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aux évènements tragiques survenus dernièrement dans la capitale et dans
les rangs de l’Armée de l’air, le général de Rousiers a souhaité observer
une minute de silence, renonçant du même coup à la lecture de l’ordre du
jour relatant sa carrière. Un geste d’une grande humilité de la part de
ce pilote "de grande classe, reconnu pour son esprit empreint de
dignité et de droiture."
Admis à l’École de l’air le 8 septembre 1975
et breveté pilote de chasse le 30 janvier 1979, le général de Rousiers débute
sa carrière opérationnelle au sein de l’escadron de reconnaissance 1/33
"Belfort"
de la base aérienne 124 de Strasbourg. "Enthousiaste, il révèle
pleinement de belles aptitudes au commandement, servies par une autorité
naturelle bien maîtrisée", pouvait-on lire dans l’ordre du jour.
Alors qu’il est désigné à l’été 1986 pour effectuer un des premiers détachements
au Tchad sur Mirage F1-CR,
ses qualités de pilote et son action à la tête de son unité lui valent les
félicitations du commandant des éléments français au Tchad. À son retour
d’Afrique, il est nommé commandant en second de l’escadron de chasse "La
Fayette"
sur la base aérienne de Luxeuil, dont le commandement lui est confié en
1988. En 1990, il rejoint la 33e escadre de reconnaissance de Strasbourg,
dont il devient le commandant en titre en 1992. "Il y joue un rôle
déterminant (…), déployant notamment le premier détachement aérien de l'opération
Aconit."
Après un passage réussi au collège interarmées de défense, il est choisi
en septembre 1999 pour diriger la base aérienne emblématique 133 de Nancy-Ochey.
"Commandant charismatique, ayant le sens du devoir, il sait commander,
coordonner et fédérer. Homme de contact, négociateur habile et efficace,
il obtient d’emblée l’adhésion totale de ses subordonnés et s’attache à
donner au facteur humain toute son importance."
Nommé général de brigade aérienne le 1er septembre 2002, il se voit confier
les fonctions de chef du bureau "études et stratégie militaire générale" de l’état-major des armées. Sa riche expérience du milieu opérationnel
le désigne tout naturellement, en juillet 2006, pour prendre le commandement
de la défense aérienne et des opérations aériennes à Taverny. En juin 2008,
il accède aux fonctions de chef de la représentation militaire française
auprès du comité militaire de l’Union européenne à Bruxelles et se voit
adjoindre, l’année suivante, celle de chef de la représentation militaire
française auprès du comité militaire du conseil de l’Otan.
Destiné à poursuivre une ascension au plus haut niveau de la hiérarchie
militaire, il est nommé inspecteur général des armées le 1er septembre 2010.
Pour couronner une carrière hors du commun, il est appelé en 2012 à servir
les plus hautes instances européennes, auprès de madame Catherine Ashton,
puis de madame Federica Mogherini, en qualité de président du comité militaire
de l’Union européenne.
Grand officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du
Mérite, titulaire de la médaille de l’aéronautique, totalisant plus de 3
200 heures de vol et 76 missions de guerre, le général Patrick de Rousiers
s’est vu rendre un hommage national. "Officier animé par un idéal
élevé, d’une ardeur jamais démentie et d’un dévouement absolu au service
de l’État, je vous exprime la reconnaissance de la Nation et des armées
pour les services éminents que vous avez rendus à la France", peut-on
lire dans l’ordre du jour signé de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la
Défense. |
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Née le
23 novembre 1985 à Metz, le capitaine Marjorie Kocher intègre l’armée de
l’air à 22 ans en qualité d’élève-officier. En janvier 2007, elle rejoint
la formation initiale des officiers de l’armée de l’air de Salon-de-Provence.
De février 2008 à décembre 2009, elle poursuit sa formation de personnel
naviguant à l’école de pilotage de l’armée de l’air de Cognac
puis à l’école de l’aviation de chasse de Tours
comme élève navigatrice officier système d’arme (NOSA) où elle obtient son
brevet militaire de navigateur.
