14 juillet : les coulisses du vol en A330 MRTT "Phénix"
Mise
à jour : 17/07/2018 - Auteur : Lieutenant Julie Beck - Direction : Armée
de l'air
Le 11 juillet 2018, l’A330 "Phénix" a survolé Paris à l’occasion des
répétitions du 14 juillet. Retour sur ce périple avec à son bord, le lieutenant-colonel
Guillaume, pilote expérimenté sur MRTT (Multi Role Tanker Transport - avion
multirôle de ravitaillement en vol et de transport).
Survoler Paris n’a rien d’anodin, qui plus est un 14 juillet aux commandes
du futur avion de transport stratégique de l’Armée de l’air, nommé A330
MRTT (Multi Role Tanker Transport - avion multirôle de ravitaillement en
vol et de transport) "Phénix". Un exercice de précision et de timing.
C’est en Espagne, au sein des locaux d’Airbus Defense and Space, que nous
retrouvons l’équipage pour ce vol. Les deux pilotes aux commandes pour le
défilé seront un pilote d’essais espagnol d’Airbus et un pilote de l’Armée
de l’air, le lieutenant-colonel Guillaume, revenu récemment en France après
trois ans en échange au sein de la Royal Australian Air Force sur KC-30A.
Ensemble, ils vont préparer et survoler la capitale Française. "Le
fait de partager le cockpit avec un pilote d’Airbus et un ingénieur navigant
d’Airbus, un pilote de la direction générale de l'armement (DGA), symbolise
toute la forte coopération entre l’industriel, la DGA et l’Armée de l’air",
ajoute le lieutenant-colonel Guillaume.
10 h 00, première étape : le briefing
Pendant deux heures, pilotes et équipage, préparent le vol. Objectifs :
reprendre tous les points clés de la mission. À partir de l’ordre particulier
d’opération, l’équipage ajuste le vol. "Dans ce document, nous retrouvons
par exemple les axes d’attentes, les horaires des différentes patrouilles
ou encore les procédures pour sortir du hold (circuit d’attente)"
ajoute l’officier. Tout est minutieusement analysé : pétrole, itinéraire,
zone de contrôle, fréquence radios, météo. En amont de ce vol, le lieutenant-colonel
Guillaume a également participé à la reconnaissance d’axe à Paris et à la
répétition à Châteaudun. Il a donc en sa possession tous les éléments nécessaires
à la bonne exécution de la mission.
12 h 50, le MRTT s’envole en direction de la France
Sur le tarmac de Gétafé, situé à une demi-heure de Madrid, l’A330 MRTT arbore
avec élégance l’inscription "Armée de l’air". Grâce à la puissance
de ces deux moteurs, le MRTT s’envole en quelques secondes. Il débute son
vol par une phase sous contrôle du trafic aérien civil. Avant d’être pris
en compte une heure et demie plus tard, par les contrôleurs militaires de
la base aérienne d’Évreux. Hors de question de survoler Paris, immédiatement.
Tous les aéronefs participant au défilé se retrouvent dans un circuit d’attente.
"Les contrôleurs militaires organisent notre attente et assurent la
déconfliction par rapport aux autres appareils, ajoute l’officier. Le jour-j,
il y aura quand même plus d’une centaine d’appareils en vol." Dans
la zone d’attente, un Mirage 2000D
suit méticuleusement les mouvements de l’A330. Le 14 juillet, ils seront
au nombre de quatre.
15 h 00, survol des Champs-Élysées
Top ! À la radio, l’heure officielle de passage est donnée à l’A330. "À
bord, nous calculons ainsi l’horaire de sortie du circuit avant de débuter
le survol de la capitale, détaille l’officier. Nous devons être précis à
plus ou moins de trois secondes et maintenir une vitesse sol à 300 nœuds
plus ou moins 5. L’intérêt de maintenir ces éléments est d’assurer la sécurité
des vols. Il ne faut pas être trop proche des avions précédents ou trop
près des suivants."
Le survol dure moins de 40 secondes. Mais la concentration est intense dans
le cockpit. Pour l’équipage l’enjeu est majeur. "Le point de vigilance
numéro 1 est de sortir à l’heure du circuit d’attente, confie le lieutenant-colonel.
Si nous n’arrivons pas à tenir notre horaire de passage, nous pouvons être
retirés du défilé." Après le passage sur les Champs-Élysées, l’avion
a regagné l’Espagne, lieu où il décollera à nouveau samedi vers 07 h 30.
"Aujourd’hui, nous sommes passés à l’heure à moins de deux secondes
avec une bonne position, confie le pilote. Nous serons donc au rendez-vous
samedi."
Le jour-J, 14 juillet
Samedi 14 juillet, l’A330 suivra exactement le même scénario. L’avion sera
intégré au tableau "Projection de puissance", accompagné par quatre Mirage
2000D. Il passera ainsi au-dessus des Champs-Élysées après la patrouille
de France et le tableau "Modernisation de la composante aéroportée".
MRTT "Phénix", un nouvel avion de pointe
L’arrivée de l’A330 MRTT "Phénix" fera entrer l’Armée de l’air
dans une nouvelle ère. Il assurera les missions de transport de personnel
et de fret, de ravitaillement en vol, de relais de renseignement et sera
un acteur central de la mission de dissuasion aéroportée. Le premier exemplaire
atterrira à Istres en octobre 2018 et sa mise en service opérationnelle
est prévue pour 2019. En plus de remplacer les C-135,
le MRTT succédera aussi aux deux A340
et aux trois A310
de l’escadron de transport 60 "Estérel".
A330
MRTT "Phénix" - (anticipation) GRV 2/91 Bretagne - 31ème
EARTS - juillet 2018
A330
MRTT "Phénix" - (anticipation) GRV 2/91 Bretagne - 31ème
EARTS - juillet 2018
Sources : Armée de l'air
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