Colonel Christian Mazo

[1915 - 1991]

 

"Chasseurs mes frères"

Recueil de poésies

“Il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va”

(Sénèque)


SPA 94
SPA 62
SPA 3
SPA 37
EALA 16/72
GC II/1
GC III/10
GC I/2
GC I/4
GC II/10
CER 301

(contenu de ce recueil avec l'aimable autorisation de sa petite-fille Géraldine Gruchet-Mazo)

(au format pdf muet)

LE CHALAND

Par des journées d'azur, par des soleils de Mai ;
Libre comme l'éther, sans amour désormais...
O flâner sur les quais, près du vieux Pont au Change,
En regardant couler les eaux d'un calme étrange !

Rêver dans ce Paris de rivages lointains,
De grève désertique et d'ilôts incertains;
Tandis que les chalands, sous l'arche bien trop basse,
Suivent un remorqueur et très lentement passent.

Sur la péniche longue, aucun bruit ne s'entend.
C'est un songe éternel que nul réveil n'attend.
Aussi le marinier, plus poète qu'humain,
Dort sans aucun souci, le gouvernail en main...

Mai 1933
 


BALLADE DU TEMPS JADIS


C'était le bon vieux temps du Nieuport
Où l'on buvait en escadrille
Le champagne, tous en famille,
Au bar des "Fauche-la-Mort".

Il n'y avait pas alors
De train rentrant, de compresseur,
Et la mécanique était sœur
Et partageait notre heureux sort.
Pas de radio, de bavardages,
Ni de "cockpit" ... La gueule au vent,
Les vieux juteux étaient des sages
Qui contournaient le mauvais temps.

C'était le bon vieux temps du Nieuport
Avec Michy, avec Dantan,
Avec Baillet, Poivre et consort...

Mais où sont les neiges d'antan ?

lère Escadre de Chasse 1936
 

BALMER

"Plein tube", l'Hispano chantait à deux, trois milles
Puis passant sur le dos et vrillant vers le sol,
Il taisait son vacarme et comme l'astre file,
Argenté, descendait en de spirales folles.

Les "mécanos", debout, les yeux vers le soleil
 Regardaient sans parler leur machine si belle.
Le ciel était profond et d'un bleu sans pareil.
Les cocardes là-haut faisaient des étincelles.

Je l'ai vu toucher terre et venir avec grâce
Rouler, très lentement, sur le gazon tout vert.
J'ai demandé le nom de cet oiseau de chasse,
 Et l'on m'a répondu : "Ce pilote est Balmer".

ETAMPES 1936

A mon moniteur de voltige, le Lt BALMER, tué en service aérien commandé en Afrique du Nord, 1946.
 

PANNE EN CAMPAGNE

Tu vis encore ce soir, malgré ta maladresse !
Pleures tout bas surtout, par les hommes riraient
De voir ton désarroi, ta honte et ta faiblesse.
S'ils te trouvaient pleurant... Songe à ce qu'ils diraient !

Vois : le meilleur pilote a rompu sa nacelle
Et parfois les oiseaux perdent leur plume au vent,
Alors pourquoi veux-tu que rien ne se révèle ?
Ton orgueil est blessé mais tu restes vivant.

Ceux qui depuis longtemps servent sous les cocardes
Savent que tous les jours on peut briser ses ailes ;
Eux ne t'en voudront pas. Si les autres bavardent...
Laisse leurs bruits courir, la vie est bien trop belle.

Qu'importe l'appareil et que fait ta blessure
Si ton Chef d'Escadrille en fêtant ton retour,
Chante, lève son verre et blague avec humour.
La terre une autre fois te semblera moins dure...

5 Janvier 1937

Au Lieutenant-colonel PITAULT, commandant la 1ère Escadre de Chasse, tué en service aérien commandé sur Dewoitine 510, à Grey, 1937.
 


PINSARD


Plus de vingt palmes d'or sur la même poitrine
A plus de quarante ans, volant sur Dewoitine ...
Ajourez au portrait les bottes du soudard,
Et son menton de fer,... vous connaîtrez Pinsard.

Mais je conseille fort aux hommes trop timides,
Comme aux plus entêtés, même aux plus intrépides,
De ne pas tenir tête avec morgue à Pinsard
Car c'est un vrai chasseur et c'est un vieux briscard.

1937
Aux grands As de 1914-18, que nous avons eu la chance d’entrevoir.
 


LES COQS DE LA "SPA 62"


Ils sont rentrés ce soir, comme à leur ordinaire,
Leurs moteurs se sont tus, et dans le grand silence,
Les coqs ont retrouvé leur nid sur cette terre,
Oubliant leur fatigue et taisant leur souffrance.

Tous sont présents au bar, où courent les histoires.
On blague, on chante, on rit, on taquine la Veine ;
Et les hommes de l'Air ont trop raison de croire
Qu'à chaque jour suffit de penser à sa peine.

