05/02/1912 - 04/02/1945
Commandant
la SPA 67
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et
le GC I/5
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Edmond Marin-la-Meslée est né le 5 février 1912, à Valenciennes. Son père,
ingénieur des Arts et Métiers, lui communique sa passion : l'aviation. Il
construit des planeurs, crée des aéro-clubs, et cela, à une époque où c'était
une folie héroïque que de se passionner pour la conquête de l'air.
Toute l'enfance de "l'as aux vingt victoires" est marquée par son enthousiasme
pour l'aviation. Bachelier, Edmond Marin-la-Meslée hésite sur la carrière
à suivre. Il commence des études de droit. Mais la passion est la plus forte
et, au bout de quelques semaines, il demande une bourse de pilotage chez Morane.
Il est breveté pilote en 1931[1]. C'est
à ce moment qu'il s'engage par devancement d'appel. [En
qualité d'officier de réserve, il est nommé sous-lieutenant
le 20 septembre 1932 et est affecté au 2ème Régiment
d'Aviation de Chasse
de Strasbourg (escadrille ?). A l'issu de son contrat d'officier de réserve,
il rengage, cette fois-ci comme sous-officier au grade de sergent].
Il est admis à l'école de l'Air en 1936. Il en sort, en octobre 1937, avec
le grade de sous-lieutenant et le brevet d'observateur (à
vérifier). Il est affecté à la 5e Escadre aérienne.
Nommé lieutenant le 1er octobre 1939, il termine la Campagne de France au
groupe 1/5,
avec 106 missions de chasse, 20 avions ennemis abattus, dont 15 au-dessus
du territoire français et 5 au-dessus de l'Allemagne. A l'Armistice, son unité
est repliée en Afrique du Nord. Il prend le commandement de son escadrille
quelques semaines après. Le 15 décembre 1941, il est nommé capitaine, à titre
exceptionnel, avec la proposition suivante : " Officier pilote de chasse aux
qualités exceptionnelles de chef et d'exécutant qui, parmi ses 20 victoires
et ses 10 citations à l'Ordre de l'Armée, a attaché à son nom le prestige
qui revient au premier des combattants aériens de la guerre 1939-1940 ".
En novembre 1942, il reprend la lutte et participe à la Bataille de Tunisie.
Il effectue personnellement 105 missions de " Coastal Command ", toujours
en tête de son escadrille qui remporte 4 victoires
au large des côtes africaines.
Edmond Marin-la-Meslée au commande de son Curtiss H 75 (date ?).
Le 15 janvier 1944, le capitaine Marin-la-Meslée prend le commandement
du GC I/5 en relevant le commandant Hubert Monraisse. Sur cette photo, de
gauche à droite : le capitaine Edmond Marin-la-Meslée, le colonel
Jacques Murtin, le commandant Paul Stehlin,
le commandant Hubert Monraisse.
En juin 1944, il est promu au grade de commandant. Son groupe revient en France
: basé dans l'Est, il assure l'appui le plus efficace aux troupes de la 1ère
Armée française.
Le 4 février 1945, le commandant Marin-la-Meslée part pour une mission d'appui
des forces terrestres qui libèrent l'Alsace. Alors qu'il effectue un audacieux
piqué, il est touché à la tête par des éclats d'obus, perd le contrôle de
son P 47 et s'écrase au sol, dans un champ de la commune de Dessenheim.
Ici repose le corps du commandant Marin-la-Meslée : dans un champ de
la commune de Dessenheim, à l'endroit même où s'est écrasé
son P 47 Thunderbolt, le 4 février 1945. (localisation Google ).
Dernière citation du commandant Marin-la-Meslée,
commandant du Groupe de Chasse I/5 "Champagne"
: Chasseur d'un prestige inégalé, doué des
plus belles qualités de chef dont il était le type accompli,
a su faire jaillir autour de lui, par son seul exemple l'enthousiasme et l'ardeur
en même temps qu'il forçait l'admiration de tous.
Impatient d'ajouter encore au palmarès éblouissant de ses vingt
victoires conduisait son groupe à la délivrance de l'Alsace
lorsque le 4 février 1945 il trouva à l'ennemi une mort glorieuse
à la mesure de sa vie : en tête de la formation qu'il commandait.
Pur visage de l'Aviation de chasse dont il était l'incarnation, il
restera, par ses vertus et par sa gloire l'une des figures les plus éclatantes
de l'Armée de l'air et l'un des héros les plus nobles de la
nation.