Le 28 janvier 2010, elle rejoint l’escadron de chasse 1/3 "Navarre",
stationné à Nancy, pour poursuivre sa formation d’officier navigateur systèmes
d’armes sur Mirage 2000D. Affectée au sein de la première escadrille SPA
95,
tenace et assidue, elle réussit successivement et à un très bon niveau ses
qualifications de navigatrice opérationnelle puis de sous-chef navigatrice.
Des compétences mises à profit en opérations extérieures, notamment en 2011
comme navigateur officier système d’arme sur Mirage 2000D,
dans le cadre de l’opération Pamir en Afghanistan, pour laquelle elle est
citée en exemple avec une première attribution de la croix de la Valeur
militaire avec étoile de bronze. S’en suivent des déploiements pour les
opérations Unified Protector en Libye et Serval au Mali, plus récemment
en 2013 pour lesquels elle se voit attribuer deux nouvelles étoiles de bronze
à la Croix de la Valeur militaire.
Discrète et sérieuse, elle disposait de compétences techniques avérées pour
mener à bien les missions qui lui étaient confiées. Sa belle ouverture d’esprit
et son grand professionnalisme étaient reconnus de tous.
Le 26 janvier 2015, elle est promue capitaine. Elle se voit nommée Chevalier
dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur et se voit décerner la médaille
de l’aéronautique et une citation sans croix à l’ordre de l’armée aérienne
comportant l’attribution de la médaille d’or de la défense nationale avec
palme de bronze.
Cet officier était titulaire de la croix de la Valeur militaire avec trois
étoiles de bronze, de la médaille d’outre-mer agrafe Sahel, de la médaille
commémorative française avec agrafes Libye et Afghanistan et de la médaille
de la défense nationale échelon argent. L’aviatrice venait d’être qualifiée
chef navigatrice et totalisait près de 1200 heures de vol et 64 missions
de guerre.
Le capitaine Kocher était célibataire et n'avait pas d'enfant.
Âgée de 29 ans, elle est décédée dans l’accomplissement de sa mission au
service de la Nation.
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BA 133 Nancy -
EAR 279 Châteaudun (26/01/2016)
Albacete : un ans après, recueillement et commémoration
(Actualité Armée de l'air)
Mise à jour : 27/01/2016 09:55 - Auteur : Adj Jean-Laurent Nijean
Un an après le tragique accident d’Albacete, le général André Lanata,
chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), s’est rendu sur la base aérienne
de Nancy-Ochey et sur l’élément air rattaché de Châteaudun pour rendre hommage
aux neuf aviateurs français qui ont péri le 26 janvier 2015..
Mardi 26 janvier 2016, le CEMAA, accompagné du général Patrick Pacorel,
inspecteur de l’armée de l’air, du général Bernard Schuler
(accès privé) , commandant les
forces aériennes stratégiques, du général Guy Girier,
directeur central de la SIMMAD (structure intégrée de maintien en condition
opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense), et du général Philippe
Lavigne,
commandant la brigade aérienne de l’aviation de chasse, a été accueilli sur
la base aérienne (BA) 133 de Nancy par le colonel Olivier Lapray,
commandant la BA 133.
Lors d’une cérémonie militaire, il a commémoré l’anniversaire de l’accident
d’Albacete. Principalement composé de troupes de l’escadron de chasse 1/3
"Navarre"
et de l’escadron de soutien technique aéronautique 15/3 "Malzéville",
le dispositif comprenait une délégation particulière réunissant le personnel
présent sur le site espagnol le jour du drame. Le général a décoré des aviateurs
qui se sont distingués en portant secours à leurs camarades au péril de leur
vie.