Car il fut d'autres soirs où l'un ne rentra pas,
Où les coqs dans la nuit veillèrent sans espoir.
C'est pourquoi l'Escadrille, en songeant au trépas,
Risque l'enjeu fatal, qui n'est qu'un "au revoir".

1937

A l'Adjudant Pilote BECQUET, tué en service aérien commandé en 1940 au Luc.
 


SONNET au MACCHABEE


0 ! diabolique insigne, élaboré naguère
Par quelque esprit fantasque et pilote de guerre ;
Moribond décharné, fauche sur ton passage
Tous les fous de ce monde et leurs pâles visages.

Baudelaire eut aimé, farouche et solitaire,
Ton allure mystique incomprise sur terre ;
Et les Fokker jadis venant dans nos parages,
En te voyant devaient refuser l'abordage.

Car on ne combat pas avec la mort en face,
Pas plus qu'on ne se tue en aimant trop la vie.
Il faut être vilain pour bien donner la chasse.

Et tu peux conserver ta gueule antipathique,
Dans ces jours de langueur ou la lutte est finie :
Tu restes au chasseur la plus belle relique.

"SPA 94" 1938
Au Capitaine MALAVAL, Commandant l'Escadrille SPA 94 en 1935-36, tué en combat aérien Mai - Juin 1940


 

"SPA 94"
Quand je verrai monter au feu les "Grands Faucheurs",
Rayonnant de soleil et grisés par la joie
De jouer la partie et de prouver leur cœur,
Je viendrai me rallier à leur fanion de soie.

L'Indien ne quitte pas son clan sans déshonneur
Et dispute au combat jalousement sa proie.
- Toi, tu serais parti comme un vil déserteur ?
En laissant les chasseurs lorsque les chiens aboient...

Non ! Passez les Faucheurs, essaim de monoplaces,
Je ne serai pas loin du sillage et des traces
Pour vous prêter main forte au plus fort du quadrille.

Et peut-être avec vous Fontaine, Croq, Autier,
Pourrais-je avoir la chance, en revenant entier,
D'ajouter une palme à la vieille Escadrille.

1939

Au Lieutenant Pilote BRUN de l'Escadrille SPA 94, ancien de la "patrouille de Dijon", tué pour fait de résistance en 1942.
 

LA TENAILLE

En patrouille, ouvrant l'œil et cherchant la bagarre,
Les chasseurs, rois du ciel et maîtres du secteur,
Attaquèrent soudain. Sans même crier gare,
Le Chef a basculé ses plans avec vigueur.
Et tel le charognard descendant vers sa proie,
La patrouille a piqué tout droit sur l'adversaire.
Puis harcelant l'oiseau lourd qui suivait sa voie,
Ils l'ont tiré de près, le poussant vers la terre.

Maintenant le champ vert est jonché de débris.
La patrouille a lancé le chant de ses moteurs.
Les nôtres tout en bas ont quitté leurs abris,
Et les chasseurs vainqueurs ont repris la hauteur.

1940
A mon Chef de patrouille l'Adjudant-chef pilote GILLES, en souvenir d'un Dornier 17 descendu sur Forges-les-Eaux, le 20 Mai 1940.
 


A la recherche du « Vieux  Charles I»


AU CAPITAINE GUYNEMER
________________________LES CHASSEURS DE 40...


D'autres auront conduit des machines plus belles
Où le métal léger, remplaçant l'émaillite,
La toile et le vernis, dans le ciel étincelle.
D'autres auront atteint la vitesse limite.

Mais aucun depuis toi, depuis Poëlcapelle,
Avec tant de brio n'a mis le Boche en fuite,
Aucun n'a su couvrir d'autant d'éclat ses ailes,
Aucun à son destin n'a donné tant de suite.

Où sont-ils les Garros, les Fonck, les Nungesser ?
Et Dorme, et de la Tour, et Madon... et Navarre... ?
Tant de joyeux garçons qui luttaient dans les airs.

Dans le soleil trop vif, en cherchant la bagarre,
On aimerait les voir protéger nos arrières.
Mais toi.., tu partais seul, "leader" d'une âme fière...

Ciel de Mai 1940

Au Lieutenant CARCOPINO,
Au Sergent-Chef CAMUS,
Au Sergent ROBARDAY,
Pilotes du Groupe de Chasse "Cigognes" tués en mission de guerre au cours du Débarquement en Normandie en Juin 1944.
 


MAI 1940

France ! J'aurai voulu te servir sans retour,
Comme un amant trop jeune adore sa maîtresse
Et se donne à vingt ans, simplement par amour,
Ne cherchant pas d'honneurs, ne courant pas richesse.

D'autres sont parvenus, flatteurs et troubadours,
A t'approcher sans crainte, à vanter leurs caresses...
Et tu les as comblés, aveugle à leurs détours.
Mais combien seront là aux heures de tristesse ?

Combien seront présents le jour de la bagarre,
Pour salir leur col blanc, mourir sans crier gare ?
Et dans l'adversité, se trouver près de Toi ?

