@ Sirpa Air Plaquette Equipe de Voltige de l'Armée de l'air (Capitaine Christian Guillet)

L'Équipe de Voltige de l'Armée de l'air

 

1913

L'histoire ne sait pas s'il faut accorder au Russe Nikolaevitch Nesterov ou au Français Adolphe Pégoud la paternité de la première "boucle bouclée". Nous laissons donc à ces deux pionniers la gloire d'avoir eu l'audace d'essayer ce que leurs contemporains considéraient alors comme de la folie pure.
Et celle d'avoir entraîné derrière eux tous les "mordus" qui les ont suivis.
Si le vol acrobatique est devenu voltige aérienne, c'est parce que ces premiers ont su voir, à travers leurs "folies ", l'intérêt d'explorer les capacités manoeuvrières de ces nouvelles machines que l'époque se plaisait à inventer.
Au-delà de l'exhibition, de la publicité et de la gloire éphémère, ils pressentaient que persisterait une connaissance du vol et de la conception du matériel, qui dans l'avenir sauverait des vies humaines et ferait avancer ce nouvel "Art de l'air".
Les "culbutes de côté" sont devenues des "tonneaux". Les "blocages en tête de marteau" pourraient être assimilés aux "renversements". Les "cabrioles anglaises" s'appellent désormais des "S verticaux". Moins poétique ou moins folklorique, la voltige aérienne moderne est passée du stade involontaire et hasardeux à une discipline de vol structurée, précise, et parfaitement définie.

1914

Un an après les premiers vols exécutés par les Pégoud, Nesterov. puis Hamel, Brachey et Roland Garros, la voltige spectacle devient " voltige de combat ".
La Grande Guerre impose en effet aux constructeurs de réaliser des aéroplanes robustes et maniables : les nécessités des combats aériens demandent aux pilotes un sens de l'air et une imagination créatrice pour se sortir de situations dangereuses. Des manoeuvres nouvelles sont ainsi mises au point. Des figures sont inventées. Les duels de la Grande Guerre enfantent la voltige aérienne.
Après l'armistice du 11 novembre 1918, les As, pour certains, se reconvertissent dans le spectacle, contribuant ainsi au perfectionnement des techniques de vol et de construction. La France n'est pas en reste, de grands noms illustrent les meetings aériens dans les années 30: Doret, Détroyat, Massote et Assolant.
L'Espagne s'enrichit d'un futur champion en la personne d'Aresti, qui deviendra célébre grâce à son "aérocryptographie ".

1945

La Seconde Guerre mondiale a les mêmes effets promoteurs sur l'aviation en général, et la voltige en particulier, pour ce qu'elle a de commun avec le combat aérien.
Les années 45-50 ne voient pas cet engouement pour le spectacle qui a existé durant les années 20. L'avion n'a plus l'avantage de la nouveauté et le public demande peut-être moins de spectacles de ce type. Par contre, reste le goût des hommes à se dépasser eux-mêmes, où à se mesurer entre eux. Après de nombreuses compétitions officieuses, qui souvent ressemblent à des duels entre pilotes, les premières compétitions de voltige aérienne sont officiellement organisées. Ainsi en 1960, le 1er Championnat du monde a lieu à Bratislava, en Tchécoslovaquie. Depuis, la coupe "Aresti" qui le récompense, est remise en jeu tous les deux ans. Mais pourquoi une Équipe de voltige dans l'Armée de l'air ?

1962

Après le "sommeil" d'après-guerre, une relance de la voltige aérienne semble nécessaire. De 1962 à 1964, l'aviation légère de l'Armée de terre (ALAT) met sur pied une équipe de voltige qui participe aux compétitions individuelles et aux présentations en patrouille.
Cette situation se modifie en 1967. Sur proposition du général Maurin, alors chef d'état-major de l'Armée de l'air, le ministre de la Défense décide la création d'une équipe de voltige, dont la mission consiste à représenter l'Armée de l'air dans les compétitions et manifestations, nationales ou internationales. Cette équipe est mise sur pied à Salon-de-Provence le 1er mars 1968 . Tout d'abord dotée de deux Stampe prêtés par le Service de la formation aéronautique, elle évolue ensuite pendant quelques mois sur Nord 3202 , puis sur Zlin 526 .
Parallèlement à la création de l'unité, la construction d'un avion de voltige nouveau est entreprise et permet à l'Equipe de voltige de l'Armée de l'air, de posséder ses propres appareils à compter de 1970. Ce sont les Cap 10B biplaces et Cap 20 monoplaces , toujours utilisés par les pilotes de l'E.V.A.A.
Au début de l'année 1984, l'Armée de l'air demande à la société Mudry d'étudier un avion répondant aux exigences de la compétition moderne, pour remplacer les Cap 20 standard. Le Cap 230 voit ainsi le jour.
Il participe au Championnat du monde 1986 sous les couleurs de l'Equipe de voltige de l'Armée de l'air et au championnat d'Europe 1987. En 1988, lors du Championnat du monde au Canada, nos pilotes ont remporté deux médailles d'or et trois de bronze.