Quelques
pilotes du I/5, à Suippes : sergents Muselli,
Vuillemain, Périna (Tchèque, 13 victoires), sous-lieutenant Marin-la-Meslée,
capitaine Accart
(16 dont 12 homologuées), sous-lieutenant Rouquette
(16 dont 10 homologuées pour la période 39-45).
Le 10 mai 1940, le général Accart,
alors capitaine, commandait le groupe de chasse I/5, le sous-lieutenant Marin-la-Meslée
fut son second pendant trois ans.
"Lorsque je vis arriver à la SPA 67 en 1937, sur le terrain de Reims,
le sous-lieutenant Edmond Marin-la-Meslée, je fus séduit par ce grand garçon
racé, aux yeux francs, au regard direct, ses gestes pleins d'aisance et son
élégance naturelle traduisaient un équilibre de bon augure pour un chasseur,
et la finesse de son esprit en faisait un officier brillant.
Edmond Marin-la-Meslée, ce grand garçon racé ... et son
élégance naturelle ...
Il fut mon second pendant trois ans, mais nous ne mîmes pas trois ans à
devenir deux amis. Très vite, il fut mon alter-ego, m'aidant avec une classe
inégalable à préparer notre escadrille. L'orage déjà noircissait l'horizon.
Septembre 1939: l'orage crève.
"Marin-la-Meslée a bientôt l'occasion de prendre ailleurs le commandement
d'une escadrille. Il refuse pour rester mon second et me succéder si la fortune
des combats aériens m'est défavorable.
C'est à sa présence sans doute que je dois une grande part de mes succès :
le sentant derrière moi, je n'ai aucune crainte pour l'avenir de mon unité
au cas où je disparaîtrais, et peux ainsi m'engager à fond.
Puis ce sont les combats du tragique mois de mai qui cimentent nos amitiés
par les victoires et les disparitions. A l'aube du sinistre mois de juin 1940,
une balle du Heinkel 111 me frappe.
Sur le lit blanc de l'hôpital, je suis tranquille pour l'escadrille : Marin-la-Meslée
m'a remplacé et la mènera de victoires en victoires. Il m'apparaît soudain
venu d'un coup d'aile entre deux missions, je le revois au pied du lit, portant
sur le bras ma veste d'uniforme accrochée dans mon bureau avant le dernier
envol. Il me regarde, sans chercher à me cacher ses pensées. Il répète interdit
: "Mon pauvre vieux... Mon pauvre vieux, ils vous ont bien arrangé". Jamais
il ne m'a appelé ainsi ; il est ému, bouleversé de me retrouver en un tel
état, et je sens toute son amitié à la manière dont il étreint ma main valide.
Derniers jours de juin : Marin-la-Meslée, grandi par ses vingt victoires,
a passé la Méditerranée à la tête des Curtiss de l'escadrille. Il m'écrit,
souvent. J'ai sur ma table, son paquet de lettres ardentes et sobres où il
conte la vie de l'escadrille et exprime son espoir de ciels moins sombres
que les cocardes sillonneront de nouveau à la poursuite des croix gammées..."
[sources : Témoignage extrait de la revue aéronautique " Les vieilles tiges
" Pionniers n° 103 (janvier 90)]
En 1942, Edmond Marin-la-Meslée en civil, à la terrasse d'un
café à Toulouse.
Carte postale éditée par le Club Philatélique Brico-Corcellien D'après l'aquarelle
d'Henri Wénisch - 2012
11 janvier 1940 - Première victoire du Commandant Edmond
Marin la Mesléee
La première victoire du lieutenant Edmond Marin la Meslée, remportée dans
la matinée du 11 janvier 1940, avec le sous-lieutenant Jean-Marie Rey, sur
un Dornier 17 de la Luftwaffe dans le secteur de Longwy (Meurthe-et-Moselle).
L'appareil piloté ce jour-là par celui qui allait devenir l'as des as, de
la campagne de France (avec seize victoires homologuées) était le Curtiss
H-75 n° 158, chasseur équipé de six mitrailleuses de 7,5 millimètres de calibre.
D'après une aquarelle d'Henri Wénisch, ancien mécanicien personnel du commandant
Marin la Meslée, exposée sur la base aérienne 112 de Reims, au musée de la
BA 112 et de l'aéronautique locale.
Zoom sur le timbre.
Dos de la carte postale.