- Bien peu. Mais ce jour-là, tu verras, non déçu,
Vieilli dans sa ferveur, ton amant d'autrefois,
N'ayant rien demandé et n'ayant rien reçu...

1940

A mes amis, mes Chefs et mes Camarades d'Escadrille
- tués en combat aérien dans le ciel de Mai 1940 : Cne COIRAL (GC II/1), Lt GAY (GC III/10), Sgt-Chef MOTTE (GC III/10), Slt BATTUT (GC III/10), TABUIS, CARLETTI,
PERONNE, Capitaine LANDEROUIN (GC II/10), Adt-Chef AUTIER (GC II/1), Sgt Chef MUNIER (GC II/1), Sergent BENECH, Sergent STARKE.
- Blessés en combat aérien le 14 Mal 1940 : Capitaine GUIZARD, S/Lieutenant Pierre MARTIN
 

APRES L'AN 40...

Ce n'est pas l'or jauni qu'on avait sur les manches,
Ce n'est pas l'or pourri qu'on "touchait" tous les mois
Cela ne serait rien à donner en échange
Contre un dernier voyage, une dernière fois...

Les Hommes adoraient leurs machines si belles.
Engoncés dans leur cuir, hardis, joyeux et forts,
Les hommes ne vivaient heureux qu'en leur nacelle,
Où l'on trouvait l'ivresse en cultivant l'effort.

Cinq ans ! Pendant cinq ans j'ai hissé mes cocardes
Si haut que bien des fois j'étais surpris moi-même.
Si loin vers les déserts pour assurer la garde...
- Et je partais tout seul avec celles que j'aime.

O ! cocardes françaises !
Dois-je souffrir encore et ne plus vous revoir ?
Ah ! ne leur en déplaise...
J'attendrai la revanche et garderai l'espoir.

Ils m'ont pris ma maîtresse, ils m'ont volé mon cœur.
Ils ne savent donc pas qu'un pilote sans ailes
Ne peut vivre longtemps ! Qu'un oiseau migrateur
Privé de liberté, ne peut vivre sans elle ?

J'ai tant de souvenirs brûlants sur mes machines
Sur Dewoitine et Spad, sur Morane et Nieuport,
Que je garde en secret toute une vie intime,
De caresses, d'émois, d'ivresse et de transport.

Et je ne pourrais plus monter en altitude,
Découvrir à la fois la Seine et la Sologne ?
Dans un monde glacé, baigné de solitude,
Contempler mon Pays qui rêve et qui besogne,

Je ne pourrais non plus croiser dans la lumière
Le regard confiant de mon Chef d'Escadrille,
Qui souriait de voir sa patrouille si fière,
Monter "à pleins tuyaux" dans le soleil qui brille ?

Et je ne pourrais plus mettre le bas de soie,
Et le passe-montagne, œuvre de tant d'amour ?
Non - non - non ! Conservez vos gages et vos croix
Mais laissez-moi voler... voler encore un jour.

Juin 1940
A mon ami pilote, Sergent PINON, descendu en combat aérien au GC III/10 ; tué en combat aérien en Russie en 1944 (Aspirant au Groupe de Chasse Normandie-Niémen).
 


HEUREUX CEUX QUI SONT MORTS

Heureux ceux qui sont morts au combat sans histoire,
Comme la Tour d'Auvergne, un coup de lance au cœur,
Heureux ceux qui sont morts espérant la victoire,
Sans avoir vu la fin ni le dernier quart d'heure.

Ils ne sont pas à plaindre, ils n'ont pas aujourd'hui
A chercher leur destin, à choisir le vrai bord.
Heureux ceux qui sont morts et qui jamais n'ont fui,
Terminant leur combat dans un suprême effort.
Heureux ceux qui sont morts cloués sur leur affût,
Heureux ceux qui sont morts brûlés dans leur nacelle,
Morts dans un petit poste, un matin, à l'affût,
Ou portant leur message et galopant en selle.

Heureux ceux qui sont morts au plus fort du quadrille,
Face à face, en plein ciel, dans une griserie.
Ils n'ont pas de regret, ils partent bien tranquilles,
Puisque Dieu donne aux purs une seconde vie.

Hiver 1941

A mes amis Pilotes de Chasse, morts héroïquement dans la Résistance, Jean FONTAINE du GC II/1, Bernard LEPECQ du GC III/10.
 

PRINTEMPS 1942

Ami voici l'aurore, entendez-vous là-bas,
Là-bas dans le lointain, chez Ford et chez Chrysler,
Des points-fixes sans fin sonner le branle-bas...
Et les Curtiss déjà qui sillonnent les airs ?

Ah ! déposons le masque, en voilà trop d'attendre.
Les "Ricains" sont en marche et c'est demain le choc.
Je veux être en avant pour voir le vaisseau fendre
La brume épaisse 'Je la blancheur de son foc.

Les "Ricains" sont en route et le printemps revient.
Derrière un barbelé le prisonnier respire,
Le plateau de Vimy a frissonné d'un rien,
Et la France revit en écartant le pire.

