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Commandant  Edmond Marin-la-Meslée

05/02/1912 - 04/02/1945

Commandant la SPA 67
et le GC I/5 (janvier 1944)

(source : Textes et illustrations : Air Actualités n°433 juin 1990 page 26 et 27 -numéro spécial "La Bataille de France" 50e anniversaire)

L'as aux vingt victoires

Une promotion de l'école de l'Air (1945) porte son nom. Il est le " parrain " de la base de Reims (aujourd'hui dissoute). Le commandant Edmond Marin-la-Meslée demeure l'as aux vingt victoires de la Bataille de France.

Edmond Marin-la-Meslée est né le 5 février 1912, à Valenciennes. Son père, ingénieur des Arts et Métiers, lui communique sa passion : l'aviation. Il construit des planeurs, crée des aéro-clubs, et cela, à une époque où c'était une folie héroïque que de se passionner pour la conquête de l'air.
Toute l'enfance de "l'as aux vingt victoires" est marquée par son enthousiasme pour l'aviation. Bachelier, Edmond Marin-la-Meslée hésite sur la carrière à suivre. Il commence des études de droit. Mais la passion est la plus forte et, au bout de quelques semaines, il demande une bourse de pilotage chez Morane.
Il est breveté pilote en 1931[1]. C'est à ce moment qu'il s'engage par devancement d'appel. [En qualité d'officier de réserve, il est nommé sous-lieutenant le 20 septembre 1932 et est affecté au 2ème Régiment d'Aviation de Chasse de Strasbourg (escadrille ?). A l'issu de son contrat d'officier de réserve, il rengage, cette fois-ci comme sous-officier au grade de sergent]. Il est admis à l'école de l'Air en 1936. Il en sort, en octobre 1937, avec le grade de sous-lieutenant et le brevet d'observateur (à vérifier). Il est affecté à la 5e Escadre aérienne.
Nommé lieutenant le 1er octobre 1939, il termine la Campagne de France au groupe 1/5, avec 106 missions de chasse, 20 avions ennemis abattus, dont 15 au-dessus du territoire français et 5 au-dessus de l'Allemagne. A l'Armistice, son unité est repliée en Afrique du Nord. Il prend le commandement de son escadrille quelques semaines après. Le 15 décembre 1941, il est nommé capitaine, à titre exceptionnel, avec la proposition suivante : " Officier pilote de chasse aux qualités exceptionnelles de chef et d'exécutant qui, parmi ses 20 victoires et ses 10 citations à l'Ordre de l'Armée, a attaché à son nom le prestige qui revient au premier des combattants aériens de la guerre 1939-1940 ".
En novembre 1942, il reprend la lutte et participe à la Bataille de Tunisie. Il effectue personnellement 105 missions de " Coastal Command ", toujours en tête de son escadrille qui remporte 4 victoires au large des côtes africaines.


Edmond Marin-la-Meslée au commande de son Curtiss H 75 (date ?).




Le 15 janvier 1944, le capitaine Marin-la-Meslée prend le commandement du GC I/5 en relevant le commandant Hubert Monraisse. Sur cette photo, de gauche à droite : le capitaine Edmond Marin-la-Meslée, le colonel Jacques Murtin, le commandant Paul Stehlin, le commandant Hubert Monraisse.


En juin 1944, il est promu au grade de commandant. Son groupe revient en France : basé dans l'Est, il assure l'appui le plus efficace aux troupes de la 1ère Armée française.
Le 4 février 1945, le commandant Marin-la-Meslée part pour une mission d'appui des forces terrestres qui libèrent l'Alsace. Alors qu'il effectue un audacieux piqué, il est touché à la tête par des éclats d'obus, perd le contrôle de son P 47 et s'écrase au sol, dans un champ de la commune de Dessenheim.


Ici repose le corps du commandant Marin-la-Meslée : dans un champ de la commune de Dessenheim, à l'endroit même où s'est écrasé son P 47 Thunderbolt, le 4 février 1945. (localisation Google ).



Dernière citation du commandant Marin-la-Meslée, commandant du Groupe de Chasse I/5 "Champagne" : Chasseur d'un prestige inégalé, doué des plus belles qualités de chef dont il était le type accompli, a su faire jaillir autour de lui, par son seul exemple l'enthousiasme et l'ardeur en même temps qu'il forçait l'admiration de tous.
Impatient d'ajouter encore au palmarès éblouissant de ses vingt victoires conduisait son groupe à la délivrance de l'Alsace lorsque le 4 février 1945 il trouva à l'ennemi une mort glorieuse à la mesure de sa vie : en tête de la formation qu'il commandait.
Pur visage de l'Aviation de chasse dont il était l'incarnation, il restera, par ses vertus et par sa gloire l'une des figures les plus éclatantes de l'Armée de l'air et l'un des héros les plus nobles de la nation.


Marin-la-Meslée au Groupe de chasse 1/5


Quelques pilotes du I/5, à Suippes : sergents Muselli, Vuillemain, Périna (Tchèque, 13 victoires), sous-lieutenant Marin-la-Meslée, capitaine Accart (16 dont 12 homologuées), sous-lieutenant Rouquette (16 dont 10 homologuées pour la période 39-45).

