-Baville    
Lieutenant de Mallmann    
Lieutenant de la Bretonnière