Nous avons trop souffert de la loi du vainqueur.
Nos soldats en prison, dans leur foyer des larmes ;
Nos villes endormies, nos maisons sans chaleur...
Nous avons trop souffert du revers de nos armes.

Mais Dieu n'a pas voulu prolonger nos malheurs.
Le grand peuple est en marche et demain Saint-Nazaire
Reverra los Yankees, les puissantes clameurs,
Et la Victoire encor planera dans les airs...

A mon camarade, Lieutenant Pilote DUSART, tué en service aérien commandé au réentrainement à Bou-Saada, 1943.
 

MIRANDA de EBRO

Tel le bœuf sous le joug, inlassable et puissant,
Nous attendrons le jour du repos sous les armes,
Comme nous attendons en Espagne, impuissants,
Qu'on nous délivre et qu'on nous arme.

L'insigne de France subi longtemps nous reste,
La flèche en notre main, le joug sur nos épaules,
Et nous irons toujours accomplissant le geste
Que nous a enseigné le Général de Gaulle.

Alors s'accomplira le destin de l'Histoire,
Nous ne quitterons pas les bancs de la galère
Avant d'avoir atteint le port de la victoire,
Et là, nous poserons la rame sans colère.

1943
A mes amis, Pierre MILORD et Léon PARACHOU, compagnons d'évasion et de captivité - Janvier / Juillet 1943.
 

MARY, QUEEN of SCOTTS

Dans votre beau Pays, où jadis une reine
Vécut autant d’amours qu’elle connut de haines ;
Nous sommes parvenus ce jour, tant bien que mal,
Guerriers malheureux dans leur destin brutal.

Ah ! ne regardez pas tous ces nouveaux "Bothwell",
Jolies filles d'Ecosse, avec mépris ou fiel,
Mais laissez leur vos yeux, profonds comme vos landes,
Pour qu'ils puissent rêver tant leur misère est grande.
Laissez rêver un peu aux douceurs d'autrefois :
- (Rêver que votre Reine épousa notre Roi,
Que l'Ecosse et la France eurent la même Reine...)
Le rêve, c'est un peu de plaisir dans la peine.

Greenock, Janvier 1944

A mon ami Christian MONTET, dit "Martel", Sergent pilote à la 1ère Escadre d'Etampes, 1938 ; Commandant le Groupe Alsace en 1943-44, tué en service aérien commandé en 1945.
 


A la recherche du « Vieux  Charles II»

AU CAPITAINE GUYNEMER
________________________LES CIGOGNES D'ANGLETERRE

En voyant ta Cigogne au pays des brouillards,
Et tous les cigogneaux se mesurer en "yards",
Que pense donc là-haut ton âme sans malice,
De leur nouvel envol ? (Heureux qui comme Ulysse...)

Penses-tu qu'aujourd'hui ils s'y prennent bien tard
Pour lancer : "Tally ho !", ou pour crier : "forward" ?
Ou bien, silencieux, moqueur sous ta pelisse,
Qu'ils perdent bien leur temps à courtiser les Miss...

Qui sait si dans ton vol parti de Poelcapelle,
Tu n'es pas revenu "leader", parmi leurs ailes,
Afficher au compas la flèche de Strasbourg ?

Peut-être penses-tu que ce n'est pas "so bad",
Pour rentrer au Pays d'avoir fait ce détour,
Puisqu'aujourd'hui le "SPIT" a remplacé le "SPAD".

1944

A mes amis : l'Adjudant-chef pilote MAUREL, du Groupe de Chasse "Berry", disparu en mer dans le brouillard en 1944...
l'Adjudant-chef pilote CHEMINADE, du Groupe de Chasse "Cigogne", péri en mer sur Spitfire entre Land's end et le Finistère, 1944...
Qui n'ont pu voir l'aube du 6 juin et de la Victoire...
 

6 JUIN 1944

Ah mes amis ! surtout n'oublions pas ce jour
Ni l'aube du 6 juin et le soleil montant
Sur l'immense armada, et la côte normande
Où nous avons surpris la défense allemande...

Emplis d'une fierté et d'un vibrant amour,
Nous nous sommes mêlés à d'autres combattants.
Avec les Canadiens et leurs groupes de chasse,
Avec les commandos et le "Fighter Command"
Avec Martel, avec Schloesing, avec Fournier,
Avec "Berry", "Lorraine", "Ile de France", "Alsace",
Nous étions là : "Cigognes" au rendez-vous d'honneur
Pour venger les journées sombres de "Juin quarante"
Ah mes amis ! surtout n'oublions pas ce jour !

Oui, "ce jour le plus long" méritait bien l'attente...
N'ayant plus rien à perdre et pouvant tout gagner,
Nos "Spitfires" brillaient et "Merlin" l'enchanteur
Ajoutait au concert sa puissante clameur.
Ah mes amis ! surtout n'oublions pas ce jour,
Effaçant les prisons d'Espagne, et nos malheurs...

