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Jacques-Henri Schloesing était un jeune Français
ordinaire, auquel la guerre réserva un destin extraordinaire. Il n'était
pas un soldat de métier, mais de circonstance. Pas davantage un héros flamboyant
et adulé, mais plutôt un chef courageux, aimé et respecté pour son humilité.
Il vécut peu : 24 ans. Suffisamment pour remplir une vie et tracer une destinée
qui illumine le ciel longtemps après le dernier combat.
Car il était aviateur. Chasseur, et très vite commandant de la première
escadrille de chasse de la France Libre. La guerre ne l’épargna pas. Abattu
une première fois, terriblement brûlé, il échappa aux Allemands et se réfugia....chez
lui, en plein Paris, rentrant dès qu'il le pût en Angleterre, après une
incroyable aventure dans la France occupée.
Au terme d’une année entière d'hôpital dont il sortit défiguré, il retrouva
une place au combat, que nul ne voulait plus lui accorder après tant d'épreuves
et si près de la Libération. Mais Jacques-Henri Schloesing avait une certaine
idée du devoir, qui s'accommodait mal des arrangements. Il avait donné sa
vie un matin de 1939 et renouvelé son serment un soir de juin 1940: il ne
lui appartenait plus de la reprendre. Seule la victoire pouvait le libérer
de sa parole.
Il fut abattu quelques semaines plus tard, à l'instant précis où la foule
des parisiens tout justes libérés célébraient cette victoire, accueillant
le général de Gaulle place de l'Étoile, à deux pas de chez lui. |