Après cette remise de décoration, CEMAA a prononcé l’ordre du jour : "Il
y a aujourd’hui un an, jour pour jour, un dramatique accident frappait le
détachement français à Albacete. L’explosion plongeait les équipages et leurs
mécaniciens dans un chaos soudain, au moment où, ensemble, ils partaient aux
avions. A travers le deuil de ces aviateurs valeureux, brutalement arrachés
à leurs familles, à leurs proches, et à leurs camarades provenant de plusieurs
bases aériennes de France, c’est toute l’armée de l’air qui était touchée."
Cette allocution a été ponctuée par le passage des Alphajet de la Patrouille
de France venus peindre le ciel d’un ruban tricolore à la mémoire des aviateurs
disparus.
À l’issue de cette cérémonie, le CEMAA a inauguré une stèle commémorative
avant de partager un moment avec les familles et les camarades des sept disparus
nancéens et les blessés.
"Chères familles, chers blessés, chers aviateurs. C’est par une note
d’espérance que je voudrais conclure cette brève intervention. Espérance dans
l’exemple que nous apportent les disparus, espérance par la solidarité qui
s’est exprimée et enfin espérance par les missions qui se poursuivent pour
nous entraîner comme à Albacete", a déclaré le CEMAA.
Le général Lanata et la délégation se sont ensuite rendus sur l’élément air
rattache 279 de Châteaudun pour y dévoiler une plaque commémorative.
Aujourd’hui, cet accident reste gravé dans la mémoire des aviateurs, les blessés
les plus grave découvrent peu à peu une nouvelle vie et sont repassés en fin
d’années revoir leurs camarades en unité puisque leur état le leur permettait
entre hospitalisation lourde et rééducation. Les autres blessés ont repris
l’entraînement et les engagements opérationnels ; certains d’entre eux rentre
juste d’un détachement en Jordanie et d’autres sont aujourd’hui même sur la
base d’Albacete pour décrocher la qualification "Chef de mission"
lors de l’entraînement OTAN Tactical Leadership Program (TLP), certification
ultime des pilotes et navigateurs de combat pour conduire les opérations coalisées,
et repartir au combat.
Le
général Lanata passe les troupes en revue sur la base aérienne de Nancy-Ochey
- © J-L. Brunet / Armée de l'air
Des
aviateurs qui se sont distingués en portant secours à leurs camarades au péril
de leur vie ont été décorés. - © J-L. Brunet / Armée de l'air
La
Patrouille de France a dévoilé dans le ciel un ruban tricolore à la mémoire
des aviateurs disparus. - © J-L. Brunet / Armée de l'air
Stèle
sur la base aérienne de Nancy en hommage aux aviateurs décédés dans l'accident.
- © J-L. Brunet / armée de l'air
Une plaque commémorative a été dévoilée sur l’élément air rattache 279 de
Châteaudun en hommage à l'adjudant-chef Galoux. - © J-L. Brunet / Armée
de l'air
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Le drame d’Albacete
Lundi 26 janvier 2015, à 15h30, un avion de chasse F16 biplace grec
a connu un incident au décollage et a dévié de sa trajectoire. L’avion
s’est écrasé à proximité immédiate du lieu de stationnement des avions
français. Les équipages et mécaniciens français étaient sur place, se
préparant au décollage de leurs appareils pour une mission d’entraînement.
Neuf victimes sont à dénombrer (*) : sept étaient affectées sur la base
aérienne 133 de Nancy-Ochey, une provenait de la base de Châteaudun
et la dernière officiait en qualité d’officier d’échange en Espagne.
Cinq blessés graves des bases de Nancy et de Mont-de-Marsan sont également
à dénombrer.
(*) In Memoriam :
Lieutenant-colonel Mathieu Bigand
Commandant Gildas Tison
Capitaine Marjorie Kocher
Capitaine Arnaud Poignant
Adjudant-chef Thierry Galoux
Adjudant-chef François Combourieu
Adjudant Gilles Meyer
Sergent-chef Régis Lefeuvre
Sergent-chef Nicolas Dhez
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Droits : armée de l'air
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