Le 10 mai 1940, le général Accart, alors capitaine, commandait le groupe de chasse I/5, le sous-lieutenant Marin-la-Meslée fut son second pendant trois ans.
"Lorsque je vis arriver à la SPA 67 en 1937, sur le terrain de Reims, le sous-lieutenant Edmond Marin-la-Meslée, je fus séduit par ce grand garçon racé, aux yeux francs, au regard direct, ses gestes pleins d'aisance et son élégance naturelle traduisaient un équilibre de bon augure pour un chasseur, et la finesse de son esprit en faisait un officier brillant.


Edmond Marin-la-Meslée, ce grand garçon racé ... et son élégance naturelle ...


Il fut mon second pendant trois ans, mais nous ne mîmes pas trois ans à devenir deux amis. Très vite, il fut mon alter-ego, m'aidant avec une classe inégalable à préparer notre escadrille. L'orage déjà noircissait l'horizon.
Septembre 1939: l'orage crève.
"Marin-la-Meslée a bientôt l'occasion de prendre ailleurs le commandement d'une escadrille. Il refuse pour rester mon second et me succéder si la fortune des combats aériens m'est défavorable.
C'est à sa présence sans doute que je dois une grande part de mes succès : le sentant derrière moi, je n'ai aucune crainte pour l'avenir de mon unité au cas où je disparaîtrais, et peux ainsi m'engager à fond.
Puis ce sont les combats du tragique mois de mai qui cimentent nos amitiés par les victoires et les disparitions. A l'aube du sinistre mois de juin 1940, une balle du Heinkel 111 me frappe.
Sur le lit blanc de l'hôpital, je suis tranquille pour l'escadrille : Marin-la-Meslée m'a remplacé et la mènera de victoires en victoires. Il m'apparaît soudain venu d'un coup d'aile entre deux missions, je le revois au pied du lit, portant sur le bras ma veste d'uniforme accrochée dans mon bureau avant le dernier envol. Il me regarde, sans chercher à me cacher ses pensées. Il répète interdit : "Mon pauvre vieux... Mon pauvre vieux, ils vous ont bien arrangé". Jamais il ne m'a appelé ainsi ; il est ému, bouleversé de me retrouver en un tel état, et je sens toute son amitié à la manière dont il étreint ma main valide.
Derniers jours de juin : Marin-la-Meslée, grandi par ses vingt victoires, a passé la Méditerranée à la tête des Curtiss de l'escadrille. Il m'écrit, souvent. J'ai sur ma table, son paquet de lettres ardentes et sobres où il conte la vie de l'escadrille et exprime son espoir de ciels moins sombres que les cocardes sillonneront de nouveau à la poursuite des croix gammées...
"
[sources : Témoignage extrait de la revue aéronautique " Les vieilles tiges " Pionniers n° 103 (janvier 90)]


En 1942, Edmond Marin-la-Meslée en civil, à la terrasse d'un café à Toulouse.


Palmarès de pilotes ayant obtenu plus de dix victoires (entre le 2 septembre 1939 et le 25 juin 1940)
Victoires remportées seul ou en participation avec d'autres pilotes (*)

Rang Pilotes
Homologués
Probables
Total
1 -
Lieutenant Marin-la-Meslée
16
4
20
2 -
Sous-lieutenant Plubeau
14
4
18
3 -
Lieutenant Dorance
14
3
17
4 -
Capitaine Accart
12
4
16
5 -
Capitaine Vatsako (Tchèque)
12
2
14
6 -
Sergent Le Nigen
12
1
13
7 -
Lieutenant Périna (Tchèque)
11
2
13
8 -
Sous-lieutenant Le Gloan
11
1
12
9 -
Sergent-chef Tallent
11
1
12
10 -
Sous-lieutenant Lefol
11
0
11
11 -
Sergent-chef Morel
10
3
13
12 -
Sous-lieutenant Baptizet
09
4
13
13 -
Adjudant Tesseraud
07
4
11
14 -
Sous-lieutenant Madon
07
3
10
15 -
Adjudant Paulhan
07
3
10

(*) Annexe du livre de Jean Gisclon "Ils ouvrirent le bal"


Carte postale éditée par le Club Philatélique Brico-Corcellien D'après l'aquarelle d'Henri Wénisch - 2012

11 janvier 1940 - Première victoire du Commandant Edmond Marin la Mesléee

La première victoire du lieutenant Edmond Marin la Meslée, remportée dans la matinée du 11 janvier 1940, avec le sous-lieutenant Jean-Marie Rey, sur un Dornier 17 de la Luftwaffe dans le secteur de Longwy (Meurthe-et-Moselle). L'appareil piloté ce jour-là par celui qui allait devenir l'as des as, de la campagne de France (avec seize victoires homologuées) était le Curtiss H-75 n° 158, chasseur équipé de six mitrailleuses de 7,5 millimètres de calibre. D'après une aquarelle d'Henri Wénisch, ancien mécanicien personnel du commandant Marin la Meslée, exposée sur la base aérienne 112 de Reims, au musée de la BA 112 et de l'aéronautique locale.



Zoom sur le timbre.


Dos de la carte postale.


Voir aussi

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[1] Brevet de pilote militaire n° 23396 délivré le 1er août 1931 (école Morane)