N'oublions pas non plus le sourire des filles
Lorsqu'elles sont venues fêter nos escadrilles
A Courseulles, Bayeux, Saint-Aubin d'Arquenay,
Quand le canon tonnait encore à Carpiquet !

N'oublions pas nos chefs : OZANNE et Bill COMPTON
Ceux qui nous ont "leadés"... FLEURQUIN, MARCHELIDON ...
Ils nous avaient choisis pour ce bel escadron !

Enfin n'oublions pas nos disparus, nos morts : CARCOPINO, CAMUS, ROBARDEY, CHEMINADE :
VIOLET, AGNEL, CAVET, de CHEZELLES, SASSART,
AQUILINA, GILBERT... et tant de camarades
Engloutis dans les mers, perdus dans les brouillards,
Tombés sur ce chemin, sans avoir joint le port...

Christian MAZO
 

« OVERLORD » (variante du poème précédent)
Par le colonel Christian MAZO

Ah mes amis ! surtout, n'oublions pas ce jour,
Ni l'aube du 6 juin, ni le soleil montant
Sur l'immense armada et la côte normande,
Où nous avions surpris la défense allemande...

Emplis d'une fierté et d'un vibrant amour,
Nous nous sommes mêlés à d'autres combattants ;
Avec les Canadiens et leurs groupes de chasse,
Les commandos KIEFFER, le Tactical Command,
Avec MARTELL, avec SCHLOESING, avec FOURNIER ;
Avec « BERRY », « LORRAINE », « ILE de FRANCE », « ALSACE »,
Nous étions là: « CIGOGNE », au rendez-vous d'honneur,
Pour venger les journées sombres de « Juin quarante
Ah mes amis ! surtout : n'oublions pas ce jour !

Car ce jour le plus long méritait bien l'attente...
N'ayant plus rien à perdre et pouvant tout gagner,
Nos « SPITFIRES » brillaient et « MERLIN » l'enchanteur
Ajoutait au concert sa puissante clameur.
Ah mes amis ! ...surtout n'oublions pas ce jour
Effaçant les prisons, l'Espagne et nos malheurs.

N'oublions pas nos chefs: MALAN et BILL COMPTON
« D.S.O. D.F.C. »... « D.S.O.D.F.C.... »
Ceux qui nous ont « leadés » : CARCO, MARCHELIDON,
Ils nous avaient choisis pour ce bel escadron !
N'oublions pas aussi les « WAAF » de la « NAFI »
Après chaque retour, offrant leur cup of tea.
N'oublions pas le soir, le « Camp Kit » sous la tente,
Oubliant la fatigue et rêvant dans l'attente
D'atterrir sur les grilles en fer de Normandie.

N'oublions pas non plus le sourire des filles
Quand elles sont venues fêter nos escadrilles
A Courseulles, Bayeux, Saint-Aubin d'Arquenay,
(Quand le canon tonnait encore à Carpiquet !)
Et qu'elles nous ont dit : — « tiens ! voilà des Français »

N'oublions pas surtout d'avoir été vainqueurs.
Une fois dans la vie, c'est assez le bonheur,
Pour oublier plus tard les campagnes perdues,
Jusqu'au fin fond du monde... où baissant nos couleurs,
Nous avons dû quitter les provinces rendues...

Avoir été vainqueurs !... une fois, dans l'honneur !
Comme on marque un « essai transformé par un drop »,
Avec les évadés de partout — et d'ailleurs...
« Mes amis ! ce soir-là : nous avions fait l'Europe.

Christian MAZO
 

TON PLUS BEAU COMBAT !

Ce n'est pas à Toula, ce n'est pas en Russie,
Carbon, que tu livras ton plus joli combat.
N'en déplaise à certains du Groupe Normandie,
La Campagne de France avait bien plus d'éclat.

En quarante où le ciel était lourd de croix noires,
En quarante, où le Boche était plus arrogant,
Toi, tu partais joyeux et gagnais tes victoires,
Simplement pour l'Honneur, pour relever le gant.

Si des gens de Salon te gardent une dent,
Cette dent-là, Carbon, ça vaut bien la rosette...
Jamais un vrai soldat ne cherche avancement
Par quelque flatterie, ou grimace, ou risette.

Va ! tu peux conserver ton âme bagarreuse,
Avec ton franc parler, ta liberté de mise.
Celui qui t'a connu aux heures malheureuses
Garde un culte fidèle à ta noble franchise.

1946

A mon ami, le Capitaine CARBON, As de Guerre (11 victoires), tué en service aérien commandé à Pau, 1949.
 


INDO-CHINE 1948


Bientôt tu reverras les lieux de ton enfance
Et ce peuple frondeur, ingouvernable et bon.
Bientôt tu reverras l'es hauteurs de Meudon,
La forêt de Marly, la douce Ile de France.

Peuple dont maintenant on nous dit tant de mal !
Pays qu'on croit quitter pour s'en aller bien loin...
Moi, je sais bien que non ; si loin du sol natal
Le voyageur forcé ne vous aime pas moins.