Capitaine Christian Guillet

Actualisation
1990 : EVAA Championne du monde sur Cap 231.
Septembre 1999 : l'EVAA est équipée de Cap 232
jusqu'en août 2005.
Evaluations des Sukhoï 26, 29 et 31, Cap 222, Extra 300, Extreme 3000 ...)
Septembre 2008 : l'EVAA s'équipe en Extra 330 SC
et LC.


Liste des commandants de l'Équipe de voltige de l'Armée de l'air :

1968-1973 - Cne puis Cdt Robert Baudouin
1973-1975 - Cne André Romary
1975-1977 - Cne Marc Flamand
1977-1979 - Cne Roland Seguin (accès privé)
1979-1983 - Cne Jean-Louis Feltés
1983-1990 - Cne Michel Lebouvier
1990-1991 - Cne François Claudel
1991-1995 - Cne Jean-Paul Mondière
1995-1997 - Cne Pierre Chicha
1997-2000 - Cne Jean-Jacques Rose
2000-2003 - Cne Olivier Chaldebas
2003-2007 - Cne Christophe Le Serre
2007-2008 - Cne François Le Vot
2008-2015 - Cne Fabrice Camliti
2015-2018 - Cne Pierre Varloteaux
2018-....... - Cne Alexandre Orlowski


Voir actualité du 02/03/2018


Equipe de voltige 1969 : Angel Belingheri, Daniel Heligoin, Jean-Claude Ordoux, Michel Kolly et Robert Baudoin
(voir contribution)

Ligne de CAP 10B - EVAA - Salon de Provence - 1975
Livrée "blanche et damier blanc et noir". Au premier plan Le CAP 10B n°02 F-TFVQ.
La numérotation 02 signifie que cet appareil est l'un des quatre appareils de pré-série (deux furent affectés à l'EVAA). Il y a un petit 0 devant le grand 2 noir inscrit dans le cercle blanc. L'EVAA a aussi pris en compte le CAP 10B n°2 qui lui portera le code "VT" alors que le "02" est le "VQ". (voir contribution)


CAP 20 n°4 F-TFVX et n°1 F-TFVU - EVAA - Salon de provence - 1975
Livrée dite "jaune à damiers" période allant de 1970 à 1976.


CAP 20 n°5 F-TFVY - EVAA - Salon de Provence - 1975.
Livrée dite "jaune à damiers" période allant de 1970 à 1976.


CAP 20 n°5 F-TFVY - EVAA - lieu ? - 1975
Livrée dite "jaune à damiers" période allant de 1970 à 1976.


CAP 20 n°02 F-TFVV (260 cv) - EVAA - Salon de Provence - 16 avril 1982
Sur les deux photos suivantes, cet appareil, surnommé "l'Arlésien", seul CAP 20 à être équipé d'un moteur de 260 cv, est piloté par l'Adjudant-chef Claude Bessière dit "Coco" qui fut champion du monde de voltige aérienne 1988, 1990 et champion d'Europe 1989.
Voir page 15 du n°435 d'Air-Actualités de septembre 1990

La numérotation 02 (bien visible sur l'empennage) signifie que l'appareil est l'un des deux appareils de pré-série pour le CAP 20. (voir contribution)


CAP 20 n°02 F-TFVV (260 cv) - EVAA - Salon de Provence - 16 avril 1982

CAP 10B n°02 F-TFVA - EVAA - Salon de Provence - 21 mai 1984.


CAP 10B n°02 F-TFVA - EVAA - Salon de Provence - 30 juin 1986.
Au deuxième plan, le célébre "BDE" de l'Ecole de l'air (BDE = Bâtiment des études)


Dyn'Aéro CR-100-C n°21 (CI) - EVAA - Salon de Provence - avril 1996.
L'un des deux Dyn'Aero CR.100 testés par l'EVAA et qui n'ont pas été mis en service?


Stèle à la mémoire des morts en Service aérien Commandé des Equipes de Présentation de l'Armée de l'air (EPAA) - BA 701 Salon-de-Provence.


Autre photo

Complément