Bientôt tu reverras les printemps enchanteurs,
Les dimanches heureux, les corsages des filles,
Les sous-bois prometteurs, les soirées de chaleur,
Malmaison, Port-Marly, Louveciennes et Chaville.

Pays de mon enfance, aux nombreux souvenirs,
Même quand la nature est endormie et morte,
Vous laissez un éclat impossible à ternir.
Tristes jours de Novembre... émotion si forte...

Bientôt tu reverras le Paris qui soupire,
Avec sa mine austère et même sa misère.
Mais quand revient Avril et ses éclats de rire,
Alors il n'y a plus de regrets trop amers.

Bientôt tu reverras la Seine à Bougival,
Châtillon-sous-Bagneux, les hauteurs de Clamart
Villacoublay immense au brouillard matinal.

Et de là... tu fuiras vers de nouveaux départs.

Au Ltt. de PAUL, du Groupe de Chasse "Dauphiné", mort pour la France en Indochine (1948).
 


PILOTES DU DIMANCHE !

Eh bien ! puisqu'un peu d'or vient couronner vos manches,
Et vous récompenser après de longs efforts
Pourquoi donc vous cacher, "Pilotes du dimanche" !
Soyez fiers du "contrat", réservistes "Castor" !

Lorsque vous avez fait suite au rêve héroïque
De Bruno Renevier et de Rémy Flandin,
Vous ignoriez alors que la terre d'Afrique
Allait vous appeler sans attendre, un matin...

- Et vous êtes partis les uns après les autres,
Simplement, comme on va supportant son destin,
Sans penser un instant qu'il n'était pas le vôtre,
Ce métier de guerrier qui ne voit plus de fin.

Alors ! goûtez à plein la fête qui se donne
Mallet, Leruste, Allaire... avec tous vos amis ;
Puisque la gloire passe et la justice sonne,
"Pilotes du dimanche"... ! il vous est bien permis...

1958

Aux pilotes de Réserve du CER 301 morts pour la France.
 

AU JEUNE

Ami pilote, ami soldat 1
Ah ! comme tu m'as fait plaisir...
Laisse à l'ancien d'autres combats,
'L'insigne honneur, la joie d'offrir
Ce "jouet" d'acier, poignard de fête !
Mais récompense acquise en vol,
Pour tes combats, pour tes conquêtes...
Et pour ta croix, Cher Martignole.

Ah ! portes la ta belle croix,
C'est la plus belle, la première...
Celle qu'on gagne avec sa foi,
Et dont on reste toujours fier.

Te souviens-tu dans l'Oriental,
D'un jour où tu m'as piloté ?
Dans le secteur Beni Snassen
Où le rebelle était caché ;
Toi... tu virais, sans peur des balles,
Sur les Djebels, au ras des chaînes.

Ami ! garde nous ton sourire
Et ta moustache mousquetaire.
Ce poignard n'ira plus en guerre
Ton combat n'est plus du même âge,
Cette arme reste un souvenir,
Comme sourire est ton courage.

Algérie 7.1.1959

Au Sous-lieutenant Jean MORIN, mort pour la France en Algérie (Aurès 1961).
 


R.A.V. (1)

(1) Reconnaissance à vue

Là-bas, dans la montagne, un éclat de blancheur
Attire le regard comme un phare au désert.
Et d'un saut de Broussard, et d'un coup de moteur,
D'autres sont revenus pour percer ce mystère.

Ce n'était qu'un "T.6", planté dans les djébels...
Comme un diamant,radieux, blanchi sous le soleil,
Calciné par le feu, brûlé par la lumière,
Touché par une balle, enchâssé dans la pierre.

Du fond des Némencha, jusqu'au Djébel Amour,
En passant par l'Aurès et par le Taméda,
Ils sont là plus de mille, écrasés dans les Ksours,
Entre Colomb-Béchar, Laghouat et Tébessa.

Le pilote, Sergent, sorti de Marrakech.
L'observateur ? "Aspi" de la Base de Caen.
L'active et la Réserve, unies dans un beau geste ;
Plantés dans la montagne et soudés par le temps.

Les chacals sont venus flairer cette carcasse.
Le "Fellouze" a cherché quel butin lui ravir ;
Orbitant dans le ciel, le charognard vorace
 Est venu tournoyer, cherchant à se nourrir.

Mais le feu ne laissa qu'un joyau dans l'azur.
Dieu n'aura pas voulu que des monstres impurs.
Viennent souiller si haut leurs ailes sublimées.
Ils veillent désormais des terra trop aimées.

O pilotes amis, 0 combattants tout court :
Casquettes à Bigeard... Calots... Chapeaux de brousse...
Vous avez jalonné, planté de jeunes pousses,

Comme on donne à vingt ans, simplement par amour.

Vous avez sillonné la plaine et la montagne,
Les plateaux desséchés, les oueds, les précipices,
Avec vos pataugas et vos passe-montagnes ;
 Vous avez "balisé".., de tous vos sacrifices.

Nous voici ramenés de Dunkerque... à Collioure !
Nous avons tout perdu, puisque vous n'êtes plus,
Et ne saurons jamais si nous fûmes vaincus ?
Mais dans la pauvre église au vieux gisant de pierre,
Où depuis les Croisés, la femme s'agenouille,
C'est pour vous mes amis, que monte une prière.

Algérie 1959
 


ADIEUX à la VIEILLE ESCADRILLE (SPA 3)

Jadis, ami lecteur, selon l'antique usage,
Je te disais bonjour à la première page.
Aujourd'hui, c'est fini, j'ai bouclé mon bagage
Et demandé le "livre" à l'ami de Boiville,
Pour faire mes adieux à la vieille Escadrille.
Mais avant de partir et de quitter la Chasse,
Après avoir tenta pendant huit ans ma place,
D'abord à "Mondésir", aux*Cigognes ensuite,
Je veux te dire un mot, lecteur, avant la fuite.
Autrefois l'on aurait, pour montrer son talent,
Suivi la progression classique, avec champagne :
(Renversement, looping, Immelman, tonneau lent),
Et lancé son moteur aux échos des campagnes.
Ces temps sont révolus, nous ne savons plus boire,
Et l'on "n'épate" plus personne à ces histoires...
Nous vivons dans un siècle où chacun se débine,
Et les traditions font place à la routine ;
Exemple décadent d'un monde usé d'excès...
- J'étais seul l'autre soir, à l'Institut Français (1)
(ou presque seul), l'auteur n'avait pas grand succès ;
Ce n'était qu'un gala d'artistes amateurs,
Donné pour les secours de quelque bienfaiteur...
- Eh bien ! oui, pas un chat... Deux, trois aviateurs
Avaient daigné répondre aux organisateurs.
Le programme était bon et les femmes bien mises
(ce qui n'est pas fréquent aux bords de la Tamise)...
Et j'écoutais ravi, la charmante française
Qui souriait pourtant devant ces mille chaises,
Si vides d'occupants... qu'on était mal à l'aise.
Alors je suis allé, attendant qu'elle sorte,
A sa loge, impatient, la cueillir à la porte.
Voir une belle fille... et pas un spectateur
Pour venir l'applaudir et lui porter des fleurs ?
C'est à vous dégoûter d'avoir un peu de cœur !
Je raconte ceci, notez-le bien, lecteurs,
Pour éviter que tous, quand je serai parti,
Ne disiez trop de mal sur mon pauvre parti...
D'ailleurs, souvenez-vous la phrase légendaire :
"Sire, je pars content, je vous lègue Colbert ..."
Pour faire pardonner mon départ volontaire,
Demain mon remplaçant sera MATHEY (Albert).
- MATHEY, cet échassier - qualité des cigognes -
Dont la moustache annonce un éternel lazzi,
Par une évasion sans crainte et sans vergogne,
Revient auréolé de son bagne nazi.
Sa casquette autrefois fut "straffée" par Marquis,
(qui frise la moustache à ses voisins de lit...).
MATHEY, ce remplaçant n'a pas besoin d'éloges,
C'est un ancien "d'Alsace" et non pas du maquis !
Son pull-over si long qu'on dirait une toge,
Et ses cols "gentleman", font de lui le dandy
Que l'on reconnaîtrait à cent lieux à la ronde,
Chez les gens de la "RAF" ou parmi le grand monde.
Que voulez-vous, chacun s'amuse à sa façon,
MATHEY, c'est l'humoriste et c'est le bon garçon ;
Mieux vaut encor tout prendre avec une chanson,
Même si l'on se trouve un jour en caleçon...
- Ah ! tout ça n'est pas gai, somme dirait Morel,
On arrive à présent dans des situations...
- Et j'en étais venu là de mes réflexions
Quand mon "posting" revint des bureaux officiels.
Ce qui fait que je dis à la vieille Escadrille :
"Portez-vous bien les gars, et bonne chance. Adieu.
 Je m’en vais partager le Mess de nouveaux drilles,
Traverser le "Channel", voler sous d'autres cieux.
Cependant le journal n'est pas de l'eau de rose
Et ce sont des combats que relate sa prose,
C'est pourquoi, dents serrées et sur un ton morose,
Je voudrais terminer défendant une cause.

ENVOI

- L'adieu n'aura donc pas sa conclusion lecteur,
Puisqu'il vaut mieux se taire et garder le silence
Plutôt que de crier justice en la faveur
De ceux qui ont "perdu..." la Campagne de France.

Août 1945

(1) de Londres
 

DERNIER HOMMAGE

Merci d'avoir versé dans notre cœur, à l'âge
Où l'on est généreux : L'amour de la Patrie.
Merci de nous avoir légué cet héritage.
Merci d'avoir donné ce sens à notre vie.

Quand vous nous entrainiez, dans ce Paris si gai,
A remonter tout droit la rue de Rivoli,
En passant devant "Jeanne", un dimanche de mai...
Comme nous étions fiers... et que c'était joli !

Député de Paris, certain soir de bagarre,
Quand les rats s'enfuyaient du bateau démâté...
Merci d'être resté, capitaine à la barre,
Avec une poignée fidèle à vos cotés.

Puis dans le Paris sombre où planait la misère,
Dans ce Paris si froid où l'on manquait de tout ;
Merci d'être resté pour porter ce calvaire,
Merci d'avoir gardé "l'écharpe" jusqu'au bout...

Président TAITTINGER, lorsque tomba l’orage,
Et que Paris trembla, comme tremble un troupeau...
Sur ce chemin de croix, et pour votre courage :
 Merci d'être resté debout comme un drapeau.

1965
 

Les Silences du Colonel ...

Que nous ayons perdu la bataille de France...
Quelqu'un l'a claironné; Monsieur, nous le savions.
Mais pourquoi votre oubli et passer sous silence
Notre bilan à nous : quelque huit cents avions ?
Si vous les aviez eus sur les reins ces "Messers",
Entre Pevensy Bay, Dungeness et Gris Nez,
Peut-être y seriez-vous "resté", Monsieur Peter...
Et puis pourquoi l'oubli des 'Lanciers Polonais",
Repliés grâce à nous et vous prêtant main forte.
L'Histoire heureusement connaît cette cohorte.
Enfin, quand nous prenions la-main de vos pilotes,
Malheureux, descendus sur notre territoire,
Qu'ils nous suivaient, aveugles, ayant coupé leurs bottes,
Pour passer en Espagne et retrouver l'espoir,
Pourquoi ce différent régime entre évadés ?
Les uns trouvant le bagne et vous la liberté.
Nous c'était Miranda... Vous, c’était Gibraltar !
(Excusez-nous, Monsieur, d'être arrivés si tard...)

ENVOI

Le Tommy d'aujourd'hui, n'est-il plus ce Tommy
Que nous avions connu et qui fut notre ami ?
Lord BROUGHAM, quand il vint finir ses jours en France,
 Monsieur le Colonel, avait plus d'élégance.

CHRISTIAN MAZO ((Février 1970)

(avec l'aimable autorisation de sa petite-fille Géraldine Gruchet-Mazo)


(sources diverses dont "Histoire Orale" - inventaire de témoignages - Tome 1 - Entretien n°93 - SHAA)

Christian Mazo est né le 21 novembre 1915. Boursier de pilotage à Angers en 1935, il s’engage dans l’Armée de l’air en obtenant son brevet de pilote militaire sous le numéro 24785 à la date du 2 décembre 1935. Il est initialement affecté au GC II/1 à Étampes-Mondésir, groupe composé des escadrilles SPA 94 "La mort qui fauche" et la SPA 62 "Coq de Combat" ayant comme devise "Unguibus et rostro" et équipé de Nieuport 62 puis de Dewoitine 500, 501, 510.

A l’approche de la guerre il est ensuite affecté au GC III/10 (constitué des fameuses escadrilles des Mousquetaires du commandant Risacher) et effectue la Bataille de France 1939-1940 sur Marcel Bloch (MB) 152 et où il s’illustre en obtenant une victoire aérienne homologués.

En Juin 1940, cette unité équipée de Bloch 152, ne pouvant rejoindre l'Afrique du Nord, faute de posséder des appareils ayant l’autonomie suffisante pour traverser la Méditerranée sera dissoute le 24 juillet 1940. Démobilisé, Christian Mazo s’engage dans la Résistance puis quitte la France, passe par l'Espagne (ou il est "interné" du 18 janvier au 30 juin 1943) avant d’atteindre l'Afrique du Nord à Casablanca au Maroc. Réaffecté à Meknès au Groupe de chasse I/2, commandé à l’époque par le commandant Fleurquin, il rejoint avec ce groupe l’Angleterre et les FAFL, fin 1943 ou début 1944, et prend une part active aux opérations de débarquement de 1944 et de reconquête jusqu’à la victoire finale au sein du Wing 145.

Affecté ensuite en section de convoyage des avions en 1946, il participe, dès 1947, aux opérations d'Indochine au sein du GC I/4 Dauphiné. Il commande ensuite une escadrille d’instruction des réserves à Villacoublay en 1949 (?) et sert par la suite à partir de 1955 en Algérie en occupant divers postes de commandement dont celui de la base de Biskra. En 1961 Il termine sa carrière à l'état-major des forces alliées Centre-Europe à Fontainebleau et quitte l’Armée de l’air en 1962.

Le colonel Christian Mazo décéde le 25 août 1991 à la Celle-Saint-Cloud.

Grades successifs :
- sous-lieutenant 1943
- lieutenant 1944
- capitaine 1948

- commandant 1955
- lieutenant-colonel 1962

- colonel de réserve 1970

Décorations :
- Commandeur de la Légion d'Honneur,
- Croix de guerre 39-45, TOE, valeur militaire avec 9 citations